SHHHHHHH. C’est le bruit que va probablement faire votre ordi au moment de charger ce billet.

Si vous le consultez sur mobile, c’est votre téléphone qui risque de planter.

Hé ui, c’est encore pas cette année que j’aurai appris à faire court. Mais j’ai neuf mois à rattraper, aussi.

Et puis me contorsionner pour me conformer, c’est pas mon genre. J’en ai marre de devoir vérifier que ce que j’ai envie de dire tient bien en 280 caractères. Devoir policer même notre imaginaire, sérieux, ça fait suer. (Mais pas autant que voir des gens cool abandonner leur blog pour ça.)

Écrire beaucoup, écrire autant que je veux, écrire à propos des choses que j’aime : mon plaisir à moi. Et même si j’ai moins blogué cette année, j’aime toujours autant ça, et n’ai aucune intention de me calmer. Désolée !

Musique

Feminazgul – No Dawn for Men

Style musical : black metal atmosphérique avant-gardiste et féministe

Bon je crois qu’il est temps de vous parler de Feminazgul, formé par Margaret Killjoy et Laura Beach, un duo de meufs anarcha-féministes qui boivent des male tears au petit-déjeuner dans les Appalaches, et que j’ai découvertes grâce à Anaïs.

Le premier album de Feminazgul, The Age of Men is Over, m’avait déjà bien hypée avec son black metal (BM) atmosphérique ultra dense inspiré par la rage des deux musiciennes contre le patriarcat.

Mais No Dawn for Men va encore plus loin, en ajoutant à cette musique des ténèbres des touches assez atypiques. Par exemple, le premier morceau s’ouvre sur de l’accordéon. Et ouais.

Notons au passage la participation de Meredith Yayanos au violon (notamment sur The Rot in the Field is Holy), au thérémine et au chant. Sans oublier une très chouette pochette remplie de harpies bien vénères signée Trez Laforge (que des meufs, yay).

Le résultat est complètement jouissif, mélodique et grandiloquent – et il n’y a aucune ambiguïté sur le message, résolument anti-raciste, anti-sexiste, anti-LGBTQ-phobe, fièrement queer et trans, ce qui est assez rare dans le milieu BM pour être noté. Dans l’absolu, c’est l’institution même du BM que Feminazgul pervertit – et ça fait vache de bien !

Au fait ! Feminazgul propose du merch assez fabuleux, et pas trop cher, si jamais.

Mrs. Piss – Self-Surgery

Style : noise/sludge metal

Quand j’ai réalisé que Chelsea Wolfe et Jess Gowrie, sa batteuse, sortaient un split (album collaboratif) sous le nom de Mrs. Piss, et que les deux premiers singles roxaient des roukys, et que la pochette était signée Caroline Vitelli, mon sang n’a fait qu’un tour.

Oscillant entre le noise, l’indus, le punk et le sludge, Self-Surgery est une régalade qui passe bien trop vite.

Impossible de vous recommander un morceau plus qu’un autre, tellement tout défouraille.

L’album réussit l’exploit de pousser encore plus loin l’excellence de Hiss Spun avec ce je ne sais quoi de rien à foutre, amplifié par de bonnes vibrations grunge. Ah, et le chant pendant l’intro me rappelle vaguement Sopor Aeternus. Bref, on se sent comme à la maison !

De la puissance et de l’énergie, Wolfe et Gowrie en ont à revendre. Les deux musiciennes s’autorisent à laisser libre cours à leur rage, mais ce premier opus retransmet aussi leur jubilation de jouer ensemble et de tout faire elles-mêmes, remettant au goût du jour certaines vibrations que l’on n’avait plus ressenties depuis l’époque des riot grrrls.

Le fruit de leurs entrailles est maudit – et mesdames pissent sur l’hypocrisie, le patriarcat et, globalement, le monde.

Spectrale – Arcanes

Style : folk ésotérique

Spectrale… Spectrale… Quelques souvenirs livejournalesques plus tard, j’ai accepté qu’il s’agissait sans doute d’une coïncidence, et me suis plongée dans cette musique magique.

Construit autour du tarot, Arcanes cache bien son jeu. Ce que l’on pourrait de prime abord percevoir comme un album propice à la seule introversion dévoile de sérieux atouts, parmi lesquels Le Bateleur, feat. Laure Le Prunenec. Jugez par vous-mêmes :

Spectrale hypnotise, et les visuels de Jeff Grimal y sont sans doute pour quelque chose. Cet artiste pluridisciplinaire, à la fois illustrateur et musicien, maniant autant la peinture à l’huile que la sérigraphie, puise son inspiration dans la science-fiction, la fantasy et auprès des maîtres du 20e siècle comme Zdzisław Beksiński et H.R. Giger.

Fluisteraars – Bloem

Style : post black metal

Qui se serait douté qu’une pochette aussi bucolique renfermait une telle noirceur ? Commis dans les Pays Bas profonds, Fluisteraars délivre le black metal le plus entêtant que j’aie entendu depuis… depuis.

Difficile de dire qui de Nasleep ou Eeuwige Ram remporte la coupe de feu du meilleur morceau – car, en réalité, rien n’est à jeter sur cette galette. Le bouton repeat est en surchauffe, et moi je piaffe comme une gamine en relançant l’écoute encore une fois.

Obsequiae – The Palms of Sorrowed Kings

Style : black metal médiéval

Cet album, c’est tout simplement de la bombinette en barre. C’est frais comme de l’humus fraîchement retourné, c’est mélodieux avec de vagues accents dungeon synth, c’est bien produit, et en plus, je trouve les visuels assez chouettes.

J’ai été très stressée ces derniers mois, et les albums d’Obsequiae m’ont bien aidée à tenir le coup.

vvilderness – Dark Waters

Style : black metal atmosphérique

Il y a d’abord cette pochette : un dessin splendide dont les cheveux se muent en entrelacs celtiques, sur fond d’aquarelle bleutée. Mioum. Ensuite, la musique : une ambiance douce et chaleureuse, portée par une guitare acoustique, du violoncelle et un chant féminin ensorcelant.

Ensuite, ça part très vite dans les tours. Les guitares et la batterie s’énervent, et à la voix diaphane se mêle un growl sinistre. Même si je regrette que la construction des 6 morceaux de l’album répète un peu la même formule à chaque fois, il y a dans ces « eaux sombres » un potentiel artistique intéressant, qui m’a poussée à fouiner un peu.

vvilderness est en réalité le one-man band de vvildr, musicien et graphiste qui illustre non seulement ses propres pochettes, mais également celles d’autres groupes.

C’est ainsi que j’ai découvert Oblivion (black metal) et Into the Woods of Oblivion (EP acoustique) de Realm of Wolves, projet dans lequel il chante également. Un foisonnement artistique ma foi bien inspirant !

Wilderun – Veil of Imagination

Style : metal prog symphonique

Je ne suis pas une grande fan de metal prog, à quelques exceptions près (à peu près tout d’Opeth, beaucoup de choses d’Ayreon, ainsi que le Pain of Salvation des débuts).

Je trouve souvent le style ampoulé, saturé, et que ça se la raconte pas mal.

Veil of Imagination de Wilderun est tout ça à la fois… mais ça passe bien. Très bien, même.

Le chant (exclusivement masculin) pratique un va-et-vient sonore, oscillant entre une voix de velours (Far From Where Dreams Unfurl) et du growl sur fond de double pédale. Les mélodies sont du genre entêtantes (The Tyranny of Imagination, pfiou), et les arrangements orchestraux rappellent certaines bandes originales hollywoodiennes.

Cet album a été salué unanimement par la critique à sa sortie, et ce n’est pas difficile de comprendre pourquoi. Malgré tout, ce type de metal prog symphonique reste un chouïa trop propre pour moi, sans doute un effet secondaire du black metal cracra dont j’aime à m’abreuver.

Ça a tourné aussi

  • Presque tout de Divide And Dissolve, avec une petite fixette sur Denial, leur odyssée anticolonialiste de 8 minutes. Originaires de Nouvelle Zélande, Takiaya Reed et Sylvie Nehill combattent activement le suprémacisme blanc et revendiquent la libération des personnes noires et indigènes à grands coups de metal drone ultra prenant. L’album sort le 29 janvier, je vous en reparlerai. Edith : hop, j’ai publié ma mini chronique de Gas Lit.
  • Come to Daggers de Alsarath : side project des excellentes meufs derrière Feminazgul, Alsarath délivre un premier EP néo-classique sur le fil du rasoir, fièrement revendiqué anti-fasciste, et qui rappelle un peu Cocteau Twins feat. Black Tape for a Blue Girl, mais avec des growls à la fin. I want more! Et si la clique féminazgule vous parle, il y aussi Vulgarite, un autre projet doom de la bien nommée Margaret Killjoy.
  • Lost in Space de Aimee Mann : tout a commencé par l’épisode 7×08 de Buffy, dans lequel Aimee Mann et son groupe jouent Pavlov’s Bell, la meilleure chanson de l’album. Les fans dignes de ce nom se souviennent encore de la réplique Man, I hate playing in vampire towns., lâchée par la musicienne après avoir croisé Spike. Bon. Partant de là, je me suis bien évidemment ruée sur cet album, trop ravie de retrouver la « spécialiste du spleen incandescent », que j’avais découverte grâce à son merveilleux, merveilleux album Mental Illness. Et donc, Lost in Space : une pop intelligente, péchue et vaguement cynique comme on les aime.
  • May Our Chambers Be Full de Emma Ruth Rundle et Thou. Ouhlala, les frissons sur The Valley, dites. Près de 9 minutes d’une montée en puissance dont le point d’orgue me rappelle, dans un tout autre style, Pretty Good Year de Tori Amos. Le reste de May Our Chambers Be Full est très bien aussi, maiiis il lui manque un petit quelque chose qui lui permettrait de dépasser la beauté presque insoutenable à laquelle nous ont habitué·es ERR et Thou dans leurs discographies respectives.
  • The Autumn Lament de Helga : si vous aimez Chelsea Wolfe, Darkher, Myrkur, et toutes ces meufs géniales, alors il y a des chances que la musique obscure d’Helga vous titille le museau. Helga est une musicienne suédoise qui fait à peu près tout, et qui sait s’entourer de personnes talentueuses pour le reste. Pour vous donner une idée, jetez un œil et une oreille au clip animé de Mörker, et à la pochette de Worlds Apart (rien à voir avec le boys band, hein). Enfin, si le morceau Into the Light ne vous brise pas le cœur, rien ne le pourra.
  • The Wicker Man de The Wicker Man : de la pagan folk made in Nantes, inspirée par le film éponyme, entêtante et mystérieuse comme il se doit. L’artiste Alexandra Catherine, une des collaboratrices du projet, a réalisé une maquette de l’homme de paille en modèle réduit, et contribué au clip énigmatique d’Ostara en créant le costume et le masque que l’on y aperçoit, et en y interprétant la sorcière noire.
  • Monotony Fields de Shape of Despair. Le funeral doom oppressant de ce vieux groupe continue à sentir le sapin, et c’est toujours aussi triste, et toujours aussi si bon. À écouter en boucle au casque pour sentir monter en soi le feu sacré propre aux soirs de nouvelle lune.
  • The Children of the Night de Tribulation : le groupe de Jonathan Hultén, dont cet album est aussi tendu et puissant que son projet solo à lui est vaporeux et poétique. Ça tombe bien, j’aime bien les deux. Au passage : Melancholia, la seule mélancolie qui rougne. (Dernière minute : poin poin poin, Hultén vient d’annoncer qu’il quitte Tribulation.)
  • Age of Aquarius de Villagers of Ioannina City : du stoner rock psychédélique qui se boit comme du petit lait, découvert grâce à l’ami Vladkergan.
  • Visible Forms de Audrey : un post rock tout doux et vaporeux, pour tenter d’exorciser le spleen du lundi matin qui te colle aux basques au moins jusqu’au vendredi soir.
  • Colt de Hilary Woods : un album d’ambient pop spectrale, portée par un piano à fleur de peau et des touches electro qui rappellent parfois les battements d’un cœur. Idéal à la nuit tombée.
  • Christmastide de Tori Amos : passons le titre, le titre éponyme et la pochette, cucul as fuck. Je déteste Midwinter Graces, le précédent album de Noël de Tori, et j’avais les plus grands doutes sur ce nouveau volume. Mais force est de constater que Circle of Seasons est peut-être la meilleure chanson écrite par la pianiste prodige ces dernières années. La production est toujours aussi compressée, mais on a au moins le plaisir de retrouver Jon Evans à la basse et Matt Chamberlain à la batterie.

Écrans

Je passe maintenant à mon best of séries.

Attention ! Certaines des séries suivantes sont déconseillées aux moins de 16 ans ou de 18 ans, et font mention de sujets sensibles.

Au début de chaque synopsis concerné, j’ai mis une alerte signalée sous la forme suivante : [TW <sujet(s) concerné(s)>]. La mention « TW » signifie « trigger warning » (« alerte déclencheur »).

Ozark

Genre : thriller à la Breaking Bad, mais différent (déconseillé aux moins de 16 ans)

Laura Linney et Jason Bateman dans Ozark (2017). Source : IMDb.

Synopsis

Wendy et Marty Byrde et leurs deux ados, Charlotte et Jonah, semblent vivre une vie ordinaire. Sauf que Marty, conseiller financier surdoué, blanchit de l’argent pour le deuxième plus gros cartel mexicain.

Lorsque les choses dérapent, Marty force sa famille à quitter Chicago et à démarrer une nouvelle vie dans les Ozarks, une région de lacs et de montagnes dans le Missouri.

Mon avis

Au début, je n’étais pas super convaincue par cette énième histoire d’un mec blanc et riche qui a des ennuis parce qu’il a voulu devenir encore plus riche.

Maiiiis… Ozark s’est révélée être une excellente série, et j’ai hâte de voir la suite.

Ce que j’aime :

  • c’est hyper tendu. Mais genre, vraiment hyper tendu. Chaque épisode est plus ou moins une question de vie ou de mort, les galères s’accumulent, c’est mauvaise décision sur mauvaise décision… Bref, le facteur binge est fort ;
  • l’atmosphère est cynique et dépressive, et les personnages ont du mal à se comprendre et à vivre ensemble, en particulier les familles. Sounding familiar, much?
  • les acteurs et actrices sont absolument parfait·es. Mention spéciale à ma chérie Laura Linney (Wendy Byrde), ainsi qu’à la bluffante Julia Garner qui interprète Ruth Langmore, sans doute le meilleur personnage de la série ;
  • le décor naturel des Ozarks est à couper le souffle. Les Byrde vivent au bord d’un lac, et l’omniprésence de l’eau ajoute beaucoup de charme à l’esthétique de Ozark.

The Queen’s Gambit (VF : Le Jeu de la Dame)

Genre : drame obsessionnel (déconseillé aux moins de 16 ans)

Isla Johnston in The Queen’s Gambit (2020). Source : iMDB.

Synopsis

[TW addiction aux médicaments, alcoolisme]

En pleine Guerre froide, le parcours de huit à vingt-deux ans de Beth Harmon, une orpheline prodige des échecs. Tout en luttant contre une addiction, elle va tout mettre en place pour devenir la plus grande joueuse d’échecs au monde.

Mon avis

Il y aurait de nombreuses raisons de détester The Queen’s Gambit : le maniérisme visuel, aussi écœurant que dans Amélie Poulain, la biphobie et la misogynoir (en anglais), et l’absence de réalisme de tous ces hommes adulant la seule femme capable de les battre.

Néanmoins, le scénario, adapté du roman The Queen’s Gambit de Walter Tevis, est brillant : à la fois dramatique, haletant et émouvant. Dans l’ensemble, les personnages féminins sont bien écrits, et les tournois d’échecs sont si bien filmés que l’on a presque l’impression de comprendre quelque chose aux différentes tactiques.

Dès le début, on se prend de passion pour l’ascension irrésistible de Beth, une jeune-femme taciturne, alcoolique, accro aux médicaments et profondément solitaire, malgré toute l’attention qu’elle suscite.

J’emporte avec moi les scènes nocturnes pendant lesquelles l’héroïne visualise ses prochains coups en imaginant un échiquier géant au plafond. Visuellement, pour moi, c’est l’un des temps forts de cette année confinée.

Grégory (Who Killed Little Gregory?)

Genre : documentaire, crime (tout public 🤔)

Extrait de Grégory (2019). Source : IMDb.

Synopsis

[TW mort d’enfant]

Cette mini série retrace l’affaire Grégory Villemin. Le 16 octobre 1984, ce petit garçon de 4 ans a été retrouvé noyé dans les Vosges, des cordelettes lui liant les mains, les pieds et le cou.

Ce meurtre est considéré comme la mise à exécution des menaces qui avaient été proférées par un « corbeau » (ou des corbeaux) à l’encontre de la famille Villemin depuis plusieurs années.

À ce jour, l’affaire du petit Grégory n’a toujours pas été résolue, et est considérée comme l’un des pires échecs de l’institution judiciaire française.

Mon avis

Construit avec des documents d’archive (l’affaire ayant été très médiatisée), Grégory est un documentaire passionnant mais ô combien difficile à regarder, en particulier quand on ne connaît pas encore l’affaire.

On se retrouve coi devant l’horreur du meurtre, le sadisme du corbeau, la détresse de Jean-Marie et Christine Villemin, les décisions incompréhensibles du juge Lambert, l’indécence des journalistes, la misogynie des médias, et globalement tous les immenses ratés de cette enquête.

Le documentaire évoque brièvement le tourisme macabre qui incite plein de gens à se rendre dans les Vosges pour découvrir, goguenard·es, la tombe de Grégory Villemin, une pratique que je trouve à gerber.

Fleabag

Genre : comédie dramatique (déconseillée aux moins de 18 ans)

Sian Clifford et Phoebe Waller-Bridge dans Fleabag (2016). Source : IMDb.

Synopsis

Le portrait contemporain d’une trentenaire londonienne assumant son penchant pour l’alcool, le sexe et le sarcasme à l’égard d’une famille névrotique à souhait.

Mon avis

Que n’ai-je lu à propos de Fleabag, avant de me décider enfin à la regarder.

Et c’est vrai que le talent de Phoebe Waller-Bridge est immense, tant en tant qu’actrice qu’en tant que scénariste. Les dialogues sont percutants, la satire est de haute volée, et Fleabag met souvent le doigt là où ça fait mal.

Pour paraphraser Simon Hattenstone (Phoebe Waller-Bridge: ‘I have an appetite for transgressive women’), les personnages disent ce qui ne se dit pas, font ce qui ne se fait pas, et défient tous les stéréotypes concernant le comportement que sont censées avoir les femmes.

Néanmoins, un excès de critiques dithyrambiques peut parfois avoir un effet pervers. Elles aident à faire connaître une œuvre, certes, mais elles amplifient aussi le risque de ne pas trouver ça aussi bien qu’annoncé, par pur esprit de contradiction. C’est ce qui m’est arrivé au début.

Fleabag ne compte que 12 épisodes de 25 minutes, soit deux saisons de 6 épisodes. Et ça n’est qu’à la fin de la première saison, lorsque l’armure crispante de l’héroïne commence à se fissurer, que j’ai commencé à vraiment accrocher.

En réalité, c’est surtout la saison 2 que j’ai adorée. Je mentirais si quelques memes croisés sur le web ne m’avaient pas un peu hypée à l’idée de retrouver Andrew Scott (Moriarty dans Sherlock) dans le rôle d’un jeune prêtre tourmenté par la tentation.

Difficile d’en dire plus sans vous gâcher le plaisir, mais si vous aimez les comédies pince-sans-rire, les situations malaisantes, l’accent anglais et les émotions douloureuses, alors foncez !

Unbelievable

Genre : enquête policière (déconseillée aux moins de 16 ans)

Merritt Wever et Toni Collette dans Unbelievable (2019). Source : IMDb. Photo de Beth Dubber – © Netflix.

Synopsis

[TW viol et flashbacks de viol pendant plusieurs épisodes]

Unbelievable est basé sur une histoire hélas vraie et hélas courante : celle de Marie, une adolescente qui a été violée, et qui est accusée de mentir par les policiers qui recueillent sa plainte. Mais deux inspectrices la croient, et vont mener l’enquête.

Mon avis

Unbelievable m’a prise aux tripes du début à la fin.

Le premier épisode est particulièrement difficile à regarder, bien sûr, mais j’ai été tout aussi révoltée par d’autres séquences certes moins graphiques mais tout aussi violentes : les entretiens humiliants imposés par les flics à Marie, notamment, mais aussi les attitudes et remarques écœurantes de ses proches et de ses collègues lorsqu’iels apprennent qu’elle a été violée.

La série est basée sur des faits réels, mais cela ne veut pas dire la vraie vie est moins pire. Les statistiques le prouvent : la justice défend les violeurs, et blâme les victimes.

Même si Unbelievable reste une série hollywoodienne avec tous les biais que cela implique, la série a le mérite de donner à voir la façon cruelle dont le système judiciaire patriarcal traite les victimes de viol, ainsi que l’acharnement et l’épuisement qu’il faut sacrifier pour que justice soit rendue… éventuellement.

Ah, et quel plaisir de retrouver Merritt Wever, que j’avais adorée dans Godless.

Buffy the Vampire Slayer (BtVS – VF : Buffy contre les vampires)

Genre : roman d’apprentissage horrifique (déconseillé aux moins de… 10 ans)

Sarah Michelle Gellar et James Marsters dans Buffy the Vampire Slayer (1997). Source : IMDb.

Synopsis

Je ne pitche pas le synopsis, car tout le monde le connaît.

Passons donc tout de suite à :

Mon avis

Si vous suivez mes stories sur Instagram, il ne vous aura pas échappé que je fais une sérieuse fixette sur Buffy, que j’ai bingée jusqu’à la corde pendant le premier confinement.

Neuf mois plus tard, cette lubie est en passe de devenir un art de vivre à part entière, comme quand j’avais 15 ans.

BtVS est une madeleine de Proust savoureuse, évidemment truffée de défauts, mais bon, qui n’en a pas ? On rit, on chiale, on lève les yeux au ciel, et puis un matin, on réalise qu’on est devenue obsédée par Spuffy.

À propos, j’ai commencé à écrire l’analyse féministe que j’aurais aimé lire à propos de Buffy et Spike. Le texte de la série est très riche, et me semble encore pertinent aujourd’hui pour discuter de genre, de sexe, et de violences sexuelles.

Le hic, c’est que les contenus francophones sur Buffy me laissent une impression généralisée de « meh ». La faute peut-être à la sur-représentation d’hommes blancs cisgenres et hétérosexuels qui la phagocytent, et dont les analyses se résument souvent à « Willow est vraiment trop mignonne !! ».

Une alternative intersectionnelle à tout ce merdier me semble donc nécessaire. Or, si elle existe dans les « Buffy studies » anglophones, on a peu de choses en français à se mettre sous la dent.

J’ai donc eu l’idée de lancer une newsletter féministe sur Buffy, qui s’accompagnera sans doute d’un blog pour rendre son contenu accessible à tout le monde. Et ça s’appellera Dead Things.

Livres

Pour terminer, voici une sélection de lectures dont j’avais envie de vous parler.

Sex and the series et Le regard féminin, Une révolution à l’écran de Iris Brey

Gros coup de cœur pour ces deux livres d’Iris Brey : Sex and the series (2018) et Le regard féminin, Une révolution à l’écran (2020). L’autrice y démontre que le cinéma est une arme politique puissante, qui contribue soit à renforcer des stéréotypes de genre, soit à les questionner en offrant de nouvelles représentations du désir.

Comme le rappelle l’autrice, le male gaze (le regard masculin) a été théorisé par Laura Mulvey en 1975. Elle l’a décrit comme la façon dont l’inconscient de la société patriarcale a structuré la forme filmique.

Si le male gaze fait des personnages à l’écran des objets de désir, le female gaze, ce regard féminin théorisé par Iris Brey, en fait des sujets de désir.

Loin d’opposer de manière binaire masculin et féminin, Iris Brey déconstruit la notion complexe de female, qu’elle envisage comme un élément de la marge qui déstabilise l’ordre et permet de sortir d’un discours phallocentrique. Elle propose alors une démultiplication des possibles, à travers un corpus d’œuvres multiple, vivant et hybride.

Ces deux ouvrages se dévorent. Iris Brey a ce talent de rendre limpides des concepts parfois complexes, et son amour du cinéma transparaît à chaque page. On la lit avec joie et curiosité.

Ces lectures m’ont donné de nouvelles clés pour comprendre ce qui se trame derrière les scénarios de certaines séries cultes, me permettant de creuser des notions déjà croisées sur l’excellent blog Le cinéma est politique.

Attention : les deux livres mentionnent des scènes de violences sexuelles et de viol.

Useless Magic de Florence Welch

I make songs to tie people to me. Ce sont les premiers mots, manuscrits, que l’on croise dans Useless Magic de Florence Welch (en anglais).

Vous connaissez peut-être mieux Florence en tant que chanteuse et compositrice de Florence and the Machine, où elle déploie toute sa voix et tous ses états d’âme avec violence et superbe, pour paraphraser Lullaby.

Useless Magic est une plongée dans les carnets poétiques et illustrés de Florence : une accumulation stimulante de paroles de chansons, de poèmes, de maximes personnelles, de croquis, de collages et de photos, à l’image de sa galerie Instagram, « pintérestable » en diable.

Sans être fan hardcore du groupe, je suis sensible aux émotions et à l’esthétique qu’elles propagent comme si leur vie en dépendait. Feuilleter Useless Magic et se laisser happer par la sérendipité comble mon faible pour les petites phrases écrites sous le poids de la mélancolie et le mixed media adulescent.

J’ai mis longtemps à acheter ce livre, car je n’étais pas prête à lâcher 30 balles pour ça. Cependant, il se trouve d’occaz sans trop de mal, et une version brochée moins chère vient de sortir, si jamais.

I guess I won’t write poetry
I’ll just stare at my phone for fucking eternity

The blank face of god
Your demon door
Your own personal sad machine

Zine Gifts for the Soul

De la magie, il en est encore question : Spell It Out était une newsletter de sorcières, dédiée à la sorcellerie moderne et à l’artisanat ésotérique.

Si ces emails magiques ont cessé d’illuminer ma boîte aux lettres, Arièle Bonte continue de faire vivre le projet sur Patreon et au moyen de projets créatifs et collectifs. Par exemple, des soirées ésotériques et sororelles IRL (in real life) ou sur Twitch, et, plus récemment, le zine Gifts for the Soul, co-créé par Arièle sous le nom L.W. Blackwood, par Laura Richard et par Vanessa Sophie.

Désormais épuisé, ce zine tout mauve d’une quarantaine de pages est organisé en quatre chapitres : Terre, Air, Eau et Feu.

Ancrage, imagination, émotions, vie et destruction : Gifts for the Soul est un objet sensible, qui mêle poèmes, dessins, citations, recettes et rituels dans une perspective féministe (Je bannis la haine que j’éprouve pour mon propre corps, Par cette fumée qui s’élève devant moi, je bannis telle relation toxique de mon entourage). C’est doux à lire et à toucher, même si j’admets être plus sensible à la forme qu’au fond.

Le détail qui fait mouche : les polices de caractères utilisées dans Gifts for the Soul ont toutes été dessinées par des femmes, et le zine a été imprimé avec un duplicateur riso dans un petit atelier parisien.

Gifts… s’accompagne également de 4 cartes violettes, illustrées par Laura et également imprimées en risographie. Vous pouvez encore vous les procurer, même si le zine lui-même est épuisé.

Manson by Perou. 21 Years in Hell de Perou

Quand j’ai appris que Perou préparait un gros livre contenant les meilleures photos qu’il avait prises de Marilyn Manson au fil du temps, et des commentaires de l’artiste lui-même sur chacune (en anglais), j’étais ravie.

Cela fait pas loin de 20 ans que je suis fan de Manson : de sa musique, avant tout, mais également de sa persona et de son image. Je me revois, ado, écouter ses albums et boire ses interviews : tout ça m’a aidée à prendre confiance en moi et à assumer qui je suis.

Mais ça c’était avant. En effet, j’ai appris entre temps qu’il est possible que Manson ait profité de son image sulfureuse et de ses addictions pour traiter certaines de ses compagnes comme de la merde : lire à ce sujet l’article #MeToo and Marilyn Manson: the interview they didn’t want us to publish.

J’avais précommandé Manson by Perou il y a des mois. Je l’ai donc reçu, et je mentirais si je disais que je n’avais pris aucun plaisir à le feuilleter, tant les photos sont sublimes.

Mais je ne peux plus soutenir un artiste qui refuse de commenter les rumeurs extrêmement graves qui pèsent à son encontre, impliquant du harcèlement et des violences envers plusieurs femmes.

C’est donc la dernière fois que je parle d’un projet lié à Marilyn Manson, à moins qu’il ne soit innocenté un jour – ce dont je doute, car je crois les victimes.

Moi les hommes, je les déteste de Pauline Harmange

J’ai commencé à écrire une chronique de ce livre, et puis ça a pris des proportions. Je la publierai donc à part, dans un billet dédié, très bientôt.

En attendant, je peux déjà vous dire ceci : Moi les hommes, je les déteste est génial, lisez-le si vous en avez l’occasion, pour vous faire votre propre avis.

Godiva de Maud Amoretti

Terminons ce Post Mortem avec un projet que je suis impatiente de lire : le livre Godiva, journal d’une mise à nu(e) de Maud Amoretti.

Un récit intime illustré, un voyage émotionnel et une expérience graphique, portées par le crayon noir de Maud, dont vous avez peut-être déjà lu l’excellent Les Destructeurs.

La campagne Ulule vient de dépasser les 100%, donc le livre verra le jour. Mais si la campagne se poursuit, Maud pourra aussi se rémunérer. Ce qui est particulièrement important vu le statut précaire des auteurs et autrices en France.

Égoïstement, j’espère aussi aussi que la campagne atteindra 525 précommandes, pour que le vinyle de Revenant Marquis soit édité. Il contiendra 4 titres de black metal composés spécialement pour Godiva. La classe, un peu.

Soutenez Godiva sur Ulule si vous le pouvez. Le premier seuil est à 27€, et la campagne dure jusqu’au 7 janvier 2021.

Marie

Déjà 27 commentaires

  1. Ça fait plaisir de te lire ici ! 💟 J’aime tes longs articles dans lesquels on peut piocher les infos qui nous intéressent en priorité puis y revenir.

    J’avais bien envie de faire le bilan de mes lectures de 2020. Le partage de tes coups de cœur du moment me motive (du coup je me suis rappelée que j’avais lu les hommes je les déteste sans le mettre sur ma liste)!

    Merci pour ton avis sur le livre de Florence Welsh qui est sur ma liste depuis longtemps mais pour lequel j’ai toujours pas craqué (le prix, oui…).

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    1. Merci Cathou pour ton commentaire ! Cela me fait si plaisir de te croiser ici. Je ne peux que plussoyer ton envie de faire un bilan de tes lectures. En tant que lectrice, c’est le type de contenus dont je raffole !

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  2. Je découvre ton dernier billet avec plaisir. Ne te limite pas, non, ce serait dommage. Un talent comme celui-ci… 💙 et puis ne sois pas désolée. J’ai vraiment pris plaisir à le lire. J’avais plus rien à regarder à la télé, ça tombe bien ! Et les livres, certains m’ont intéressée. Et pour finir, merci pour la musique, je vais aller découvrir tout ça.

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    1. Merci pour ton mot et tes encouragements, Sophie ! Mon prochain billet avoisine les 7000 mots, je suis un peu anxieuse quand même ahah 😅

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  3. Youhou, un nouveau Post-Mortem ! \o/
    ça tombe bien, je commençais à tourner en rond après avoir épuisé mes dernières découvertes musicales…
    Je vais aller picorer avec bonheur dans toutes ces trouvailles musicales, comme si je fouillais dans une malle au trésor ! Merci merci merci !
    Côté séries, je vais faire simple… Buffyyyyyyy !! Madeleine de Proust, tu peux le dire :) J’adorerai lire ta newsletter ! Dead Things, ça promet ! et oui, un article sur Spuffy !
    Willow, mignonne…. >_< Ce personnage m'a aidée à survivre à mon adolescence, à m'accepter. C'est un personnage si riche, si complexe ! Groumpf.
    Je suis contente de lire ton retour sur le livre de Florence Welch, je lui tourne autour depuis quelque temps. Si une version moins chère existe, ça tombe bien ! Avec ton retour, je vais craquer ;)
    je note les autres titres ! ;) (ma LAL va encore grossir mais je m'en fiche, j'ai besoin de mes provisions livresques)
    Merci d'avoir partagé toutes tes découvertes avec nous !

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    1. Merci pour ton enthousiasme, Lulla ! Ouiii Buffy, je crois qu’on aimera toujours autant quand on arrivera sur nos vieux jours… Je suis contente de m’être replongée dedans 20 ans après l’avoir découverte. Grâce à tous les articles et livres féministes que j’ai lus à ce sujet, ça m’a aidée à comprendre le génie de cette série (même s’il y a des aspects problématiques dans l’écriture, et c’est ce qui devrait alimenter l’article sur Spuffy et la newsletter, si j’arrive à articuler tout ça).

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  4. Ravi de retrouver l’Astre Pourpre en ce lendemain d’Illuminations. Tu teases beaucoup trop sur Buffy et moi les hommes je les déteste : j’ai franchement hâte de te lire (j’espère que tu ne diras pas trop de mal de Faith quand même). Buffy que ma sœur m’a obligé à regarder sous peine de chatouilles jusqu’à ce que mort s’ensuive, finalement je ne le regrette pas. Comme toute série qui a duré dans le temps d’excellents épisodes mais malheureusement aussi des saisons pas si géniales. Pour la défense de Buffy comment veux-tu mettre en scène des méchants crédibles et charismatiques après Spike et Drusilla (même si le maire et Gloria n’étaient pas si mal)?

    Je vais sans doute me décider à regarder The Queen’s Gambit même si j’ai peur d’y retrouver un peu trop d’Hikaru no Go. Et Ozark m’intrigue.

    Merci pour les découvertes d’Obsequiae et vvilderness.

    A la prochaine éclipse…

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    1. Salut Ecklipse ! Merci pour ton commentaire !

      (j’espère que tu ne diras pas trop de mal de Faith quand même)

      Ahah non rassure-toi, j’adore Faith donc ça ne risque pas ! C’est un personnage miroir de Buffy, comme Spike d’ailleurs ; iels donnent à voir les pulsions et fantasmes de l’héroïne, et j’adore ça. Faith en particulier est intéressante car c’est un personnage féminin transgressif (là où Buffy reste toujours du côté du manche – sauf dans la saison 6 et encore, elle rentre vite dans le rang). Bref, j’espère avoir l’occasion de détailler davantage !

      Comme toute série qui a duré dans le temps d’excellents épisodes mais malheureusement aussi des saisons pas si géniales. Pour la défense de Buffy comment veux-tu mettre en scène des méchants crédibles et charismatiques après Spike et Drusilla (même si le maire et Gloria n’étaient pas si mal)?

      Ah oui, ça c’est sûr… Je suis 100% team Spike and Dru : la saison 2 est sans doute ma préférée, grâce à leur apparition mais aussi à Angelus, qui est un de mes méchants préférés. Buffy c’était bien avant Me Too, et pourtant ça disait déjà beaucoup de choses à propos de la masculinité toxique et des violences sexuelles.

      Pour les saisons moins bonnes, je trouve qu’il y a quand même toujours plusieurs épisodes excellents. Par exemple, je déteste l’arc de l’Initiative (saison 4), malgré tout on y trouve certains de mes épisodes préférés (Something blue et Hush).

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  5. Oh la la j’ai TELLEMENT hâte de ta newsletter féministe sur Buffy !!! ^o^
    Tu me donnes très envie de me refaire l’intégrale de la série, je me demande si je ne vais pas mettre ça au programme de mes vacances de Noël.

    Et même si j’ai moins blogué cette année, j’aime toujours autant ça, et n’ai aucune intention de me calmer. Désolée !

    Bien contente que tu n’aies pas l’intention de te calmer ! C’est toujours une immense joie de te lire, alors vivent les longues tartines ♥︎

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    1. Hihi merci Aline de m’encourager dans ma lubie Buffy ! Ça avance, ça avance… As-tu pu te refaire l’intégrale alors ?

      Répondre

  6. J’adore tellement tes tartines, j’ai l’impression de commencer à chaque fois mes commentaires avec cette phrase, mais c’est vrai !
    Côté Musique J’ai adoré ton petit paragraphe sur Aime Mann ! Pour le reste je crois que je connaissais rien du tout, donc je vais m’instruire avec tes recommendations.

    Pour les Séries, comme toi Ozark a mis du temps à me convaincre et Wendy est décidément une des meilleur.e.s personnages !!! Julia Garner est époustouflante en tant qu’actrice également, je l’ai vu dans d’autres séries par la suite …

    Pour Fleabag, je ne dirai qu’une seule chose: Kneel. :B

    Unbelievable est une série qui me tente mais je pense qu’il faut que je sois prête à endurer le premier épisode avant de me lancer dedans. Du coup il faut aussi que je vois Godless

    Aaaah, on arrive à ma partie préférée… *drumroll* BUFFY.
    1) Bon choix de visuel, la rédaction valide
    2) On rit, on chiale, on lève les yeux au ciel, et puis un matin, on réalise qu’on est devenue obsédée par Spuffy. Je m’en remets pas de cette phrase, c’est évidemment ça ici aussi ;).
    3) Tellement hâte et tellement fière que tu te lances avec Dead Things. Enfin, tu sais que tu as tout mon soutien et plus encore si tu le souhaites.

    Partie Livres, j’ai adoré Le regard féminin et j’ai commencé Sex and the Series justement il y’a quelques temps. Ca m’étonne pas de toi que tu lises ces livres, tout comme celui de Pauline Harmange! Meilleure meuf lis les meilleurs livres. Trop hâte de voir ton article sur celui-ci du coup… ;)

    Et petit coeur qui palpite en voyant que tu as acheté et lu Useless Magic … Florence est définitivement l’une de mes muses / idoles <3.

    J'ai bien aimé le zine aussi de Gifts for the Soul, même un peu frustrée qu’il n’y ait pas plus de contenu (mais c’est mon côté gourmande). L’objet est sublime, les illustrations violettes en plus aussi !

    Cet article m’a mis beaucoup de baume au coeur en cette journée morose, alors merci ma Marie !

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    1. Aaaah bon du coup au lieu de regarder #AtS je regarde Unbelievable ces jours-ci et MERCI d’en avoir parlé !!! Le duo Merritt/Toni est génial.

      Répondre

      1. Ah cool, je suis contente que ça te plaise ! Comme toi, j’avais pas mal hésité avant de me lancer dedans, tellement c’est trigger. En fin de compte, ça a été un de mes visionnages préférés en 2020.

        Pour Fleabag, je ne dirai qu’une seule chose: Kneel. :B

        😙 Ça me donne envie de la revoir !! (Le cercle qui n’en finit jamais, ahah.)

  7. Bonjour Marie,
    J’aime beaucoup ton blog et je le trouve très éclectique.
    Grâce à toi, j’ai découvert les livres de Titiou Lecocq !
    Savais-tu qu’elle fait une émission sur slate.fr à propos du couple et de l’argent.
    Moi aussi, j’ai adoré la série « la jeu de la dame  » et toujours sur Slate , il y a un article sur une grande joueuse d’échecs, rousse comme l’héroïne de la série…..quand la fiction rencontre la réalité…
    Merci de nous faire partager ta sélection de livres….dès que je peux, je pars à librairie m’en procurer quelques uns !
    Merci encore pour ce superbe blog.

    Répondre

    1. Hello Peggy, merci beaucoup pour ton message ainsi que pour les liens ! Oui j’ai entendu parler du podcast de Titiou Lecoq, je ne l’ai pas encore écouté mais j’ai hâte. Je suis sûre que c’est super !

      Je découvre Judit Polgár grâce à toi, c’est assez incroyable que des femmes comme elle existent mais qu’on n’en entende jamais parler. Il faut dire que le monde des échecs a l’air assez particulier, et j’espère que la série contribuera à donner plus de visibilités aux femmes qui le bousculent.

      Merci de nous faire partager ta sélection de livres….dès que je peux, je pars à librairie m’en procurer quelques uns !

      Je suis ravie que ça te soit utile ! J’aimerais partager mes lectures plus régulièrement, mais c’est difficile car il y a tant d’autres sujets dont j’ai envie de parler… C’est ce qui est excitant et compliqué avec un blog comme le mien. Trop de choses cool à partager, mais pas assez de temps pour parler de tout.

      Merci encore, à tout bientôt !

      Répondre

  8. Je me garde les découvertes musicales pour plus tard, en attendant j’ai tout lu :D !

    Je trouve ça chouette que tu aies mis une photo de la jeune actrice de The Queens Gambit que j’ai trouvée excellente. Je rejoins tes critiques, même si je suis très tolérante à l’égard du maniérisme visuel (beaucoup moins vis-à-vis du male gaze qui parfois ôte même toute crédibilité à certaines scènes… alors que d’autres sont au contraire très justes ! Une série pleine de contradictions).

    Sur les séries, on me parle de Fleabag depuis longtemps, je me le note dans un coin de ma tête (bon et que dire de Buffy, dont je n’ai pas vu un seul épisode de ma vie !)

    PS : si tu n’as pas lu La sorcellerie est un sport de combat de Lizzie Crowdagger, il y a moyen que ça te plaise (je dis ça parce qu’il y a des vampires dedans, je fais une association d’idées^^)

    Répondre

    1. Merci Irène pour ton commentaire, cela me fait toujours immensément plaisir de te lire !

      Je comprends ta critique de The Queen’s Gambit, que je partage. Personnellement, la série toute entière aurait pu se consacrer à l’enfance de Beth, j’aurais encore plus adoré je pense. Il y a des aspects du personnage adulte que j’ai trouvé crispants, et pas du tout réalistes, mais bon… On n’a tellement pas l’habitude de voir des protagonistes meufs qui déchirent, et dont l’histoire n’est pas définie par une agression sexuelle ou un viol, que ça m’a quand même bien changé les idées.

      Fleabag est une série intéressante, mais faut réussir à rentrer dedans. C’est de l’humour anglais à la pelle, il y a aussi une critique de la bourgeoisie londonienne ; mais c’est vraiment la saison 2, plus émotionnelle, qui m’a touchée. Je comprends l’engouement pour cette série, même si je ne suis pas très branchée comédies d’habitude.

      Quant à Buffy, j’aurai j’espère l’occasion de te convaincre de lui donner une chance dans de futures publications. 😇

      Enfin, OUI, j’ai envie de lire les livres de Lizzie Crowdagger depuis des lustres ! En particulier celui-ci. (J’aime beaucoup son approche de l’auto-édition numérique, d’ailleurs.)

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  9. Coucou Marie,
    eh bah dis-donc ta tartine, elle passe comme une lettre à la poste !

    Ces derniers temps, j’écoute pas beaucoup de nouvelles musiques, encore moins de nouvelles références. A part le dernier de Roisin Murphy qui tourne en boucle, et un peu de folk habituelle. Merci donc d’alimenter ma playlist de nouvelles soro… sonorités !

    Je compaties pour Manson. Derrick May, un des « papas » de la techno Detroit a également été accusé de plusieurs agressions sexuelles. Je t’ai déjà dis que je trouvais l’histoire de la techno passionnate et inspirante ? eh bah voilà… T_T Ca va être difficile d’écouter leur zik sans penser à ce qu’ils ont fait.

    Sinon, tu abordes le male gaze. J’ai déjà essayé de lire Luce Dulcey, très branchée psychanalyse, et j’ai eu du mal à le finir. Ca n’empêche pas de bien comprendre ce dont elle parle ! En ce moment, je découvre les podcasts « les couilles sur la table » souvent hétérocentré, mais pas moins intéressant sur certaines thématiques. Et puis « Kiff ta race ». C’est passionnant.

    C’est drôle d’ailleurs, à propos de male gaze, en re-regardant « sex and the city » (série+films), ça m’a replongé dans cette pèriode où je découvrais avec entousiasme comment cette série abordait de manière originale et libéré la sexualité des meufs (socialement bien placée) souvent lié au consumérisme. Et c’est vrai que ça m’a fait rêvé. Les derniers saisons en mode « la fête est finie » me saoulent un peu ;). Ces séries un pouvoir énorme à étendre ou fermer nos imaginaires. Je kiffe toujours autant le personnage de Samantha dans cette série, et Carrie avec son rapport à l’écriture. Seraient-elles pour nous, ce que les vitraux d’églises étaient à une époque ? des représentations d’archétypes pour nous inspirer ? nous contrôler ?

    Bonne fin d’année, pleine d’aquarelles et de growls \m/  ;)

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    1. Merci Moonlight pour tes messages toujours ô si inspirants !

      Seraient-elles pour nous, ce que les vitraux d’églises étaient à une époque ? des représentations d’archétypes pour nous inspirer ? nous contrôler ?

      Oh, je trouve cette idée très intéressante ! En effet, il y a un peu de ça… Peut-être que le merchandising de nos films, séries et livres préférés pourraient être l’équivalent contemporain et laïque des médailles religieuses ? Mais en plus diversifié… Dieu merci.

      Comme toi, je suis une grande fan de « Kiffe ta race », qui réunit tout ce que j’aime dans les podcasts : des sujets ultra pertinents, animés par des personnes concernés, des invité·es bien choisi·es, un rythme agréable, de l’humour… Je suis très impressionnée par les podcasts réussis, qui doivent représenter un boulot monstrueux !

      Je suis passée à côté du dernier Róisín Murphy tiens, je vais aller de ce pas corriger cette erreur.

      Mouah !

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  10. Visibles Forms, Arcanes, Colt et Lost In Space <3

    Merci encore pour toutes ces découvertes !

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    1. Avec plaisir ! Contente que tu aies trouvé quelque chose à te mettre sous la dent cette fois encore. :)

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  11. Idem pour Manson, c’est une longue histoire d’amour et de haine. Mais depuis que je suis tombée sur la vidéo témoignage d’une de ses victimes (qui m’avait nouée la gorge), je n’arrive plus à séparer l’artiste de la personne. Il m’est plus possible d’écouter sa musique pour le moment… Il y a aussi à la pelle des groupes de musique que j’adore mais qui prônent un comportement et une façon de penser à vomir, surtout dans le milieu du métal, et ouais, du BM. Du coup, merci pour toutes ces découvertes, notamment Obsequiae et Feminazgul. ça fait un bien fou… J’avais vaguement entendu parler de ces groupes via une liste fort sympathique dressée par Le-Petit-Métalleux, centré sur les groupes anti-racistes.

    *Keep writing*

    May

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    1. Salut May ! Merci beaucoup, encore, pour ton commentaire ainsi que pour le tuyau sur le Petit Metalleux, que j’ai découvert grâce à toi !

      Ouais, ça fait méga ièch de réaliser que certaines de nos idoles sont des violeurs et/ou de gros racistes. Et c’est certain qu’il va falloir encore un moment avant de réussir à nettoyer toute cette merde, bien incrustée et résistante.

      Néanmoins, quand je vois le nombre de groupes et de musicien·nes ouvertement féministes, queer et anti-fa, ça me donne de l’espoir. C’est ça l’avenir, pas les vieilles couilles ridées comme Manson et compagnie, malgré le rôle que leur musique a pu jouer dans ma vie.

      C’est une forme de deuil, mais en même temps, quelle libération dans ma tête de savoir enfin à quoi m’en tenir et de faire des choix musicaux plus éclairés.

      Répondre

  12. Que de choses à aller écouter !
    Feminazgul, que je vois souvent passer et chez qui je vais enfin aller jeter une oreille; Mrs. Piss, idem : j’avais peur que ce soit un peu trop punk pour moi donc je ne m’étais pas laissée tenter mais j’adore l’extrait que tu as posté.
    L’album de Fluisteraars, dont j’ai découvert la pochette intriguante via une story insta random quelques jours avant de lire ton article.
    Obsequiae, que j’avais vite fait écouté mais qui ne m’avait pas convaincue : je vais me repencher dessus.
    Et le clip d’Ostara par The Wicker Man, que je ne connaissais pas du tout du tout <3

    Et pour finir tu nous lâches TRANQUILLE la nouvelle du blog et de la newsletter sur Buffy !! Mon sang n'a fait qu'un tour. J'ai hâte !

    Allez, à la prochaine pour une nouvelle tartine <3

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    1. Et pour finir tu nous lâches TRANQUILLE la nouvelle du blog et de la newsletter sur Buffy !! Mon sang n’a fait qu’un tour. J’ai hâte !

      Oui, j’espérais que ça passe inaperçu ; mais c’est raté, et maintenant je vais vraiment devoir m’y mettre ! ahah.

      Ça me fait plaisir que tu aies pris le temps de me faire un retour express sur la zik dont j’ai parlé, merci beaucoup ! Mrs Piss ça dépote bien fort, je l’écoute souvent en boucle et ça ne fait que se bonifier avec le temps ! Vivement la suite.

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  13. Je profite d’un moment de tranquillité pour rattraper mon retard de lecture. Moi qui voulais démarrer l’année avec des nouvelles références musicales et livresques, je suis contente, grâce à toi j’ai de quoi faire !
    En ce qui concerne les séries, je me tâte à prendre un abonnement Netflix. Le jour où je me lance, je crois que je vais partir de tes recommandations.
    Très bonne année à toi et mille mercis !

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    1. Merci à toi, Fileuse, pour ta présence et tes mots toujours gais et doux. Pour Netflix, j’ai la chance de bénéficier de l’invitation d’une proche ; je ne paye donc pas l’abonnement, et me gave en toute impunité. Pour les séries, c’est cool et ça vaut le coup ; pour les films en revanche, je suis assez déçue par leur sélection (disons que les chefs d’œuvre sont rares, pour rester polie).

      Cela dit je passe quand même pas mal de temps sur Netflix, à peu près à égalité avec Prime Video (et oui, je bouffe à tous les rateliers). Bons visionnages et bonnes écoutes, j’ai hâte de savoir ce qui t’aura plu !

      Répondre

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