Collectif Malpertuis IV

Nouvelles fantastiques

Malpertuis IV

Note :
4/5
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L’argument

Pour ce 4ème numéro de l’anthologie Malpertuis, la variété est au rendez-vous : zombies, poupées et ours en peluche terrifiants, vampire, fantômes… 22 nouvelles qui se dévorent sans demander leur reste.

Ça commence comme ça

Il y avait une porte. Celle que l’on n’avait pas le droit d’ouvrir. Située au deuxième et dernier étage, en bois peint en bleu assorti à la couleur du mur et de la moquette du couloir, elle ne différait pas des autres, si ce n’était qu’elle était verrouillée. J’avais toujours ignoré pourquoi la pièce qu’elle celait était interdite.
« Derrière de la porte » de Chris B. Honspacq

Avis personnel

Un point fort de cette anthologie : tous les textes sont intéressants et bien construits. Sur les 22 nouvelles, on pouvait s’attendre à des points morts ou des textes plus fades, mais il n’en est rien.

Parmi ceux qui m’ont particulièrement plu : Trash Vortex d’Aurélie Wellenstein. Ici, le Trash Vortex est un continent d’ordures, situé sur l’océan Pacifique, qui recèle quelque chose de terrible… Dans Les rippeurs, Anthony Combrexelle nous fait découvrir le quotidien d’éboueurs. Petit à petit, par ce parcours atypique au cœur de la ville, Jérôme va comprendre que quelque chose cloche. Avec Poupée chinoise, Jean-Michel Calvez propose une nouvelle terrible qui met en parallèle la vie d’une ouvrière chinoise enceinte et celle d’une petite fille occidentale le jour de Noël. L’auteur mélange tragique et comique ; une préparation de mauvais goût… vraiment excellente !

La variété des thèmes abordés est un autre point fort de l’anthologie. Parmi eux, le thème du vampire, avec la nouvelle J’étais une petite fille sage dans mon grenier de David Mons. Il y a aussi quelques histoires de fantômes comme Barbe de sang de Valérie Simon. Ici, c’est le fantôme d’Anne Boleyn qui nous conte son histoire… sa tête dans la main ! Il y a aussi l’histoire assez originale Convertible à l’envi de Jan Thirion. Dans le genre zombie, nous sommes aussi gâtés avec le texte Zombie d’Olivier Caruso et l’apocalyptique Le fond du tonneau de Robin Tecon qui conclut comme il faut le recueil.

Variété des thèmes, comme nous venons de le voir, mais aussi variété des émotions. Le tragique est au rendez-vous dans Malpertuis IV. Les textes les plus terribles en ce sens sont Le sel de vos vies de Jacques Fuentealba, où les scènes rudes qui font tragiquement parties du quotidien défilent sous nos yeux, et Quatre murs de Jennifer Flajolet-Toubas. Cette nouvelle très dure est rudement bien contée. Parfois une touche plus poétique s’insinue dans les textes et redonne de la lumière à l’anthologie. C’est le cas de Si près du bord de Guillaume Suzanne, qui nous conte la fin de vie d’un grand-père et sa petite-fille. On trouve aussi Une vie satisfaisante, où Georges Mugand nous apporte un peu de lumière dans un monde terne à souhait.

Il est difficile de citer tous les textes, mais ils apportent chacun un bout d’univers différent, pour former un ensemble où l’on se promène avec grand plaisir. Malpertuis IV est donc recommandé pour ceux qui aiment le fantastique au sens large et moderne. Pour ma part, c’est un recueil qui a su me réconcilier avec les textes actuels, ayant été déçue ces derniers temps par certaines anthologies.

Le grain de sable

Malpertuis est une anthologie annuelle non thématique dirigée par Thomas Bauduret et qui propose des textes fantastiques. A noter, exceptionnellement il n’y a pu avoir de parution en 2012.

Les auteurs

Jean-Michel Calvez, Olivier Caruso, Anthony Combrexelle, Julie Conseil, Frédéric Czilinder, Robert Darvel, Romain d’Huissier, Didier Fédou, François Fierobe, Jennifer Flajolet-Toubas, Jacques Fuentealba, Julien Heylbrock, Chris B. Honspacq, Fabienne Leloup, Laurent Million, David Mons, Georges Mugand, Valérie Simon, Guillaume Suzanne, Robin Tecon, Jan Thirion, Aurélie Wellenstein.

Références

Anthologie dirigée par Thomas Bauduret, Editions Malpertuis, 2013, 220 pages.

Liens et sources