Ce qui frappe tout d’abord quand on observe les sculptures étranges de Kate MacDowell, c’est l’eau qui dort. Sous les aspects lisses et fragiles de la porcelaine home-made se dégage un profond malaise : ici, un oiseau innocent fait son nid au sein d’une cervelle humaine ; là, un fœtus humain grandit dans l’utérus d’une grenouille. Ailleurs, il ne reste plus que des débris d’une sylphe, assassinée à coup de tronçonneuse.
MacDowell argumente sa démarche artistique en décriant toutes les manipulations malheureuses que l’humain fait subir à la nature : OGM, vivisection, déforestation… Un travail engagé, dont le retentissement nous assourdit d’autant plus violemment qu’il est porté par des objets d’un blanc pur, presque fantômatique, tout sauf naturel.
Ses porcelaines, qu’elle modèle à la main – d’abord dans une forme grossière, dans laquelle elle « épluche » le matériau afin de former qui des feuilles, qui des plumes. De véritables chimères, mi-animales, mi-humaines, qui enfonce le clou sur la nécessaire cohabitation des deux clans.
Un travail de fourmi dont le résultat, aussi esthétique que dérangeant, sort de l’ordinaire et donne à réfléchir.
Pour en savoir plus sur Kate MacDowell
- Son site officiel, avec pour une fois, un vrai « artist’s statement », très intéressant de surcroît ;
- Un chouette article sur Kate MacDowell chez Rough Dreams.
Ces sculptures sont superbes ! Merci pour cette découverte.
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