Cult of Luna est un des fers de lance du genre musical connu sous le nom de post-hardcore, né de l’influence de Neurosis, et dont les garants actuels sont connus sous les noms d’Isis, Pelican, Mouth of the Architect et autre Rosetta. Mais Cult of Luna a quelque chose de plus que la plupart des groupes du genre, quelque chose qui a finit de faire d’eux les maîtres, se partageant le trône avec les non moins excellents Isis (Panopticon mérite bien une chronique).
Mais revenons à cet Eternal Kingdom, et aux sources de sa naissance. Car il s’agit là d’un album concept aussi sombre qu’original. Suite à un nettoyage effectué dans les locaux de répétitions du groupe (un asile psychiatrique des années 20 réaménagé), les musiciens découvrent le journal intime d’un des internés, accusé d’avoir tué sa femme. Dans son journal, celui-ci explique le meurtre de sa femme, en se présentant sous l’influence d’une entité démoniaque nommée Näcken. L’album va donc pénétrer les tréfonds de l’âme du meurtrier, et nous emmener dans le monde fantastique qui existe dans son esprit.
Passé cette accroche pour le moins alléchante, force est d’avouer que, musicalement, le groupe se paie le luxe de sortir une galette aussi intense qu’abrasive. Bien moins post-rock que le précédent Somewhere Along The Highway et ses longues plages atmosphériques, Eternal Kingdom se vit comme une éruption volcanique de 10 morceaux, au rythme lourd, parcouru par une voix hurlée aussi désespérée qu’intense.
L’inventivité de ces musiciens ne fait plus de doute. Les riffs de guitares sont impressionnants de maîtrise et de richesse, coulent d’eux-même et sont à la fois des véritables pièces d’orfèvrerie. La partie rythmique martèle avec une puissance incroyable la folie qui suinte de ces titres. Aucun morceau ne ressort vraiment plus qu’un autre, mais l’ensemble est d’une richesse incroyable, à écouter avec une vraie bonne installation sonore, et pas via un malheureux casque de baladeur mp3. C’est aussi bien pensé que totalement hypnotique, pour peu que les vocaux hurlés ne vous rebutent pas.
Si leur album Salvation est pour moins la pierre de faîte de leur discographie, Eternal Kingdom n’en est pas moins leur album le plus travaillé. Et les avoir vu récemment en concert n’a fait que confirmer tout le bien que je pense de leurs compos.
Beyond time I traveled. No space has bound me. Followed the will to know.
Je vais finir par vraiment regretter de ne pas m’y être intéressé avant (en plus de ça, ils viennent juste de passer à côté de chez moi). Je n’avais pas plus accroché que ça sur Salvation et Somewhere… à part de bons souvenirs de leur tout premier album. Mais la comparaison avec Isis et la petite histoire derrière l’album concept me donne envie d’y replonger ! On verra à quel point je regretterai de les avoir ratés en live :)
Quelle révélation que ce dernier album de Cult Of Luna !
Le groupe a su évoluer avec les années sans s’embourber dans un confort rassurant, tentant de travailler leur son CD après CD.
Et le résultat est là : l’ambiance est profonde, épaisse, une véritable réussite.
Là ou Isis c’est partiellement planté avec son dernier album, un peu too much (et finalement annonciateur du récent split du groupe), Cult Of Luna continue son chemin et parvient à surprendre ses auditeurs les plus exigeants.
Que du bon !
Félicitations à Vladkergan dont la chronique est excellente.