Au printemps, je vous racontais l’Écosse : me voici prête à vous parler de l’Irlande.
C’est une sensation bizarre, presque inconvenante, que de ressuciter des souvenirs qui semblent déjà si lointains. Rentrée de ce nouveau voyage il y a deux mois, j’ai l’impression que c’était il y a une éternité, le bulldozer de la rentrée ayant tout démoli sur son passage.
Mais, si je n’en parle pas maintenant, je n’en parlerai jamais, alors : je m’y mets !

Pour tout vous dire, j’ai hésité – et j’hésite encore – à me lancer dans une nouvelle série de billets « voyage », tant les publications récentes que j’ai lues dans la blogosphère aventureuse m’ont collé la pression.
En effet, la mode est à l’écriture d’articles voyages « disruptifs ». Se contenter de partager de bonnes adresses guidées par les émotions ressenties sur place, comme j’ai l’habitude de le faire, semble être devenu le comble du ringard.
Désormais, on dirait qu’il faut à tout prix réinventer la roue, et sortir des espèces de « concepts narratifs » de son chapeau, sous prétexte de « ne pas ennuyer les lecteurs·ices ».
On le sait, pourtant, que nos billets de blog et nos photos Instagram n’arriveront jamais à la cheville de nos expériences in situ. Pourquoi donc chercher à se justifier à ce sujet ?
Personnellement, j’ai décidé de l’accepter et de ne plus me tourmenter à ce propos, en continuant à faire simple, c’est-à-dire : partager avec vous mes bonnes adresses, mes impressions et mes photos.
Je n’ai pas la prétention de révolutionner le « blogging voyage », ni aucun autre aspect du blogging. Au contraire, je m’éclate à tenir un blog old school dans sa forme, et, ma foi, si certain·es assimilent ça à de la ringardise, peu me chaut.
Donc, sorry not sorry d’avance si la forme de mes prochains billets irlandais est prévisible : je suis mon instinct en faisant de mon mieux, et c’est déjà pas mal. On n’est pas en lice pour le prix Nobel du blog, ni pour le Trophée de l’innovation littéraire : restons humbles.



Un road trip et 2374 kilomètres plus tard
L’Irlande, donc. Je l’avoue : au début, la perspective de grimper tout au nord d’Erin avec notre vieille bagnole ne m’enchantait guère.
Anxieuse, j’avais imaginé avant notre départ toutes les galères possibles, anticipé le fric englouti dans les pleins d’essence successifs, et m’étais remémoré avec force détails cet accident – heureusement sans gravité – que j’avais eu, quelques années plus tôt, lorsque j’avais conduit à gauche pour la première fois.
Mais, devinez quoi ? J’ai fini par me laisser convaincre.
Par chance, mon compagnon de route était tellement à l’aise au volant que je n’ai pas eu à conduire de tout le voyage. Libérée du serrage de fesses permanent, j’ai décidé de lâcher des yeux les routes étroites et souvent dépourvues de marquage au sol, et de profiter du spectacle environnant.
Le Donegal est un comté sauvage et reculé, qui se mérite. Ce n’est pas pour rien que la plupart des touristes restent coincés dans le Kerry (que je connais et que j’apprécie aussi). Mais, soyons honnête, quel bonheur, cette absence d’autobus remplis d’Américains ! Et quel plaisir de pouvoir visiter des endroits fantastiques et déserts, même en plein mois d’août.
Le cœur palpitant de l’Irlande verte et fraîche se trouve là-bas, au nord, niché au sein des reliefs et nourri par la mer.
Emprunter la Wild Atlantic Way et rouler si près du ciel nous a offert des vues panoramiques sur les nuages que je n’oublierai pas. La silhouette des montagnes nervurées et cabossées, révélée tour à tour par une trouée de soleil ou par une lumière autrement plus inquiétante, m’a durablement marquée.
Nous qui avions déjà si souvent vadrouillé en Irlande à pied et en bus, nous avons savouré cette fois la liberté de pouvoir nous arrêter quand nous le voulions, si besoin même en pleine route – comme cette fois où j’ai à peine eu le temps de photographier deux jeunes cerfs couronnés de bois duveteux, parce qu’ils filaient déjà au loin.


Un de ces instants fugaces que tu ne vis qu’une fois, et qui te marque longtemps…
Parmi les disques qui nous ont accompagné·es pendant ce voyage, citons notamment : Welcome into the morning de Alizbar et Ann’Sannat, Fox Confessor Brings the Flood de Neko Case, Reflets d’Alan Stivell, Valgori de Brieg Guerveno ou encore Dúlamán de Clannad, les enfants du pays.

Un album chaleureusement recommandé !
Pendant tout le voyage, nous nous sommes souvent demandé·es laquelle nous préférions, entre l’Écosse et l’Irlande. Difficile à dire…
Mais, si je devais résumer, je dirais que l’Irlande est à l’Écosse ce que la Comté est au Mordor : deux forces complémentaires tout droit sorties d’un conte de fées, et qui ne cesseront jamais de m’attirer.
Maghery et le Donegal
C’est sur la pointe de Maghery (An Machaire), à l’ouest de Dungloe (An Clochán Liath), que nous avons séjourné.

Le confort de notre cottage a savoureusement contrasté avec les nuits que nous passions dehors, jadis, lorsque nous étions encore jeunes, fous, et seulement recouverts d’une tente premier prix.
Aujourd’hui, avoir un endroit chaud et sec où se réfugier, lorsqu’on visite un pays froid et humide, me semble indispensable.
Les soirs en particulier étaient de toute beauté. Des couchers de soleil dramatiques, des levers de lune toute en douceur… Par moment, il m’a semblé prendre racine dans la terre, toute ensorcelée que j’étais par les assauts de la nature.




Je repense souvent aux nuits paisibles que j’ai passées là-bas, enroulée dans une couette bien moelleuse, faisant l’inventaire secret des trésors ramassés sur la plage le jour même.
J’ai d’ailleurs ramené mon poids en bois flotté et galets divers, et ne désespère pas de les peindre un jour, peut-être inspirée par le livre Sigil Witchery de Laura Tempest Zakroff, que j’ai lu sur la plage là-bas… Un livre de sorcière très intéressant, qui donne plein d’idées, au sens large.

Ce séjour dans le Donegal a été le voyage le plus ressourçant que j’aie connu depuis des années. Ces 15 jours ont vraiment duré 15 jours, et j’ai savouré chaque instant de chaque longue journée. Loin de la ville, plus près de la mer, il m’a semblé par moment que mes sens étaient plus aux aguets, mon intuition plus affûtée, et même que mon imagination me jouait des tours.
Chaque promenade était l’occasion de découvrir quelque chose, de faire des rencontres, de prendre des notes dans mon journal de bord, de m’émerveiller sur des algues ou de manger une délicieuse spécialité locale. C’était simple et c’était bon.


Pour douce que la vie était sur Maghery, j’exultais de bonheur chaque matin lorsque, munie de ma thermos remplie de thé épicé, je montais dans mon carrosse en direction de nouvelles aventures.
Étape à Ballyshannon
Pour notre première étape, nous avons jeté notre dévolu sur Ballyshannon (Béal Átha Seanaidh). Ce bourg m’a beaucoup plu : ce n’est pas grand, mais tout y a un charme fou. Il s’agit apparemment de la plus ancienne ville d’Irlande.

À peine arrivé·es, un panneau nous prévenant de la présence des fées a donné le ton, pour mon plus grand plaisir. Le folklore irlandais est riche, et c’est sans surprise au nord du pays, dans les comtés les plus lointains, qu’il est le plus vivace.



J’aurai l’occasion de vous parler plus en détails des endroits étranges que j’ai visités dans un prochain billet…
Rory Gallagher et Local Hands
En plein milieu de la bourgade se trouve la statue de Rory Gallagher, célèbre guitariste, chanteur et compositeur, dont nous avons découvert la musique grâce à des vinyles chinés en vide-greniers.

On trouve d’ailleurs de nombreux tableaux, posters et cartes postales à l’effigie de Rory à la boutique Local Hands, tenue par un groupe d’artisanes et artisans locaux. Illes vendent aussi des vêtements et des bijoux. L’accueil qui nous a été réservé a été très chaleureux, et je ne saurais que trop vous conseiller d’y faire un tour si par chance vous passez par Ballyshannon.


Cette boutique vend aussi des œuvres de l’illustrateur Barry Britton, auteur des magnifiques affiches du Ballyshannon Folk and Traditional Music Festival qui a lieu chaque année début août (et dont on s’est promis de faire l’expérience un jour).

Je suis ressortie de là avec deux sublimes posters (dont celui-ci – ses couleurs sont bien plus belles en vrai), des cartes postales (what else) et le livre Barry Britton’s Posters, qui me permet de soupirer d’admiration devant plein de lettrages et dessins d’inspiration celtique.
Catsby Cave
En quittant le centre de Ballyshannon, on s’enfonce rapidement dans la campagne irlandaise la plus pittoresque.

Cela vaut le coup de marcher jusqu’à la Catsby Cave, située en face de la grande roue à aube surplombant la rivière, du côté de l’Abbey Mill Bridge.


La forêt abrite des grottes, qui servaient autrefois de refuge aux catholiques, lorsque leur religion était interdite par les Penal Laws. Il y règne encore une drôle d’ambiance…



Wexford
Le dernier jour, nous avons profité de quelques heures à tuer pour visiter Wexford, une très jolie petite ville au bord de l’eau.

Nous y avons adoré les rues pavées, remplies de petites boutiques vintage où j’ai déniché notamment de beaux livres d’occasion pour trois fois rien.
De battre mon cœur s’est même arrêté quand je suis tombée sur un vinyle de Mechanical Animals de Marilyn Manson chez un disquaire local. Manque de bol, c’était un pirate, et je l’ai revendu depuis. Mais c’était quand même assez inattendu.


D’adorables cache-théière tricotés.
Mon magnifique bronzage irlandais…
À venir
Je m’arrête là aujourd’hui, mais je publierai d’autres billets sur l’Irlande, n’ayant fait qu’effleurer le sujet cette fois-ci.
Mais, contrairement à ce que j’ai fait suite à mon dernier voyage en Écosse, je ne publierai pas tous mes billets irlandais à la suite.
En effet, cela ferait entrer La Lune Mauve dans un « tunnel » monomaniaque pendant plus d’un mois (à raison d’un billet par semaine), or il y a d’autres sujets que j’ai envie d’aborder en parallèle. Autrement dit : mon prochain billet ne parlera pas d’Irlande.
Cependant, je prête devant vous, ici même, le Serment inviolable que je ne me laisserai pas gagner par la flemme ni par la dissipation de mes souvenirs, et que je mènerai à bout et à bien cette série de billets qui sentent bon la tourbe.

Je vous annonce même de quoi il sera question, histoire de rendre plus concrète encore cette promesse :
- on prendra un grand bol d’air frais à Malin Head, le point situé le plus au nord de l’Irlande ;
- on ira faire un détour en Irlande du nord pour visiter Derry et essayer de comprendre ses murals lourds de sens ;
- on se perdra dans les méandres de l’Irlande mystique, et je vous ferai découvrir les lieux étranges que j’y ai visités ;
- on déambulera dans un chaos de verdure du côté de Sligo, et on mangera la meilleure pizza végétarienne du monde.
Désormais liée à vous par ce Serment, je vous donne rendez-vous bientôt pour la suite !
Pour l’heure, je vous laisse avec d’autres photos que je ne me résous pas à ne pas publier : même si elles ne rentrent dans aucune case, elles font partie de mes souvenirs comme les autres…




Cette carte que je me suis échinée à écrire en braille n’est jamais arrivée à destination.


Nymeria
9 octobre 2018
Coucou !!
Très bel article, donc j’adore ta vision non révolutionnée du blogging voyage?
Haha la comparaison avec le Seigneur des Anneaux me plait beaucoup, je suis fan du film !!
Et, précision inutile, le petit déjeuner donne envie, j’adore les haricots, et les oeufs, etc., le matin, mais n’en mange jamais chez moi !
Bisou, et à bientôt ☺
Marie
9 octobre 2018
Hello Nymeria ! Ton commentaire a mis un grand sourire sur mon visage lorsque je l’ai lu ce matin. Merci d’avoir pris le temps de l’écrire et de le partager avec moi. Le premier commentaire sur un de mes billets a toujours une valeur un peu particulière à mes yeux, alors quand il est aussi gai que le tien, cela me donne beaucoup d’énergie et m’encourage pour la suite.
Nymeria
9 octobre 2018
Et ton commentaire aussi m’a fait sourire !! :) Merci de ta réponse si enthousiaste :D
Bisous<3
L'Envers Des Corps
9 octobre 2018
Oh la la la ton article ravive de doux souvenirs et m’a fait découvrir des lieux que je ne connaissais pas forcément. J’ai vécu en Irlande il y a quelques années et le Donegal est vraiment le comté qui m’a le plus émerveillée… C’est exactement comme tu dis : très peu de touristes, un paysage sauvage, des ciels à couper le souffle… C’est tellement ressourçant ! Et les légendes partout, les croyances, l’accent que j’adore… Malin head est un de mes souvenirs les plus fous ! Merci pour ce très bel article, ces photos qui font rêver et tes partages !
Marie
9 octobre 2018
Merci infiniment pour ce commentaire chargé de souvenirs, je suis touchée que tu aies pris le temps de m’écrire (et de commenter quelques-unes de mes photos sur Instagram – ton mot à propos de Tori Amos m’a fait infiniment plaisir !).
J’espère que l’article sur Malin Head te plaira. C’est un des périples qui m’a le plus coupé le souffle, c’était parfait, loin de tout, « brut de pomme », sans fard, sans frime… J’ai hâte de me replonger dedans !
Alexandrine
9 octobre 2018
Mais ça a l’air absolument magnifique ! Bon, en même, je m’y attendais un peu : c’est l’Irlande, cela ne peut être QUE magnifique (ouais, ok, je ne suis pas objective sur ce coup-là, c’est mes racines celtes qui parlent ! ^^)… Tu as dû rapporter des choses magnifiques, je note scrupuleusement les livres et shops que tu mentionne ! Les affiches ont vraiment l’air superbes !!! ^^ (la fille pas obsédée du tout par les affiches et le papier)
On s’en fiche de révolutionner l’art de l’article de voyage, on fait comme on veut, et je préfère largement un article simple et honnête plutôt qu’un truc alambiqué avec des photos qui te font saliver mais qui ne reflètent pas vraiment la réalité. C’est comme quand je suis allé bosser à la Réunion : le sable n’y pas plus fin et blanc qu’ailleurs, c’est de la pub mensongère !!! ^^ Donc, tes articles « voyage » me plaisent beaucoup plus que ceux « trop beaux de la mort qui tue » d’autres blogs.
Belle journée !
Alexandrine
(ps qui n’a rien à voir avec l’article : Macabre Gadgets vient de sortir des bagues scarabées qui sont superbes, je pense que cela te plairait peut-être)
Marie
9 octobre 2018
Merci pour ton enthousiasme, c’est très sympa à lire ! :)
DANS MES BRAS ! D’ailleurs, je disgresse, un peu, mais j’ai hâte d’acquérir un nouveau scrapbook pour coller tous les papiers en tout genre que j’ai accumulés ces derniers mois (dont de très jolis machins irlandais, justement). D’habitude, j’utilise les agendas Taschen, dont les pages sont cartonnées et suffisamment solides pour supporter d’être imbibées de colle, mais ils ont arrêté de les fabriquer… Comme je ne trouve pas d’équivalent, je pense que je vais acheter les pas chers qui restent sur Rakuten ou la Zone, finalement osef si ce sont des agendas passés, je ne m’en sers pas comme agenda classique.
Merci de m’avoir parlé de Macabre Gadgets : je suivais leur boulot il y a longtemps, mais j’avais fini par perdre leur trace… Que ce soit leurs bijoux ou leur lookbook, je me suis bien régalée !
Alexandrine
10 octobre 2018
Je suis allée voir ton articles sur tes carnets et scrapbooks, bien sûr j’adore !!!! Faut dire que je fais la même chose, et sans que l’on s’en rende compte, on monte vite à une dizaine de carnets ! En l’occurrence, je fais dans des cahiers grands formats, vu que je récupère parfois des articles entiers, c’est plus facile pour les coller. Je fais mes planches par couleurs maintenant, ça me permet de conserver une certaine harmonie (esthétique avant tout !!! ^^).
Je pense d’ailleurs faire un article là-dessus, parce que j’ai quand même trois types de scrapbook, qui me servent à des choses différentes (genre, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?). Ce qui doit représenter environ une trentaine de cahiers (whaaaaaatttt ?)…^^
J’ai appris il y a longtemps, en lisant Colette, qu’elle aussi avait ce virus de la papeterie, et qu’elle ne pouvait s’empêcher d’acheter tout un tas de choses ayant trait au papier juste parce que c’était beau. Résultat : des tiroirs et des tiroirs remplis de papiers en tout genre !
J’espère que tu nous montreras ce nouveau scrapbook !
Macabre Gadgets, c’est toujours très très beau. Je me souviens avoir découvert la marque il y a longtemps, très longtemps (myspace, c’est dire), via Haute Macabre…
Hana~Rivqah
9 octobre 2018
Le ringard, c’est ce qui sera à la mode dans 10 ans. Tu es donc une avant-gardiste. Et puis, suivre la mode, c’est la meilleure façon d’être très vite daté. Vive donc l’intemporel récit-photos de voyages, et merci de nous partager tout ceci avec sincérité, sans désir de paraître autre que toi-même.
Je suis partie en Irlande pour la première fois cette année, fin avril, me bornant à la côte est (Dublin et un cercle d’une centaine de kilomètres autour). Le voyage était donc loin d’être aussi pittoresque que le tien, et pourtant il portait déjà un je-ne-sais-quoi de magique. Le temps qui changeait en permanence, les cimetières multi-séculaires dans les collines vertes et desséchées à la fois, la tourbe, les routes désertes où l’on peut s’arrêter une heure durant en plein milieu pour photographier des moutons… Durant cette période, en plus, je commençais à entrer dans l’une de mes mauvaises phases psychologiques, ce qui a sans doute contribué à une forme d’émerveillement un peu plus hallucinée, une réelle parenthèse dans un monde presque parallèle…
Tes images me ramènent à tout ça, en plus poussé ; et même si ma fascination mystique personnelle s’exerce plus sur le pourtour méditerranéen que sur les îles mystérieuses du nord de l’Europe, je sais que je n’en ai pas fini avec elles. J’ai hâte de lire ton billets sur les lieux étranges que tu as visités !
Marie
9 octobre 2018
Merci tant et tant pour ce très beau commentaire-témoignage-encouragement ! Je ressens tellement de gratitude vis-à-vis de tous ces beaux commentaires chargés d’émotions reçus aujourd’hui ! Il faut croire que l’Irlande touche une corde sensible en nous ; peut-être parce que ça semble familier, tout en possédant un je ne sais quoi d’insolite et de curieux… Sans avoir vécu la même chose que toi, je comprends ce ressenti du « monde presque parallèle », où tu évolues en n’en croyant pas toujours tes yeux tellement tout est beau, ressourçant, sans artifice…
messalyn
9 octobre 2018
Je ne suis pas assez de blogs de voyage (comprendre : aucun) pour constater les effets de mode mais je ne trouve pas cela étonnant, le monde de l’image a fait tellement de progrès que ceux pour qui c’est un de leurs hobbys principaux doivent se creuser la tête pour se renouveler. Mais quand on n’est pas photographe, c’est déjà une telle gageure que de ramener un album dont on puisse être fier, que je m’en contenterais pour mon blog ou le tien. En plus ton blog n’est pas si oldschool que ça, puisque tu es totale maîtresse de sa mise en page, et donc du travail graphique, so-pas-2004 qui accompagne tes récits… Il y a vraiment de tout dans tes billets, du plus petit détail à la plus vaste étendue, sans redondance, même bourrés à craquer d’images ils se lisent d’une traite.
Pour moi la distinction entre Irlande et Écosse a toujours tenu dans deux petits mots : Seelie & Unseelie. Mais j’accepte volontiers la référence Seigneur des Anneaux !
Ton serment m’a inspirée. Je m’en suis allée finir un article voyageur immédiatement après lecture. Vivement la suite que j’espère fort contractuelle.
Et si je devais avoir une playlist irlandaise, pour moi ce serait avec du Anúna (sans Cyril, merci).
Marie
9 octobre 2018
Je sais que tu n’aimes pas les emojis et affiliés, mais quand même : un bon gros ❤︎ s’impose. Venant de toi dont j’admire tellement l’esprit, la personnalité et la créativité (j’y inclus bien sûr les aquarelles mais aussi les photos et l’écriture), tes compliments ont une valeur particulière.
J’aime tellement cette vision… Je me suis d’ailleurs rendue compte que je ne possède aucun bouquin sérieux sur les fées irlandaises, en connais-tu et m’en recommanderais-tu un en particulier ?
Oh, que c’est chouette, cette circulation d’énergie ! Je suis très contente que tu te sentes inspirée pour écrire, j’ai fait un petit bond l’autre jour en voyant qu’il y avait à nouveau de la lumière par chez toi. J’irai lire ton article voyageur avec beaucoup d’intérêt, l’aperçu que j’ai vu passer sur Instagram ayant fait son petit effet !
Je vais me pencher sur Anúna, je suis toujours friande de telles recommandations musicales… Merci encore pour ce beau message, qui m’ouvre tant de pistes !
messalyn
11 octobre 2018
En réalité les emojis traditionnels ne me gênent pas plus que ça, la seule règle que je suis à peu près depuis des années c’est qu’ils doivent être facultatifs à la compréhension du texte. Par contre quand je vois quelqu’un (ou une proposition du correcteur automatique de mon téléphone) substituer un mot par un des emojis nouvelle génération, c’est dommage et pour la langue et pour l’accessibilité (à mon sens, mais peut-être que je m’avance), et là je trouve que ça commence à faire beaucoup.
Donc <3 <3 <3 en retour (oui c'est ma petite résistance perso, les smileys écrits)
Je n’ai aucun bouquin sur le folklore irlandais, et de surcroît n’ai à ma grand honte jamais réussi à finir, malgré plusieurs tentatives, Táin Bó Cúailnge, le récit épique local. Toutefois, il y a mille ans, ou douze, j’allais à l’occasion bouquiner au centre culturel irlandais (faute d’écossais) dans le 5e près du Panthéon et il y avait du folklore. À l’époque, j’avais il semblerait retranscrit sur mon blog un texte du livre Tales of the Banshee par Patrick F. Byrne. C’est un bon début j’imagine ? Autrement, ma source principale en matière de folklore, c’est d’éplucher les bibliographies à la fin des trois encyclopédies cultes de Pierre Dubois (soit celle des Fées, celle des Elfes, et celle des Lutins). C’est la base (c’est la base).
Pour Anúna, je n’ai pas tout écouté mais la piste à laquelle je reviens encore et toujours c’est le Geantraí, le chant de joie irlandais (notons que je suis toujours une benête inculte, j’ai juste lu Silhol). Elle conjure instantanément une vision de cercle de fées dans mon esprit ! Mais d’autres ne dénoteraient pas à Fondcombe.
Marie
14 octobre 2018
Pour l’accessibilité, ça dépend : mais en effet, s’ils sont signifiants et pas décoratifs, il faut prévoir une alternative (chose toute à fait faisable avec un peu de HTML, mais je ne vais pas rentrer dans les détails maintenant).
En tout cas, depuis que j’avais lu une remarque de ta part à propos des emojis, j’essaie de les utiliser à meilleur escient, notamment en ne les utilisant pas tout seuls.
Merci beaucoup pour tes recommandations de lecture ! Je m’aperçois que je n’ai pas les encyclopédies féeriques de Pierre Dubois, il va falloir que j’y remédie…
Stella Polaris
11 octobre 2018
J’aime ce survol du voyage avec promesses d’autres billets ensuite ! Et ces affiches… wow. Barry Britton est plus qu’inspirant.
Marie
14 octobre 2018
Oui, j’aime beaucoup son travail, très détaillé, et j’adore faire ce genre de rencontres artistiques au hasard d’un voyage. :)
Françoise-Louise
11 octobre 2018
Très agréable à lire ce début de voyage en Irlande, j’ai hâte de lire la suite, qui me rappellera certainement de bons souvenirs puisque, comme toi, j’adore me balader en Irlande et en Ecosse … Et puis tu m’as entraînée dans ta « féérie » et ça m’a bien plu car ce n’est pas un univers que je connais, et j’avoue que j’aime bien !
Je ne commente quasiment jamais les articles des blogs, mais comme je me suis abonnée chez toi, je me permets d’écrire quelques mots !
En plus, je partage certaines de tes passions : les vide-greniers, le ramassage de trucs sur les plages comme je collectionne avec le même sérieux que si c’était des choses très rares (!) le papier, les bouquins … et plein d’autres petits trucs !
Bref, à bientôt !
Marie
14 octobre 2018
Hello Françoise-Louise, sois la bienvenue ! Je te remercie d’avoir pris le temps de laisser un commentaire. Je suis ravie que nous partagions autant de centres d’intérêt communs. Au plaisir de te lire :)
Jennifer
12 octobre 2018
Deux fois que je lis ce doux billet. La première fois c’était sans les images, parce que le wifi publique était si capricieux, mais rien qu’en lisant ton récit je pouvais imaginer les paysages irlandais, les forêts mystiques, les plages sauvages et pleines de trésors. Je pouvais presque ressentir le vent et le froid humide de ces si belles contrées.
Et puis je le re-découvre aujourd’hui avec les photos (enfin !) et j’ai juste envie de trouver un portoloin qui m’emmène directement en Irlande !
Ton blog est tout sauf ringard, ce sont plutôt les autres qui le sont avec les mêmes titres, les mêmes photos qui-rapportent-du-like-sur-instagram et ce mépris constant envers les voyageurs lambdas, pour ne pas dire les touristes (mais ça, c’est un autre débat dont j’aimerai un jour en parler sur mon blog).
Ne t’arrête surtout pas en tout cas, tes billets escapades sont mes préférés — avec les revues de web. <3
Oh oui, je suis entièrement d’accord avec toi. J’adore la camping, dormir dans une tente en haut d’une montagne après des heures de marche, ça fait parti de l’aventure. Mais en roadtrip, dans un pays où il fait froid et humide, on commence tout doucement à préférer un endroit sec et chaud, comme vous. Peut-être qu’on vieilli ?
C’est une bonne idée d’avoir rejoint l’Irlande par vos propres moyens, avec votre voiture. J’imagine que vous avez emprunté un ferry ? Voyager lentement rajoute d’avantage de l’excitation dans le voyage, on voit notre destination approcher petit à petit, on savoure encore plus l’instant lorsqu’on arrive. Je me souviens que vous aviez également rejoint l’Écosse en train. ^_^
Je suis de en plus en plus adepte du voyage par voie terrestre, j’ai toujours adoré voyager en train. Je crois que le nombre d’heures de vol d’avion qu’on a pu cumuler cette année nous a donné le vertige et ne nous donne pas envie de reprendre l’avion de si tôt.
Voyager avec sa voiture ça permet aussi de ramener plus facilement pleins de souvenirs comme tu as pu le faire. ;)
Vivement la suite des billets !
PS : je suis complètement fan des caches-théière tricotés ! <3 (on en voyait aussi en Nouvelle-Zélande)
Marie
14 octobre 2018
Merci beaucoup pour ton message, Jenni ! Cela me touche que mon récit t’ait replongée en Irlande ! Quel beau pays !
Ohla oui, c’est un sujet à propos duquel j’aurai plaisir à te lire (comme tant d’autres).
Bien noté ! ;-)
Je pense ! Question de préférences personnelles, aussi. Perso, pour l’avoir déjà vécu, je sais que je passerais de très mauvaises journées si mes affaires n’étaient pas entièrement sèches, ou si j’avais mal dormi à cause du froid et de l’humidité… D’autant que je suis une grande frileuse, alors ça n’aide pas. Je suis un peu revenue du camping sauvage pour cette raison.
Sinon, oui, on a pris le ferry, et c’était la première fois qu’on l’empruntait avec notre véhicule. C’est assez cool ! Il y a en effet une sensation un peu étrange lors d’un tel voyage sur un bateau, tout est lent, tu ne captes plus du tout de réseau, j’essaie en général de ne pas trop y penser pour éviter la cabin fever… Mais quel bonheur, en effet, de ne pas avoir à prendre l’avion et de pouvoir s’élancer directement une fois que le ferry a accosté !
En Écosse, on n’avait pas pris le train, mais le bus, mais c’était autrement plus fatiguant. Je pense qu’on essayera de couper la poire en deux la prochaine fois, car 24 heures de trajet avec moult correspondances et trop peu de sommeil, c’est pareil, Mamie Marie a du mal à supporter… ^^’
Aline
15 octobre 2018
Merci pour ce bel article, qui a illuminé mon trajet vers le boulot de mardi dernier !
Personnellement, j’adore tes billets de voyage, aussi bien la forme que le fonds. J’aime les belles images que tu partages, tes anecdotes, tes ressentis. Et quand en plus c’est pour parler de l’Irlande… <3
J'ai justement en tête le nord de l'Irlande (et l'Irlande du nord) pour notre prochain voyage là-bas; David, lui, milite pour le Connemara, je vais garder tes billets de côté pour m'aider à lui faire entendre raison ;) (bon au final si ça se trouve on décidera d'aller en Écosse !)
Marie
23 octobre 2018
Merci beaucoup Aline ! Cela me touche d’autant plus que je connais ton attachement à l’île émeraude, et que j’ai potassé tes billets irlandais avant ce voyage. Il me tarde d’ailleurs de retourner faire un tour à Dublin, ville que je connais très mal et que, je pense, je sous-estime.
Ahah ! Je comprends très bien le dilemme !…
Aline
27 octobre 2018
En plus en ce moment on regarde Outlander, ça n’aide pas vraiment à régler le dilemme !
J’avais bien aimé Dublin en 2012, un peu moins il y a deux ans mais il faut dire qu’après 8 jours à crapahuter dans la nature, j’avais trouvé le retour en ville un peu brutal (on avait passé la matinée au jardin botanique du coup). La première fois, nous avions pris un logement un peu à l’écart du centre ville (question de budget et de vacances réservées un peu à la dernière minute au milieu de nos préparatifs de mariage) et j’avais adoré. Le quartier où nous étions était très agréable et mignon, on allait boire des bières et manger des burgers au pub du coin après les journées passées en ville, c’était vraiment sympa. J’avais beaucoup aimé découvrir un autre aspect de Dublin que le centre touristique.
Irène
19 octobre 2018
C’est un plaisir de découvrir ces photos en grand format (je regarde souvent des blogs sur mon téléphone dans les transports mais c’est pas vraiment la même chose !)
Marie
29 octobre 2018
Merci beaucoup pour ce retour, qui me fait particulièrement plaisir car j’ai justement soigné l’affichage du blog en grand format ! ;-)
Shaya
21 octobre 2018
Va falloir arrêter avec ce mot, hein. On s’en moque, que ce ne soit pas « disruptif ». Le tout, c’est qu’on se fasse plaisir en écrivant et en partageant :). D’ailleurs, tu résumes très bien :
YEAHHHHH GIRL <3
… et merci pour ce voyage :).
Marie
29 octobre 2018
Oh oui, +1 pour l’abandon de ce vilain mot (on peut jeter « digital » utilisé en français, aussi ?). N’empêche, les années passent et ce que je fais reste toujours aussi peu à la mode… J’ai fini par m’y habituer, même si je continue à être surprise par les domaines que la « pression du buzz » contamine.
Je suis contente que ce billet t’ait plu !
LUTHI Catherine
11 novembre 2018
Les photos sont magnifiques c’est un plaisir pour les yeux ! Et j’aime beaucoup le style de ce blog de voyage. A chaque fois, cela me donne l’envie de voyager. J’aime aussi découvrir d’autres univers. En un mot j’adore.
Marie
11 novembre 2018
Merci beaucoup, Catherine ! Cela me fait bien plaisir !
Chloé
16 janvier 2019
Je me retrouve sur ce billet via le dernier que tu as posté sur l’Irlande et je découvre que vu la une du Gardian qu’on peut voir dans l’article, on devait s’y trouver en même temps !
Une amie très proche s’y est installée il y a pas mal d’années maintenant, ce qui me donne une excuse pour y aller régulièrement. C’est un pays superbe et fascinant, et j’ai été surprise de remarquer à quel point je m’y suis rapidement sentie chez moi (chez moi c’est peut-être un peu fort, mais disons à quel point tout m’a rapidement semblé familier alors même que je ne revenais presque jamais au même endroit, à quel point j’ai eu l’impression de vite me fondre dans le décor…)
Maintenant que je vis aux Pays-Bas, je suis vraiment frappée par la forme de luxe que représentent cette nature sauvage, ces ruines et ces cimetières abandonnés que j’aime tant et qui me bouleversent à chaque fois : les Pays-Bas étant petits, très peuplés, et enclin à une mentalité utilitaire assez aride, on n’y trouve rien de tout ça (et c’est plus difficile à vivre qu’on pourrait se l’imaginer, haem).
Merci pour ces photos où je retrouve tout ce que j’aime en Irlande ; j’ai hâte d’y retourner !