C’est en écoutant pour la cinq centième fois Tha Mi Sgith d’Alan Stivell que je rédige ces lignes, motivée à partager avec vous mes derniers coups de cœur culturels !

NB : ces billets sont toujours longs à rédiger, c’est pour ça que je n’en publie qu’une fois tous les deux mois.

Musique

Le folk rock breton d’Alan Stivell

Je ne sais plus si je vous avais parlé du bouquin génial Bretagne : folk, néo-trad et métissages, paru chez Le Mot et le Reste, que j’ai acheté lors d’une convention de disques à Dinan.

Il se lit un peu comme un dictionnaire, et permet, selon votre humeur, de piocher au hasard parmi les nombreux disques qui y sont chroniqués.

Ainsi donc, j’ai eu un gros, gros, gros crush sur la musique folk rock d’Alan Stivell.

Je ne comprends toujours pas très bien comment j’ai pu passer aussi longtemps à côté, mais enfin, vu le rythme auquel j’écoute ses disques ces temps-ci, on va dire que je rattrape le temps perdu !

Alan Stivell (photo : Daniel Brachetti)

Alan Stivell (photo : Daniel Brachetti, licence CC BY-NC-ND 2.0)

Stivell a largement contribué au renouveau musical et à la modernisation de la musique bretonne, notamment en y apportant des sons électriques, mais aussi en utilisant une harpe celtique, construite par son père.

En particulier, l’album Reflets est un chef d’œuvre. Mais je vous recommande aussi le Live à l’Olympia (notamment pour entendre la meilleure version de Tri Martolod toutes catégories confondues), Chemins de terre, ou encore Brian Boru.

Écoutez Brocéliande, la bien nommée :

Un seul regret : la quasi impossibilité de suivre l’actu de l’artiste sur le web, à cause d’un site absolument inutilisable, et son absence des réseaux sociaux.

Le shoegaze hypnotisant d’Ormonde

Lorsqu’un disque me plaît, je l’écoute en boucle, jusqu’à plus soif. Ce qui a des avantages mais surtout des inconvénients, notamment le fait d’avoir soudain ras le bol et d’avoir besoin d’un grand bol d’air.

Aussi, tous les deux ou trois mois, je ressens le besoin irrépressible de renouveler mon horizon musical.

Il y a deux semaines, c’est exactement l’état dans lequel j’étais. Il me fallait du son neuf.

Je suis tombée en pâmoison devant Cartographer/Explorer de Ormande, un des side projects de Anna-Lynne Williams, la voix de Trespassers William (un autre projet de shoegaze absolument démentiel, soit dit en passant).

Si vous n’écoutez qu’un seul titre de l’album, écoutez Paintings, et revenez m’en dire des nouvelles :

D’autres sons sur lesquels il faut que je me penche davantage : Sara Lov, Mumford & Sons, Lia Ices, Lemolo, Garmarna (superbe album Guds Spelemän), Shield Patterns, et Esben and the witch (écoutez la chanson No Dog que vient de partager Aleks).

Écrans

Après une longue traversée du désert, sérietéléstiquement parlant, voilà qu’on a dévoré plusieurs séries, dont Better Call Saul et Peaky Blinders.

Better Call Saul

Better Call Saul

De l’autre côté, Better Call Saul est un spin-off de la meilleure série du monde, j’ai nommé Breaking Bad, en étoffant l’histoire et de personnage de Saul Goodman, l’avocat véreux de Walter White.

Dans Better Call Saul, celui qui deviendra plus tard Saul Goodman (it’s all good, man) s’appelle en fait Jimmy McGill, et a pour frère un des magnats du droit d’Albuquerque, Chuck McGill.

On retrouve bien la patte de Vince Gilligan, le créateur de Breaking Bad (et scénariste culte de The X Files – ouais, y’en a qui cumulent) à travers des personnages bien écrits, des situations cocasses, et une morale toujours un peu bancale, en mode « les gentils ont toujours tort ».

Le rythme est toutefois assez particulier : j’ai trouvé ça souvent assez lent, et je concède avoir préféré l’épisode dont Saul n’est pas le héros, et qui se penche sur le passé trouble de Mike « Thanks but no thanks » Ehrmantraut, mon personnage préféré.

Peaky Blinders

Cillian Murphy dans « Peaky Blinders »

Cillian Murphy dans Peaky Blinders.

Toujours au rayon malfrats, Peaky Blinders se pose là comme une plongée dans l’univers des gangsters britanniques, dans les années 20. Inspirée par des faits réels, la série dessine les contours de la naissance de l’IRA.

Pour vous mettre dans l’ambiance, sachez que « peaky blinders » est un terme qui désigne les lames de rasoir dissimulées dans les visières des casquettes des personnages principaux, et utilisées pour aveugler voire défigurer leurs adversaires.

Ambiance.

Dans le casting, on retrouve quelques acteurs de renom, notamment Cillian Murphy (28 jours plus tard, Batman Begins, Inception, et tant d’autres), Sam Neill (Jurassic Park) mais aussi Helen McCrory (Narcissa Malefoy dans Harry Potter).

Ce que j’aime dans Peaky Blinders, au-delà de l’intrigue principale, c’est son esthétique : une Angleterre industrielle, sombre et laborieuse, où s’échinent des hommes brisés, tout juste revenus des tranchées françaises. Les plans sur le métal, les maisonnées en brique, le détail des costumes… tout cela est un régal pour les yeux.

Notons aussi une bande son très rock, qui allie notamment du Nick Cave, du White Stripes et du Tom Waits, ce qui ne gâche rien.

Quelques films qui valent le détour

« Wild »

Parmi les films que j’ai vus ces deux derniers mois, voici ceux que j’ai préférés :

  • Wild, de Jean-Marc Vallée et avec Reese Witherspoon. Une jeune-femme qui essaye de se reconstruire se lance dans une longue randonnée de 1700 kilomètres aux États-Unis, pour expier ses erreurs passées.
  • Les Enquêtes du Département V : Miséricorde, un polar danois haletant, dont la suite, Profanation, vient de sortir. Vraiment top, un peu dans la même veine que Millenium.
  • Wrong Cops, de Quentin Dupieux : une série B au treizième degré, avec Marilyn Manson et Eric Judor en guests. Du grand n’importe quoi, avec quelques bons gags.
  • Still Alice : un film où Julianne Moore est victime d’un Alzheimer précoce. Tous les ingrédients sont réunis pour que le pathos fonctionne à plein, mais la brochette d’acteurs hollywoodiens (dont Alec Baldwin et Kate Bosworth, très moyens) coupe un peu l’effet.

Livres et magazines

Étapes numéro 224

Niveau lectures, je lis plusieurs choses en même temps, en fonction de mon humeur. Comme tout le monde, ma pile à lire ne désemplit pas.

En ce moment :

  • L’art de la méditation, de Matthieu Ricard. Généralement, je ne cours pas après les bouquins spiritualisants, mais je dois avouer que c’est une lecture apaisante.
  • Designers : quels sont vos droits ? de Agnès Tricoire. Trèèès intéressant. J’en parlerai peut-être sur mon blog un de ces quatre, car la thématique me passionne au plus haut point.
  • La laideur se vend mal de Raymond Lœwy. Palpitant, et très instructif : je vois pas mal de parallèles entre l’esthétisme industriel dont Lœwy a été le fer de lance et ce que nous faisons aujourd’hui sur le web. Là encore, ce livre rejoint la liste des trois cents autres livres dont j’aimerais vous parler à l’occasion…
  • Le détail en typographie de Jost Hochuli, que j’ai d’ailleurs chroniqué il y a peu.
  • The crossroads of Should and Must, de Elle Luna. Au début je me disais : « Pfff encore une énième bouquin de développement personnel… ». Et puis en fait non. Il se lit très vite et te laisse très inspiré·e. D’autant que son design est ma-gni-fique.
  • Le numéro 224 du magazine Étapes, consacré principalement aux objets connectés, et dans lequel il est donc beaucoup question d’expérience utilisateur et d’interfaces. Le numéro m’a aussi fait découvrir de nombreux graphistes et studios créa, aux démarches intéressantes.

À vous ! Quelles sont vos dernières découvertes culturelles ? En particulier, si vous avez des disques, des films et des séries à me conseiller (tout sauf comédie), je suis particulièrement intéressée.

À part ça, j’ai environ 98 ébauches de billets à finaliser, un nettoyage de printemps à organiser, une proposition de conférence à terminer, un kit de linogravure à essayer, et un site à intégrer (pour changer).

Sur ce, je vous souhaite un excellent week-end à rallonge ! ;-)

Marie

2 commentaires

  1. Salut.

    Je viens de terminer la série anglaise Luther avec Idris Elba (The Wire, Mandela). Je te la conseille si tu ne connais pas encore. Pourtant, je ne suis pas fan des séries policières d’habitude, mais celle-ci est vraiment très bien fait grâce au charisme de l’acteur principal, aux belles images de Londres et au scénario bien tordu (parfois trop!).

    1. Salut Bela ! Merci pour ton tout premier commentaire ;)

      Luther est sur ma liste de trucs à voir depuis un bail, il faut que je m’y mette ! Un « scénario bien tordu » ? Ça me plaît déjà !

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