Nous avons profité de notre passage dans les Highlands pour aller voir le Loch Ness, cet immense lac d’eau douce célèbre pour le « monstre » qui y vivrait depuis le VIe siècle.

Depuis le temps que je rêvais de voir le fameux loch, j’étais ravie ! En effet, aller au Loch Ness, c’était un rêve de gamine, un nom un peu magique dont j’avais entendu parler quand j’étais haute comme trois pommes, l’évocation immédiate de lacs à perte de vue, de montagnes brumeuses et d’histoires de créatures étranges.
En grandissant, la curiosité que j’éprouvais pour cet endroit n’a pas faibli, bien au contraire. Biberonnée à The X Files, au magazine Facteur X et à toute histoire sortant un tant soit peu de l’ordinaire, j’ai toujours été intriguée par « Nessie », la mystérieuse bestiole censée y vivre.
Notre récent voyage en Écosse était l’occasion rêvée pour tirer cette histoire au clair !
Direction Drumnadrochit
C’est donc par une journée radieuse que nous avons roulé depuis Fort William jusqu’à Drumnadrochit, le village où se trouve le « musée » officiel du Loch Ness, le Loch Ness Centre and Exhibition (dont j’aime beaucoup le petit logo).

Après nous être acquitté·es d’un coquet droit d’entrée de £7.95 par tête, nous avons été immédiatement immergé·es (si je puis dire) dans… une sorte de musée de seconde zone.
La première salle, située juste à côté du guichet d’accueil, diffuse non stop une espèce de « documentaire » qui dure 5 minutes : en réalité, il serait plus juste de parler de bande-annonce pour un contenu qui est, en fait, inexistant dans le musée.
Personnellement, j’ai tiqué quand, à la fin de ce petit film, le logo Google est apparu en immense au centre de l’écran. Cela aurait dû me mettre la puce à l’oreille : quelque chose clochait, mais à ce stade-là de ma visite j’étais dans un état d’excitation proche de celui d’un jeune chien fou qu’on viendrait tout juste de lâcher dans la nature.
J’étais extatique, et le charme désuet de la décoration de cette première pièce m’enthousiasmait au plus haut point.

Les choses ont commencé à réellement se gâter dans la deuxième salle, où nous nous sommes retrouvés entourés de rochers et de figurines en plastique ultra cheap.



À la stupéfaction d’être soudain de retour dans les années 80 a succédé un immense fou rire.
Certes, j’avais lu des avis plus que mitigés à propos du Loch Ness Centre and Exhibition sur le net avant de m’y rendre moi-même, mais je n’y avais pas accordé trop d’importance, car je désirais plus que tout vivre ma propre expérience.
J’aurais quand même dû le voir venir : certains commentaires insistaient lourdement sur le côté vieillot et bancal de cette « exposition ». D’autres assuraient que le musée était un énorme hoax, s’attachant à parler de quelque chose qui n’existe pas, et auquel seuls des touristes peu renseignés pouvaient encore s’intéresser.


À peine avais-je compris que tous ces gens avaient raison, et que nous étions en train de participer à cette gigantesque arnaque à la science, qu’un deuxième petit film s’est lancé automatiquement, nous parlant des dinosaures et des évolutions géologiques qui ont conduit à la formation des Highlands et, donc, au Loch Ness.

Les salles se sont succédées, les unes après les autres, toutes construites sur le même modèle : on y pénètre, on regarde un énième petit film déclenché automatiquement, et on passe à la pièce suivante. Repeat.

La partie évoquant le folklore écossais (comme les kelpies) et son influence sur la construction du mythe du monstre du Loch Ness est sans conteste ce qui m’a le plus intéressée.
Hélas, la voix off expliquant tout cela parlait très vite, avec un fort accent écossais, si bien que je n’en ai compris que la moitié. Je crois que c’est à cet instant précis que j’ai lâché l’affaire et ai basculé du côté des sceptiques.

On doit néanmoins reconnaître aux propriétaires de ce petit musée humide un certain acharnement à archiver toutes les coupures de presse locales concernant Nessie. Certaines valent leur pesant de cacahuètes et m’ont fait beaucoup rire !



« Le monstre du Loch Ness “pourrait bien n’être qu’un gros esturgeon”. »
L’exposition se termine ainsi dans une salle très étrange, qui réunit à la fois des coupures de presse, une sorte de chronologie ainsi que divers objets liés à l’exploration des bas-fonds du Loch Ness : celui-ci est en effet très profond.


Évidemment, la boutique du musée est immense, et se targue de contenir tous les objets qui ont jamais été produits à l’effigie de Nessie.
En réalité, elle contient surtout des tas de peluches made in China très laides. J’ai trouvé tout ça d’une tristesse !

En sortant, passage obligé devant une espèce de statue à l’effigie de la pauvre bête :


Comme on ne pouvait pas vraiment s’approcher, j’ai acheté quelques cartes postales pour me faire une meilleure idée du machin.
HÉ BIEN JE N’AI PAS ÉTÉ DÉÇUE.

Bref, au final, j’étais autant amusée qu’affligée.
Je ne regrette pas du tout d’y être allée, ça c’est sûr.
Par contre, l’antre fascinante à laquelle je m’attendais n’est en réalité qu’une caricature de musée qui mériterait une énorme mise à jour, tant au niveau des contenus que de la décoration.
Qu’à cela ne tienne : le soir, en rentrant pour « Fort Bill », nous avons néanmoins apprécié de longer à nouveau le Loch Ness, qui est quand même le deuxième plus grand lac d’Écosse, juste derrière le Loch Lomond. Pas de visite du château d’Urquhart cette fois-ci, car il était impossible de se garer. Mais sans doute reviendrons-nous dans le coin. Sans rancune !




À demain découvrir pour une autre curiosité : le Clootie Well, un arbre à vœux qui était recouvert de neige lorsque nous l’avons découvert !
Bonus
Je ne peux que vous recommander chaleureusement le disque de Dougie MacLean, The Search, qu’il a composé pour le musée du Loch Ness. De la musique folk écossaise de toute beauté, qui rythmera à la perfection votre périple dans les Highlands.

Alexandrine
13 mars 2018
Seuls les fans de Kaamelott comprendront, mais je pourrai refaire le sketch en entier !!! Ton récit de ce musée-arnaque du plus bel effet (et hyper cher, une constante dans ce domaine) m’a irrésistiblement fait penser aux aventures de Karadoc et Perceval, qui ont rapporté une anguille…
Bon, ben, au moins, je sais qu’il faut éviter ce musée. Comme j’adore les thèses de conspirations, j’adore celle qui dit que ce que les gens ont vu était en réalité un périscope de sous-marin… Je trouve ça hyper drôle !!!! ^^
Tiens, d’ailleurs, si tu vas à Carcassonne un jour, surtout, évite le célèbre et inconnu « Musée de l’Inquisition et de la torture »… Un rabatteur pas loin vous promettant monts et merveilles, un flyer bien sponsorisé hyper-racoleur qui ne vous dit même pas combien ça coûte… Évidemment, on est entré ! Et là : presque 30 euros (à 3). Mais je te donne la parade : ils ne font pas la carte bancaire. Donc, ne fais pas comme nous, et passe ton chemin. Ne rentre pas dans ce temple de l’arnaque diablement drôle et sinistre (la suite de notre périple audacieux bientôt sur le blog)…
Belle journée
Alexandrine
Marie
20 mars 2018
J’avoue !
C’est bien noté ! Quel dommage, le titre était plein de promesses… :(
Loïc
13 mars 2018
Le pauvre Nessie, victime de la grande consommation ^^ » il ne fait pas bon être une légende parfois…
Marie
10 avril 2018
Ahah, c’est la rançon de la gloire…
Clémence
13 mars 2018
Je n’y suis pas allée car déjà je trouvais que ça coûtait un bras et puis je me disais que cela allait être un peu too much ! J’ai pas eu totalement tort… ?
Marie
10 avril 2018
Je confirme ! Même si bon, au final, c’était drôle, et je suis quand même contente d’y être allée. Un truc de moins sur ma bucket list !
Mad'moiselle Mymi
13 mars 2018
Je trouve l’extérieur du musée très joli. Par contre, j’aurais été très déçue de l’intérieur, au vu du prix… :/
Marie
16 mars 2018
Oui, c’est le souci ! Ça aurait été gratuit, bon, j’aurais pardonné le côté vétuste. Mais là à près de 20 € pour deux, c’est un peu exagéré. Je suis quand même contente d’y être allée pour me faire ma propre idée, mais je n’y retournerai pas.
Eirwen
13 mars 2018
Oh non! Je n’avais jamais entendu parler de ce musée, tant mieux pour moi ?
Hé les unes du Daily Mail valent toujours leur pesant de cacahuètes…
J’avais bien aimé Urquhart, mais c’est vrai que c’est blindé de touristes :/
Marie
20 mars 2018
Ouais, je pense que tu détesterais le musée !
Mymy
14 mars 2018
J’espère que vous avez pris le temps de bien scruter la surface du Loch, au cas où… ;)
Marie
20 mars 2018
Oh oui, on a bravé le froid pour ça !
lullaby
15 mars 2018
Ah ah, on l’a visité aussi, ce fameux musée et sa boutique ^^ J’étais très déçue par cette dernière (moi qui voulais un petit souvenir de Nessie…). Heureusement, on avait surtout pour programme de longer le lac avec multiples arrêts pour admirer le paysage, aucune déception de ce côté-là, et un de nos amis qui voyageaient avec nous a ramené le meilleur souvenir qui soit : une petite bouteille d’eau puisée dans le lac.
Par contre, je ne sais pas comment on a fait pour passer à côté de la statue, ça ne me dit rien (ou ma mémoire l’a-t-elle effacée volontairement ?).
Marie
20 mars 2018
Tout pareil ! Je crois que je n’ai ramené qu’une mini règle pour enfants avec une petite caricature de Nessie… et… c’est… tout ! Et le prix de la boutique de souvenirs la plus déceptive est attribué à…
Elle est située juste à côté du parking du Centre. Mais il est facile de la louper car elle est cachée par des barricades en bois… C’est Anaon qui voyage souvent en Écosse qui m’a indiqué qu’elle se trouvait derrière, sinon je ne l’aurais pas vue non plus.
Stella Polaris
16 mars 2018
Gros fou rire devant la carte postale !
Marie
20 mars 2018
^.^
Maud
21 mars 2018
Pas de regrets pour Urquhart, je pense… J’y suis allée et ça débordait de touristes chinois et américains. Le site est très beau par contre mais c’est vraiment enlaidi par cette fréquentation qui n’a pas l’air plus concerné que ça.
Ton billet est formidable!! Qu’est ce que j’ai ri!!! Merciiiii!!!
Marie
10 avril 2018
Bon tu me rassures… C’est toujours le truc un peu embêtant en voyage, de « louper » une occasion, car tu ne sais pas quand (ni si) tu reviendras.
En tout cas je suis heureuse de voir la carte postale du monstre du Moch Ness faire son petit effet ! hihi
Messalyn
29 mars 2018
Jesus H. Roosevelt Christ la carte postale ! Garde-la pour toi, ce serait dommage d’endosser la responsabilité d’un arrêt cardiaque. Ils auraient pu avoir une sélection coquine…
Je suis étonnée de cette mauvaise volonté muséale, il y avait toujours moyen de taper dans les Beaux-Arts s’ils n’arrivaient pas à mettre la main sur davantage de matériaux de recherches… Je ne sais pas, commissionnez un truc à Brett Manning !
Marie
30 mars 2018
Ah punaise, je ne me souvenais pas du tout de cette expression dans Outlander, merci Youtube !
Ouais, au début je pensais l’envoyer au hasard de mes échanges « postcrossesques », mais en effet je me suis ravisée, en mode « nan, elle est vraiment trop horrible ! ». ?
Lalie
29 juin 2018
Je suis allée dans ce musée arnaque moi aussi… en 6e ! C’est bien ça a tué ma curiosité dans l’oeuf, surtout qu’a l’époque, baragouinant l’anglais – et avec leur accent hein… Ben j’avais rien compris. Finalement Nessie c’est un bout de bois qui flotte en fait, c’est ça ? Je me souviens du film à l’entrée mais c’était pas marqué Google à la fin. Mais je trouvais ça trop mignon de lui avoir donné un petit nom. Je suis repartie avec une pauv’ bête en peluche moi aussi, faute d’avoir compris quoi que ce soit. Visiter ça après la distillerie de whisky, avec les effluves, c’était pas forcément la meilleure des idées.
BREF ! Je ne sis pas si tu as a vu mais en 2018 y a un gars qui a décidé de sonder les profondeurs du Loch Ness sur sa totalité et d’y répertorier tous les organismes afin de découvrir si OUI ou NON il est possible que la BEEEEEEETE existe.
Marie
30 juillet 2018
Ah non pas vu, mais rien de très nouveau sous le soleil… J’ai bien aimé ce tweet ;-)