Pour la troisième année consécutive, je suis allée passer Samain à Lyon.

Samain marque un passage d’une année à l’autre, mais aussi du monde des humains vers l’Autre Monde (le Sidh). Cette fête celte incarne la transition d’une saison lumineuse à une saison nocturne.
Le changement d’heure passant par là, la nuit tombe tôt sur la plaine et sur la ville, que je longe depuis le confort de mon TGV.
Chelsea Wolfe dans les oreilles, et avec pour seul compagnon de route un énorme biscuit en forme de tête de citrouille, je me lance dans le compte-rendu de mes dernières aventures lyonnaises, qui s’achèvent à peine.

Le ciel vire au mauve tandis que je remonte le fil du temps pour me remémorer ces derniers jours…
La crypte des Brotteaux
Chaque voyage annuel à Lyon est l’occasion d’approfondir ma connaissance de l’histoire de la ville, et de partir à la découverte de ses aspects les plus insolites. Peut-être que connaître réellement une ville, c’est davantage connaître ses anecdotes, ses caveaux et ses passages secrets plutôt que ses lieux touristiques ?
L’année dernière, déjà de passage dans la région lyonnaise, j’arpentais, extatique, le Jardin Rosa-Mir, le Palais idéal du Facteur Cheval, ainsi que la Demeure du Chaos – des lieux sensationnels qui m’ont tellement bouleversée que j’ai été incapable d’écrire quoi que ce soit à leur sujet jusqu’à présent. Je ne désespère pas de le faire un jour…
Cette année, j’ai pu visiter la crypte des Brotteaux, située dans le 6e arrondissement. Cela faisait en effet quelques années que Marie me parlait de l’ossuaire qui s’y trouve et que nous devions absolument visiter pour compléter notre connaissance des mystères de Lyon.

Mais cette crypte ne se visite que sur réservation auprès des sœurs missionnaires de Notre-Dame-des-Neiges. Il faut réussir à les joindre par téléphone pour prendre rendez-vous, ce qui n’est pas chose aisée. Si vous désespérez de réussir à les joindre, essayez le samedi en fin de matinée ou en début d’après-midi, en tout cas c’est ce qui a fonctionné pour nous.

Visite de la crypte – Ossuaire des victimes de la Révolution Française (1793 – 1784). Prendre rendez-vous au 04 78 24 30 82, entre 10 heures et 17 heures. Pas de visite les dimanches, jours de fêtes et mercredis scolaires.
Après pas mal d’appels infructueux, nous avons réussi à obtenir un rendez-vous à 16 heures le jour même. À peine arrivées, une sœur nous a emmenées dans une petite pièce cachée derrière les confessionnaux. Elle nous a invitées à nous asseoir sur un petit banc, puis s’est lancée dans un cours magistral d’une heure (!) sur la révolte de la droite catholique lyonnaise contre la Révolution française.
En effet, pendant la Terreur, plus de 1600 Lyonnais hostiles à la Convention ont été massacrés par l’armée révolutionnaire. Cet article de Rue89Lyon raconte tout en détails.

Chapelle Sainte-Croix ou chapelle des Brotteaux.
Source : Bibliothèque municipale de Lyon, licence CC BY-NC-ND 2.0 FR.
Je noyais ma claustrophobie et mon allergie à la droite royaliste ultra-catholique dans une prise de notes endiablée, gardant trace de toutes les dates, anecdotes et pépites entendues (la griffe
des Francs-Maçons entourant Louis XVI, Sartre philosophe des Lumières
, le réconfort de l’eucharistie
, ad lib.) du mieux que je le pouvais.
Le contexte politique et philosophique du récit avait beau être parfois un peu approximatif, la passion de faire connaître cet épisode sanglant de l’histoire de Lyon était bien présente.
J’ai dû réprimer un sourire lorsque la sœur nous a expliqué que la première chapelle érigée en souvenirs des défunts ressemblait à une pyramide maçonnique. L’ironie de l’Histoire, sans doute ?

Monument expiatoire élevé aux Brotteaux. Estampe.
Source gallica.bnf.fr / BnF.

Lyon. Monument expiatoire de l’église des Brotteaux. Dessin de François-Gabriel-Théodore Basset de Jolimont.
Source gallica.bnf.fr / BnF.
Cette longue présentation s’est achevée par un fort appel du pied à acheter un petit souvenir. Nous avions le choix entre le DVD d’un film indépendant consacré à cet épisode historique – un film qui, selon notre guide, aurait plongé son réalisateur dans la faillite car aucun producteur de Hollywood ne voulait de lui
–, soit un livre sur l’histoire de l’église et de la crypte, pour la modique somme de 20 €.
Marie et moi avons acheté un livre chacune, dans l’espoir que cela nous permette de visiter la crypte sous des auspices favorables (comprendre : pouvoir la prendre en photos).
Que nenni. Au moment de descendre dans la crypte tant désirée, notre guide nous a informées que les photos étaient formellement interdites, à cause de dérives satanistes passées
. Je n’ai hélas trouvé aucun lien entre satanisme et crypte des Brotteaux sur Internet – à moins que le web lui-même ne constitue l’hérésie.
Heureusement, j’ai pu trouver des photos de la crypte dans les archives de la bibliothèque municipale de Lyon. Vive les archives publiques !

Ossuaire de la Chapelle des Brotteaux.
Source : Bibliothèque municipale de Lyon, licence CC BY-NC-ND 2.0 FR.

Crypte de la Chapelle des Brotteaux.
Source : Bibliothèque municipale de Lyon, licence CC BY-NC-ND 2.0 FR.

Crypte de la Chapelle des Brotteaux.
Source : Bibliothèque municipale de Lyon, licence CC BY-NC-ND 2.0 FR.
Outre l’ossuaire, qui est en très bon état grâce à la chaux utilisée pour recouvrir les cadavres à l’époque, la crypte contient également un gisant qui plairait sans doute à Paul Koudounaris.

Gisant allongé dans la crypte des Brotteaux.
Photo de Myriam De Santis, utilisée avec son aimable permission.
En dépit des différences spirituelles et politiques qui existent entre la sœur et moi, certaines de ses paroles ne m’ont pas laissée insensible, par exemple lorsqu’elle a évoqué les feux de la colère et de la jalousie qu’il faut immédiatement éteindre
.
Et lorsqu’elle a invoqué l’âme des morts présents devant nous pour protéger la France
, j’ai ravalé mon exaspération, trop fascinée par le caractère magique de cette invocation de l’au-delà. La voie est close, et les morts la gardent.
Au final, la visite de la crypte des Brotteaux n’aura duré que 15 minutes, contre une heure de cours magistral que nous avons subi cloîtrées derrière l’autel… Malgré cela, je suis quand même très contente d’avoir vu le fameux ossuaire.

Ossuaire des Brotteaux.
Photo de Myriam De Santis, utilisée avec son aimable permission.
Visite guidée Occultisme et sorcellerie à Lyon par Nicolas Le Breton
Le soir même, c’est à 20 h 33 très précisément que nous avons retrouvé, devant la mairie du IVe arrondissement de Lyon, une petite assemblée présidée par Nicolas Le Breton, auteur, conférencier et conteur d’Histoire(s) décalée(s).

Nicolas Le Breton.
Photo : Marie.
C’est El3a qui m’avait informée sur Twitter des visites guidées Occultisme et sorcellerie à Lyon qu’il organise depuis l’été dernier.
À peine avais-je lu le tweet que je réservais trois places pour la visite prévue samedi 28 octobre au soir, me faisant la réflexion que j’avais un bol d’enfer que cela tombe pile quand j’étais là.

Nous étions une petite trentaine à boire les paroles de notre guide, incarnant pour l’occasion tantôt Jules Esquirol, auteur de l’ouvrage perdu Cherchez l’hérétique ! (sans doute quelque chose qui peut se dénicher en vide-grenier, avec un peu de chance), tantôt Épipoi Use-Pavé (pas sûre de l’orthographe).
Tandis que le froid tombait sur la colline de la Croix-Rousse, Use-Pavé nous menait d’un pas vif de ruelle sombre en passage secret, nous exhortant à invoquer les esprits des alchimistes, des mages et des occultistes lyonnais.
C’est un peu comme si, en quelques heures, se dessinait sous nos yeux le passé incandescent de Lyon, en tout point opposé et néanmoins complémentaire au discours religieux tenu par la sœur des Brotteaux.

Parmi les personnages et faits convoqués ce soir-là, citons le Comte de Cagliostro, Valdesius et les Vaudois, le duel de mages entre l’abbé Boullan et Jules Bois, les fêtes de Cybèle et leurs prêtres auto-émasculés (en savoir plus à ce sujet, en anglais), ou encore les possessions saphiques des sœurs de l’église Saint-Pierre-aux-Nonins.
De délicieuses anecdotes historiques, racontées avec brio par Esquirol/Use-Pavé/Le Breton, à qui l’on doit reconnaître un goût certain pour la dramaturgie.
Menée d’une main de maître, la visite Occultisme et sorcellerie à Lyon est un moment privilégié si vous avez envie de découvrir l’histoire secrète de Lyon, que vous nourrissez un intérêt certain pour les histoires insolites, et que vous aimez marcher.
En effet, ce soir-là, la visite a duré deux bonnes heures, de nuit donc, pendant lesquelles nous avons déambulé dans la cité des gones comme des ombres rapides.
La bibliographie du Lyon occulte partagée à la fin par notre guide a été le point d’orgue d’un samedi soir hors du temps.
Vivement l’année prochaine, que je puisse embarquer pour la visite des secrets alchimiques de la cathédrale Saint-Jean prévue par Nicolas Le Breton !
Exposition Venenum au Musée des Confluences
Autre chose à voir absolument si vous êtes de passage à Lyon : l’exposition Venenum, qui a lieu au Musée des Confluences jusqu’au 13 avril 2018.
Tout y est beau, exotique et très bien expliqué. On peut même y croiser des grenouilles bleues et une mygale.

Pour moi, c’est l’expo rêvée : rien que le thème, le titre et l’affiche m’avaient totalement fascinée lorsque Marie m’en avait parlé au printemps.
Une fois sur les lieux, j’ai d’abord été déçue par la foule présente, même un dimanche matin dès l’ouverture. Heureusement, mon amie avait instinctivement réservé nos places sur le web à l’avance : nous avons donc échappé à une horrible file d’attente.

Une fois arrivées dans l’expo, la scénographie a ensuite immédiatement opéré son charme. J’étais si concentrée sur les explications données à propos de chaque œuvre, et si impressionnée par l’atmosphère de Venenum, digne d’un décor de film, que j’ai réussi à faire abstraction des enfants qui grouillaient partout en me bousculant et en parlant très fort.


Arsenic, cyanure, plomb, antimoine, mercure, strychnine, toxines et venins naturels… Venenum dresse le portrait des principaux poisons et leurs effets sur l’organisme, et insiste sur l’ambivalence de ces substances, qui peuvent tuer ou soigner en fonction du dosage de leur principal actif.
On se promène à travers un panorama historique fascinant à la découverte des poisons antiques utilisés pour se suicider ou pour se débarrasser de ses ennemis, des poisons minutieusement concoctés par les alchimistes, des poisons de guerre, des poisons cosmétiques, mais aussi des poisons contemporains…


Ce qui m’a particulièrement intéressée, c’est le lien entre féminin et poison. La figure de l’empoisonneuse incarne la séduction et la perfidie.

Quelques empoisonneuses célèbres de l’Antiquité :
- Médée convainc par tromperie son époux le roi Égée d’empoisonner le jeune Thésée, héritier du royaume d’Athènes, lors d’un banquet. La machination est déjouée et la coupe contenant le poison est finalement renversée.
- Figure matriarcale et dangereuse, Agrippine permet à son fils Néron d’accéder au pouvoir grâce aux intrigues et empoisonnements qu’elle commandite.
- Durant tout son règne, Néron fera appel lui-même à l’empoisonneuse Locuste pour exécuter ses basses œuvres, testant leurs poisons sur les esclaves.
Au Moyen-Âge, l’usage du poison était contraire à l’éthique des chevaliers : il était par contre utilisé par les « sans-armes », c’est-à-dire les femmes et les membres de l’Église, et était assimilé à la sorcellerie.

Aux 19e et 20e siècle, les affaires Violette Nozières (« l’Ange noir ») et Marie Besnard ou encore Marie Lafarge ont permis aux journaux de chaque époque de faire leurs choux gras.
Bref, si vous souhaitez en savoir plus sur cette expo et son contenu, le dossier de presse de Venenum est bien complet !

Arsenic.
Photo : Marie.
Des livres à foison
Au sein du comité scientifique qui a conçu Venenum, se trouvent les chercheurs Lydie Bodiou et Frédéric Chauvaud, dont les sujets de recherche m’interpellent : histoire des femmes et du genre, du corps et de l’apparence pour l’une, corps brutalisés, femmes criminelles et médecine légale pour l’autre. Iels ont notamment coécrit Les vénéneuses : Figures d’empoisonneuses de l’Antiquité à nos jours, qui me fait très envie.

Parmi d’autres ouvrages qu’iels ont écrits, co-écrits ou dirigés, et que j’aimerais bien lire aussi :
Petit papa Noël, si tu m’entends…
Bon, par contre, je suis déçue que Venenum n’ait pas de catalogue d’exposition « classique » : il y en a un mais sous forme de bande-dessinée uniquement. C’est un choix original, mais perso j’aime trop les gravures et les œuvres présentées pendant l’expo, et cela m’aurait beaucoup plu d’en garder une trace. De la même façon, aucun merchandising dédié à l’expo non plus, pas même une carte postale avec les belles gravures de serpent… Quel dommage ! J’en aurais fait un bon stock.
Deux autres expos à voir
Si vous passez au Musée des Confluences, ne manquez pas non plus l’exposition Carnets de collections, qui plonge les visiteurs au cœur des réserves du musée, en présentant de nombreuses curiosités ethnologiques et biologiques. Elle dure jusqu’au 2 septembre 2018, ça vous laisse le temps !


La chauve-souris la plus mignonne au monde !


L’expo Lumière ! Le cinéma inventé quant à elle est consacrée aux pionniers lyonnais du cinéma. J’en retiens deux choses : d’une part, les premières photographies couleurs, les « autochromes », inventés par Louis Lumière. Les photos exposées m’ont plongée dans cette époque que je ne connaissais qu’en noir et blanc : les voir soudain en couleurs m’a émue.


D’autre part, j’ai beaucoup aimé les plaques animées servant aux lanternes magiques des frères Lumière. Beaucoup d’humour (noir).
Les maux de la fin
Ainsi s’achève ce séjour lyonnais, qui a débuté par un stress énorme dû à la conférence que j’y donnais.

Première observation : je n’ai plus l’âge de survivre à une nuit blanche.

Deuxième observation : passer d’une énorme conférence professionnelle feat. moult réseautage aux visites lyonnaises intimistes avait quelque chose de schizophrène. Je me suis retrouvée une fois de plus face à mon trouble de la personnalité virtuel(le), c’était étrange. Sans surprise, les personnes avec qui je m’entends le mieux sont souvent celles avec qui j’ai lié connaissance sur Internet.

Le t-shirt de Vladkergan, Monsieur Vampirisme.com.
Troisième observation : on mange (et on boit) toujours aussi bien à Lyon !

Le meilleur pulled pork de Lyon se trouve toujours au Shack.

L’incroyable crumble des Cafetiers.
Dernière observation : le silence est d’or. Parfois, il n’y a rien à ajouter, et la meilleure stratégie est de se taire. Je laisse les souvenirs parler d’eux-mêmes.

« Mondes flottants », biennale d’art contemporain de Lyon.


Berge « Clara Campoamor ».

Sathonay Camp.
Quand je suis rentrée à Rennes, évidemment, ça a été l’avalanche de câlins… ♥︎
Annso
20 novembre 2017
Ouf, l’honneur est sauf, cette fois-ci, j’ai au moins visité UN lieu dont tu parles dans ton article.
J’ai moi aussi adoré l’expo sur Venenum même si je n’ai pas pu tout lire : j’étais accompagnée d’un de ces enfants remuants ! (Il commençait tout juste à marcher, et j’étais euphorique à l’idée de pouvoir aller au musée sans la poussette encombrante ou sans avoir à le porter en porte bébé. Mais du coup, je n’avais pas pensé que lui serait euphorique d’explorer tout l’étage :D)
Bref, moi qui ne suis pas très occulte ni très « lecture » dans les musées (je préfère me balader sans vraiment lire les infos qui vont avec), ce n’est pas la première fois que je me retrouve captivée au musée des Confluences ! Ce n’est pas valable pour toutes les expos mais certaines dont Venenum sont vraiment très bien faites.
Quand à l’expo sur les Frères Lumière, j’étais obligée d’y aller aussi vu que j’habite en face de leur maison/musée et que je passe tous mes dimanches avec mon fils dans le parc de cette maison. J’ai moi aussi adoré les traces d’humour qu’on retrouve dans leurs premiers films ou photos, aspect qui n’est pas du tout étudié dans le musée Lumière. Encore un bon point pour Confluence donc !
Marie
26 novembre 2017
Ahah, tu as bien du mérite ! :D
Je suis d’accord ! Bon après je ne serais pas étonnée qu’ils passent plus de temps à creuser leurs expos « stars » que d’autres. J’apprécie quand même beaucoup la diversité des expos, et le fait qu’il y en ait plusieurs à chaque fois. Tu as de quoi bien rentabiliser ta visite.
Oui ! Pour le coup, c’était l’expo qui me tentait le moins, entre Venenum, Carnets de curiosité et elle – en plus j’avais déjà les deux autres expos dans les pattes, j’étais un peu claquée, bref. Mais finalement ça a été une agréable surprise. La scénographie est chouette, et j’ai appris plein de trucs ! :)
Nicolas Le Breton
20 novembre 2017
Un excellent retour, merci à vous…
Philippe
20 novembre 2017
Bonjour Marie,
Content que ta visite a Lyon t’ait plu, en tout cas tu n’as pas chaumée ^^
Merci pour ces résumés, surtout pour celui de la visite par Nicolas Le Breton car je n’ai pu la faire.
Chaque ville a son histoire, ses trésors, ses légendes, mais ce n’est pas être chauvin que de dire que Lyon est peut-être la première ville ésotérique de France (en tout cas c’est quelque chose que j’ai souvent entendue).
Cela n’a pas dû être aisé d’alterner conférence pro et déplacement perso, c’est dans ces moments où on a l’impression de se balader avec des masques.
Je ne connaissais pas l’existence de ces autochromes et je te rejoins sur l’émotion qu’ils dégagent… (cela me rappelle cet article sur des photos couleurs de Paris en 1900.)
Comme quoi, c’est bizarre comme une photo noir et blanc de quelqu’un qu’on connait sera pleine d’émotion, alors que voir en couleur pour la première fois des gens qu’on a toujours vu en noir et blanc nous fera aussi un fort effet…
Merci pour ton billet :)
Marie
26 novembre 2017
Hello Philippe !
En effet, j’essaie toujours de mettre à profit mes voyages, surtout à Lyon, où il y a tant à voir et à faire. Mais ouais, à la fin je traînais un peu la patte !
Oui, car apparemment elle se trouve dans un triangle ésotérique avec d’autres villes européennes… C’est NLB qui disait ça pendant la visite, j’ai noté les villes dans un carnet, il faudrait que je remette la main dessus.
J’avoue, c’était assez étrange. Peut-être parce que c’était le premier vrai gros évènement pro auquel j’ai assisté depuis ma grosse coupure d’Internet et ma décision de scinder ma présence en ligne. Alors qu’avant, même sur mon blog pro, je dévoilais beaucoup de moi ; aujourd’hui, c’est un peu comme si je menais une double vie, et que mes confrères et consœurs dans leur majorité l’ignoraient.
Exactement ! D’ailleurs il en va de même pour les gravures, ou les papyrus égyptiens… Parfois je me prends à imaginer à quoi ont pu réellement ressembler les personnes qui ont vécu à cette époque, quel était l’esthétisme de leur vie… En ça, le voyage dans le temps m’intéresserait, juste pour voir quelques instants comment c’était avant. Faudrait juste qu’on me garantisse que je pourrais revenir dans le présent ensuite, trop flippant sinon ! :-p
Philippe
27 novembre 2017
Revenir à notre épique et ne pas rompre le continuum espace-temps XD
Pour Lyon, entre le triangle de la magie blanche (avec Turin et Prague), la ligne de Ley St Michel qui passe juste au nord, il y a de quoi faire.
Pour la séparation pro / perso, je te rejoins. Même si je ne suis pas autant exposé que toi, je parlais beaucoup plus facilement de ma vie perso avant. Aujourd’hui, je commence à avoir un bon équilibre entre travail et loisirs (je compense moins par le boulot) et de ce fait je n’ai pas envie de parler de ma vie perso au travail (cela m’arrive, mais c’est très mesuré).
Merci pour ta réponse, au plaisir de continuer à passer ici :)
Marie
20 décembre 2017
Je te remercie de m’avoir parlé de la ligne de Ley Saint Michel, car j’ignorais totalement son existence. Je trouve ce genre de choses fascinantes ! (Bon, même si j’ai dû lire quelques articles conspirationnistes pendant mes recherches.)
Je connais bien cette « compensation par le travail » aussi, pourtant cela a longtemps été inconscient de ma part. À propos des réseaux sociaux, et de Twitter en particulier, désormais j’ai davantage conscience que les gens qui y suivent mon compte public sont en très grande majorité des confrères et des consœurs, ainsi que des collègues et anciens collègues : du coup, cela revient à une immense assemblée de collègues. Je ne me vois vraiment plus partager des trucs perso devant tant de personnes avec qui j’ai travaillé, travaille ou serai peut-être amenée à travailler un jour.
C’est un peu comme passer à travers un miroir, et ne plus pouvoir revenir en arrière. D’un côté, cela marque mon évolution professionnelle (il est assez logique que ce que je publie soit plus suivi aujourd’hui qu’il y a dix ans par exemple) ; de l’autre, je crois que la façon dont je communiquais jadis en mon nom et publiquement est révolue pour de bon. Sur la fin, il y avait de toute façon trop de confusion entre les rôles des uns et des autres (des confrères me donnant des conseils sur ma façon de vivre ma vie, lorsque je partageais des choses plus perso sur mon blog ? Thanks but no thanks).
Avoir digéré tout ça et réussi à trouver une nouvelle façon de publier qui ne soit pas oppressante fait partie de mes accomplissements personnels cette année. Et je suis très reconnaissante que certaines personnes, dont toi, qui êtes à la frontière de mes deux univers, m’aient suivie dans ce périple.
Philippe
31 janvier 2018
*Ayant vu la réponse 1 mois après*
C’est avec plaisir que je te suis.
Tu fais partie des personnes qui me rappelle pourquoi je fais le métier que je fais, pourquoi les métiers du web sont si géniaux malgré les fois où on aurait envie de dire le contraire et pourquoi il est si important de ne pas laisser le quotidien atténuer notre créativité :)
Marie
8 février 2018
Aww ! Merci, ça me fait chaud au cœur.
Shagan
20 novembre 2017
J’aime bien lire tes chroniques car ca me sort du train train quotidien…
Marie
26 novembre 2017
Cela me fait plaisir de le savoir ! Merci :)
Alexandrine
21 novembre 2017
Bon ben voilà : j’ai habité un an à côté de Lyon, et je n’ai même pas été fichue d’aller voir ce superbe ossuaire… Je n’ai plus qu’à y retourner en week-end… En plus, c’est tout à fait en rapport avec mon mémoire de master (en rapport avec la jeune fille et la mort, et la condition féminine)… En attendant une visite (un jour), à la célèbre chapelle des capucins de Rome, ou en Europe de l’est (on y trouve une chapelle entièrement décorée d’ossement, y compris les baldaquins et les lustres).
L’expo Venenum a l’air franchement superbe, je vais essayer de me procurer le catalogue ! Et les autres livres ont l’air bien tentants aussi !
Si jamais un jour tu passes par Caen : cimetière de l’université, une vieilles chose pas fréquentée recouverte de lierre.
Par Montpellier : le musée anatomique de la fac de médecine
Par Rouen : le musée Flaubert et d’histoire de la médecine, je viens de faire un post sur celui-ci, sur mon blog, je suis sûre que cela va te plaire ! ^^
Tes articles sont vraiment extra, j’y trouve toujours quelque chose à aller voir, à lire, à découvrir…
Belle journée
Alexandrine
Marie
26 novembre 2017
Hello Alexandrine ! Merci pour ton mot, et sois la bienvenue sur l’astre pourpre ! :)
Bon alors si ça peut te rassurer : t’inquiète pas, y’a beaucoup de gens qui vivent dans des endroits et ne vont jamais visiter les secrets qu’ils renferment. J’ai vécu à Paris sept ans, or il y a des tas d’endroits (insolites ou moins) que je n’ai jamais eu la curiosité d’aller voir, alors que maintenant, ça m’intéresserait beaucoup !
Je pense qu’il y a un temps pour tout. C’est comme avec les œuvres en général (livres, disques, films…). Parfois quand je discute avec autrui, les gens sont surpris que je n’aie pas encore lu tel ou tel bouquin culte. Mais… déjà, c’est pas un concours. Ensuite, il y a un temps pour cette rencontre entre ce livre et moi, qui n’est juste pas encore arrivé. J’ai toute la vie pour le lire, et il y a tellement d’autres livres, que je pourrais très bien vivre avec l’idée de ne jamais lire celui-ci ou celui-là !
Bref, pareil pour les voyages et les endroits. Je trouve même que c’est assez philosophique : quand on a le nez collé contre quelque chose (une ville par exemple), on manque de perspective, trop englués dans notre quotidien. Mais dès lors qu’on décolle le nez et qu’on commence à prendre du recul, à bouger, on arrive mieux à remettre les choses en perspective.
Miam miam, passionnant ! ♥︎ Bon courage pour ton mémoire, je sais d’expérience que c’est un gros boulot !
Ouais, je vois très bien de quelle chapelle tu parles, je rêve de la visiter une fois dans ma vie effectivement ! :D Est-ce que tu connais le site Atlas Obscura ? Il recense des tas de lieux comme ça.
Alors hélas il n’y a pas de catalogue classique, qui contiendrait les photos, les œuvres et les textes de l’expo. À la place, il existe un catalogue sous forme de bande-dessinée, qui, personnellement, ne correspond pas du tout à ce que je voulais, comme souvenir de Venenum.
Merci beaucoup pour tes conseils ! J’ai découvert ton blog il y a quelques jours en effet, et en effet j’ai particulièrement apprécié ton article sur le musée Flaubert (d’ailleurs je partagerai le lien dans mes favoris du mois de novembre). Je me suis d’ailleurs abonnée à ton blog par RSS, hâte de lire tes prochains billets !
Merci beaucoup, cela me va droit au cœur. À bientôt !
Alexandrine
30 novembre 2017
Bonjour!
Effectivement, c’est souvent quand on habite à un endroit que l’on ne va jamais voir ce qui nous passionne. Pour l’ossuaire lyonnais, en l’occurrence, je n’en avais jamais entendu parler, du coup… Et pourtant à chaque fois que j’habite à un endroit (avec une trentaine de déménagements, autant dire que cela en fait, des choses, à visiter !^^), j’essaie de voir tout ce qu’il y a à voir…
Merci pour tes encouragements pour le mémoire, j’ai repris des études (32 ans) afin de poursuivre mon rêve, je vais tenter le doctorat après, autant dire que je me prépare de belles nuits blanches ! ^^
Oui, Atlas Obscura bien sûr, je vais même m’offrir le livre pour Noël je pense…
Venenum, pas de catalogue ???? My God, c’est un scandale.
Ah, merci pour ton abonnement, ça fait plaisir ! Je ne poste pas vraiment régulièrement, mais j’essaie de faire des billets un peu originaux, j’ai même posté des articles liés à mon écrit académique de master 1, cependant je ne sais pas si ça intéresse grand monde…
Je vais être honnête : je connais La Lune Mauve depuis le début de ton aventure, à cette époque-là (oulà, ça ne nous rajeunit pas) j’étais sur myspace, et je me souviens avec délice des fouineries diverses au gré de la toile, ma découverte simultanée de La Lune Mauve, Haute Macabre et Twisted Lamb… J’étais tellement contente d’entrevoir que non, je n’étais pas seule à aimer l’étrange ! ^^ Bon, c’était il y a un moment, mais quand même, on a tous fait du chemin depuis ! ^^
Belle journée, merci pour ta réponse,
Alexandrine
Marie
20 décembre 2017
You can do it! Il y aura peut-être (sans doute ?) des moments de grande galère et peut-être même de découragement, mais garde toujours ton objectif en tête pour accepter et relativiser cette période très spéciale de ta vie. Je t’envoie toutes mes bonnes ondes !
Très bon choix ! Je ne sais pas si tu as vu, mais il existe désormais en français, si jamais. (Perso, je préfère toujours les éditions originales, mais encore faut-il être à l’aise avec l’anglais.)
Oui !!
Cela fait un bout de temps que je blogue, et je peux t’assurer que mesurer la qualité de ton blog au degré d’intérêt que « les gens » y portent est un réflexe naturel mais destructeur. Surtout quand on tient un blog de niche.
Dans quelques années, quand tu reliras certains de tes billets (surtout les plus personnels et les moins populaires), tu verras que cela t’apportera beaucoup. Mais c’est une promesse du futur, et j’ai conscience que, dans l’instant présent, il soit parfois frustrant que ces écrits ne révèlent pas tout de suite leur pouvoir magique. Mais ça viendra, sois en sûre ! Patience et longueur de temps :)
Ajoutons à cela que toutes les personnes qui lisent ce que tu publies ne se manifestent pas. En général d’ailleurs, la majorité est silencieuse, seules quelques personnes prennent le temps d’écrire un commentaire. Cela n’est pas un manque d’intérêt, en général plus un manque de temps, ou simplement la gêne de ne pas savoir quoi ajouter.
Wouahou, en effet, c’est fou ! Je suis vraiment très heureuse que tu suives toujours La Lune Mauve après tout ce temps. Oui, on en a toutes et tous fait du chemin, depuis. Mais ce qui a contribué à me construire pendant mon adolescence est encore plus vif que jamais, maintenant, à presque 35 ans.
Sacha Lopez
21 novembre 2017
parfait!!! je dois y aller ce week-end! :)
Stella Polaris
27 novembre 2017
Terriblement Huysmans, cette visite de l’ossuaire (discours historique compris) !
Et si, comme il est possible, je vais faire un tour à Lyon en mars prochain, je note bien la recommendation du Musée des Confluences, surtout avec cette adorable petite chauve-souris ^^
Et les câlins de Shera <3
Marie
20 décembre 2017
Oui, je pense que ça peut te plaire !
Melgane
1er janvier 2018
Les visites de Nicolas le Breton me font très envie ! Malheureusement je n’ai pas de voiture, donc je suis dépendante des cars, dont les heures sont… ce qu’elles sont, donc je vais devoir patienter un peu !
Par contre je suis allée voir Venenum à l’occasion d’un détour par Lyon y a quelques mois. Comme toi j’ai adoré la scénographie (j’y suis allée en semaine en début d’après-midi, il y avait relativement peu de monde sauf sur la fin (je suis lente, donc je me suis fait doubler par tout le monde xD)) et comme toi j’ai regretté l’absence d’un vrai bon catalogue d’expo (j’adore les catalogues d’expo faut dire) et en voyant dans la salle d’expo les grandes affiches avec plantes et animaux je m’imaginais déjà en acheter une reproduction en modèle réduit… Je te laisse donc imaginer ma déception quand, comme toi, je n’ai pas trouvé ces produits dérivés ! (ô malheur !)
Quel était le sujet de ta conférence ?
Marie
3 janvier 2018
Hello Melgane ! Bienvenue sur l’astre pourpre ! :)
Il me semble qu’à une époque (à Halloween ?), NLB a donné certaines visites l’après-midi en plus du soir, tellement la demande était forte… Ça vaut peut-être le coup de suivre son actu, des fois que ça se reproduise, et te donne l’occasion d’assister à une de ses super visites guidées.
Ouais, c’était vraiment décevant, d’autant que la boutique des Confluences est super grande et variée… Même sans catalogue, éditer quelques belles grandes cartes avec les gravures vintage de plantes et de serpents, ça n’aurait pas mangé de pain… J’espère que cette expo sera reprise ailleurs (comme ça se fait parfois), et qu’à ce moment-là un nouveau souffle sera apporté au merchandising.
Design et accessibilité web :)
Ecklipse
28 janvier 2018
Bonsoir Kreestal chouette billet je vis à Lyon depuis des années et tu connais bien mieux les merveilles lyonnaises que moi. Je vais sans doute me motiver à aller explorer les expos de Confluence. Enfin. Et à aller marcher sur les traces de cet hérétique aux multiples personnalités semblerait-il de Nicolas Le Breton (dommage qu’il ne propose pas de niveau 2.5 je suis loin d’être un spécialiste mais pas vraiment un découvreur non plus). Merci pour les infos et tes photos sont magnifiques. A la prochaine éclipse sur l’Astre Pourpre.
Marie
1er février 2018
Oh bah tu sais ce que c’est, on se renseigne davantage sur les lieux qu’on visite en vacances que sur sa propre ville !
Profite bien !
Merci à toi, à bientôt !
Llu
21 mars 2018
J’ai beaucoup aimé l’expo Venenum et le musée Confluences que je découvrais pour la première fois.
J’étais passionnée par les poisons plus jeune et je suis vraiment ravie d’avoir l’occasion de me replonger dedans.
Très bon format : ni trop long, ni pas assez fournie, c’était parfait pour moi. J’ai tout lu ou presque, ce qui est assez rare pour moi. C’est l’expo que j’ai préférée.
Comme toi, je suis extrêmement frustrée de voir qu’il n’y avait aucune carte postale pour garder un souvenir des belles affiches vintages de l’expo :(
Et idem, j’ai trouvé très intéressant les liens entre poison, sorcellerie et femmes !
Pour l’ossuaire en Europe
de l’Estcentrale (les Tchèques y sont très sensibles), ça vaut vraiment le coup d’après une copine. C’est pas très loin de Prague, c’est à Kutna Hora.Je te conseille évidemment très vivement Prague si tu n’y as jamais été, d’autant plus maintenant que je découvre en lisant les commentaires que Prague a un fort lien avec l’occulte. Une bonne raison d’y retourner et de la découvrir sous ce prisme ^^
Marie
23 mars 2018
Cela me ravit vraiment de savoir que mon billet a été le déclencheur de ta visite. C’est tellement chouette ! Dans ces cas-là, j’ai l’impression de ne pas bloguer en vain, et c’est extrêmement gratifiant.
Ouais, hein ? Quel choix étrange ! D’autant que cette expo dure longtemps, ça attire plein de monde, y’avait un coup à jouer…
Tu m’apprends quelque chose !
Merci, c’est dorénavant noté dans mon Google Maps !
Ouais, Prague est définitivement dans le top 10 des villes européennes que je rêve de visiter, pour tout un tas de raisons ! Je ne connais pas du tout cette partie de l’Europe, pourtant je suis sûre que j’y ferais de nombreuses découvertes…
Llu
24 mars 2018
Ah tu es loin de bloguer en vain, je n’ai pas toujours le temps de commenter, mais je lis avec intérêt tous tes billets ^^
J’ai appris ça pendant mon Erasmus et depuis j’y fais attention.
J’en suis sûre aussi ! Le seul souci de Prague, c’est de réussir à éviter les périodes touristiques qui rendent le centre-ville infernal.