
Oups ! J’ai été tellement absorbée par le design de La Lune Mauve que j’ai « oublié » de publier ma playlist du mois d’octobre. Qu’à cela ne tienne, je la fusionne donc avec celle du mois de novembre. :)
Pas mal de découvertes et de son frais, ces mois-ci, et ça fait du bien ! Rassurez-vous, ça reste sombre et tourmenté, parfaitement raccord avec cet automne pluvieux et nocturne.
Theodor Bastard
Commençons sans tarder par LA grosse révélation musicale de cette fin d’année : Theodor Bastard.

Ce groupe russe existe pourtant depuis 1996, mais ce n’est que tout récemment que j’en ai entendu parler, grâce à quelqu’un sur Instagram (réseau social qui a donc bel et bien une utilité !…).
J’ai écouté le dernier album, Vetvi, qui commence par une chanson incroyable : Umbraya Erze. Dès les premiers instants, d’énormes frissons me sont montés tout le long du corps, me touchant plus profondément que n’importe quelle musique écoutée ces dernières années.
Hypnotisants, les morceaux de Theodor Bastard sont portés par des compositions extrêmement riches, des instruments acoustiques originaires du monde entier qui donnent à la musique du groupe des sonorités ethniques sublimes, et par des voix absolument fabuleuses, dont celle de la musicienne Yana Veva.
Il m’est très difficile de coller une étiquette sur ce groupe ; ce n’est ni complètement de la world, ni tout à fait du prog ; mais, par moment, cela ressemble à une musique de film, à certains albums édités par le label Priskosnovenie, à du viking metal ou encore à Dead Can Dance. D’aucuns décrivent Theodor Bastard comme les « Pink Floyd russes », et même si le son n’a évidemment rien de britannique, la créativité et l’abondance créative de ce groupe n’a rien à envier au célèbre groupe prog anglais.
Cette vidéo making-of vous donnera un avant-goût des instruments utilisés et de l’ambiance musicale (en plus de vous faire entendre du russe, ce qui est toujours agréable) :
Si vous aspirez à une découverte musicale incroyable, ruez-vous sur Vetvi, le dernier album en date de Theodor Bastard, inspiré par les paysages et les légendes de la Russie du nord :
Ce n’est pas tous les jours qu’on tombe sur un groupe pareil !
Apparemment, les concerts de Theodor Bastard valent eux aussi le coup d’œil, car les musiciens utilisent pléthore d’instruments aussi rares qu’étranges, en véhiculant une énergie dingue. Pour le moment, aucune date de notre côté de l’Europe malheureusement, le groupe tournant néanmoins beaucoup en Russie et dans d’autres pays slaves.
Côté merchandising, il y a également de quoi se mettre sous la dent, avec notamment ce superbe coffret en bois, édité à 50 exemplaires seulement :

(Oui, vous remarquerez vite que je fais une fixette sur les visuels associés aux albums que j’adore. On ne change pas sa nature de designer !)
Elli de Mon
L’année dernière, je « diggais » dans les bacs de la boutique de disques Rock’N’Bones, à Rennes, et je tombais en pâmoison devant la magnifique pochette de l’album II, de Elli de Mon :

Une lune, des étoiles, un ouroboros, des teintes pourpres… Coup de cœur visuel immédiat !
Ce n’est que dernièrement, en retombant sur cette photo, que j’ai écouté l’album, sans trop savoir à quoi m’attendre, en dépit du graphisme et du nom, « Elli de Mon », qui me plaisaient beaucoup. Et ce fut un coup de cœur musical immédiat !
En réalité, Elli de Mon est le nom du projet musical solo de la musicienne italienne Elisa de Munari, dont la belle voix grave, bien mise en avant, surplombe des compos en clair-obscur, très influencées par la musique indienne.
De Munari a en effet étudié la musique et la philosophie indiennes, et cela transparaît agréablement dans sa musique, qui restent résolument rock et folk, et qui font un peu penser – par moment – à PJ Harvey ou à Kyuss. Le son est brut, la production minimaliste, créant une atmosphère très chaleureuse et terre à terre, un peu comme si l’artiste jouait juste pour nous, dans la même pièce.
oOoOOO

Bon, alors, clairement, oOoOOO ça a un peu été la grosse nouveauté dans mes oreilles ce mois-ci. C’est totalement différent de ce que j’ai l’habitude d’écouter, et pourtant, j’aime bien.
Officiellement, oOoOOO (prononcer « Oh ») fait de la witch house – il est d’ailleurs fort probable que cette seule appellation m’ait donné envie d’écouter ce que c’était. La witch house, donc, c’est de l’electro particulièrement sombre et oppressant, très lent, qui n’est pas sans rappeler le dark ambient, mais aussi la musique industrielle et le shoegaze. Concrètement, donc, ce n’est pas complètement un hasard non plus si la witch house me parle, quoi.
Et donc, oOoOOO, c’est le projet de Christopher Dexter Greenspan, un musicien américain qui a pas mal d’idées originales, comme celle d’avoir limité son premier album à 100 exemplaires, gravés sur CD-R, et dont les pochettes étaient toutes différentes parce qu’il les a toutes illustrées à la main. Voilà voilà.
Musicalement, à quoi vous attendre ? À des chants spectraux, à des rythmes hip-hop, et à une ambiance bien pesante. Ça s’écoute tout seul quand on dessine ou qu’on fait quelque chose qui demande de la concentration, même – et surtout – en pleine nuit.
Brieg Guerveno
Ce n’est pas la première fois que je vous parle de Brieg Guerveno, un excellent groupe de rock/metal breton, influencé par le rock progressif et les musiques extrêmes, et passionné par la langue bretonne.
Mon ami Seb m’a offert le tout nouveau CD du groupe, Valgori, dont l’artwork est absolument sublime :



Artwork de l’album Volguri de Brieg Guerveno. Illustrations par Xabier Sagasta Lacalle.
La musique est à la hauteur de ces étourdissantes illustrations : à la fois puissante et enjôleuse, hyper mélancolique et ultra entraînante… Un album de contrastes, qui me plaît – j’avoue – encore plus que la galette précédente, Ar bed kloz, parue en 2014.
Vous n’avez jamais écouté de rock breton ? Faites-vous cette faveur :
The Moon and the Nightspirit
Quelle belle découverte que The Moon and the Nightspirit ! Ce duo hongrois crée de la folk médiévale mélancolique à souhait, très inspirée par la nature.

C’est typiquement le genre de groupe que « j’aurais dû » découvrir pendant mes premières années lunemauviennes (comprendre : dans les années 2000), mais qui, pour une raison que j’ignore, avait échappé à mon radar à bonne musique.
On notera en particulier la belle voix de Ágnes Tóth, ainsi que l’utilisation d’instruments traditionnels tels que le morin khuur, un instrument à corde mongol, et la fujara, une sorte de flûte slovaque.
Le grain de sable : le site officiel de The Night and the Nightspirit me replonge avec nostalgie dans le web des années 90. Toute leur discographie quant à elle se trouve sur Bandcamp.
Rebekka Karijord
Rebekka Karijord est une de mes auteures-compositrices-interprètes-chanteuses-pianistes préférées, non loin de Tori Amos.
Amos est américaine mais vit en Angleterre depuis longtemps ; Karijord quant à elle est norvégienne mais vit en Suède. J’ai découvert sa musique il y a quelques années, et ça a été un tel coup de foudre que je suis avidement son actualité, malheureusement assez éparse ces dernières années : l’artiste a en effet consacré du temps à sa vie privée, mais qui pourrait l’en blâmer ?

C’est justement sa maternité qui a nourri la composition et l’écriture de Mother Tongue (« Langue maternelle »), son nouvel album, à paraître fin janvier. Deux singles sont d’ores et déjà sorties : Waimanalo et The Orbit, tout deux splendides.
Si vous aimez les univers éthérés et oniriques sur fond de piano, et les belles voix féminines suaves et féériques, vous devez écouter la musique de Rebekka Karijord. Vivement la suite !
Edit 11/01/2017 : un troisième extrait de ce nouvel tant attendu vient de sortir, sous la forme d’un clip très poétique. J’adore !