Incontrôlable

Je prends le temps de poser par écrit quelques pensées apparues ce matin, réalisant tout à coup les changements profonds qui commencent à s’opérer en moi à force de repos, de méditation et de prise de recul.

Rien que le fait de m’accorder cette pause dans ma journée – cette pause pour moi, pour écrire, pour faire une des choses que j’aime le plus au monde – rien que ça, c’est beaucoup.

M’autoriser à prendre ce temps, pour moi, pour faire quelque chose que j’aime. (Et le partager éventuellement plus tard, mais là n’est pas – n’est plus – ma priorité. Je veux faire les choses avant tout pour moi, les faire, for the sake of it, sans objectif particulier, si ce n’est de m’amuser, de me faire plaisir. Tout objectif impliquant autrui serait un objectif trop stressant, pour l’instant. J’ai grand besoin de reconstruire en douceur mon cocon créatif.)

Et donc, pourquoi « Incontrôlable » ?

Déjà, parce que c’est le titre de l’album que j’écoute alors que j’écris ces lignes : Uncontrollable, de Miserable, dont je vous parle dans la playlist de septembre.

Ensuite, parce que la séance de méditation de ce matin m’a fait comprendre que si on essaie de se contracter et de contrôler notre esprit (ou les autres, la destinée, la vie, ce qui nous arrive, ad lib), on n’y parvient pas.

C’est une chose vaine que de vouloir contrôler les choses qui nous échappent. Et, même, je me dis que la notion même de contrôle est malsaine. Devoir se contrôler soi-même, n’est-ce pas une façon de s’aliéner et de passer à côté de l’instant présent ?

C’est en se concentrant sur notre souffle, l’air frais qui pénètre dans notre corps, et l’air plus chaud qui en ressort, que notre esprit va progressivement se calmer.

C’est en respirant profondément (en inspirant par le nez, lentement, et en expirant par la bouche) que l’on va progressivement sentir chaque petite tension se relâcher. C’est ainsi que l’on va se détacher.

Être détachée. Voilà ce à quoi j’aspire. Ambitieux programme… Mais je pense que c’est justement là l’intérêt : se détacher de tout ce qu’on croyait important. Se détacher des choses, des décisions, qu’on ne contrôle pas, et sur lesquelles on n’a aucun pouvoir. Se détacher des choses matérielles – là c’est plus difficile pour moi, étant en pleine phase de chine en folie et de collectionnite aiguë.

Ce n’est pas grave. Je m’autorise ce temps, ces incertitudes, ces vieux réflexes hérités du passé. Je les observe avec bienveillance. Je suis heureuse de commencer, doucement, à mon rythme, à prendre de nouvelles habitudes. Méditer. Marcher. Dessiner.

Alors que je n’en suis qu’à ma cinquième séance de méditation, j’ai eu une agréable surprise ce matin. Pendant que mon esprit bataillait à faire abstraction des bruits de la ville – circulation, klaxons, bruits soudains (portes de garage, couvercle de poubelle qu’on ouvre puis qu’on relâche brusquement…) –, j’ai soudain entendu le chant des oiseaux.

Je l’entendais distinctement, délicat et cristallin, surplomber tous les bruits parasites du quotidien, qui n’étaient plus qu’un brouhaha de plus en plus flou à l’arrière-plan.

Et j’ai souri en en prenant conscience. Le chant des oiseaux. Ça me rattachait à ce moment précis.

Une phrase en particulier a retenu mon attention pendant la séance d’aujourd’hui :

Vous êtes celui ou celle que vous devez être, parfait avec vos fragilités et vos faiblesses.
Accepter ses déséquilibres, c’est se guider vers plus de liberté, et se détacher petit à petit de ses pensées.

Et il est vrai que quand on est très cérébral, on a tendance à ruminer sans arrêt, à faire tourner cette petite toupie infernale dans notre tête, et à la relancer si d’aventure son rythme ralentit.

Pour moi qui rumine depuis environ 33 ans, cela me fait du bien de lâcher prise, de laisser mon esprit aller où il en a envie, en essayant de ne plus focaliser sur les choses (qu’elles soient positives ou négatives). Ne penser à rien…

C’est fou ce que les choses peuvent changer en un an ! Et même en une matinée.

Yay pour :

  • garder un esprit positif envers soi-même ;
  • se donner la possibilité de tester des trucs ;
  • apprendre quelque chose de nouveau, être débutant·e dans un domaine ;
  • sortir de sa zone de confort ;
  • soigner son corps et son esprit.

L’avenir, ce n’est pas ce qui va arriver, mais ce que nous allons faire.

Henri Bergson
Henri Bergson

Let it flow.

Incontrôlable
Incontrôlable

Marie

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