L’argument
Le jeune Jehan vit paisiblement avec son père, un pêcheur, lorsqu’ils rencontrent un guerrier avec qui ils apprennent à partager leurs vies. Mais un jour, Jehan subit l’attaque d’une géante ; cet évènement vient bouleverser la vie paisible du groupe. La géante promet de revenir et Jehan va devoir apprendre à se battre pour cette rencontre. Mais la rencontre redoutée tourne au drame… S’ensuivront toutes sortes de périples où le maniement du sabre et la connaissance de soi seront les maîtres mots.
Ça commence comme ça
Il avait jeté son arme, abandonné son cheval et les siens. Il avait cherché à se perdre dans la nuit, à ne plus exister… en vain. Tout lui revenait, rien ne s’oubliait. Sa faute et son dégoût restaient gravés dans sa chair et dans son âme, sans que rien ne semble pouvoir les en déloger. Malgré tout, il n’avait pas sombré dans l’alcool ou les drogues. Les oublis factices lui étaient insupportables. Il ne voulait pas ajouter la lâcheté au déshonneur, son nom le lui interdisait.
Avis personnel
Tout d’abord, les plus de 400 pages se lisent avec avidité ! L’auteur laisse en effet peu de place aux accalmies et notre jeune héros se voit sans cesse pris dans de nouvelles tourmentes ou de nouveaux défis.
Une fantasy sombre, voilà ce que ce propose La geste de Jehan. Un monde rude où le jeune garçon doit évoluer et affronter des créatures malsaines (les Géants). Le combat, thème principal du roman, devient alors un exutoire à tout cela. C’est pour Jehan une façon de survivre mais aussi une façon de se trouver. Les combats n’ont rien de superficiel ici. Une psychologie est développée et nous enrôle dans chacun des combats menés par le héros. C’est de façon passionnante que Didier Quesne nous invite dans cet univers guerrier.
Mais le point essentiel qui rend la lecture d’autant plus passionnante est les personnages auxquels on s’attache au fil de lecture. L’action se déroule sur plusieurs années ; on suit l’évolution du jeune Jehan et de ses compagnons ; le petit groupe à tôt fait de nous captiver. C’est d’ailleurs deux des compagnons qui créent cette touche d’humour vivifiante, Wilfried et Erwan.
À noter, car c’est important, un dialecte est utilisé pour presque tous les dialogues. C’est assez étrange au départ, mais on s’y fait assez rapidement.
La geste de Jehan est donc un roman captivant et enrichissant. Didier Quesne a su insuffler une magie qui n’est pas celle que l’on s’attend à trouver dans un roman de fantasy. Elle réside dans ce qui transcende Jehan, qui le magnifie et le rend presque invincible à la fin. Une fois la lecture achevée, on souhaiterait qu’il y ait d’autres pages avec d’autres aventures !
Le grain de sable
Didier Quesne a comme passion le kendo (sabre en bois japonais), élément que l’on retrouve dans le roman puisque Jehan fait son apprentissage avec un sabre en bois.
Gramophone
Le bruit des vagues.
Sur le mur
Un sabre.
À propos de Didier Quesne
Didier Quesne est chercheur et professeur de géologie à l’université de Dijon. A côté de cela, il écrit des romans et en a publié pas moins de 10, tous parus aux éditions Nestiveqnen. Outre l’écriture, il a comme passion la musique, le kendo et la randonnée.
Références
- Nestiveqnen Éditions, 2011, 416 pages.
- Couverture de Sandrine Gestin.