Porcupine Tree est bien connu pour être le groupe de rock progressif emmené par Steven Wilson. Avec ce 9ème album, les britanniques montrent que le tournant métal emprunté depuis peu porte ses fruits ; et de quelle façon… Car cet album est une merveille, et il n’est pas dénué de raison qu’il est été nommé album de l’année 2007 par certains magazines musicaux.
Tout au long de l’album les titres glissent les uns derrière les autres, comme une route qui s‘étire à l‘infini, et tout au long de laquelle on traverse une multitude d’ambiances. D’un titre plutôt rock à la basse puissante ( « Fear of a Blank Planet »), on passe à une ballade mélancolique portée par des claviers voluptueux ( « My Ashes »).
Les mélodies sont touchantes, blessantes, car elles nous renvoient à quelque chose de naïf, de pur, comme une innocence oubliée, à l’image des enfants qui ornent la pochette et le livret du disque. La pureté se retrouve aussi dans les sons, comme celui des guitares acoustiques de « Sentimental » (avec son clin d’œil à « Trains » de l’album In Absentia), ou encore celui des notes de claviers qui sonnent comme des gouttes d’eau tombées sur du cristal.
Et que dire du fabuleux « Anesthetize » de 17mn42, aux accents très métal… La ligne de basse y est prodigieuse, accompagnée d’effets de guitares qui confèrent un côté magique à l‘ensemble. Ce titre aux mélodies sublimes est un univers à lui seul et reste à mes yeux la pièce majeur de l’album.
La mélancolie est toujours présente, et prégnante sur « Way Out of Here », où l’on note la participation de Robert Fripp. Une rage s’insinue en surface sur le titre final « Sleep Together ». Mais en vain. Car à la fin du disque, ce sont toujours les mots douceur et pureté qui me viennent en tête…
Fear of Blank Planet est une œuvre d’art qu’il faut contempler bien plus d’une fois pour la saisir toute entière et découvrir ses multiples couches d’instruments. Porté par des musiciens incroyables, ce 6 titres est d’une richesse difficilement épuisable, où l’on découvre toujours une note, un instrument, une mélodie, qui se serait égaré quelque part dans ces 50 minutes où le temps semble finalement suspendu.
We’re lost in the mall, shuffling through
the stores like zombies
Well what is the point ? What can money buy ?
My hands on a gun and I find the range, God tempt me
-Anesthetize-
Cet album est effectivement une mine d’émotions et de (res)sentiments. Wilson semble fasciné par l’adolescence et son rapport à la violence, à la drogue — il nous livre ici un album d’autant plus intense qu’il est conceptuel.
J’aime Anesthetize à la folie, mais j’ai une affection particulière pour Sentimental, dont la subtilité est à rapprocher de Mellotron Scratch sur Deadwing.
Merci pour cette belle chronique !
Merci! Ton commentaire me donne envie de replonger dans Deadwing que j’ai un peu négligé… J’ai hâte qu’arrive leur nouvel album, le 14 septembre!
Comment ne pas aimer Porcupine Tree?
Oh y’a pas mal de personnes qui reprochent à Wilson de ne pas évoluer, de ne pas se réinventer et pourtant entre The Sky Moves Sideways, ou même Lightbulb Sun et Fear Of A Blank Planet, il y a une évolution musicale indéniable, pour le pire ou pour le meilleur, ça c’est à chacun de voir…
J’ai été vraiment ravi par cet album après avoir été déçu par Deadwing (malgré quelques titres excellents comme « Arriving Somewhere But Not Here » ou « The Start Of Something Beautiful »).
Par contre, après cet album, je crains quand même pour la suite, à savoir The Incident – J’ai hâte d’écouter le résultat, j’espère ne pas être déçu bien entendu…
Au risque de nuancer les avis dithyrambiques ci-dessus je n’ai pas été complètement convaincu sur cet album, qui m’a un peu laissé sur ma faim.
Il y a du bon et du très bon, mais au final je ne retrouve plus la maestria du groupe de In Absentia, qui est pour moi la pièce maîtresse dans leur discographie (Deadwing m’avait, tout comme Anaon, fortement déçu).
Les autres projets de Wilson (Blackfield en tête) me plaisent bien davantage depuis quelques temps que PT.
Je suis venu à PT avec cet album, qui est effectivement un chef d’oeuvre de finesse, maitrise, qualité des compos. J’ai pour l’instant plus de mal avec The incident, que je trouve, bon, mais pas magique. Et pas encore pris le temps de decouvrir les albums antérieurs.
Pump : Si tu souhaites poursuivre ta découverte, je te conseille largement In Absentia et Lightbulb Sun ainsi que Deadwing, même si certaines titres de ce dernier ne sont pas aussi bons, d’autres sont fabuleux (« Arriving Somewhere », « Start Of Something Beautiful », « Mellotron Scratch »…) ;)
@Pump : Oui, je te conseille aussi In Absentia. Pour The Incident, il y a des titres que j’adore, mais je trouve quand même que Fear of a Blank Planet est unique, il a ce truc magique, comme tu dis.
Anaon et Carine : Merci de vos conseils. J’avoue que j’ai un coté un peu maniaque, quand je découvre un artiste du genre PT, je sais que je vais finir par acheter toute la discothèque, et je suis tenté de commencer par le premier sorti. Mais vu la quantité… je pense que vais suivre vos raccourcis ! Vous les avez déjà vus en live ?
De rien ;) Plus tu remonteras dans la discographie du groupe, plus la musique sera davantage posée, plus « pinkfloydienne », voire même psychédélique pour les débuts. Dans le genre, j’adore les albums Signify et The Sky Moves Sideways… Excellents!! (d’ailleurs, je les apprécie toujours plus que le dernier album pour l’instant).
Je les ai vus une fois sur scène, ils sont impeccables! Un peu distant mais très pro, le batteur Gavin Harrisson est impressionnant de maîtrise.
Il passe à l’Olympia mardi prochain avec dédicace chez Gibert Musique (Paris).
Voilà :)
Je ne les vu aussi qu’une fois, ils sont effectivement impeccables, je me souviens d’une ambiance planante (c’était en 2005 avec Anathema !). Bonne écoute !
Ah oui voilà, j’ai assisté au même concert, avec Anathema :)
Hors-sujet avec l’article, mais tu te rappelles alors sûrement que les horaires n’étaient pas les bons et qu’Anathema a commencé à 19h au lieu de 19h30, de quoi être bien énervée….. :-)
En fait, je ne m’en étais pas vraiment aperçu car j’étais déjà dans la salle mais j’imagine en effet très bien le soucis ;)
1er post sur votre site unique et superbe. Il fallait bien que ce soit sur mon groupe favori! Oui je suis fan depuis que j’ai reçu « In Absentia » dans la gueule. Donc non je ne serai pas objectif dans cet avis. Néanmoins ce disque contient des titres totalement hallucinants et jubilatoires, essentiels du groupe, et essentiels du genre « prog » même! Tels « Anesthetize » et « Way out of here » avec leurs mélodies mélancoliques parfois et leurs riffs bouchers. Lesquels se retrouvent d’ailleurs sur le carrément electro-jouissif « Sleep Together », ou comment inventer un style musical en un morceau. Je voulais être court, c’est rapé. La 1ère dose de ce disque rend accro…