I grew up on the Internet, and all I got was this lousy t-shirt.

Quand j’ai créé La Lune Mauve, en mars 2000, le mot « blog » n’existait même pas.

Appeler « blog » les 5 pages perso créées un samedi après midi d’ennui profond aurait de toute façon été un abus de langage.

Pour vous donner une idée du truc, voici les traces les plus anciennes de La Lune Mauve que j’ai pu trouver sur le net :

  • version du 28 novembre 2001, quand j’étais à fond dans Cradle of Filth. Vous apprécierez les GIF de croix retournées et peinturlurées en mauve grâce à Paint Shop Pro, la compatibilité Internet Explorer 5+ ainsi que la délicate tagline « MON ASTRE MORTEL, MA SUBTILE DÉCADENCE » ;
  • version du 3 décembre 2002 : on y trouve des reliques de ce que j’appelais en toute modestie mes « pensées d’outre-tombe », journal adolescent très premier degré où le drama régnait en maître ;
  • version du 20 mars 2003, où j’allais encore plus loin dans l’illisibilité et le pédantisme, du haut de mes 20 piges.

La Lune Mauve en 2001. Je jugeais, fort. (Vous pouvoir voir tous les designs successifs de La Lune Mauve sur ma page À propos.)

Aussi pathétique que tout cela paraisse aujourd’hui, ce premier pas dans ce que l’on appelait à l’époque le « « « webmastering » » » allait avoir un impact considérable sur ma vie.

20 ans plus tard, l’astre pourpre tourne encore. Pour marquer le coup, j’ai noté ci-dessous tout ce que ça m’inspire, en pianotant à toute blinde sur fond de musique trop forte, comme à l’époque.

Apprentissages

J’avais 17 ans quand j’ai commencé à partager des trucs sur le net.

Cela semble complètement banal aujourd’hui, tant le numérique imprègne nos vies, mais en l’an de grâce 2000, c’était assez insolite. J’ai longtemps été la seule de ma classe, voire de mon lycée (?), à avoir un site web.

Je vivais une expérience inédite, et personne n’était là pour me guider. C’était à la fois une chance et un risque :

  • une chance car je bénéficiais d’une grande liberté : il n’y avait pas de précédent, l’Internet grand public était encore une terra incognita où il y avait de la place pour créer quelque chose de zéro ;
  • un risque car il y avait déjà des pervers et du cyber harcèlement, certes pas en de telles proportions qu’aujourd’hui, but still. Je n’avais que 17 ans et je n’étais pas armée pour faire face à ça.

Il faut aussi préciser qu’en l’an 2000, les réseaux sociaux n’existaient pas. Pas de Facebook, pas de Twitter, pas d’Instagram.

Nous avons donc socialisé autrement : à travers nos blogs (qui à l’époque s’appelaient « pages perso »), mais aussi grâce à de nombreux forums de discussion, canaux IRC et autres systèmes de messagerie instantanée (Windows Live Messenger, ICQ…).

Refuge

C’est un peu par hasard que j’ai commencé à construire ma première page web, que j’ai appelée La Lune Mauve.

Malgré la forme très brute, j’y partageais déjà de la musique, des photos de cimetière, et des tartines émotionnelles.

Même si j’ai un profil littéraire et que j’ai toujours aimé écrire, cette première approche de l’édition numérique m’a habituée à écrire beaucoup plus, et bien plus souvent, mais aussi à écrire pour être lue.

En 20 ans, j’ai appris à développer mon goût pour les histoires intéressantes et les détails surprenants. Je note tout, que ce soit dans des carnets physiques ou virtuels. Quand je m’attèle à la rédaction d’un nouveau billet, je retourne farfouiller dans mes notes, même si elles datent.

Bloguer m’a aussi forcée à prendre le pli de l’organisation et de la planification. C’est un repère qui m’aide à publier le plus régulièrement possible.

Même si je manque parfois de temps ou d’énergie pour bloguer, j’ai toujours des sujets à explorer car je les note au fur et à mesure.

La vue par « cartes » proposée par Trello est très pratique pour ça. Un sujet, une carte. De plus, on peut réorganiser l’ordre des cartes et des colonnes facilement, créer des to do lists, etc.

S’il peut s’écouler plusieurs semaines sans que je ne publie de nouveau billet, en réalité pas un jour ne se passe sans que je ne m’active en coulisses : que ce soit pour les illustrations, les textes, ou bien pour les demandes d’autorisation relatives à mes revues de web.

Les meilleurs jours, je fais avancer un ou plusieurs billets en parallèle, même s’ils ne prendront forme que des mois plus tard (voire plus).

Bloguer de manière qualitative est un travail de longue haleine : chaque blog que vous aimez lire représente un nombre d’heures de travail dont vous n’avez peut-être pas idée.

Images

En plus des mots, il y a les visuels.

À mes tout débuts, j’ai commencé à fabriquer des montages photo assez ignobles, à base de photos mal scannées et de textures basse résolution.

C’était très moche, mais j’ai tellement aimé ça que j’ai continué. Le résultat s’est affiné au fur et à mesure, et je modifiais très souvent le look de mon site pour refléter mes progrès en la matière. Comme le dit Laurence, à l’époque on était en mesure de changer de design tous les mois. Je ne sais pas si vous imaginez.

Les designs successifs de La Lune Mauve.

Une chose en amenant une autre, mon blog m’a aussi donné l’opportunité d’illustrer des pochettes d’albums et de créer des sites pour d’obscurs groupes de metal ou de rock gothique, dont la plupart n’existent plus aujourd’hui.

Aujourd’hui, mon univers visuel a beaucoup évolué. Ayant longtemps été une artiste fantôme, je tire une grande fierté d’illustrer moi-même mes billets.

Code

Et que dire encore de la partie technique du blog ?

Au fil des années, fabriquer moi-même mes sites web m’a permis d’acquérir des connaissances précieuses : HTML, CSS, PHP, les rudiments de l’administration système, du référencement et du community management, etc.

Sans parler du fait qu’au début, les outils comme WordPress n’existaient pas. Il fallait donc tout faire à la main, avec un bon vieux FTP des familles et les risques que cela comporte.

Aujourd’hui, le design et la communication, c’est mon métier. Je suis devenue cette professionnelle-là en partie grâce à toutes ces années passées à essayer de comprendre comment tout ça fonctionnait.

D’ailleurs, c’est grâce à tout ce que j’ai appris de manière autodidacte que j’ai obtenu mon premier poste salarié.

Indépendance

Pour moi, un blog, c’est aussi un immense terrain de jeu, où l’on peut expérimenter beaucoup de choses et les partager avec générosité.

Le blog est l’archétype du média « pâte à modeler », où l’on peut manipuler les mots et les visuels presque à l’infini.

Avoir un blog, c’est aussi s’inscrire dans la dimension libre et indépendante du web.

C’est être non seulement propriétaire de ses contenus, mais aussi pouvoir les archiver, les sauvegarder, les récupérer, et leur donner une seconde vie – ou plus.

C’est également la liberté de pouvoir tout supprimer en une fraction de seconde sans avoir la désagréable surprise de constater que, malgré votre demande de suppression, tout va quand même rester stocké pendant des années sur un obscur serveur de la Silicon Valley…

Pour toutes ces raisons, je ne comprends pas le choix d’abandonner son blog personnel au profit de plateformes propriétaires comme Facebook, Instagram ou Medium.

Certes, il y a plus d’interactions là-bas, grâce à des algorithmes tout pétés du cul. Mais sacrifier son indépendance éditoriale et son éthique pour des satanés likes n’en vaut pas la peine, selon moi.

À mon petit niveau, j’essaie de concilier les deux. Pas en opposant blogging et réseaux sociaux, car les deux se nourrissent.

Mais en pratiquant le POSSE : Publish (on your) Own Site, Syndicate Elsewhere, que l’on peut traduire par « publiez (sur) votre propre site, syndiquez le contenu ailleurs ».

Mon blog, c’est ma planète. Le reste n’est qu’un satellite qui peut tomber en rade à tout moment et qui, en plus, est surveillé en permanence par le Grand Œil.

Relations

Tout ça, c’était pour la partie opérationnelle de mon blog. Il est temps maintenant de me pencher sur les conséquences qu’il a eues et continue d’avoir sur ma vie.

S’il y a bien un aspect de mon existence que mon blog a complètement bouleversé, c’est bien mes relations avec les autres.

Le fait d’exposer mes tripes sur la Toile m’a permis non seulement de rencontrer mes BFF (best friends forever, meilleur·es ami·es pour la vie – ou du moins, c’est ce dont je me persuade tant que tout va bien), mais aussi d̶’̶a̶v̶o̶i̶r̶ ̶l̶e̶ ̶c̶œ̶u̶r̶ ̶b̶r̶i̶s̶é̶ de tomber amoureuse plusieurs fois – dont une qui dure encore.

Mes diverses publications m’ont aussi permis d’échanger avec de très nombreux artistes, artisan·es, écrivain·es, musicien·nes, et al. – et parfois même avec certaines de mes idoles. (Là c’est le moment où je glisse une photo prise avec Tori Amos, l’air de rien.)

Mais la cerise sur le kouign-amann, c’est la joie profonde d’avoir réussi, et de réussir encore, à motiver des gens à créer et à tester des trucs.

Je pense tout de suite aux personnes qui ont mélangé leur encre à la mienne, notamment aux Scribes qui ont alimenté le webzine lunemauvien pendant des années.

Mais je pense aussi à vous, qui avez déjà écrit, dessiné, bricolé, expérimenté, cousu, pensé, écouté, vadrouillé, essayé quelque chose après avoir capturé un reflet de lune sur le net.

Je ressens beaucoup de gratitude que mon blog soit lu par des personnes aussi curieuses, sensibles et généreuses de leur temps que vous. Cette énergie en perpétuel renouvellement me nourrit.

Perturbations

Ça, c’était pour la partie qui fait du bien.

En vrai, tout n’est pas tout mauve : un blog perso peut être un perturbateur relationnel assez pernicieux.

Tour à tour grain de sable dans la chaussure, ou bien aphte sur la langue, s’exprimer sur un blog provoque parfois des situations au mieux embarrassantes, au pire toxiques.

Quelques exemples, sans trop réfléchir :

  • tuer dans l’œuf des conversations qui ne se produiront jamais, parce que « Oui, je sais, je l’ai déjà lu sur ton blog » ;
  • créer des attentes et donc des déceptions ;
  • attirer à soi des personnes dont on ne veut pas ;
  • gérer l’absence d’ami·es connu·es sur Internet, auxquel·les on s’est beaucoup attaché·e, mais qui disparaissent du jour au lendemain ;
  • blesser malgré soi certain·es proches lorsque ton premier réflexe est de te confier à Internet, plutôt qu’à eux ;
  • la tension insupportable entre le besoin pressant de s’exprimer vs. le fait de savoir que les personnes qui te tourmentent liront probablement ton blog pile ce jour-là ;
  • ah et vous ai-je déjà parlé de cette blogueuse qui m’a menacée de déposer une main courante contre moi, parce que quelqu’un sur feu mon forum avait osé critiqué le design de son site ? Well

Des effets collatéraux comme ça, je peux vous en raconter à la pelle.

Identités

Continuons à naviguer sur le fleuve de l’intranquillité, et évoquons maintenant la persona que mon blog m’a permis de construire.

Ce que j’appelle « persona », c’est une sorte de représentation publique de moi, que j’ai longtemps appelée « kReEsTaL ».

Ce n’est pas qu’un blaze, ni une photo de profil ; c’est bien toute une partie de moi qui ère sur les Internets depuis tout ce temps.

Ma jolie PP (profile picture) lunemauvienne, dessiné par Miss Pakotill, parmi ma collection d’avatars successifs depuis 2006.

Aujourd’hui, j’ai abandonné ce pseudonyme au profit de mon seul prénom. Le paradoxe étant qu’il est si classique et passe-partout, qu’il m’apporte plus de tranquillité que mon vieux pseudo, désormais trop reconnaissable.

Si j’utilise mon vrai prénom sans problème, par contre je ne veux pas associer mon nom de famille, ni même son initiale, à La Lune Mauve – du moins pour l’instant.

Et ceci pour plusieurs raisons :

  • d’une part, mon patronyme appartient aussi aux membres de ma famille : ce que je fais ou publie sous ce nom peut donc avoir un impact sur leur vie, par ricochet ;
  • d’autre part, j’ai choisi de dissocier mes deux identités numériques : personnelle vs. professionnelle. J’ai longtemps cru qu’il était possible de mélanger ces deux univers, mais le fait est que c’est faux. Révéler son jardin secret quand on a par ailleurs une persona professionnelle établie est un choix qui peut s’avérer coûteux.

Aussi, dès que je tombe sur un billet ou un tweet qui fait le lien entre mon blog et mon identité, je demande systématiquement une modification ou une suppression.

Blog discret

Au-delà de ça, publier un blog quand on a 37 ans ne soulève pas du tout les mêmes problématiques ni les mêmes enjeux que lorsqu’on en a 17.

Je considère La Lune Mauve comme mon « blog discret » : dire qu’il est « secret » serait erroné, puisqu’il est public.

Néanmoins, je fais attention à qui j’en révèle l’existence, et je veille au maintien d’une frontière nette entre ma sphère pro, dont la bienveillance est fluctuante, et ma petite planète mauve.

(Dés)incarnation

Il y a un autre aspect du blogging qui a été important dans ma vie : en effet, m’investir « cœur et âme » dans le numérique m’a permis de me libérer des préjugés projetés d’habitude sur mon corps.

Pour comprendre pourquoi, il faut savoir que je suis très grande. D’ailleurs, le fait que j’ai créé mon blog en pleine adolescence n’a pas été un hasard, je pense. À 17 ans, j’étais encore très complexée par ma taille.

Or, sur Internet, pas de question indiscrète sur ma taille ni de regard en coin.

Mon blog m’épargne l’appréhension que ma taille suscite chez certaines personnes lorsqu’elles me rencontrent la première fois. (Là aussi, je pourrais vous raconter quelques anecdotes surprenantes.)

Être au monde grâce à mes publications, plutôt qu’à cause de ma seule apparence physique, me semble non seulement plus équitable, mais c’est aussi bien plus facile à vivre.

Notre société valorise une vision réductrice du corps des femmes. Ne sont considérées comme « belles » que les femmes petites, mais pas trop, minces, blanches, valides, etc.

Dans ce contexte, Internet m’aide à m’émanciper de ces injonctions. En offrant un espace relativement libre d’expression et d’exposition de soi, le net me permet de :

  • faire abstraction des corps si je le souhaite (le mien, mais aussi celui des autres) ;
  • voir des représentations plus diversifiées de corps (notamment féminins, gender-fluid, trans et/ou non-binaires), que dans les médias traditionnels, ce qui nourrit directement mon imaginaire et ce que je transmets ensuite à mon tour.

Portrait de Tess Holliday.

Suite et pas fin

Dans 20 ans, si tout se passe bien, j’aurai 57 ans.

Et si mon blog me suivait jusque là ?

Et s’il me suivait jusqu’à la fin de ma vie ?

Qu’adviendra-t-il de lui lorsque je ne serai plus de ce monde ? Au bout de combien de temps tombera-t-il en ruines, avant de rejoindre le cimetière des pixels morts ?

Des traces de La Lune Mauve persisteront-elles après ça ?

Pour l’heure, je veux continuer à ressentir des émotions puissantes, et à en garder une trace ici.

Pour la suite, j’espère pouvoir consacrer de plus en plus de temps à l’illustration et à l’écriture, et continuer à vous donner envie de créer et de découvrir des trucs à votre tour.

Je continuerai à bloguer tant que cela m’apporte de la joie. Et j’ai hâte de voir ce que la suite du voyage me réserve.

We are just a moment in time
A blink of an eye
A dream for the blind
Visions from a dying brain
I hope you don’t understand

Anathema – Shroud of false

Marie

Déjà 69 commentaires

  1. Angélique

    21 avril 2020

    Pour les 20 ans , je poste mon petit commentaire ici ! Ça me rappelle plein de souvenirs tout ça , les premières fois où j’ai vu La Lune Mauve. Discrète mais fidèle lectrice que je suis !
    Je salue ta persévérance dans ce domaine , ça m’a toujours fait envie !

    Répondre

    1. Merci ma bichette, cela me fait bien plaisir !

      Répondre

  2. Ce billet me rend tellement nostalgique !! C’est super intéressant de lire ton parcours sur le web depuis 20 ans, et ce que tu en as tiré. Merci pour ce partage <3

    J'ai ri aux mentions "Netscape déconseillé" et de la résolution optimale sur une de tes archives. Je me souviens avoir expliqué il y a quelques années à un de mes stagiaires webdesigner qu'au tout début des années 2000, bieeeeeeeen avant le responsive, j'avais parfois fait deux versions différentes du même site, optimisées pour l'affichage à 640 × 480 et 1 024 × 768… je pense que ce jour là il m'a prise pour une dinosaure :p

    Du coup j'ai fait un tour les versions archivées de mes vieux blogs, aaaaaaaaah ^^ J'ai un parcours un peu similaire au tien: premiers sites web en 1999 (consacrés à mes séries TV chouchou de l'époque, nerd forever !) puis premier blog au printemps 2001. J'aime bien relire de temps en temps ce que je publiais là-bas à l'époque, c'est à la fois très niais et très intense, adolescence et passage à l'âge adulte obligent. C'est surtout "intéressant" (à titre personnel, on s'entend) car j'y ai documenté la fin du lycée et tout mon passage en école d'art appliqués, de 2003 à 2007. Treize ans plus tard, c'est très étrange de me replonger dans cette période, j'ai presque oublié à quel point je l'ai mal vécue.

    Et comme toi, ce sont ces expérimentations de création de sites web avant WordPress, les RS et compagnie, à l'époque où on pouvait vraiment faire n'importe quoi visuellement sans que personne n'ait l'air de saigner des yeux pour autant (alors que mes premiers sites étaient d'une laideur absolue, et totalement illisibles), qui m'ont amenée aux choix professionnels que j'ai faits et à la vie que j'ai aujourd'hui. J'ai rencontré certaines de mes meilleures amies sur le web, mon amoureux et d'autres amies proches pendant ma formation de conceptrice multimédia. J'ai la chance de n'avoir expérimenté aucun réel "mauvais côté" du blogging, mais je me rends compte que plus j'ai de lecteurs et lectrices, plus je me questionne sur ce que j'ai envie de partager et les limites de ce que je considère comme "trop personnel". J'ai aussi réalisé dernièrement que je ne me suis jamais "montrée" sur le web, que ce soit sur mon blog ou sur Instagram – en bonne "control freak" je me démentionne même des photos sur lesquelles je suis taguée par mes proches sur Facebook.

    Bref bref, merci encore pour ce voyage dans le temps, et plus généralement pour tes réflexions autour du blogging et de ta présence en ligne que je trouve toujours très intéressantes. Pour ma part j'espère continuer à te lire et à échanger avec toi pendant encore de nombreuses années ! Je t'envoie de grosses bises <3

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    1. Merci Aline d’avoir pris le temps de dérouler ta propre petite pelote de souvenirs. Ça a été un jalon important dans nos vies, et c’est arrivé pile au bon moment (tout arrive au bon moment de toute façon…). Je suis contente d’avoir vécu la jeune blogosphère de l’intérieur, et le net sans réseaux sociaux. J’ai la sensation que l’on a perdu beaucoup de candeur au fil du temps…

      Pour ma part j’espère continuer à te lire et à échanger avec toi pendant encore de nombreuses années ! Je t’envoie de grosses bises <3

      Tout pareil 💜

      Répondre

  3. Merci pour cette jolie lecture, je me suis encore retrouvée dans tes propos…

    Répondre

    1. 💜

      Répondre

  4. Sumitsuki

    21 avril 2020

    Tiens moi aussi qui ne commente plus sur aucun blog depuis des éons, j’y vais de mon petit mot de gratitude pour ces vingt ans ! Merci pour ce joli bilan, c’est émouvant comme tout, et un câlin admiratif et time-capsule à l’adolescente de 17 ans qui a lancé tout ça, il en fallait du courage et de l’inventivité. Ecoute, tes mots sont très justes, donner l’envie de créer et dissoudre certains petits verrous personnels, c’est précisément l’effet qu’a eu La Lune Mauve durant ces quelques années passées en orbite… et aux échos persistants bien après. Tout le reste aussi, bien sûr, et puis c’est vrai que c’était bien, dans le temps (mode *mamie sur le banc* ON), de pouvoir tenter des trucs, changer tout le temps, se planter, refaire, c’était une époque de bricolage mais si diversifié par rapport à la standardisation ultérieure… So, dans 20 ans, what, tout est possible, même le plus improbable :)
    Bravo d’avoir fait grandir ton blog avec toi, avec l’idée simple mais géniale d’avoir fait évoluer l’outil au lieu d’en changer ! Et longue vie au LLM power qui traverse l’espace-temps telle une onde gravitationnelle <3

    Fa – Sumitsuki – et toujours un peu Nienna (rah les identités numériques ^^)

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    1. pouvoir tenter des trucs, changer tout le temps, se planter, refaire, c’était une époque de bricolage mais si diversifié par rapport à la standardisation ultérieure…

      Merci pour ta clairvoyance et ton empathie, je te rejoins complètement sur ce lien entre nous qui survit et qui rayonne en dépit des années qui défilent de plus en plus vite.

      Les personnes que j’ai rencontrées sur le net à l’époque ont constitué le groupe d’ami·es que j’ai rarement eu IRL, et aujourd’hui encore, je trouve souvent plus de réconfort dans les mots d’un·e quasi inconnu·e que dans mes relations ordinaires.

      J’ai du mal à mettre des mots dessus, mais oui j’ai la sensation qu’il y a une « compréhension » sur Internet, une sorte de don de trouble-vue , qui peut nous connecter à nos émotions et aux émotions des autres de manière bien plus limpide — cette sensation que l’on va plus à l’essentiel, grâce à l’écriture.

      Et c’est ça, je crois, qui nous a autant marqué·es : toutes ces émotions partagées, parfois violentes, au mieux obsédantes…

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      1. <3 <3 (comme on disait alors)
        "don de trouble-vue" c'est très beau, comme quoi ça ne cesse jamais de "s'écrire" en dedans :)

      2. Oui c’est joli, ça vient du tome 1 de Billy Brouillard de Guillaume Bianco, intitulé Le Don de trouble-vue. Ça m’a marquée !

  5. J’ai connu la lune mauve du tout tout tout début ;o) C’est rigolo de voir l’évolution, une petite pointe de nostalgie aussi, en revoyant les premières versions. Un peu comme la chanson « le bilan » des neg’ marrons ^^
    Bref, je suis contente de traverser le temps & pouvoir toujours lire tes publications après toutes ces années… Longue vie à la lune mauve !

    Répondre

    1. Merci Cindy ! Toujours un plaisir de voir ton prénom apparaître de temps en temps, en dépit du temps qui passe :)

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  6. Ah l’internet ds années 2000, nos pupilles devaient etre plus résistantes, parce que revenir en arrière est toujours un mélange d’oeil qui saigne et d’illisibilité! Mais la liberté était totale, et la quantité d’hormones adolescente infinie…
    A chaque fois que j’ai un aprecu du travail que c’est d’avoir un blog, ca me rappelle pourquoi tous mes essais ont avorté, quel courage!
    Longue vie à l’astre pourpre!

    Répondre

    1. Merci Kellya ! C’est un gros boulot, oui, mais il est gratifiant sur le long terme. Ce qui ne m’empêche pas de me demander si cela a encore du sens de bloguer en 2020, évidemment.

      Répondre

  7. Joyeux anniversaire ! Rha 20 ans c’est pas rien. Mon premier site web c’était en 1999 (pas loin du coup) mais j’ai perdu sa trace et c’est dommage, je rigolerais bien de revoir cette frame latérale pour le menu, ce fond étoilé et ce gif animé de @ qui tourne sur lui-même pour le contact par mail hahahaha. Mais je pense que je n’aurais pas honte du contenu. Mais c’est clair que le web a bien évolué depuis (et nous aussi!!)
    En tout cas content de voir que tu continues ce long chemin, avec nous comme passagers, et merci pour le concept de POSSE que je trouve très pertinent.

    Répondre

    1. ce gif animé de @ qui tourne sur lui-même pour le contact par mail

      Ahah oui, good times ! Merci pour ton mot :)

      Répondre

  8. Hello ! Depuis le temps que je me suis dis (et t’ai dis, aussi) qu’il fallait que je parcoure ton blog, me voilà au moins sur un article. C’est déjà ça. (petit à petit, je grappillerai plus quand j’aurais plus de temps et de force)
    Je me retrouve toute penaude finalement face à cet article, parce que 20 ans de blogging, c’est une immensité de création numérique et ça m’impression ! Autant la génération dont je fais partie ( la tranche de la vingtaine ) me laissera de marbre tant 20 ans, 30 ans et plus de conso numérique sera juste une norme. Mais c’est vrai que revenir aux sources même de la création bloguesque finalement, c’est fascinant. C’était tellement enrichissant d’ailleurs de suivre tes archives, les visuels que tu as répertorié ; et dire que tout ça était fait de A à Z, alors qu’aujourd’hui – et moi la première – il suffit d’aller farfouiller dans la vaste proposition, gratuite ou non, de visuel que des plateformes nous proposent gentiment. Après il y en a toujours qui sont fasciné.e.s par l’HTML et toute la bande, et fort heureusement d’ailleurs (mon goût pour le changement et la rénovation des blogs que j’ai pu mener m’avait donné une envie terrible de plonger dans ce vaste monde du code pour faire vraiment quelque chose à mon image, mais je n’ai jamais eu la force cela dit, ce qui me rend encore plus admirative face à des personnes comme toi qui gèrent ça !)
    C’est riche, intéressant, et beau de lire ce que ça t’a apporté, sur le plan positif, comme négatif. Comme ton lien y est fort, c’est percutant ; j’imagine que beaucoup des gens nés avec internet d’acquis ne se questionneront pas forcément sur cet apport. C’est vrai que pour avoir usé quelques plateformes, avec des rapports au blogging divers (un départ un peu comme à tes débuts plus proche d’un exutoire / journal intime en ligne en partageant émotions, musiques et autre ; puis le SD ; enfin migrer sur wordpress pour être purement dans la chronique littéraire et là seulement, cette année, élargir ça au créatif et à la réflexion.), je n’ai pas cessé de me demander si ça me servait ou au contraire me desservait. Ce qui me convenait, ce que je devais bannir, à quel point je pouvais étaler non plus la persona Récolteuse mais juste Naomi personne réelle (les deux se mêlent chez moi, mais pourtant une distanciation existe mais j’ai trop fait du net un refuge je crois pour être un peu trop dans l’oversharing, nul.)
    En tout cas je te rejoins pleinement sur énormément d’éléments, notamment sur l’indépendance éditoriale qui est extrêmement importante. Il est vrai que je dois être influençable, que j’ai essayé pas mal de RS à mon grand damn, et qu’à l’heure actuelle pour faire connaître ce qu’on propose… bah c’est une des clé maîtresse, mais ça me déplaît beaucoup. J’avais pensé faire un article, un jour, de l’instantanéité des RS à l’importance d’un blog, il verra peut-être le jour dans quelques années haha. Mais ouais, j’ai vrament très souvent envie de plaquer les vitrines sociales pour retrouver l’exclusivité du cocon d’un blog.

    Oh, aussi, je suis pluuuuuus qu’intéressée sur un article sur des livres de référence sur la magie et sorcellerie !
    Est-ce que Trello est bien plus efficace que le fichier Notes d’un téléphone par exemple qu’on peut aussi ranger en dossier, donc une fois fini au pire on ranger ça aileurs ou supprime la note ? J’ai tendance à aller un peu partout donc j’aimerais réduire à présent pour éviter d’éparpiller mes infos sur une grosse partie de la toile, donc voilou !

    Répondre

    1. Hello Naomi ! Merci beaucoup d’avoir pris le temps de partager tes impressions, c’est très cool. Tu sais, pour ce qui est de la persona et de l’« oversharing », c’est la peur de tout le monde.

      Maintenant, on reste sur des blogs personnels, le partage de choses personnelles est à la base de notre média de prédilection. Et qui peut déterminer ce qui est « trop » ou « pas assez » ? C’est relatif à des limites données – ses limites à soi et les limites que l’on imagine chez les autres.

      Pour moi, Internet est un vaste champ des possibles où, justement, il est possible et bienvenu de titiller ces limites et surtout, ses propres limites, jusqu’à l’inconfort parfois. Selon moi, c’est tout l’intérêt.

      Quand je m’apprête à publier un texte plus intime que les autres, où je me cache un peu moins derrière ma persona que d’habitude, je me rappelle que mon blog est quasi confidentiel et qu’il n’est fréquenté que par les rares personnes qui ont encore assez d’empathie et de patience pour lire mes tartines. Avec le temps, j’ai appris à me focaliser sur les échanges qui ont vraiment lieu, plutôt que sur ceux qui n’existent que dans ma tête.

      Combattre cette peur du jugement (qui est souvent notre propre jugement sur ce que l’on fait ou sur ce que l’on aurait envie de faire) est sans doute ce qui m’a le plus aidée à écrire et partager pendant ces deux premières décennies.

      Dernier truc : sur Trello oui tu peux archiver facilement chaque « carte » que tu crées pour garder ton tableau à jour. Il y a l’appli Trello pour smartphone qui est simple mais assez bien faite, tu peux essayer pour te faire une idée. Après, si tu as un système qui fonctionne bien pour toi, ça ne vaut peut-être pas la peine de multiplier les outils en effet. :)

      Répondre

  9. Quelle claque de revenir 20 ans en arrière! J’adorais ton site, et également celui de ta sœur (je t’avais envoyé un mail il y a 4 ou 5 ans pour savoir ce que vous deveniez, tu m’avais d’ailleurs répondu puis impossible de retrouver ce mail).
    J’avais 17 ans en 2000 et je ne connaissais pas beaucoup de gens dans mon lycée et mon entourage qui avaient une personnalité aussi marquée, une telle créativité…
    Je trouve que la Lune Mauve est toujours aussi top, merci de partager tout cela avec nous.
    Je suis en Bzh donc si tu vas du côté de Saint-Malo n’hésite pas à me contacter, je serai ravie de te rencontrer!
    La bise!

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    1. Merci beaucoup Jessica !

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  10. C’est très émouvant de lire cela je trouve, ce retour en arrière sur toute ton évolution est agréable à parcourir et j’imagine l’émotion que cela a dû te procurer !
    Je trouve la phrase « mon blog, c’est ma planète » fichtrement juste, elle est belle et vraie.

    La photo avec Tori Amos est belle, j’adore ta joie que l’on sent à travers l’image :)

    Le fait que tu mentionnes que la « désincarnation » que procure l’écriture sur un blog me touche beaucoup. J’apprécie énormément ce fait là également car pour une fois, nous ne sommes jugé.es que sur notre façon de penser, d’écrire et non sur notre physique – ça change ! J’ai débarqué sur les forums à 14 ans et j’ai immédiatement apprécié cela : cette absence de jugement (bienveillant parfois mais toujours lourd) sur notre enveloppe extérieure.

    Continue à bloguer tant que tu le souhaites et que cela te fait plaisir – de mon côté c’est une véritable joie de parcourir tes pérégrinations mentales <3

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    1. Merci Marion ! En effet, l’absence relative de la représentation du corps, sa subversion (selfies, montages photo, dessins…) et la focalisation sur le visage, me semblent être une caractéristique importante de la représentation numérique de soi.

      Quand j’ai commencé à bloguer j’étais assez complexée, c’était donc un bon moyen de m’extraire de ce regard que je percevais comme jugeant (même s’il était sans doute en partie fantasmé).

      Pour ma part, avec le recul, je perçois un effet secondaire positif : me montrer peu m’a sans doute permis de rester relativement à l’abri des stalkers, en dépit du fait que j’ai toujours mis mes tripes sur la table au moyen de l’écriture (mais bon ça nécessite de prendre le temps de lire, ça demande de s’investir un minimum, donc ça a vite écrémé).

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  11. Un superbe parcours sur le web et un bel article qui me laisse un peu mélancolique…
    Tu as vraiment une très forte et belle énergie et on se peut que se réjouir de la voir encore intacte après toutes ses années. C’est vrai que l’univers que tu as créé représente une utopie faite autant d’expression et de découverte de soi que de partage et d’ouverture aux autres, faite de positivité mais aussi d’esprit critique. Internet tout entier devrait être comme ça. Un ensemble de petits nids inspirants et uniques, indépendants tout en étant en réseau.
    Ton blog me nourrit beaucoup, mais parfois, je trouve que le blog en tant que construction ressemble à une immense cathédrale. On sait pas trop comment commencer lorsqu’on commence à l’édifier et on a peur de se perdre dans sa propre bâtisse, de s’y isoler. On se retrouve avec des grosses pierres dans les bras sans la force pour pouvoir les porter. C’est lourd et parfois un peu froid. Il est alors facile de se protéger dans une petite bulle sur les réseaux sociaux, même si on est alors totalement soumis.e à des entreprises qui ne partagent même pas les mêmes principes que nous. J’arrive pas à comprendre comment on en arrive à supporter toute ces publicités, ces algorithmes, cette censure…
    Je rêverais d’un internet rempli de places et de jardins publics, d’espaces neutres et non-soumis à des dynamiques marchandes, où même la personne la plus novice trouverait les moyens de s’exprimer et de faire entendre sa voix. Comment trouver une jolie place sur internet quand on a pas forcément la force de construire une grande maison ? Par rapport à mon utilisation personnelle, j’aimerais bien qu’il existe un intermédiaire entre le Blog et les réseaux sociaux appartenant à de grandes entreprises… Enfin, je crois. Mais je sais pas trop comment….
    Bon, en attendant, je suis bien contente que la lune mauve existe et que son astre continue à faire briller nos internets, c’est comme un refuge un peu magique <3

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    1. Merci pour ton mot, Zyle ! Toujours un plaisir de découvrir quel trésor ta plume mélancolique a laissé cette fois.

      Je comprends tout à fait que la technicité inhérente au web et à Internet en général puisse être décourageante. Pourtant, il me semble que les moyens de publier se sont vraiment démocratisés.

      Je pense par exemple aux nombreux thèmes WordPress qui existe, et même au fait que l’on puisse utiliser une instance WordPress sans avoir de serveur à soi). Il y a aussi Medium qui est une sorte de compromis entre blog et réseau social.

      Moi dans tous les cas je préfère continuer à posséder mes propres contenus, plutôt que de les offrir sur un plateau à des corporations diverses. Mais il est vrai que cette liberté n’est possible que lorsqu’on a du temps et une certaine appétence pour l’aspect technique de l’administration de site.

      Je pense que les réseaux sociaux (et j’inclus Youtube dedans) ont eu le mérite de démocratiser la publication de contenus. Mon espoir c’est que même si le grand public est attiré par la facilité apparente de ces supports, qu’il prenne petit à petit conscience du coût invisible de cette facilité (vente de données personnelles, fraude fiscale, impacts écologique et social, etc.) et se tourne petit à petit vers un média indépendant, maîtrisé, et encore plus configurable.

      Il y a notamment pas mal de CMS beaucoup plus simples que WordPress qui, s’ils n’offrent sans doute pas la même pelletée d’outils pour personnaliser en quelques clics le design du site, permettent de publier plus facilement des contenus. Mais là encore, il faut au minimum savoir se servir soit d’un FTP soit de Git, ce qui est quand même un savoir-faire de personne un peu initiée.

      En tout cas merci pour tes compliments, que je relirai quand je n’aurai pas le moral et aurai envie de tout abandonner – ce qui arrive souvent, ces temps-ci.

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  12. Vanessa (pivoine onirique)

    22 avril 2020

    Merci pour cette rétrospective du blogging! je ne connais pas le blog depuis longtemps pour apprécier l’évolution (surtout graphique!), mais moi aussi j’avais 17ans en 2000 et c’est à ce moment là que j’ai commencé à « surfer » sur internet depuis un ordinateur (déjà un peu avant avec…un minitel ouahhh le coup de vieux! dinosaure je suis!)
    je me souviens de cette période des gifs animés, des sites sombres avec du texte partout!
    L’évolution s’est faite peu à peu, à mesure qu’on grandissait aussi (je trouve ça top d’avoir grandi avec l’informatique, je trouve dommage que les ado actuels et futurs ne connaissent plus vraiment ça!). Bref, je divague, j’ai bien aimé ce billet un brin nostalgique! En espérant que la Lune Mauve continue d’évoluer plutôt que de disparaître ;)

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    1. Merci beaucoup Vanessa ! Oui ça a été une sacrée période, on a la chance de l’avoir connue. Tout a évolué très vite, mais pour ma part je suis toujours avec beaucoup d’intérêt l’évolution des techniques et des pratiques qui en sont faites (l’avantage de mon métier).

      Les nouvelles générations ont mille fois plus d’outils que nous à l’époque pour s’exprimer (je pense à la vidéo, à la 4G/5G, à la fibre…). Le numérique s’est relativement démocratisé, même s’il y a bien évidemment encore des inégalités (notamment entre pays du nord / pays du sud).

      Parfois, je me dis quand même que le fait d’avoir été limitée techniquement m’a sans doute aidée à me concentrer sur le contenu, et en particulier l’écriture.

      Les médias sociaux contemporains semblent basés avant tout sur l’image et la vidéo, aux dépens du texte. cf. la limite de caractère de Twitter par exemple, assez emblématique de ça – mais sur Instagram c’est pareil, on a une certaine limite de texte, quant aux stories elles n’ont pas été conçues pour gérer beaucoup de texte (pauvreté de l’outil de mise en forme + espace visuel limité par la nature des écrans verticaux, qui limitent la présentation du texte et forcent le retour très rapide à la ligne, ce qui peut fatiguer à la longue).

      J’ai la sensation que ce type de médias a précipité la course aux apparences, aux postures, aux slogans « chocs », au détriment des analyses plus fines, du retrait, de la contemplation… J’ai conscience qu’avoir un blog tel que le mien en 2020 peut sembler complètement décalé, pour ne pas dire old, mais bon, je ne connais pas d’autre moyen d’aller au fond des choses, que d’avoir un endroit à soi sur le net où il n’existe aucune contrainte, en particulier sur la longueur des contenus.

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  13. C’est une bien belle ode aux blogs que tu fais là !

    Je suis admirative que tu aies gardé toutes ces traces de la Lune Mauve, j’ai aussi commencé assez tôt à tenir des blogs, mais pour certains, effacés, rayés de la toile, sur un coup de tête, je n’ai plus grand chose comme souvenirs !
    Je me reconnais beaucoup dans l’apport et la richesse que procure la tenue d’un blog, de mon côté ça a pas mal influé sur mes choix professionnels (et j’ai aussi décroché un entretien grâce à un de mes blogs qui n’avait rien à voir avec le poste en question ^^)

    Bel anniversaire et longue vie à l’astre pourpre ! :)

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    1. Merci beaucoup Hélène ! Oui c’est mon côté écureuil (ou hamster, au choix). J’entasse et j’ai du mal à jeter… mais je me soigne.

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  14. Merci beaucoup pour cette rétrospective très riche, c’est vraiment super intéressant. J’ai profité de ma semaine de vacances de confinement pour créer un nouveau blog pour cesser d’écrire sur l’ancien qui est sur une vieille plateforme peu supportée et tes articles sur le blogging que j’avais lu il y a quelques mois ont été une belle source d’inspiration et de motivation.
    C’est beau ce parcours sur internet de voir à quel point les blogs évoluent avec nous, dans leur statut particulier, pas tout à fait journal, pas tout à fait réseau social, pas tout à fait articles de presse.
    Une belle et longue vie à la Lune Mauve !

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    1. Ça me fait bien plaisir de savoir que mes ruminations bloguesques aient pu t’être utiles ! C’est le genre de contenus qui m’a souvent nourrie aussi, alors ce n’est que le juste retour des choses que de passer le relais à mon tour.

      Merci pour ton mot, et félicitations pour ton nouveau blog !

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  15. « Encore plus belle visitée de Nuit » – il faut que tu ramène ce slogan!

    Intéressant POSSE.

    Pertubations: Internet me fait un peu peur et je dois t’avouer que c’est ce qui me retient souvent de bloguer. Tout est FIGÉ alors que je suis quelqu’un qui aime éditer, recommencer. Mais je ne sais pas à quel point je veux une présence Internet. Que dire de la cancel culture qui punit au lieu de proposer des formes de réparations et des occasions pour grandir…

    P.S. La manicure de ton blogue, ouh lala! Le billet surprise au bas des pages est une belle touche!

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    1. « Encore plus belle visitée de Nuit » – il faut que tu ramène ce slogan! Héhé oui ça pourrait, j’aimerais bien créer un thème sombre pour mon blog, cela pourrait servir aux personnes déficientes visuelles qui ont du mal à lire du texte sombre sur fond clair… Cela fait partie de ma dizaine de projets pour LLM, mais je ne sais pas du tout quand je pourrai m’y atteler. Déjà que je prévois de refaire la page d’accueil depuis environ un an et demi, donc… hum hum.

      Je comprends ton angoisse vis-à-vis des contenus figés. Il est vrai que lorsque l’on publie quelque chose sur le net, il en reste toujours une trace quelque part, même quand on croit avoir fait le ménage. Crois-en mon expérience.

      Cela dit, je connais plusieurs personnes qui publient des trucs et les effacent au fur et à mesure, à intervalles plus ou moins régulier. Que ce soit des billets de blog ou des tweets. Il y a même des outils qui effacent tes contenus pour toi selon un rythme que tu définis. Cela peut être une façon de se libérer d’un poids.

      Cela dit, si tu t’inquiètes de l’impact de certaines publications, il existe d’autres moyens : le pseudonymat (quitte à avoir plusieurs identités secrètes/discrètes), publier ailleurs que sur le net (zines par ex.), etc. La seule limite est ton imagination :)

      Et merci pour ton commentaire sur ma manucure, j’aime bien aussi.

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      1. Très heureuse de recevoir de tes nouvelles. J’espère que tu vas bien. :)

        J’adore les blogues avec un fond noir. Le mien l’a déjà été. J’ai d’ailleurs gardée la barre menu noire pour y faire référence.

        Ou un noir tirant sur le gris, comme fairybookmother.net pour te donner un exemple.

        Est-ce qu’un nouvel article mijote? :D

      2. Est-ce qu’un nouvel article mijote? :D

        Plusieurs, même ! Le chaudron déborde.

  16. Jolie page d’histoire !
    Je me souviens encore des premiers sites personnels réalisés sous Claris Homepage, puis avec les iTools, aux abords du 21ème siècle, mais aussi de la lourdeur de Macromedia Dreamweaver ou d’Adobe GoLive…
    Comme les choses paraissent simples, aujourd’hui !
    20 ans, c’est le bel âge ! Bonne continuation !

    Répondre

    1. Merci beaucoup ! Hé oui, cela ne nous rajeunit pas… Mais ce sont de bons souvenirs, dans l’ensemble.

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  17. C’est fou comme ça passe vite, 20 ans. Tu nous montre beaucoup les designs successifs de tes pages/blogs, mais coté contenu, est-ce que tu as relu tes premiers posts? Perso j’ai 17 ans d’articles sur mon blog et j’en ai mis hors ligne un bon paquet, a base de « Haaaa jme fais chier en cours de réseau » ou « regardez cette image c’est trop drôle » avec un hotlink évidement et le site qui n’est plus en ligne depuis belle lurette. Mais au final, un peu comme la relecture d’un journal intime ou redécouvrir des vieux carnets, ça me fait toujours plaisir de voir comme on évolue en une demi-vie environ, ce que l’on était, ce que l’on est devenu.
    En tous cas, je te souhaite un joyeux bloggiversaire, 20 ans, ça se fête (et merci pour ton concours)

    Répondre

    1. Pouitch ! Ouais, je relis de temps en temps mes vieux billets, et comme toi je suis souvent affligée, en particulier par mon égocentrisme adolescent. Tout prenait une importance énorme, ce n’était que du psychodrame – mais en même temps je trouve ça assez mignon, de me dire qu’à l’époque je n’avais que ça à penser et à faire.

      Quand je vois la charge mentale et les soucis que je dois gérer dans ma vie d’adulte, en comparaison, je me marre. J’aime beaucoup la notion de « demie vie », au passage. J’en ai définitivement eues plusieurs…

      Merci à toi pour m’avoir transmis la bougeotte créative, un certain jour de printemps 2016, sous la forme d’un pinceau à réservoir. The rest is history!

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  18. Oh là là ces premières pages ! Tellement moche et attendrissant à la fois <3
    C'est vraiment le nouvel avatar des journaux d'écrivains (qui écrivaient quand même un peu pour être lus, même quand c'était "intime"), un blog réellement personnel avec une telle longévité… Reflet de toi-même, reflet des époques traversées…

    Parfois je réfléchis à reprendre un blog aussi, notamment pour les raisons que tu évoques avec POSSE. Ce qui me retient, outre le manque de compétences techniques (et ça c'est un autre grand atout des réseaux sociaux : rendre le partage tellement simple), c'est le temps que ça prend, hélas. Il faudrait que je puisse repenser un format qui me convienne et que je puisse entretenir sur la durée :-/ Vraie problématique…

    Et un petit commentaire graphique : j'aime bien quand tes dessins en couleurs pastels ont une touche de noir bien noir. Le contraste ajoute vraiment quelque chose, et ça te représente bien aussi, je trouve !

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    1. Tellement moche et attendrissant à la fois <3 Héhé oui, à l’image du web d’alors. Tout était assez hideux, et en même temps aujourd’hui on s’émeut de tous ces débuts. Cette période très courte a été historique !

      Je comprends totalement la tentation et l’hésitation. Bien que je sois une très mauvaise avocate des contenus courts, je reste persuadée qu’il est encore possible de créer un média à la croisée des chemins, mi-blog mi-réseau social, mi-carnet de croquis mi-message vocal de moins de 30 secondes.

      Je pense souvent à Tumblr et à Myspace, qui avaient selon moi réussi à toucher un truc du doigt – le côté rapide, voire même instinctif, mais en prise avec un univers et un imaginaire qui se construisaient sur le long terme (et cela passait en partie grâce aux possibilités de personnaliser l’interface, ce que Twitter et FB n’ont jamais permis à ce point – et Insta n’en parlons pas).

      J’aimais beaucoup ta newsletter, elle avait l’avantage de rester dans ma boîte mail jusqu’à ce que j’aie le temps de la lire — alors que je manque sans doute 99,9% de tes stories et publications, faute de n’être plus vraiment active sur « the Gram ».

      Las ! On fait ce qu’on peut, avec le temps imparti. Et c’est déjà pas mal, et surtout, c’est toujours mieux que de ne rien publier du tout.

      (Et merci pour ton encouragement à continuer à marier le noir bien noir avec le pastel, ça me plaît bien aussi !)

      Répondre

  19. Même un billet « anniversaire » tu arrives à le rendre intéressant :)

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    1. Oh ! C’est gentil, merci.

      Répondre

  20. Quelle nostalgie.
    Décidément ma vie n’arrête pas de me projeter en arrière dans cette époque qui laisse la nouvelle génération dubitative. Je pense qu’ils pensent qu’on est séniles. Non non mon petit, il fut un temps ou Windows n’existait pas, si si ! ^^
    C’est une belle histoire que cet astre mauve, soit en fière de tout âge et tout temps. Nous grandissons, le numérique avec nous, la technologie ne nous attend pas.
    Joyeux anniversaire et longue vie a la lune mauve !

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    1. Merci Lalie ! Si heureuse d’avoir traversé ces âges immémoriaux à tes côtés.

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  21. Isabelle Genisson

    26 avril 2020

    Bon anniversaire à la Lune Mauve !
    Un grand merci pour l’inspiration, la culture et l’imaginaire que vous nous
    faites partager avec passion et sincérité. Je suis vraiment heureuse de vous suivre depuis des années.
    Longue vie !

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    1. Merci beaucoup Isabelle, cela me va droit au cœur !

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  22. Une rétrospective qui force le respect !
    J’adore revoir les pages du début de l’internet. Je suis trop jeune pour l’avoir vraiment connu mais je ne peux pas m’empêcher de ressentir une pointe de nostalgie envers cet espace où tout était encore à faire.

    Tu me donnes presque envie de refaire un blog…

    (et je plussoie un commentaire du dessus, le « Encore plus belle visitée de Nuit » mérite qu’on le ramène ^^)

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    1. Tu me donnes presque envie de refaire un blog… 👀

      Répondre

  23. Joyeux anniversaire ! Ton blog avait déjà quelques années quand je l’ai découvert au fil de mes… pérégrinations sur Internet. La blogosphère m’a permis de découvrir de belles plumes, de beaux univers, et un blog reste en effet bien plus personnel qu’un profil sur les réseaux sociaux. Un peu la différence entre un foyer à soi et un coin de lit qu’on nous prête quand on nous héberge.
    Merci de partager tout ça avec nous. Quinze ans ont passé depuis mes premiers pas sur ta Lune mauve, et tu continues à m’émouvoir avec tes créations, quel que soit le support <3 .

    Répondre

    1. Merci beaucoup Shaya ! Quand j’y pense, cela ne me semble pas avoir duré aussi longtemps ; et pourtant les personnes que j’ai rencontrées grâce à cette activité semblent avoir toujours fait partie de ma vie.

      Répondre

  24. Au delà de l’analyse très pertinente – et si peu évidente lorsqu’il s’agit de soi-même – de ton expérience passée sur la toile, je relève quelques pépites littéraires dans ce billet dont tu risques (je te le souhaite !) de présenter le lien d’archive dans dix ans lorsque tu fêteras les 30 ans de LLM (oh my good! ça ne nous rajeunit pas…). Ainsi, dans nos annales, tout près de « chier une pastèque », je propose d’ajouter :
    « Cerise sur le kouign-amann » et « En vrai, tout n’est pas tout mauve ».
    Ceci étant dit, et acté, je te souhaite un très joyeux anniversaire lunemauvien !
    Tout mon amitié, et mon admiration, renouvelées.
    M****OU

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    1. Je préfère quand même voir la vie en mauve que chier des pastèques, mais bon on n’a pas toujours le choix…

      💜 you !

      Répondre

  25. « En vrai, tout n’est pas tout mauve » : ah j’adore les petits clins d’œil violets disséminés dans tes textes !

    J’ai beaucoup aimé lire ce récit… moi je suis de 1993 et du coup lorsque tu commençais tes sites web, je découvrais aussi l’existence d’internet mais de plus loin… aux alentours de 2002 j’avais plongé dans les Forum (Harry Potter et compagnie), j’étais complètement fascinée par cet univers, j’en ai une certaine nostalgie. Notamment les Forums jeux de rôle où on incarnait un certain personnage avec un avatar qu’on se créait etc, et ensuite on suivait carrément des cours de magie, c’était très sérieux on validait les cours et tout ! (Une pensée pour Poudlard interactif pour les personnes qui ont fréquenté ce site et ses chat. Voilà qui me donne envie d’en trouver des archives !)

    L’ère des skyblog nous a cueillis très vite par contre, ça explique peut être que la création de sites web était plus marginale pour les personnes de mon âge, bien que je me souvienne de cours de techno où on nous apprenait à le faire. Je crois que ça nous apparaissait comme très compliqué par rapport à ce qui nous intéressait et on ne mesurait pas tous les enjeux (on a dû laisser pour la plupart d’entre nous un sacré paquet de données perso n’importe où d’ailleurs)

    En tout cas je te rejoins sur les rencontres que ça permet de faire !
    et sur le fait que les réseaux sociaux ne remplaceront jamais entièrement ces espaces. Je suis en quête de la bonne complémentarité d’ailleurs. Dans le fond ça me va de bloguer moins souvent, d’autant que je parle peu de trucs très perso… et mes articles ont une looongue maturation, j’en fais souvent avancer plusieurs en même temps mais comme toi ils ne naissent que de longs mois après. Comme j’essaie surtout de faire passer des messages et de lancer des discussions, l’audience des réseaux sociaux est vraiment nécessaire pour moi. Mais pour des réflexions plus fouillées, ce sera toujours sur le blog :)

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    1. Ah oui les Skyblogs, je pense en effet qu’à quelques années près il y a eu un changement de génération. Personnellement, je n’y ai jamais eu recours, cela ne me serait jamais venu à l’idée puisque j’avais appris – à la dure, et avec beaucoup de foirades variées – à tout faire toute seule.

      Et oui je comprends l’obstacle de la technicité, que d’autres ont soulevé aussi. Je pense que c’est en partie pour ça que les réseaux sociaux ont un tel succès : c’est relativement simple à utiliser une fois qu’on a compris comment ça fonctionne, et ça réagit bien et de plus en plus si tu y dévoues le temps et l’énergie qui vont bien. Je conçois que pour le militantisme ce soit du pain béni !

      Pour ma part, même si j’aime beaucoup cette réactivité, j’observe que pendant mes périodes « en dedans », c’est toujours sur mon blog que je reviens zoner. Là où consulter Instagram me fait souvent l’effet d’une suite de micro publicités disséminées en un temps très court, j’aime le côté plus tranquille d’un blog, et apprécie la cohérence de ce qui est partagé au fil du temps, sur de longues périodes.

      Aussi, je pense que le format web « pur » (j’entends par là 100% DIY) convient mieux à mon projet artistique, qui mêle écriture, visuels et numérique, qu’un carcan imposé et non modifiable (ou très peu modifiable).

      En outre, l’énergie me manque souvent pour animer « ma communauté » (sic) comme il faudrait que je le fasse si je voulais tirer parti des réseaux sociaux. J’ai joué le jeu par le passé, ça a bien fonctionné, mais c’était au prix d’heures et d’heures rivée à mon téléphone chaque jour… C’était grisant et souvent constructif, mais je me suis rendue compte que cela grignotait trop sur mon temps de création et de réflexion.

      mes articles ont une looongue maturation, j’en fais souvent avancer plusieurs en même temps mais comme toi ils ne naissent que de longs mois après.

      Voilà, cool, c’est là que je voulais en venir : mon attention n’est plus ce qu’elle était, et j’ai le plus grand mal à ruminer plusieurs sujets de fond en même temps. Or, les réseaux sociaux ont tendance à ouvrir les vannes de la découverte, ce que j’adore, mais ça « me prend la tête » au sens où ça m’éloigne souvent de mes os à ronger du moment.

      Mais en réalité c’est une dance, un aller-retour assez dynamique entre telle plateforme et telle autre. Comme je l’ai déjà dit, je ne pense pas qu’un blog puisse survivre sans se prêter à cette dance de temps en temps… Il faut aller là où nos âmes sœurs sont, même si cela signifie sortir de sa zone de confort et prendre parfois un peu sur soi.

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  26. J’aime beaucoup la femme qui sort de la lune !

    C’est dingue tout ce qu’un « simple » blog peut produire.
    Je comprends tout à fait ton souhait de distinguer pro et perso, ce sont deux mondes qui, blog ou pas blog, ne se mélangent pas forcément toujours hyper bien et je pense que c’est encore plus compliqué quand on parle de numérique parce que ce n’est pas la « vraie » vie et c’est comme s’il y avait une double-frontière à traverser.

    Répondre

    1. Hey ! Merci pour ton mot ! En réalité, le fait de distinguer pro/perso n’a pas été un choix, ça a été un impératif car j’ai subi du cyber harcèlement il y a quelques années.

      À la base, je partageais sans détour qui j’étais et ce qui m’intéressait sans compartimenter. Mais c’était sans compter sur tous ces sales petits mecs qui traquent les meufs sur Internet, en particulier celles qui l’ouvrent (et par « sales petits mecs », je ne parle même pas des adeptes de forums douteux ou des trolls masculinistes sur les réseaux sociaux, mais bien de types qui évoluent dans ma sphère professionnelle et qui ne sont pas du tout bienveillants, pour rester polie).

      Donc… en quelque sorte, ça a été une amputation de liberté, un revirement que je me suis imposé par la force des choses. « Pour être tranquilles, vivons cachées. » Bon, en réalité, ma parade est assez ridicule, comme je le disais quiconque s’intéresserait vraiment à ce que je suis devenue le trouverais sans mal.

      Mais je pense quand même que je siffle moins souvent dans l’appeau à trolls que par le passé, tout simplement parce que je suis moins visible. Le fait même d’être visible, pour une meuf, est un risque — quels que soient les propos tenus.

      Je suis effectivement beaucoup plus tranquille aujourd’hui qu’à l’époque, ce qui ne m’empêche pas de surveiller de près qui me suit et de bloquer à vue, mais au fond de moi je ressens encore une certaine rancœur vis-à-vis de cet « empêchement de m’exprimer ouvertement », dû à ces circonstances passées.

      Répondre

      1. C’est intéressant que tu ressentes un « empêchement » de ne pas pouvoir t’exprimer ouvertement alors qu’habituellement on utilise plutôt le pseudo justement pour obtenir cette liberté !

  27. Je me reconnais bien dans ton parcours de blogueuse depuis belle lurette!
    J’ai commencé à bloguer depuis mes 13 ans ( j’en ai 30 aujourd’hui) et avoir un blog m’avait permis de m’exprimer et de partager ce qui me tenait à coeur (à l’époque, je n’osais pas me confier à mes amis).
    J’y postais des poèmes qui ont reu de beaux retours et même que certaines les avaient piqué pour les mettre sur leur blog sous leur nom.
    J’ai également appris à coder pour faire des sites web en html et css et comme j’ai été graphiste freelance durant quelques années, toutes ces apprentissages de ma jeunesse (ça fait vieille mémé qui radote) m’ont énormément aidé dans mon métier!

    Je souhaite une très longue vie à la Lune Mauve!

    Répondre

    1. Hello Aline ! Merci pour ton témoignage ! Je comprends très bien ton je n’osais pas me confier à mes amis. J’avoue qu’aujourd’hui, il y a encore des moments où je n’ai pas envie de le faire, car je crains avoir moins d’écoute que ce dont je pense avoir besoin.

      Au moins, sur un blog, le contrat est clair : c’est moi qui écris et qui partage, lit et interagit ensuite qui veut. N’est-ce pas étrange de trouver plus de réconfort dans une bouteille à la mer que dans une conversation téléphonique ?

      Bravo pour tes 17 ans de blog et de présence numérique ! On est sans doute un peu des vieilles mémés qui radotent, mais au moins on a le swag.

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  28. 20 ans ! Deux décennies ! Je trouve ton article à la fois touchant et intéressant. Touchant parce que c’est émouvant de voir toute l’évolution du blog, qui quelque part reflétait aussi ton « moi » de l’époque.
    Intéressant parce que, il y a peu, alors que j’étais plongée dans mes souvenirs, je me disais que j’avais ça paraissait tellement loin, les années lycées et estudiantines, que j’avais la sensation que ces souvenirs appartenaient à quelqu’un d’autre. Or, le fait que tu aies tenu un blog pendant toutes ces années, quelque part, forme une archive numérique de ton moi passé. Une espèce de trace, à la manière des journaux intimes, mais numérique.
    (et c’est aussi là que je réalise que j’ai aluni sur l’astre pourpre il y a plus de 10 ans ! oO)

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    1. Coucou Lulla ! Contente que ma capsule temporelle t’ait donné accès à la tienne !

      Ouais c’est assez curieux, ce rapport au temps et aux souvenirs. D’autant plus que dans notre cas il y a des souvenirs collectifs / en commun, mais forcément rattachés à nos expériences / à nos mois de l’époque, donc ce n’est pas tout à fait le même goût qui revient en bouche.

      Pour être honnête, quand je parcours à nouveau mes vieilles pages et mes vieux textes, je ressens exactement la même gêne qu’en relisant mes journaux intimes d’ado. Mais j’ai une certaine affection pour ces traces ; ça a été important dans ma construction. D’ailleurs, c’est quelque chose que je pratique encore aujourd’hui, 20 ans plus tard… Je dois donc une fière chandelle à cette Marie d’alors, pour s’être jetée à l’eau malgré le boulot et la violence que cela représentait déjà.

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  29. Merci pour cette très très belle rétrospective. Quel travail, quel engagement aussi ! Tu peux vraiment être fière de toi.
    Je trouve tes premières pages web très touchantes, bien que certes représentatives de l’esthétique web de ces années là et je commençais juste à blogger, je sais de quoi je parle… Mais quand même, j’aime cet esprit adolescents et frondeur, sombre et passionné, auquel, tout en évoluant, ce qui est normal, tu es resté fidèle et cohérente. Et ça c’est rare, je trouve.
    De plus, j’ai toujours apprécié la profonde générosité de ton univers. Chacun de tes articles a été une source de motivation pour me remettre au dessin, à la peinture, et pour ça aussi, merci.
    Enfin, je réfléchis aussi beaucoup à ce que tu as pu évoquer du déclin des blogs au profit des réseaux sociaux. C’est vrai que moi la première, je suis séduite par la facilité d’utilisation, la rapidité. Mais je pense que tu as raison. Je vais donc essayer, une fous encore, de me discipliner et de m’y remettre, sans doute d’une autre manière, il faut que je creuse…

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    1. Chère Fileuse, c’est toujours un plaisir de te lire ! J’aime bien cet adjectif, « frondeur », y’a un côté intranquille et révolté qui me plaît. Même si en vieillissant on ajoute des cordes à son arc, on discute avec beaucoup de gens différents, et on met un peu d’eau dans son vin.

      Pour le blog, c’est certes un dévouement ; mais le dévouement est au moins aussi entier sur les réseaux sociaux (RS), eu égard au temps et à l’énergie que cela prend. Sur les RS ceci dit, la structure est déjà là, et surtout, il y a plus d’interactions.

      Le blog à côté de ça peut sembler trop tranquille – après ça dépend de ce que l’on recherche… J’ai la sensation, moi, que pour obtenir un peu de profondeur sur les RS, il faut y passer énormément plus de temps que ce que cela prend sur un blog.

      En réalité, je crois que l’absence de notion de popularité (cœurs, partages, mentions) est quelque chose qui me satisfait beaucoup. C’est ce paradigme qui me casse toujours les pattes sur les RS – comme si c’était plus important que le message.

      Sur mon blog, je me sens libérée vis-à-vis de cette pression, et même si je consulte encore parfois les statistiques d’audience, j’ai viré tout un tas de gadgets qui me rappelaient que tel ou tel billet n’avait définitivement pas trouvé son public.

      Au fond, je m’en fous.

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  30. Philippe

    8 mai 2020

    J’ai envie de dire que tu souhaites ces 20 ans comme tu as toujours écrit : avec intimité, sans pudeur, évidemment tout mûri avec le temps, à commencer par le regard sur soi.

    L’adolescence… quelle période ! Un mois était une année, tant d’émotions si brutes.
    Comme toi j’ai vu Internet arriver, et je ne vais pas paraphraser ce que tu as dit sur les rencontres, les risques, les joies et les larmes liées à tout cela.
    Mais déjà, dans tes premiers, je sens quelques préoccupations techniques qui me font sourire.
    En soit je suis tellement heureux de me dire que j’ai grandi avec internet : dans le sens où j’ai connu la vie sans, que j’ai connu les contraintes (il suffisait d’un gif animé et c’était de la folie).
    Je te rejoins sur ta réflexion sur Facebook, aujourd’hui j’ai quelques idées de projet et évidemment la facilité serait d’utiliser Facebook mais j’aurai l’impression d’abandonner mon contenu.
    Se faire un site n’a jamais été aussi simple, donc autant avoir ses propres pantoufles (et ne pas enfiler des mocassins bleus encore chauds et moites avec un gros « F » dessus).

    Aujourd’hui beaucoup sont contre l’anonymat sur Internet (je vais me retenir de parler politique tant ils ont un discours à la « je veux tout savoir de vous sans que vous ne sachiez rien de moi »), et quand je vois toute la haine gratuite je ne peux pas la cautionner.
    Mais l’inverse est vrai… Quand quelqu’un découvre nos jardins sur le web, ce sont souvent deux mondes qui se percutent et comme tu l’as dit, cela peut parfois coûter (injustement selon moi) cher. Aussi je vais améliorer ce proverbe : « Vivons heureux, vivons cachés, mais voici l’adresse si tu veux me retrouver ».

    En attendant d’être dans 20 ans, chaque jour aura son lot de surprise. Qui sait comment sera internet à ce moment là ?
    Le destin de ton blog n’appartient qu’à toi et d’ici là je me sens chanceux de le connaître.

    Tes partages sont enrichissants, inspirants, je crois que c’est un peu l’ADN d’internet à la base. Du moins c’est comme ça que j’aime le voir.
    Si internet était une montage, un blog serait une tente plantée au bord d’un lac et facebook une station de ski bétonnée.

    Au plaisir de continuer à venir ici.

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    1. « Vivons heureux, vivons cachés, mais voici l’adresse si tu veux me retrouver ».

      J’aime beaucoup !

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  31. Tu fais partie de mes blogs préférés, hands down! Et je suis tellement admirative devant la longévité de ton site, et l’universalité/l’intemporalité de ton travail. Ok il y a 20 ans on avait nos petits egos d’ados, mais n’empêche, je me serais retrouvée 100% dans ton blog si j’étais tombée dessus à l’époque, et c’est le genre de chose qui m’aurait aidé à traverser l’adolescence. A l’époque (2003-2005), je bloguais sur windows spaces. Poèmes, pensées, billets d’humeur avec design bien cracra (j’adore les tiens ! Ils étaient déjà sublimes !), j’ai l’impression de ne pas avoir changé d’un iota ^^ Windows spaces a fermé dans les années 2010, balayant toutes mes pensées de pucelle dans le vent ! Cette frustration latente doit expliquer en toute rationalité pourquoi je renchéris dans la blogosphère confidentielle de plus belle :)

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    1. Merci Claire, tu es vraiment un chou ! C’est vraiment malheureux cette disparition soudaine de l’ancienne plateforme que tu utilisais (et puis en général, ces grosses corporations verrouillent tellement leurs outils que tu n’aurais peut-être pas pu exporter tes contenus).

      Il y a un adage qui dit que « si c’est gratuit, c’est vous le produit » — j’y crois beaucoup, même s’il y a heureusement l’open source et le libre.

      Là si j’avais le temps, je me lancerais dans tout une explication sur le pourquoi du comment je n’ai jamais monétisé mon blog en dépit du fait d’y avoir souvent songé, mais je n’ai pas encore pris mon petit-déjeuner alors ça attendra.

      C’est marrant car plusieurs personnes, dont toi, m’ont dit être nostalgiques de ne pas avoir pu sauvegarder leurs anciens blogs, ou n’avoir pas pensé à le faire. En fin de compte, ce qui a de la valeur c’est ce que ça nous a apporté, et ce que tous ces apprentissages nous permettent de créer aujourd’hui.

      Et, par la barbe de Merlin, ce que tu partages est assez merveilleux, et j’espère que tu continueras encore longtemps.

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  32. Pimprenelle

    12 juin 2020

    Dix mille années de joie sur ce blog pour son anniversaire !
    Sans transition, une petite chose récemment publiée qui pourrait t’intéresser : https://www.editionsdulivre.com/livre/dans-la-lune/

    Bel été !

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    1. Ohlalala oui, j’ai eu la chance de feuilleter ce livre, il est absolument merveilleux ! Le travail sur l’impression, le choix des encres, du papier, le design général… c’est un trésor. Je ne désespère pas de le trouver d’occasion un jour !

      Merci pour ce rayon de lune !

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