L’argument
Séverin Desjaunes, ingénieur chez Fun Technologies, possède un don de guérisseur. Don qui est malheureusement sans effet sur sa femme, atteinte d’une forme mortelle de la tuberculose. Mais ce don a peut-être des origines troubles. Qui est donc Ouma, la femme qui lui apparaît quand il guérit les gens ?
ça commence comme ça
Prologue
Parmi les mythologies européennes, celle des peuples slaves semblait être la moins connue. François Anceau avait formulé ce soupçon au cours de ses études de littérature ancienne et, depuis, sa conviction n’avait cessé de grandir. Pour son esprit littéraire et ambitieux, c’était une opportunité. Il y voyait un champ d’études vaste et presque inexploré qui lui promettait une carrière de chercheur intéressante.
François Anceau s’était toujours senti en décalage par rapport aux autres étudiants. Comme la plupart d’entre eux il aimait la littérature et l’histoire mais, à leur différence, il abhorrait l’idée de passer sa vie à fouiller dans des livres. Enclin au romantisme, il lui fallait vivre et l’Histoire et la littérature.
Avis personnel
Lorsque j’ai entamé ma lecture du Mauve Empire, je dois bien avouer que j’ai eu énormément de mal à rentrer dans le récit. Lorsque j’y suis enfin parvenue, c’est pour constater qu’il n’y a pas l’ombre d’un vampire. Pas dans la première partie tout du moins, qui m’a semblée assez décousue. D’où la difficulté à s’immerger dans l’univers futuriste décrit par l’auteur. Si ses digressions sur des thèmes comme notre rapport à la religion, aux sensations, notre construction en tant qu’adultes sont fort intéressantes, il est regrettable qu’elles n’aient pas été glissées avec plus de fluidité dans le texte. En revanche, sa conception de notre société dans le futur frappe par son réalisme! Nul doute que nous nous acheminons vers ce type de société…
Ce n’est que dans la deuxième partie que les vampires font enfin leur apparition, et de manière plutôt abrupte. A partir de là, l’histoire prend un tout autre rythme. Accrochez-vous! Rebondissements, révélations, action se succèdent sans répit. Jusqu’au dénouement, qui laisse un goût amer dans la bouche. Je n’en dirai pas plus pour ne pas déflorer la fin de l’histoire, mais j’ai applaudi ce dénouement plutôt noir car il soulève en pointillé une question importante, celle de notre addiction aux technologies de pointe.
Au final, si Le Mauve Empire n’est pas un chef-d’oeuvre, il ne manque pas de qualités. Il offre un bon divertissement au lecteur féru de vampires et, point qui m’a le plus accrochée, fait le parallèle entre notre société addict aux nouvelles technologies et le vampirisme. C’est ce qui fait l’originalité et l’attrait de ce premier roman. Une jeune plume à suivre, donc.
Le grain de sable
Le Mauve Empire est la première publication des éditions Le Petit Caveau, qui se spécialise dans les écrits vampiriques.
Gramophone
Une B.O. d’une des nombreuses adaptations cinématographiques de Dracula accompagnerait à merveille votre récit. Remixée façon électronique, cela va sans dire.
Sur le mur
Louis par Sébastien Bermès
Dans la même veine
Pour retrouver des vampires dans un univers futuriste, je ne saurai que vous conseiller cette nouvelle de Tanith Lee : La Merveilleuse machine qui mord (in Ecrit avec du sang, Ed. de L’Oxymore, 2002), où l’on retrouve le lien entre vampirisme et nouvelles technologies.
A propos de V. K. Valev
Né en Bulgarie en 1976, Ventsislav Kolev Valev a suivi sa famille en France à l’âge de quinze ans. Il effectue une partie de ses études de physique en France, à Cardiff (Grande-Bretagne), en Hollande et en Belgique, où il réside toujours. Il a publié plusieurs nouvelles dans divers fanzines, qu’ils soient de langue française (Solaris, Lunatique, Géante rouge, Station Fiction…) ou bulgare, ainsi que de la poésie. Le Mauve Empire est son premier roman.
Références
Editions du Petit Caveau, 2009, 252 pages.
Liens et sources
Site Internet de l’auteur : http://www.valev.fr/
Site des Editions Le Petit Caveau : http://www.editionsdupetitcaveau.com/
« Intriguant » et « original ». Avec une plume fluide, très agréable, l’auteur nous entraîne dans un monde futuriste très proche du nôtre qui m’a rappelé ce petit côté étrange qu’ont les cauchemars. Au départ, tout semble normal puis peu à peu, sans s’en rendre compte on est happé par l’histoire de Séverin. Les genres sont bousculés, pas de poncif. Et la fin… ! Ah, la fin !!! J’ai adoré ! Un coup de poing.
Bravo à l’auteur, et bravo à l’équipe des Editions du Petit Caveau !
J’espère que ce livre rencontrera le succès qu’il mérite.
Merci Lellian pour ton avis! :)
Je te rejoins totalement sur ton appréciation de la fin de l’histoire : elle laisse sans voix!
Que dire, que dire !
Un premier roman exceptionnel pour une nouvelle maison d’éditions.
Tout d’abord, la qualité du livre en lui-même et surtout de la couverture m’ont bluffés! Il est dommage qu’on ne puisse voir le travail de Véronique Thomas, qui est tout simplement superbe.
Venons-en au contenu : une pincée de vampires, quelques gouttes de fanatisme, une grosse cuillère de science fiction, un zeste d’interrogations psychologiques, quelques personnages pas très catholiques. Mélangez, secouez très fort et vous obtiendrez un cocktail détonnant de SF vampirique, où les gentils ne sont pas toujours gentils, et les méchants pas vraiment méchants, où les médecins ne donnent pas forcément la vie et où le héros deviendra …
Pour connaître la suite, foncez lire cette oeuvre surprenante. Vous ne serez pas déçus.