Il y a un mot que j’affectionne tout particulièrement : c’est le mot bizarre. Je trouve qu’il n’y a rien de plus charmant que ce mot.

Déjà, c’est bizarre comme mot, « bizarre ». Il n’y a pas tant de mots que ça qui contiennent la lettre z. Rien que pour ça, il mérite notre attention.

Et puis, j’aime la polysémie floue de cet adjectif. Il laisse la porte ouverte à plusieurs interprétations : on n’est jamais vraiment sûr de ce qu’autrui veut dire quand il qualifie quelque chose de « bizarre ».

Quelques exemples :

C’est trop bizarre !

T’as vraiment des goûts bizarres !

Bizarre, ce film.

Elle m’a regardée d’un air trop bizarre.

Ce plat a un goût bizarre.

Encore une bizarrerie dont tu as le secret !

En cogitant sur ce mot et sur la dimension qu’il a prise dans ma vie, j’ai fini par faire le constat suivant :

On est toujours le ou la bizarre de quelqu’un.

Un lama rose

Bizarre et fier de l’être !

Personne n’est normal

Lamas rasés

Ces lamas vous trouvent bizarre !

Pour de nombreuses personnes, « être normal » n’est pas vécu comme une contrainte : c’est un mode de vie transparent. Le conformisme est partout, et il est pesant. Ne pas faire de vague, ne pas sortir du lot, ne pas remettre en question ce qui est communément accepté comme « normal », justement.

Pas la peine de chercher bien loin pour constater des comportements normatifs : il suffit de faire attention à ce que disent et font nos proches, nos amis ou nos collègues pour déceler en quelques instants la tentation permanente de faire, dire et penser « normalement ».

La notion même de normalité m’a toujours laissée coite. Quel concept bizarre ! Et quelle pression inutile pour atteindre un idéal qui, par définition, est inatteignable !

Personne n’est normal. Tout le monde dit, fait et pense des choses bizarres. Personne ne comprend vraiment les choix que font les autres. Tout le monde juge l’anormalité supposée d’autrui — même si, quand on les surprend en flagrant délit de jugement des autres, les gens s’en défendent vivement.

Dans l’absolu, oui, les autres sont bizarres, puisqu’ils ne sont pas nous. Ils répondent à une autre échelle de valeur, à une autre éducation, à un autre système de croyance. La bizarrerie d’autrui nous choque autant que notre propre bizarrerie les choque.

Pourtant, il est facile de vivre avec son anormalité. Une fois que l’on a accepté sa propre bizarrerie, tout paraît tout à coup plus facile. Savoir que quelqu’un, quelque part, nous jugera probablement toujours « bizarre », « glauque » voire « stupide », est même un immense soulagement !

Soudain, on n’a plus à se soucier de ce que pensent les autres. La prise du jugement d’autrui sur notre vie s’évanouit alors comme par enchantement. Que peut bien me faire le jugement d’autrui sur la façon dont je mène ma vie ? Rien.

Ne plus se soucier du qu’en-dira-t-on, et en particulier du qu’en-diront-mes-proches, c’est enfin s’accepter soi-même, dans toute sa singularité. C’est restaurer d’un coup l’estime de soi. C’est s’autoriser à être enfin heureux.

Cela ne garantit pas que nous ne fassions que des bons choix, ou que nous réussissions tout, mais au moins, on n’aura pas le jugement d’autrui à gérer en sus de nos propres erreurs.

Cela nous permet de vivre l’instant présent à fond, en agissant de la façon la plus positive possible, sans embêter les autres, et sans se laisser embêter non plus.

Il y a un petit proverbe dont je me suis entichée il y a quelques années, il me réconforte toujours lorsque je suis tentée de laisser le jugement d’autrui me miner le moral :

Bien faire et laisser braire.

Ma bizarrerie physique

Photo de Charles Eames

J’ai conscience d’être bizarre. Physiquement, déjà : je mesure un mètre quatre-vingt-six, je suis rousse et tatouée. A priori rien de bien extraordinaire — il y a tellement plus bizarre que moi ! –, pourtant ces trois facteurs physiques semblent surprendre, voire choquer certaines personnes. Du coup, je passe rarement inaperçue.

Il faudrait que je prenne en photo les visages des gens qui me regardent avec insistance, plus ou moins discrètement, dès que j’ai l’occasion de mettre un pied dehors : vous n’en reviendriez pas.

Parfois, je suis tellement scrutée, que je me demande si j’ai un morceau de pomme de terre sur le visage, ou bien si je descends de la planète Vénus. Et puis finalement, je réalise que ce n’est rien de tout ça.

Oui, je suis bizarre : une femme aussi grande que moi, en France, apparemment ça surprend encore.

Pourtant, il y a tellement plus bizarre que moi ! Il suffit d’ouvrir les yeux, dans la rue, pour ne plus pouvoir compter les freaks sur les doigts d’une seule main. Sur une échelle de 0 à 10, je suis à peu près au niveau 1 de la subversion.

Mais on est toujours le ou la bizarre de quelqu’un.

Cette simple pensée m’aide beaucoup à ignorer l’attention que j’attire malgré moi. Être plus grande que tout le monde me tourmentait beaucoup quand j’étais adolescente. Et puis, un jour, ce poids a disparu. J’ai simplement accepté ma bizarrerie. J’ai même commencé à en retirer une certaine fierté !

Je suis heureuse d’être grande. Être une grande femme, ça désamorce d’emblée pleins de situations potentiellement gênantes ou tendues.

Maintenant, quand on me demande quelle taille je fais, ou quand on me fait remarquer à quel point je suis grande (« Tu fais deux mètres !!! » ai-je encore entendu récemment), cela ne me fait ni chaud ni froid. Je sais que c’est rarement méchant ; c’est même souvent admiratif.

N’empêche : ceux qui se sentent obligés de me faire remarquer tout haut ma bizarrerie m’amusent. Ils ne se rendent pas compte à quel point ils mettent les pieds dans le plat, ni à quel point cela peut être indélicat de leur part.

Ils n’apprécieraient sans doute pas que je leur rende la pareille, par exemple en leur faisant une réflexion sur leur mètre cinquante-deux… ! :-]

Cependant, face à ce genre de remarques qu’on me fait depuis toujours, je ne me vexe plus et je ne contre-attaque plus non plus, car j’ai pris de la distance. Je sais que ce n’est pas moi le problème, mais eux qui n’arrivent pas à avaler que quelqu’un d’autre qu’eux puisse être différent.

L’année dernière, j’ai décidé de me tatouer. Puisque je suis et serai toujours immense, et donc « bizarre », alors tous les signes corporels supplémentaires que j’adopterai n’aggraveront pas ma bizarrerie. Je me suis enfin permise d’avoir le corps qui me ressemble. Aujourd’hui, j’ai deux beaux tatouages réalisés par des artistes que j’admire énormément, et j’en suis très heureuse !

Juger autrui sur le physique est facile car c’est la première chose que l’on voit. Il faut résister, même si c’est dur parfois…

Ma bizarrerie professionnelle

Le problème, c’est que ma bizarrerie n’est pas seulement physique. Professionnellement, je suis bizarre aussi.

J’ai eu un bac littéraire, puis je suis allée en hypokhâgne, puis à Sciences Po, puis au CELSA. Au milieu, j’ai fait une année d’étude en infographie et en développement web. Ce n’est pas vraiment un parcours très habituel.

Durant ces sept ans d’études, j’ai développé une myriade de petits sites web, de façon autodidacte et autonome. J’ai aussi illustré des pochettes d’album, réalisé des illustrations que l’on m’avait commandées, j’ai vendu un certain nombre de reproductions de ces illustrations sur le web, et j’ai collaboré avec pas mal d’artistes.

Aujourd’hui, je suis web designer et intégratrice web dans l’une des meilleures agences de France. Mais quand j’ai débuté, une fois tous mes diplômes en poche, aucun des recruteurs que j’ai rencontrés ne voulaient m’embaucher.

Ils ne pouvaient pas accepter qu’un profil littéraire comme le mien puisse être compétent en informatique. Ils occultaient totalement l’expérience que j’avais acquise de façon autodidacte.

Sans doute se demandaient-ils ce que je venais faire là, sans expérience professionnelle et sans piston. Ils m’ont sans doute trouvée bizarre d’oser me présenter à eux en espérant décrocher un boulot, avec un parcours qui, apparemment, sortait autant des sentiers battus.

En dépit de tous les sites que j’avais conçus et développés depuis mes 17 ans, en dépit de mon épais portfolio, aucun de ces recruteurs ne voulut m’accorder une période d’essai, pour que je puisse leur montrer ce dont j’étais capable. Ils considéraient que, comme je n’avais pas encore d’expérience de salariat, je ne valais rien.

Si je travaillais comme un homme, ils me traiteraient de pétasse fainéante.

La seule personne qui m’a fait confiance, au début, ce fut mon premier manager, grâce à qui j’ai obtenu mon premier poste d’intégratrice web salariée.

Ensuite, les choses se sont enchaînées plus facilement. Il avait suffit que quelqu’un avant eux me fasse confiance, pour que les recruteurs qui jadis me snobaient me rappellent et me bombardent d’emails pour me proposer des postes tous plus fantaisistes les uns des autres.

Je reçois régulièrement des offres, et cela n’a fait que s’accélérer depuis que j’ai mis la nouvelle version de mon site en ligne : chaque semaine, je reçois plusieurs emails de la part de chasseurs de tête.

Le problème, c’est qu’ils me proposent toujours des postes inadaptés. Ils n’ont toujours pas compris que la régie mobile basée à Pétigny-sur-Cure en Arçouilles, en CDD, via une obscure SSII, n’intéresse pas les bons intégrateurs et intégratrices déjà embauchées en CDI dans une grande

Encore aujourd’hui, quand je négocie professionnellement, d’aucuns brandissent ma bizarrerie comme un obstacle, alors que c’est justement cette bizarrerie — mon parcours atypique et autodidacte, la diversité de mes compétences — qui fait de moi une collaboratrice intéressante.

Oui, c’est parfois difficile de forcer les gens à entrer dans des cases, mais ce ne sont pas eux qui sont le problème, ce sont les cases qui sont trop petites et trop anciennes.

Les professionnel·les du web — dont les intégrateurs et intégratrices — sont souvent des mutant·es autodidactes, issu·es de planètes tout aussi bizarres que la mienne. Quand on se retrouve chaque année lors d’évènements professionnels, on réalise à quel point cela fait du bien de côtoyer d’autres extraterrestres passionnés.

Quand ce doux rêve se termine, on doit à nouveau faire avec le grand décalage entre nos compétences, nos aspirations d’un côté, et la réalité de l’autre.

Même les collègues que nous admirons finissent à un moment donné par rentrer dans le moule : on les voit avaler des couleuvres, et, pire, se justifier de les avaler.

Alors, qu’est-ce qui est le plus bizarre : nos parcours atypiques à cause desquels grâce auxquels nous rentrons difficilement dans les cases pré-établies, ou bien le décalage flagrant entre cette réalité et les pratiques professionnelles à papa qu’on nous impose ?

Vive la bizarrerie !

Cela faisait un moment que j’avais envie d’écrire ce billet. C’est un petit encouragement à assumer sa singularité et à ne pas s’excuser de ne pas rentrer dans un moule. Cela ne veut pas dire se marginaliser, cela veut dire trouver sa place dans le monde, à sa juste valeur.

Cultivez votre originalité, ce qui vous distingue d’autrui (même de vos proches). Soyez fiers et fières de qui vous êtes. Et tant pis pour les grincheux.

Notre société fait sans cesse l’apologie du conformisme, du temps de cerveau disponible et du corps domestiqué.

Il est facile de juger autrui « bizarre », car pendant que nous nous préoccupons de la bizarrerie des autres, nous n’avons pas à nous préoccuper de la nôtre. Même s’il est difficile de ne pas juger — surtout à l’heure où nombre d’entre nous donne sa vie à voir sur les réseaux sociaux —, faisons l’effort de ne pas embarrasser autrui avec nos remarques maladroites. Dans le doute, gardons-les pour nous.

Plus j’avance, plus je me dis que ce sont les bizarres et les bizarreries qui rendent la vie intéressante et surprenante.

Si tout se passait toujours comme prévu, si tous les individus que nous croisons se ressemblaient tous, si personne ni rien n’avait jamais aucune aspérité, bon sang, comme nous nous ennuierions !

L’enfer, c’est les autres — mais c’est un peu nous aussi. Vive la bizarrerie !

Plus de lamas rasés

Tous bizarres, tous uniques.

Marie

21 commentaires

  1. un billet bizarrement intéressant :D

    1. Bizarre autant qu’étrange ! ^.^

  2. Ah ah comme je te comprends. On me dit que je suis bizarre parce que j’ai eu un Bac S spé Maths, enchainé sur une LLCE Anglais et que maintenant je fais du web design.

    J’ai vite appris à ne pas donner importance aux avis des gens qui me jugeaient bizarre parce que je m’habillais différemment (ou pas comme les autres, « Candice ne fait rien comme les autres ») et je vis mieux.

    « Cultivez votre originalité, ce qui vous distingue d’autrui (même de vos proches). Soyez fiers de qui vous êtes. Et tant pis pour les grincheux. »

    <3

    Bravo.

    1. Coucou Candice,

      Quelle que soit notre différence (physique, vestimentaire, intellectuelle, alimentaire, spirituelle, sexuelle, et j’en passe), il y a aura toujours des gens à qui ça ne plaira pas.

      Se faire entendre dire qu’on ne fait rien comme les autres, finalement c’est un compliment : ça montre qu’on sort un peu de l’ordinaire, et que le déguisement de gentil petit mouton ne nous va définitivement pas !

      <3

  3. Un billet que j’adore. (euh, c’est bizarre, j’ai mis moins de 10 min à le lire, je ne rentre pas dans la norme, au secours :) !!)
    C’est vrai que le jugement des autres est pesant et peut faire même des dégâts, jusqu’à ce qu’on s’en détache. Et que de fait, en s’acceptant, on se libère de l’entrave du regard de l’autre et on vit bien mieux !

    Je ne sais pas d’où vient cette tendance à toujours comparer, catégoriser…J’avoue le faire aussi, mais moins de façon automatique depuis quelques années.
    Cette habitude me fait un peu penser aux petits garçons qui comparent ce qu’ils ont dans la culotte…Les gens veulent toujours se rassurer, alors ils délimitent, ils cloisonnent, ils organisent en quelque sorte. Pour moi, c’est la peur du changement et de la nouveauté, et aussi la peur de l’autre qui se cachent derrière ces « bizarreries » de stéréotypes.

    1. Coucou !

      Pour moi, c’est la peur du changement et de la nouveauté, et aussi la peur de l’autre qui se cachent derrière ces « bizarreries » de stéréotypes

      Oui, tout cela est sans doute motivé par une angoisse sous-jacente et profonde. Mais souvent, c’est encore plus simple que ça : c’est juste de l’étroitesse d’esprit, due par une absence d’expériences, de voyages, de métissages, de rencontres.

      Rester entre soi, avec toujours le même genre de personnes, contribue à ce type de réactions aussi… même entre gens « éduqués », on en entend parfois de belles !

  4. Merci pour ce billet qui me remonte un peu le moral en ce moment ou ma bizarrerie bloque aussi mon avancée professionnelle.
    Grande timide qui tremble et qui rougie facilement, cela refroidit les recruteurs, pourtant je possède des compétences et une envie terrible de m’impliquer mais cette bizarrerie bloque tout. Alors que bon je suis timide au début mais au bout d’un moment je suis à l’aise comme un poisson dans l’eau si on fait abstraction de ça et que l’on me considère comme ce que je suis vraiment et pas cette première foutue impression (et qu’on arrête les critiques maladroites).
    Parfois je m’en veux de penser que je voudrais être « normal » car je n’aime pas la normalité, mais avec les autres c’est difficile de vivre en étant bizarre.
    Mais l’éloge de la bizarrerie je la prône quand même moi aussi, et souvent quand je montre un film/un série/fait écouter une chanson que j’aime bien et que l’on me dit « c’est bizarre » je sais que en général la personne n’aime pas cette chanson/film/série et qu’elle ne fait pas l’effort de s’intéresser plus à ce que je lui montre et qu’elle se contente de la culture qu’on lui sert sur un plateau.
    Enfin bref, je me suis un peu étalée, désolé, mais j’ai beaucoup aimé ce billet et j’aime bien ton site bizarre :)

    1. Continue à résister, Daudrouse ! :-)

  5. Je trouve que les gens « normaux » sont bizarres personnellement :)

    Tu est surement plus bizarre que moi, j’en suis jaloux !

    Pourtant, je me défends bien avec mon nom grec avec un BAC S, pour faire un LII en Droit, et être désormais développeur php autodidacte.

    Excellent billet !

    1. Salut Maxime,

      Merci pour ton commentaire ! J’imagine assez bien les préjugés / complications liées à un patronyme à consonance étrangère.

      Pas trop lourd au quotidien ?

  6. Vive la bizarrerie ! C’est en pensant différemment que nous sortons des sentiers battus et cassons la routine.

    Par contre, je crois que le « expériences = compétences », c’est assez universel chez les recruteurs ;)

    1. Penser que la valeur professionnelle d’un débutant ne peut être calculée que sur la base de ses précédents contrats, c’est quandmême un poil limité, non ? :-)

      Les parcours dans le web sont particuliers, il est plus que temps que les « chasseurs de têtes » (par la barbe de Merlin, que je déteste cette expression !) remettent leurs méthodes de travail au goût du jour.

      1. Parfaitement d’accord, surtout en intégration, où la plupart de la formation est autodidacte.

  7. Comme toujours un bon billet :)

    Je me reconnaît dans ce que tu décrit, personnellement c’est plus intellectuellement et au niveau du travail que je ressens ca.

    Concernant ce que tu décris, je pense pouvoir ajouter que au delà des gens que tu côtoie, le plus dur à faire abstraction c’est au final la famille car ils te connaissent et malgré tous ils ne comprennent souvent pas tes idées/choix/façon d’être/façon de paraître/… et s’abrutissent à vouloir suivre un cheminement pré-formaté sans laisser place à une porte ouverte pour laisser passer ce qui n’est pas « correct » et que tu dénommes « bizarre ».
    In fine, une fois le stade de la famille dépassé, on arrive à faire abstraction de tous et ces réflexions quotidiennes deviennent même un jeu d’auto-critique vis à vis de soit et de l’interlocuteur qu’on peut mener dans un jeu où finalement on peut l’amener à comprendre qu’il fait fausse route.

    Être différent c’est bien, ça prouve selon moi qu’on réfléchit et chez les intégrateurs selon moi c’est une qualité à avoir.

    Alors à ceux qui sont complexés, je dis, n’ayez pas peur de paraître fou, de passer pour une curiosité, être abracadabrant, être « anormal », penser de manière biscornu, tenir des propos cocasse, porter haut et fier votre étrangeté, vos extravagances car ce qui vous rend insolite vous rend aussi intéressant. Surprenez, soyez ‘singulier’ …

    1. Coucou !

      le plus dur à faire abstraction c’est au final la famille car ils te connaissent et malgré tous ils ne comprennent souvent pas tes idées/choix/façon d’être/façon de paraître/… et s’abrutissent à vouloir suivre un cheminement pré-formaté sans laisser place à une porte ouverte pour laisser passer ce qui n’est pas « correct » et que tu dénommes « bizarre ».

      Oui, je suis tout à fait d’accord avec toi. Bien sûr il doit exister des familles hors-normes où ce type de jugement n’existe pas, mais au fond, j’en doute beaucoup…

      n’ayez pas peur de paraître fou, de passer pour une curiosité, être abracadabrant, être « anormal », penser de manière biscornu, tenir des propos cocasse, porter haut et fier votre étrangeté, vos extravagances car ce qui vous rend insolite vous rend aussi intéressant. Surprenez, soyez ‘singulier’ …

      +1000.

  8. Oh comme je me reconnais dans ton billet… J’en ai écrit un presque similaire il y a 2 ans maintenant… ;)
    En fait ne pas rentrer dans les cases fait peur aux gens qui nous entourent… Être différent, penser différemment, oser se lancer et assumer ses choix… autant de choses qui leur font peur… la routine rassure…
    les diplômes aussi pour les recruteurs… je suis bien placée pour en parler, j’ai un diplôme en chimie et pourtant je suis chargée de communication… Je me suis reconvertie quasiment en autodidacte… Et pour autant aucun recruteur ne veut parier sur ma motivation et ma passion du web et des mots, pourtant peut-être bien plus grande que chez certains jeunes diplômés, qui ont choisi cette voie « un peu comme ça »…
    bref, c’est ainsi… j’ai décidé de créer mon propre job en me mettant en freelance… tant pis pour eux ! et tant mieux pour moi ! ^_^

    1. Salut L@ure !

      Bienvenue par ici, ravie de te lire :)

      bref, c’est ainsi… j’ai décidé de créer mon propre job en me mettant en freelance… tant pis pour eux ! et tant mieux pour moi ! ^_^

      J’aime ta façon de voir les choses ! Il est évident que 90% des recruteurs sont à la masse, non seulement en terme de reconversions (qu’ils ne comprennent pas, sans doute parce que ça ne rentre pas dans les tableaux polycopiés qu’on leur a filés lors de leurs formations en 1986), mais aussi et surtout en terme de métiers (en particulier dans le web).

      J’ai l’espoir, naïf sans doute, qu’à force de se prendre des vents de la part des bons candidats « mutants », et de ne recruter que des profils « bien comme il faut » mais au demeurant classiques et sans saveur, ce secteur évoluera…

  9. kawaiijchan

    16 août 2013

    Un article qui fait du bien. Merci Marie :)
    J’aime ton état d’esprit et cet article est encourageant pour tous ceux qui comme, toi, moi ou tous les autres, se sont sentis, un jour, le bizarre de l’autre.
    Il y a des jours où l’appel de la normalité (concept encore tellement flou et, comme tu le faisais remarqué, parfaitement virtuel) est tellement fort que je ressens – comme beaucoup- l’envie de me fondre, d’être enfin comme tout le monde.
    Envie de ne plus se sentir seule, envie de ne plus être perçue comme une marginale qui se cherche juste parce que j’ai un parcours atypique.
    Envie d’être comme une image de magazine, envie d’être likée par des inconnus, envie d’être quelqu’un dans le regard des autres.

    Bref! Ton article est un éloge à la singularité et ça fait du bien au milieu de toutes ces invectives à la conformité qui remplissent notre quotidien ! Donc merci encore d’avoir pris le temps de l’écrire et de nous permettre, ainsi, à nous aussi lecteurs, de nous sentir un instant fiers de nous-même et de nos différences.

    1. Salut kawaiijchan !

      Bienvenue par ici et merci pour ton commentaire :-)

      Il y a des jours où l’appel de la normalité (…) est tellement fort que je ressens – comme beaucoup- l’envie de me fondre, d’être enfin comme tout le monde.

      Oui, car tout autour de nous nous invite à « être normal » : les médias et les gens.

      Pour tentant que cela soit, je pense qu’on doit rapidement se sentir encore plus mal à l’aise dans son costume de fausse normalité, que dans ses fripes à soi.

      Comme toujours, il s’agit de trouver où placer le curseur pour être bien dans ses baskets et bien avec les autres.

      À bientôt !

  10. Un grand merci pour ce texte si bien écrit et décrit, on me qualifie souvent de bizarre voire folle pour certains lol ! Mais je suis de votre avis, personne n’est bizzare puisque chacun est unique, ou, comme vous le dites si bien, nous sommes tous le bizzare d’un autre ;)

    Pour info, je suis aussi très grande, très tatouée et graphiste lol ! Très spirituelle et très ouverte d’esprit, c’est souvent ce dernier point qui choque le plus d’ailleurs… j’ai apris à faire avec, mais pendant longtemps j’ai été dans l’intropection approfondie de mon moi, maintenant je me sens libre, et lire un billet comme le vôtre me fait espérer pour le futur ;)

    Lo.

    1. Merci pour ton commentaire ! :) Ma devise, maintenant et à jamais :

      Bien faire et laisser braire.

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