Entre deux mondes

Les photos qui illustrent ce billet ont été prises avec mon Diana F+ il y a quelques années. Ce n’est qu’une fois à Rennes que je les ai enfin faites développer…

L’été dernier, quand est arrivé le moment fatidique de rendre les clés de notre appartement parisien, j’étais persuadée que Paris n’avait plus rien à m’apporter.

Mon « réservoir de Paris » était tellement plein qu’il débordait.

L’indigestion était totale.

Un an de Bretagne plus tard, après avoir parcouru des chemins en Ille-et-Vilaine, en Finistère Sud, dans les Côtes d’Armor et en Loire-Atlantique dont j’ignorais tout il y a un an, je réalise que j’ai vécu sept ans à Paris sans curiosité.

Immobilisme

À Paris, j’étais devenue de plus en plus hermétique à ce qui m’entourait. Plus rien ne m’y intéressait ; la moindre sortie était un fardeau.

Prendre le métro matin et soir était un puissant vomitif, entendre le bruit des voitures recouvrir la musique dont je m’évertuais à augmenter le volume m’insupportait, et devoir trouver des parades au harcèlement de rue incessant m’épuisait.

Alors je rentrais chez moi et je me collais devant mon ordinateur. Encore, et encore.

Certes, à Paris, j’ai visité quelques musées, arpenté quelques belles expos, assisté à quelques concerts, photographié quelques trucs, rencontré quelques belles personnes.

J’ai profité de ce dont j’ai bien voulu profiter.

Mais en sept ans, n’aurais-je pas pu – ou dû – faire plus que ça ?

Arc de Triomphe

Théorie de la relativité

Lorsque je travaillais à Nantes, entraînée par mon collègue, confrère et complice Vincent, je me suis rendue compte de tout ce qu’il est possible de faire pendant une pause déjeuner de deux heures :

  • Marcher dans la ville sans but et découvrir de chouettes endroits par hasard.
  • Manger sur le pouce dans la cour d’un château.
  • Prendre la voiture 10 minutes et se retrouver sur une île ou dans un ancien village de pêcheurs.
  • Aller voir un éléphant arroser des enfants.
  • Baver sur des livres.
  • Préparer ses cadeaux de Noël, neuf mois à l’avance.
  • Refaire le monde.
  • Traverser des marais.
  • Déguster une crêpe.
  • Profiter du beau temps.
  • Assister à une performance sonore.
  • Photographier des portes.
  • Chiner dans des bacs à vinyles.
  • Écouter une réunion technique consacrée aux images responsive.
  • Feuilleter des BD.
  • Se poser dans un parc immense à l’autre bout de la ville.
  • Aller voir une expo de photos ou de design.
  • Emprunter le passage Pommeraye.
  • Lever les yeux et contempler.
  • Découvrir un pavillon chinois.
  • Faire du lèche-vitrine.
  • Déguster une autre crêpe.
  • Observer les arbres.
  • Flâner sur les quais.
  • Repérer le mot « Internet » à droite et à gauche.
  • Se retrouver à Poudlard.
  • Discuter.
  • S’émerveiller.
  • Se fournir en attache-rideaux.
  • Acheter des cupcakes.
  • Etc.
Fontaine

Comme quoi, parfois, il vaut mieux être bien accompagnée qu’être seule !

À Paris, j’ai rarement eu la curiosité d’interrompre mes journées métro-boulot-dodo pour profiter de tout ce qui s’offrait à moi. Je suis sortie quelques fois le midi, mais c’était plutôt l’exception que la norme.

Que d’occasions manquées ! J’étais pourtant à deux pas de tout, et j’ai laissé le train-train et mon dégoût croissant pour ce lieu et ses habitants me décourager de partir à l’aventure de ma propre ville.

Avec le recul, je suis frappée par cet immobilisme lancinant qui désamorçait la moindre manifestation de bougeotte. Alors, oui, quand je posais un jour de congés ou deux, je prenais le train et filais – en mode « n’importe où sauf ici ». Mais ces échappées belles étaient épisodiques et la routine reprenait vite le dessus.

Nostradamus avait tort

Arrive un moment où partir en week-end de temps en temps ne suffit plus.

Ma soif d’eau salée et de grand air était trop grande ; je ressentais une envie irrésistible de vert et de bleu.

J’avais besoin de sortir de mon petit carcan habituel, d’élargir mon horizon, d’enrichir mes connaissances, d’être plus active, et, globalement, d’être moins ignorante.

Ce n’est qu’aujourd’hui, au loin, la cicatrisation de ces années perdues bien avancée, que je réalise l’importance du temps perdu.

Je ne regrette rien : ce qui est passé est passé. Mais j’appelle de mes vœux une bougeotte accrue, une soif de savoir insatiable et une curiosité aussi vive que celle d’un enfant.

Ballons

Je désespère quand j’entends, autour de moi, des autochtones ignorer certains des trésors de leur ville, ou affirmer que partir à l’aventure ailleurs (mais pas forcément loin) n’a aucun intérêt. Chaque endroit recèle une histoire et des mystères à percer. Il suffit d’être curieux !

Et la curiosité, ça s’apprend.

Quand j’étais petite, les vacances étaient toujours l’occasion d’aller visiter des musées, de nous perdre dans les dédales des rues et d’essayer de comprendre les différents quartiers, de nous régaler des spécialités locales, de photographier ce qui nous semblait beau ou curieux ou les deux, et d’essayer de vivre à fond notre dépaysement.

En ce moment, je tente de renouer avec ces bonnes vieilles habitudes, et de considérer chaque semaine comme le tremplin vers quelque chose de nouveau, quitte à sortir de ma zone de confort, à me forcer parfois – jusque là, je ne peux pas dire, ça a toujours valu le coup.

Expos

Je souris toujours quand je repense à cette personne qui m’avait annoncé que je reviendrais forcément à Paris un jour.

Le sens pas si caché de cette prédiction, c’est que mon déménagement en Bretagne ne pouvait être que le fruit d’un coup de tête, que ce n’était pas sérieux, et que je finirais par regretter.

(NPPT : bien faire et laisser braire.)

En vérité, retourner vivre à Paris n’a jamais été une éventualité. Aujourd’hui, à J+365, c’est même devenu inconcevable. Nostradamus avait tort !

Arbre

Maintenant que je vis dans un endroit que j’aime, je peux vous dire que c’est encore mieux que ce que j’avais imaginé. Je suis enfin bien quelque part.

Mon appréhension initiale à l’idée de prendre la voiture chaque week-end pour aller à droite à gauche a totalement disparu. J’ai acheté des dizaines de bouquins consacrés aux endroits méconnus de Rennes et de Bretagne. Je découvre des endroits et des choses insolites. J’étudie les chemins de randonnée le long de la côte. J’ai fait des rencontres super. Je peux aller voir mes proches plus facilement. Ma boîte à idées de sorties est bien remplie.

Quant à ma Muse, la mer, je sens sa présence au quotidien et ne me prive plus pour aller la retrouver dès que l’envie s’en fait ressentir – même en plein hiver.

La seule chose qui ne change pas, c’est que je mets toujours autant de temps à trier et à publier mes photos !

Vivre dans cette région, terrienne, maritime et celtique, est une chance incroyable. J’en apprécie les effets bénéfiques chaque jour, et je suis extrêmement reconnaissante pour tout cela. Désormais, je ne veux plus perdre de temps.

Vive la bougeotte ! :D

Bleu

Au fait ! C’est toujours un peu délicat de parler de ces choses-là, mais j’ai été interviewée dans le journal Les Échos, justement à propos du fait d’avoir quitté Paris pour la Bretagne. (Il y a quelques fautes dans l’article mais elles devraient être bientôt corrigées.)

En tout cas, c’est très étrange de se voir dans le journal. Ça fait prendre conscience de plein de choses, un peu malgré soi…

Chat à deux têtes

Marie

34 commentaires

  1. Très bel article !

    Tellement de vérités qui semblent évidentes, mais qui sont loin de l’être. J’habite près de Rennes depuis 16 ans, j’y fais mes études, et pourtant encore tellement d’endroits méconnus, voire inconnus.
    De Rennes et la région, je connaissais les grandes lignes, quelques petits coins hors des sentiers battus, mais rien de plus. Ton arrivée à Rennes, et les billets et photos qui en ont découlé m’ont fait découvrir de très jolis lieux, auxquels je n’aurais jamais pensé (le cimetière nord, la Roche-aux-Fées, le Chêne à la Vierge etc), ou des éléments urbains devant lesquels je passais sans faire attention, happée par un trajet bien définis et presque chronométré, pour ne surtout pas perdre de temps en semaine, et pas trop le reste du temps. Alors que je pensais être un peu curieuse de cet environnement, je me suis rendu compte que j’en étais loin. Plus que d’autres, certes, mais bien moins que ce qui aurait du être.

    Alors, du fond du cœur Marie pour avoir changé mon regard sur le quotidien, m’avoir fait découvrir toutes ces choses devenues banales avec le temps, la lassitude et le quotidien, m’avoir replongé dans les contes et légendes qui sont si forts dans la région (de la cité d’Ys la semaine dernière je ne connaissais que le (joli!) bar de la rue Vasselot par exemple), m’avoir redonné l’envie de découvrir de nouvelles ballades, toutes proches et qui donnent un air de vacances malgré tout, pour tout ça, merci !

    1. Salut Casimir !

      Alors, du fond du cœur Marie pour avoir changé mon regard sur le quotidien, m’avoir fait découvrir toutes ces choses devenues banales avec le temps, la lassitude et le quotidien, m’avoir replongé dans les contes et légendes qui sont si forts dans la région (de la cité d’Ys la semaine dernière je ne connaissais que le (joli!) bar de la rue Vasselot par exemple), m’avoir redonné l’envie de découvrir de nouvelles ballades, toutes proches et qui donnent un air de vacances malgré tout, pour tout ça, merci !

      ♥︎♥︎♥︎

      Moi qui pensais que mes billets sur les curiosités bretonnes n’intéressaient pas grand monde… Ton commentaire m’encourage à fond à continuer ! Merci !

      1. Je t’en prie ! C’est toujours un plaisir de te lire, que ce soit sur les curiosités bretonnes ou non ! :)

      2. Merci, ça m’encourage à continuer ! :)

  2. J’ai fait la même chose que toi, j’ai quitté Paris il y a 2 ans

    J’ai aussi ressenti la même énergie comme quoi tout était possible, aussi revigorante!

    J’avais peur de l’ennui mais je n’ai jamais autant profité

    Je ne suis pas retourné (sauf déplacement pro) sur Paris en 2 ans et cette vie ne me manque pas

    Tout le monde n’est pas fait pour cette vie parisienne et j’en fais partie

    Revenir dans mon Alsace natale est la meilleure chose qui me soit arrivé

    1. J’ai aussi ressenti la même énergie comme quoi tout était possible, aussi revigorante!

      ^.^\m/

  3. Bonjour Marie,

    En plus d’être un article nous donnant envie de découvrir notre ville sous un œil différent et plus en profondeur, c’est également une belle déclaration d’amour à la Bretagne.

    1. Merci !

  4. Oh le fantôme de Shera !

    Ton post fait plaisir à lire ! Je pense effectivement qu’il y a plusieurs façons d’appréhender Paris et la vie en général. Et cette ode à la curiosité me plaît beaucoup. Je crois que ça résume très bien mon esprit de bougeotte. Je n’ai jamais autant fait de choses que depuis que je suis à Paris parce que je voulais profiter à 200% de toutes les opportunités qu’offrent cette ville. Après, je comprends que ce rythme incessant et le monde omniprésent ne soient pas fait pour tout le monde ! Je comprends cependant moins les gens qui subissent les inconvénients de cette grande ville sans en percevoir les nombreux côtés positifs – encore faut-il être curieux et que les opportunités de Paris leur conviennent – ou sans se donner les moyens de bouger pour changer leur vie comme tu l’as fait. Après de longues années ici, j’aspire maintenant à un peu plus de calme, mais je sais que ma curiosité de découvrir ne s’arrêtera jamais, ici ou ailleurs <3

    1. Merci Ally ! Hâte de voir où ta route va te mener par la suite ;-)

  5. Très bel article. J’avais suivi (sans commenter) les précédents billets sur ton déménagement (merci Ally pour les liens) avec un intérêt particulier puisque nous étions dans la même situation de chercher à partir de Paris. Et ça y est nous aussi nous avons quitté Paris mais pour Rouen de notre côté et on adore notre nouvelle vie.
    Bien sûr Paris offre des possibilités absolument phénoménales mais le temps pour les exploiter, et l’envie, quand on y vit n’y sont pas. On peut maintenant profiter de cette ville qu’on aime même si on l’a quitté lors de petits weekends, et ça permet aussi de revoir les amis.
    Et je me retrouve tout à fait dans ce billet dans l’immobilisme parisien et le sauve-qui-peut du weekend, cette facilité à prendre la voiture que je retrouve, cette envie de bouger et découvrir le coin.
    Nous n’avons pas eu trop de critiques/d’interrogations à l’annonce de notre départ de notre côté contrairement à toi si ce n’est sur le choix de la région à laquelle rien ne nous rattachait mais qui nous plaisait(comme toi là du coup) et finalement pas mal d’amis nous ont confié avoir le même rêve mais sans oser se lancer. Depuis qu’on est parti on a 2 couples d’amis qui ont sauté le pas et quitté Paris eux aussi après y avoir songé depuis longtemps, c’est contagieux :P

    1. Merci Nannig ! (Et bienvenue par ici.)

      Et ça y est nous aussi nous avons quitté Paris mais pour Rouen de notre côté et on adore notre nouvelle vie.

      Super, félicitations ¡ \m/ Vous avez réussi à y trouver du boulot sans mal ?

      On peut maintenant profiter de [Paris] qu’on aime même si on l’a quitté lors de petits weekends, et ça permet aussi de revoir les amis.

      Ah mais c’est sûr, ça change la donne de visiter un endroit « en touriste » vs. de le fréquenter en tant qu’habitant·e.

      Je retourne bientôt à Lyon quelques jours. J’y ai vécu un an mais ce n’était pas mal ville coup de cœur ; paradoxalement, je suis impatiente d’y retourner en tant que visiteuse de passage, je suis sûre que je vais aborder la ville de façon différente.

      Depuis qu’on est parti on a 2 couples d’amis qui ont sauté le pas et quitté Paris eux aussi après y avoir songé depuis longtemps, c’est contagieux

      C’est chouette :) De mon côté aussi, je reçois de plus en plus de mails de la part de proches ou moins proches qui se posent des questions et ont besoin de mes conseils pour sauter le pas…

      Mais je crains qu’il n’y ait pas de formule magique universelle qui fonctionne pour tout le monde ; c’est très personnel comme démarche finalement…

      1. La formule magique commence par mettre les bons ingrédients dans le chaudron et effectivement le travail en est un essentiel!
        De notre côté nous avons commencé par choisir le lieu en fonction de nos critères personnels (envies, situation géographique, etc.) parce que c’est finalement le plus dur pour se lancer : partir, oui, mais où?
        Une fois le « où » résolu nous avons commencé à regarder les offres d’emploi et là c’était un peu la déconvenue : il n’y avait rien dans nos domaines en Haute-Normandie. Nous travaillons pourtant dans l’info tous les 2 (chef de projet pour moi, développeur web pour madame) donc un domaine plutôt porteur mais les offres d’emploi dans la région étaient très faibles.
        [Ironiquement c’est le travail qui m’avait fait venir à Paris à l’origine puisque je n’en trouvait pas dans mon Ouest natal (Pays de la Loire/Bretagne).]
        Après nous avons quand même décidé de tenter le coup et on a surveillé les offres et j’ai eu la chance d’en trouver 2 bien et d’être pris aux 2 donc j’ai eu le luxe de pouvoir choisir. Avec un pied dans la place nous avons décidé de sauter le pas, Rouen n’étant pas si loin de Paris il y avait l’option 1 sur place/l’autre à Paris (ou en télétravail) de manière temporaire. Finalement ma femme à force de surveillance des offres et d’entretiens a elle aussi eu un poste à Rouen et nous nous sommes donc trouvés dans la situation idéale.
        Dis comme ça 2 offres et 2 propositions c’est chouette (et ça l’est) mais c’est quand même 6 entretiens sur 6 mois donc ça ne s’est pas non plus fait du jour au lendemain. Mais cela nous a permis de bien mûrir notre projet et de savoir qu’on voulait vraiment se lancer.

      2. C’est super ! En effet, ces choses-là prennent du temps. Mais je trouve cette temporalité intéressante car elle permet de faire décanter les choses, ce qui est toujours nécessaire quand on se lance dans un changement aussi important. (Et encore, on ne parle pas de tout quitter et de déménager à l’autre bout du monde…)

  6. Merci pour ce billet inspirant, Marie! C’est super de suivre tes aventures là où tu te sens bien, et ça motive à se bouger le train! :)

    1. Cool, ça me fait plaisir de savoir que tu continues à lire ce que je publie et que ça te plaît :-*

  7. germaine caillou

    21 août 2015

    J’ai quitté Paris pour les mêmes raisons (je crois que je m’étais sentie obligée de commenter ton blog à l’époque, ça me tenait à coeur aussi!).
    Je retrouve Paris avec plaisir aujourd’hui – parce que je ne subis plus le métrhorrible, ni la surpopulation et la tension ambiante.
    Jolies photos (la première surtout, woah).
    Je suis ravie de te savoir revenue à la vraie vie ;)

    1. Merci ♥︎ Ça me fait plaisir de te lire !

  8. Ce qui me marque le plus dans ton billet, c’est le contraste entre ce que tu dis, et la douceur qui émane de tes photos parisiennes. Elles me font penser à une après-midi où l’on prends son temps et où on se promène au gré des découvertes !

    1. Ce qui est cocasse, c’est que je les ai prises à un moment où je suffoquais complètement de Paris, et où partir n’était encore qu’un fantasme…

      La magie de la Lomo qui atténue le réel. Sorte de lunettes déformantes/atténuantes qu’on choisit de porter (ou d’enlever). Le pouvoir de la création et de l’art… Transfigurer le quotidien, même – et surtout ? – si le résultat est contradictoire avec ce que l’on ressent…

      Au fond, ces photos peuvent être vues comme symbolisant le souvenir : on garde une image toujours un peu plus belle de la réalité, le temps atténue les contours et les couleurs, et on finit par se dire que tout cela n’était pas si pire, uniquement pour se permettre de dormir sur nos deux oreilles et faire la paix avec ce qu’on a connu.

      </philo de comptoir>

  9. Pas mal l’astuce de l’office du tourisme ! Je testerai :)

    De mon côté, je fais souvent des visites guidées avec le dit office du tourisme justement, histoire de découvrir Rennes en profondeur. C’est toujours super éclairant.

  10. Vive la bougeotte !

    Ça prend souvent plusieurs essais avant de trouver l’endroit parfait, mais quel bonheur lorsqu’on y parvient !

    1. Tiens, salut Mymy ! Je suis contente de te recroiser par ici :)

      Tu as eu la bougeotte aussi ? Raconte-moi !

      1. Je passe souvent même si je ne commente pas ;)

        Après 5 déménagement dans 3 villes différentes, j’ai trouvé mon petit coin de paradis. En plein coeur de la ville, dans un quartier plein d’arbres où j’entends les cigales et grillons chanter à tous les soirs. Et juste assez loin du boulot pour y aller à pied tout en décrochant complètement le soir. Le bonheur !

      2. Cool, félicitations :)

  11. « La seule chose qui ne change pas, c’est que je mets toujours autant de temps à trier et à publier mes photos ! »

    Je rebondis sur cette phrase car c’est un problème que je rencontre aussi. J’ai la flemme de trier mes photos. J’en fais jusqu’à 80 GO par an et ça dort sur mon ordi.

    Ca m’ennuie à trois titres:
    1/ je ne les publie pas, j’en fais rien. C’est dommage vu le temps que j’ai passé à mitrailler.
    2/ quand j’ai besoin d’une photo de telle oeuvre dans tel musée visité y’a 6 ou 10 mois, je galère à la retrouver et je passe une heure à passer en revue tous mes fichiers (classés par date de prise de vue).
    3/ Faute de trier, le dossier « photos » est obèse. Genre, il dépasse largement la capacité de la mémoire de mon nouvel ordi (qui arrive dans 8 jours, YOUYOUYOU).

    BREF, j’aimerai échanger avec toi (et d’autres) de ce problème : comment mettre en place une routine de tri des photos et s’y tenir ?

    (avec ça, je surfe sur 3 ordi différents, j’ai 2 appareils photos, une tablette et un téléphone).

    Si le sujet t’inspire…

    1. Que me demande-t-on, au juste ?
      Si je pense avant de classer ?
      Si je classe avant de penser ?
      Comment je classe ce que je pense ?
      Comment je pense quand je veux classer ?

      Penser/Classer, Georges Perec

      Ça, c’était pour le clin d’œil !

      À part ça, je n’ai hélas pas trouvé de solution miracle à cet épineux problème. Je m’astreins à classer/jeter/traiter/uploader mes photos uniquement quand je prépare un billet de blog, cela me prend tant de temps que ce n’est pas envisageable que je le fasse « par plaisir », en dehors de cette contrainte bloguesque.

      Je garde une version originale des photos que je garde dans un dossier, et j’enregistre la version web dans un autre dossier (qui contient tous les visuels que je publie dans mes billets). Et je synchronise le tout sur Dropbox.

      Par ailleurs, j’uploade sur FlickR les photos que je veux garder (version web) : non seulement celles que je publie in fine sur mon blog, mais aussi les chutes ou les photos perso (visibles uniquement par moi ou par mes proches). Idéalement il faudrait que j’uploade *toutes* mes photos à garder sur FlickR, histoire d’avoir encore un énième backup en case de lose.

      Un mot à ce sujet : j’ai décidé il y a quelques mois de mettre tous les trucs que je souhaite garder dans mon dossier Dropbox. C’est lui que je synchronise avec Dropbox donc, mais aussi avec Crashplan. Et c’est lui que je sauvegarde sur deux disques durs externes.

      En dehors de ce dossier, je ne garde rien. Si par hasard j’enregistre un truc en dehors de ce dossier, il n’est pas sauvegardé et c’est pas grave.

      Ce qui compte c’est que je puisse accéder à tous « mes trucs » depuis l’extérieur n’importe quand. La sauvegarde initiale a pris des semaines, mais maintenant je suis tranquille. Si mon ordi crame du jour au lendemain, je pourrai retrouver tous mes machins.

      Bref, je m’égare…

      1. Ah merci de ces retours… Je ne suis donc pas la seule que le tri ennuie !

        Pour Dropbox, c’est pas mal comme idée, mais tu dois payer un gros abonnement alors ? Moi je sauvegarde sur trois disques, dont un est toujours hors de chez moi…

      2. Même pas, j’ai l’abonnement 1 To à 99$ par an.

  12. Kawaiijchan

    27 août 2015

    C’est toujours un plaisir de te lire. Merci pour ce billet plein de justesse et de sensibilité. J’avoue qu’il arrive au bon moment dans ma vie puisque je viens de vivre un mois de pouasse qui a vu disparaître mes projets de vacances en Irlande (la terre des celtes; celle dont je rêve depuis mes 15 ans). J’ai dû rester chez moi à Bordeaux pour mes vacances et, au début, j’ai commencé par broyer du noir. Puis, j’ai parcouru les quais,levé les yeux et découvert tout un monde de rues, de façades et d’endroits insolites que je ne voyais pas d’ordinaire.Parfois on se promène en aveugle dans sa ville pendant des années. Bien sûr, je garde mes désirs d’Irlande mais je dois reconnaître qu’en changeant mon regard sur ma ville j’ai fait de ces dernières semaines de vraies vacances faites de découvertes et de petits plaisirs. Être curieuse et se laisser surprendre par sa ville et sa région, voilà une jolie leçon de vie que je vais essayer de garder en tête à présent. Merci encore pour ce moment de partage

    1. Salut ! Merci pour ton commentaire :)

      Tu décris exactement ce que j’ai expérimenté quand j’ai commencé à travailler à Nantes. Chaque pause déjeuner était l’occasion de s’aérer et de découvrir des choses, voire à re-découvrir des choses, et ce alors qu’à la base, je n’aimais pas trop Nantes !

      J’essaie d’adopter la même attitude à Rennes (que j’aime, elle) : on est toujours surpris. Il suffit souvent de changer de trottoir et de lever la tête pour voir les choses sous un autre angle et découvrir des détails charmants.

      Prendre une autre rue que d’habitude, se forcer à passer dans un endroit par lequel on n’est jamais passé – ça aussi, c’est important. Et, philosophiquement, cela nous apprend à aller davantage vers l’inconnu, en dépit de notre petite routine et de nos a prioris. Du moins je le vois comme ça : le paysage et l’architecture comme modèles potentiels de pensée.

      Je te souhaite de pouvoir aller en Irlande, c’est vraiment un pays attachant ! Il me tarde d’y retourner d’ailleurs…

  13. J’ai lu tes différents articles sur ton déménagement et je me suis retrouvée dans plein de choses que tu disais.

    Ton dégoût progressif de Paris a été le mien. J’y suis arrivée pour trois mois, j’y suis restée quatre ans, mais au bout de deux ans, je ne pouvais plus sortir. Le métro, la foule, le bruit, la précipitation… je préfèrais rester dans mon cocon. Pourtant, les deux premières années ont été enrichissantes. Pour moi qui venais de la campagne, c’était un autre monde que j’ai exploré autant que j’ai pu Les musées, le théâtre, des rencontres, de longues errances la nuit à travers la ville, la découverte de recoins inattendus, les surprises architecturales au coin des rues… Mais voilà, je suis de la campagne et j’ai vite eu envie d’y retourner. Et même aujourd’hui, en Bretagne, je ne suis pas encore totalement satisfaite, j’aimerais être encore plus proche de la nature, qu’elle entoure mon chez-moi, ne plus avoir besoin de prendre la voiture pour me perdre dans les bois.
    Mais même si cette année écoulée n’a pas été facile, je suis bien décidée à présent à profiter de la Bretagne et tes articles seront de superbes inspirations, je n’en doute pas !

    L’article Peur et chance m’a remuée. J’avoue que j’ai un peu tendance à me plaindre, que je n’ai pas de chance, que ceci, que cela, bref, je suis insupportable. Mais j’ai bien conscience que j’ai aussi peur, que je manque tellement de confiance en moi que je reste pétrifiée incapable de provoquer la chance. J’ai su le faire à une époque, mais maintenant, je patauge, voire je régresse. Pourtant, j’ai la chance (pour le coup !) d’avoir un entourage qui me pousse, qui ne doute jamais de mes capacités. C’est juste moi qui mets des barrières. Bref, tout ça pour dire que je suis certaine que c’est toi qui as provoqué la grande partie de ta chance, même si les blogs donnent parfois l’illusion d’une vie facile où tout coule sans heurt.

    1. Merci pour ton rebond sur ces vieux billets, pour lesquels j’ai toujours une grande affection.

      Ces billets témoignent d’une période de grands bouleversements et d’intenses réflexions pour moi, et cela me fait plaisir de savoir qu’ils continuent à mener leur petit bout de chemin et provoquent des échos chez d’autres personnes.

      Je comprends totalement ton besoin de te rapprocher toujours plus de la nature, je ressens exactement le même… Actuellement, je suis tiraillée entre mon bon feeling vis-à-vis de Rennes, où je vis depuis bientôt cinq ans et où je me plais beaucoup (ville juste bien en taille, qui propose beaucoup d’activités culturelles et qui est proche de tout), et mon envie de me rapprocher de la mer et des arbres.

      Bref, tout ça pour dire que je suis certaine que c’est toi qui as provoqué la grande partie de ta chance, même si les blogs donnent parfois l’illusion d’une vie facile où tout coule sans heurt.

      Je suis d’accord ! Provoquer sa chance est une vue de l’esprit d’ailleurs, il n’y a que des privilèges – à pouvoir bouger, déménager, financer un financement et une recherche d’appartement, à être mutée, à conserver son boulot tout en changeant de région, à pouvoir s’éloigner physiquement de certaines personnes sans que cela n’entache les liens émotionnels qui nous unissent, et ainsi de suite. J’en ai bien conscience.

      1. Je comprends ton dilemme. J’étais hier vers Brocéliande et, même si je n’aimerais pas vivre dans les jolies maisons en pierre qu’on a pu croiser parce que je pense que le site doit être bondé aux beaux jours, ça m’a fait envie. Ces maisons adossées à la forêt, deux pas et pouf, tu es sous les arbres. Je suis actuellement entre Rennes et Saint-Malo et le coin n’a pas le charme des villages qu’on a vus là-bas !
        (Merci au fait, grâce à toi, nous avons découvert les plages de Saint-Lunaire et les beignets de la Maison Hector : excellents conseils l’un comme l’autre !)

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