Anne Fakhouri (dir.) Fées dans la ville

Fantasy urbaine

Note :
5/5
Cet article a déjà 14 ans : il contient peut-être des informations devenues obsolètes.

L’argument

Cette anthologie est dédiée à la fantasy urbaine. Huit nouvelles dans lesquelles les fées prennent des formes adaptées au monde d’aujourd‘hui. La féerie n’a pas disparu de notre monde, comme nous le montrent Jack Vance, Marie-Lé Camille, Jeanne-A. Debats, Olivier Gechter, Laurent Fétis, Tony Robillard, Eric Holstein et Karim Berrouka.

Ça commence comme ça

Des fées dans la ville ? Où ça ? Sous le macadam ? Mais nous n’en sommes même plus au macadam, ma bonne dame… C’est une rime des années soixante-dix, ça.
Non, nous en sommes à la bonne pollution des boulevards extérieurs, au béton plus tagué que l’avant-bras d’un biker (et des bikers, il n’y en a plus des masses non plus) et à la fée rose pailletée enfermée dans son blister.
La triste réalité est là : si les fées sont encore en ville, elles ont intérêt à s’être armées jusqu’aux dents. Les gosses les attendent de pied ferme pour choper un cadeau. Les adultes, quand ils en croisent une, ne pensent qu’à coller à l’horizontale dans un joli carnet rose.

Préface « Comme des papillons sur une planche de liège », Anne Fakhouri.

Avis personnel

J’apprécie particulièrement la fantasy urbaine et ce recueil fut un régal ! Les huit nouvelles offrent une vraie diversité, que ce soit au niveau des créatures rencontrées, que du ton utilisé. Dans ce recueil, l’humour côtoie le tragique, tout comme l’abattement côtoie l‘espoir.

Deux nouvelles m’ont particulièrement marquées. D’abord celle de Tony Robillard avec Le mur des Lilas. Ici, les lutins sont partout et veillent à ce que dans cette modernité subsiste la féerie. Le lutin du mur incarne l’espoir au milieu d’une urbanité qui ronge l’homme, le laissant sans abri ni nourriture.

Ensuite, L’histoire commence à Falloujah, de Karim Berrouka, se démarque des autres récits pour plusieurs raisons. D’abord par l’esprit qui s’en dégage, profond, lucide, dur et triste, mais même temps féerique et plein d’espoir. Puis par l’écriture elle-même, douce, toujours belle, comme dans ces nombreux vers contés par l’être féerique, qui ici est un djinn. Dans un contexte de guerre, l’espoir (et le désespoir ?) est incarné par la féerie même.

Une belle anthologie dont chacune des nouvelles sait proposer sa part de féerie dans ce monde urbain qui fait notre quotidien.

Le grain de sable

La nouvelle d’Olivier Gechter, J’veux un dragon, fait aussi partie de l’anthologie Chimères des éditions de l’Oxymore (2003).

Gramophone

Saviour d’Antimatter ou Sibylline de Misstrip.

Sur le mur

Cette photographie de Denis Olivier

Dans la même veine

Le n°2 de Fées divers, Féerie urbaine (2008), et les anthologies Traverses (2002) et Magie Verte (2003) parues aux éditions de l’Oxymore.

Références

  • Anthologie dirigée par Anne Fakhouri
  • ActuSF Les trois souhaits, 2009, 171 pages.

Liens et sources