Les livres occupent une place importante dans ma vie, et La Lune Mauve serait incomplète sans eux.

Pourtant, je me surprends à avoir du mal à consigner régulièrement mes lectures et les livres qui attendent patiemment de sortir de ma pile à lire.

Il semble que je ne réussisse à le faire que par à-coup, sorte d’écrémage temporel qui me permet de ne retenir que ce qui m’a le plus marquée.

Aujourd’hui, je me plie à nouveau à l’exercice, un an après la dernière édition !

À la découverte des Sheela-Na-Gig

Au hasard de mes recherches sur le folklore celtique, j’ai découvert l’existence des Sheela-Na-Gig (ou Sheela Na Gig).

Les « Sheelas » sont des sculptures figuratives représentant des personnages féminins aux traits grotesques, généralement nus, assis ou accroupis, et exhibant leur vulve grande ouverte.

Leur cage thoracique est souvent émaciée, et leur visage peut présenter des marques ou des cicatrices. Leur tête est la plupart du temps chauve et exagérément grosse.

Différentes Sheela-Na-Gig

Différentes Sheela-Na-Gig.
Crédits photos, de gauche à droite : Amanda Slater (licence CC BY-SA 2.0), Maryade (licence CC BY-NC-ND 2.0), Gerard Lovett (licence CC BY-NC 2.0).

Intriguée par ces représentations féminines quasi-monstrueuses, je me suis précipitée à la recherche d’ouvrages qui me permettraient d’en savoir plus à ce sujet. Mais ceux-ci sont souvent anciens et hors de prix…

J’ai néanmoins réussi à mettre la main sur deux livres plus récents : Sheela na gig, The dark goddess of sacred power de Starr Goode, et Sheela-na-Gigs, Origins and functions de Eamonn P. Kelly.

Il ressort de ces lectures que les Sheela-Na-Gig restent auréolées de mystère et de controverse. En dépit de nombreuses recherches à leur sujet, personne ne peut affirmer avec certitude aujourd’hui à quoi elles servaient précisément.

Il y a néanmoins plusieurs pistes.

En effet, le nom « Sheela-Na-Gig » provient du vieil irlandais, bien qu’on ne connaisse pas son origine exacte. Il pourrait signifier « la vieille sorcière aux seins », ou encore « la vieille Sheela sur ses fesses » (mon préféré).

Le personnage représenté sur ces sculptures est aussi appelé « la Sorcière du mur » ou « la Sorcière du château » (the Hag of the Castle) – car les Sheela-Na-Gig se trouvent principalement sur certains châteaux et églises irlandaises. Cependant, on en trouve aussi quelques-unes au Royaume-Uni, la plus célèbre d’entre toutes se trouvant au Pays de Galles.

En somme, les Sheelas auraient pu avoir un rôle magique.

Encore aujourd’hui, les historien·nes continuent à s’interroger sur le sens de ces sculptures insolites. Là où elles peuvent évoquer un avertissement contre le péché de luxure, la morale chrétienne les a longtemps jugées scandaleusement érotiques et vulgaires (allant parfois même jusqu’à les détruire à partir du 17e siècle).

Mais des recherches plus récentes semblent s’orienter vers une fonction apotropaïque, c’est-à-dire qui protège du mauvais sort.

Les organes génitaux proéminents de ces sculptures les rapprochent également de certaines représentations anciennes de déesses de la mort et de la régénération, qui étaient elles-mêmes une personnification de la nature et des différents cycles de l’existence – la vulve béante pouvant représenter un passage vers l’Autre monde.

Les recherches sur les Sheela-Na-Gig continuent, puisqu’on continue à en découvrir, certaines ayant été enterrées pendant des siècles afin de les cacher sans doute.

Paradoxalement, il n’est pas impossible non plus que l’Église catholique romaine ait utilisé ce type de représentations païennes sur ses édifices pour convertir la population irlandaise, dont les croyances ont longtemps puisé dans la mythologie celte. Or, la mythologie celtique s’articule justement autour d’un unique principe divin féminin (figure de la Grande Mère/Grande Déesse, notamment).

À ce sujet, j’ai particulièrement apprécié le livre de Starr Goode, qui a une approche plus féministe de la question. Elle évoque notamment le trope patriarcal familier, commun à de nombreux mythes et religions, selon lequel un héros masculin finit toujours par terrasser un monstre féminin (dragon ou serpente), alors que de nombreuses déesses ancestrales étaient justement représentées sous forme de serpentes (notamment Tiamat).

Dans ce contexte, la figure de Saint Patrick chassant les serpents d’Irlande ne serait qu’une allégorie de l’évangélisation du peuple irlandais, parfois contre sa propre volonté.

BREF – ce livre est passionnant, bien écrit, et richement illustré (bien que les photos soient toutes en noir et blanc). Je compte bien poursuivre mes recherches à propos des Sheela-Na-Gig, notamment en essayant d’aller en voir de mes propres yeux lors de prochains voyages en Irlande et au Royaume-Uni.

Autres ressources potentiellement intéressante en rapport avec les Sheela-Na-Gig et la figure de la Grande Déesse dans l’art :

  • The Witch on the Wall: Medieval Erotic Sculpture in the British Isles, de Jørgen Andersen (1977) ;
  • le livre Images of Lust: Sexual Carvings on Medieval Churches de James Jerman (1986) ;
  • The Sheela-na-gigs of Ireland and Britain, de Jack Roberts et Joanne McMahon (2001) ;
  • le livre Sheela-Na-Gigs: Unravelling an Enigma de Barbara Freitag (2004) ;
  • le livre Effigy. Graven Image and Holy Idol de Martin Duffy (2016) ;
  • la série documentaire The Goddess in Art de Starr Goode, disponible sur Youtube.

À noter que le site sheelanagig.org (en anglais) recense toutes les Sheela-Na-Gig qui existent, photos à l’appui, et contient une bibliographie commentée (en anglais) sur le sujet.

L’Encyclopédie pratique des mauvais genres

Énorme coup de cœur pour ce livre incroyable : L’Encyclopédie pratique des mauvais genres de Céline du Chéné, chroniqueuse dans l’émission Mauvais genres diffusée sur France Culture.

Un véritable OVNI gris et violet avec lequel je suis tombée nez à nez en librairie. En un battement de cils et quelques pages tournées, j’ai vite compris qu’une explosion d’inspiration m’attendait au sein de ce dictionnaire d’un autre genre…

L’Encyclopédie pratique des mauvais genres est un herbier de plantes toxiques, un dictionnaire des champignons hallucinogènes, un cabinet de curiosités baroque. Bienvenue chez les vilains petits canards ! Les êtres qui vous attendent ont fait de leur corps un vœu et feu de tout bois. Sans abdiquer, trembler ni reculer, ils font face.
« À mon seul désir », ne cessent-ils de nous dire.
Et c’est sans doute cela le mauvais genre.

Ex-Voto de Isa Kaos.

Sculpture de Sabrina Gruss.

Chaussures fantasmagoriques créées par Isa Kaos.

Cathy (à gauche) et Bonne nuit (à droite) de Sarah Barthe. Empruntant à la psychanalyse et aux contes de fées, ses histoires pour enfants deviennent des histoires pour adultes, et derrière des images apparemment innocentes se cachent des désirs enfouis et inavouables. (dixit son site web).

Éric Pougeau excelle dans le maniement de l’art funéraire et le maniement de l’insulte.

Bizarre, étrange, érotique, chargé, bouleversant, obsédant, parfois difficile à regarder, ce livre est un trésor que je chéris, l’oxygène inversé dont mes rêves tordus sont faits.

Ce n’est sans doute pas un livre à mettre entre toutes les mains, mais une « curiosité faite livre » à ne pas manquer si vous recherchez l’étrangeté, des personnages singuliers, et l’affaissement progressif de votre zone de confort.

Livres sur la sorcellerie

Avant d’écrire ce billet, je ne m’étais pas rendue compte que j’avais acheté et lu autant de livres sur la sorcellerie.

Rien de bien étonnant cela dit, étant donné la grosse hype des sorcières qu’il y a eu en 2018, et mes récentes vadrouilles thématiques. Voici donc quelques-uns de mes livres du moment à ce sujet !

Note : je n’aborde pas cette fois-ci Sorcières. La puissance invaincue des femmes de Mona Chollet, ouvrage qui m’a pourtant marquée, car j’en ai déjà parlé à l’automne. Mais je vous le recommande très chaleureusement, évidemment !

Of Shadows: One Hundred Objects from the Museum of Witchcraft and Magic

Le livre Of Shadows: One Hundred Objects from the Museum of Witchcraft and Magic recense 100 objets magiques et mystérieux issus du Museum of Witchcraft and Magic (Musée de la Sorcellerie et de la Magie, MWM) située en Cornouailles.

Green Man

Les superbes photos prises que Sara Hannant a prises sur fond noir sont accompagnées de textes expliquant l’origine et la fonction de chaque objet, écrits par Sara elle-même ainsi que par le directeur du musée, Simon Costin.

Chat momifié rappelant celui que l’on peut voir au château de Combourg, en Bretagne.

Le format simple de ce livre permet d’y picorer selon l’humeur et l’inspiration, certains objets résonnant plus que d’autres.

Pour être honnête, j’évite de trop m’attarder sur cet ouvrage jusqu’au printemps, préférant « me préserver » en attendant de visiter le musée par moi-même dans quelques semaines ! 

Spellbound – Magic, Ritual & Witchcraft

C’est dans ma revue de web de septembre 2018 que je vous avais parlé de l’exposition Spellbound – Magic, Ritual & Witchcraft, qui vient de se terminer au Ashmolean Museum d’Oxford.

J’ai eu des retours assez contrastés à son sujet (notamment celui de Morgane). N’ayant pas eu la chance de voir cette expo moi-même, j’ai acheté le catalogue lors de mon dernier voyage à Londres.

Là où l’expo semblerait avoir survolé le sujet, le catalogue quant à lui contient plusieurs essais sérieux écrits par des historiennes et historiens.

Des objets et grimoires les plus anciens, aux croyances magiques actuelles, jusqu’à la réinterprétation d’objets magiques par des artistes contemporains, Spellbound – Magic, Ritual & Witchcraft propose une approche thématique de la question sorcière. Un bon complément au livre du MWM !

Revue 303

C’est lors d’une énième visite à la librairie La Nuit des Temps, à Rennes, que j’ai découvert l’existence de la Revue 303 (également intitulée 303 « arts, recherches, créations »), éditée à Nantes.

Il s’agit d’une revue culturelle trimestrielle crée en 1984, présentant la diversité patrimoniale et la créativité artistique de la région des pays de la Loire.

Par un heureux hasard, le numéro que j’ai déniché a pour thème « Croyances populaires et rites magiques ». Miam !

J’ai particulièrement apprécié l’article « Le culte des eaux, des pierres et des forêts : une sacralisation de l’espace » de Chloé Chamouton.

Il m’a donné de nouvelles perspectives pour analyser les lieux de dévotion perdus dans les bois que je documente petit à petit dans ces pages, comme la célèbre Tombe à Lénard ainsi que le regretté Chêne à la Vierge en Bretagne, ou encore le Clootie Well en Écosse.

Il y a aussi un entretien intéressant avec Isabelle Cambourakis à propos de la collection « Sorcières » proposée par sa maison d’édition, ainsi qu’un article sur Mélusine, entre autres.

J’ai tellement aimé cette publication, que j’ai commencé à commander d’anciens numéros, comme « Arts et rites funéraires » et « Art brut outsider modeste ».

Il est d’ailleurs possible de feuilleter pas mal d’anciens numéros, gratuitement, sur le site de la revue. Parmi mes prochains achats : « Ruines et vestiges », « Performance, happening, art corporel » et « Le Roi Arthur », sans doute.

Welsh Witches. Narratives of Witchcraft and Magic from 16th and 17th Century Wales

Rappelez-vous ! J’avais eu un énorme coup de cœur sur le livre Welsh Witches. Narratives of Witchcraft and Magic from 16th and 17th Century Wales de Richard Suggett, croisé dans les rayonnages de l’Atlantis Bookshop à Londres.

Mais j’avais dû le reposer, à contre-cœur, car son prix était trop élevé pour mon budget du moment.

Têtue comme une mule, j’ai quand même réussi à me l’offrir à Noël ! Le trouver en ligne n’a d’ailleurs pas été chose aisée – il n’a d’ailleurs été édité qu’à 555 exemplaires seulement. Heureusement, il existe AbeBooks.com (en anglais).

L’objet est aussi magnifique que dans mon souvenir ; la couverture est déjà, en soi, extraordinaire, mais la qualité du papier et de la mise en page permettent un grand confort de lecture.

J’ai toutefois été scandalisée de découvrir le passage suivant dans la préface écrite par Ronald Hutton (un historien anglais spécialisé dans la sorcellerie et la magie), qui fleure bon la condescendance et la misogynie de vieux mâle blanc. Je cite :

This is (…) not just a book about accusations of witchcraft, but a richly detailed portrait of an early modern society in operation (…). many of the cases are examples of multiple, vivid, storytelling, often from different viewpoints. As such, they deliver us stock human characters, of a kind and involved in situations, which can be found down the millennia, not merely in tales but in real life. (…) We seem to encounter another classic situation, and personality, in the reckless young woman, who submits to a seducer only to cry rape when she realises the public consequences of what she has done.

Je traduis comme je peux (c’est moi qui souligne) :

Ceci n’est pas seulement un livre à propos des accusations de sorcellerie, mais un portrait richement détaillé d’une société de l’époque moderne en activité (…). La plupart de ces cas sont des exemples d’une narration multiple et débordante, souvent issue de différents points de vue. À ce titre, ils livrent des archétypes humains, si on veut, impliqués dans des situations qu’on retrouve tout au long des millénaires, pas seulement dans les contes mais dans la vraie vie. (…) Il semble que nous tombons sur une autre situation et personnalité classiques, représentée par la jeune-femme irréfléchie qui se soumet à un séducteur seulement pour crier au viol quand elle réalise les conséquences publiques de ce qu’elle vient de faire.

Grosso modo, les femmes qui dénoncent le viol qu’elles ont subi seraient donc des délurées et des menteuses qui n’assument pas leur vie sexuelle… Ça va, tranquillou Hutton, on ne te dérange pas trop dans ton délire miso ? 

Cela m’a beaucoup refroidie, et j’avoue avoir interrompu cette lecture pour le moment. L’ironie, quand même, d’être déçue par un livre convoité pendant des mois dès la page 9…

Sabat Magazine

Pour clore ce chapitre de manière plus positive, je vous recommande très chaleureusement la lecture de Sabat Magazine, une excellente revue féministe consacrée à la sorcellerie.

La qualité du contenu n’a d’égal que la beauté du design et le soin accordé à l’impression et à la reliure.

Si cela vous intéresse, j’ai inclus quelques aperçus du contenu dans mon billet sur les librairies ésotériques de Londres.

Il est possible de commander les anciens numéros en ligne.

Book Lovers London

Parfois, tu rencontres un livre qui semble avoir été écrit pour toi. Dès les premiers instants, c’est l’effet que j’ai eu en feuilletant Book Lovers London.

Impossible de lâcher ce gros et grand guide, qui m’a permis d’ajouter des dizaines de repères à visiter sur ma carte de Londres

Ce livre recense aussi bien les librairies vendant des livres neufs, que celles spécialisées dans le second-hand (livres d’occasion).

Il liste aussi les charity shops (boutiques caritatives vendant des objets d’occasion, type Emmaüs), les salons du livre et autres marchés aux trésors, ainsi que des relieurs, des typographes et des lieux « d’intérêt littéraire » (dont des cimetières).

Ce livre est en tout point parfait pour tout·e nerd bibliophile en vadrouille à Londres qui se respecte, d’autant qu’il se trouve d’occasion pour quelques euros sur la Zone.

J’en profite pour dire un mot également au sujet de deux autres guides atypiques de Londres : London’s Secrets: Bizarre & Curious, et Who’s buried where in London.

Le premier est le pendant un peu foutraque du célèbre guide Londres insolite et secrète paru chez Jonglez : il y a beaucoup plus d’idées de choses à voir (certaines dont je n’avais jamais entendu parler auparavant), mais tout est beaucoup moins bien documenté et présenté.

Néanmoins, pour les fans hardcore de Londres comme moi, London’s Secrets: Bizarre & Curious est un gisement précieux d’idées de promenades et de détours moins tendance à faire.

Le second livre, Who’s buried where in London, s’intéresse aux célébrités et personnages historiques enterrés dans les grands cimetières londoniens.

Outre les artistes, hommes et femmes politiques, j’ai été étonnée d’y trouver les noms de plusieurs victimes de Jack l’Éventreur, dont les tombes continuent à être fleuries par des anonymes.

Tout cela m’a donné envie d’écrire – un jour… – un billet dans lequel je vous parlerai de mes guides de Londres préférés, car j’en ai acquis une bonne collection au fil des ans.

Social Media Survival Guide for artists, creators, activists & small businesses

Cela fait des années que j’admire le travail de Naomi Nowak, une artiste et artisane suédoise à l’univers onirique et magique.

J’ai donc été enchantée d’apprendre qu’elle avait écrit un livre (en anglais) auto-édité dans lequel elle critique les réseaux sociaux et leurs conséquence sur la santé mentale des personnes qui les utilisent : Social Media Survival Guide for artists, creators, activists & small businesses.

L’autrice part du constat qu’il est devenu très difficile de promouvoir son travail artistique sur les réseaux sociaux à cause de leurs algorithmes, qui ne valorisent que les comptes qui publient beaucoup de contenu tous les jours en gavant tout le monde.

Elle critique également le manque de transparence et la surveillance généralisée mis en place sur ces plateformes.

Elle partage ensuite tout un tas de réflexions et de conseils pour « résister » contre cette pression de la surexposition et du like, en évoquant notamment la grande déception que l’on peut ressentir lorsqu’une œuvre ou un projet sur lequel on a travaillé pendant des semaines passe à la trappe et n’obtient pas la visibilité qu’il mériterait.

We can’t trust the feedback given to us anymore, and letting it influence art itself would be a death blow.

Your creative work is so much more important than the reations of a robot. Don’t do it for the reaction, do it for the work itself.

Naomi Nowak va jusqu’à accuser les réseaux sociaux de manipulation, en leur reprochant de promouvoir une esthétique répétitive et manquant de diversité, et d’instiller le doute en chacun·e de nous vis-à-vis de notre propre singularité.

Elle évoque aussi « the Other Internet » (l’Autre Internet) et nous encourage à utiliser davantage les sites dont le fonctionnement n’est pas perturbé par ces algorithmes qui récupèrent, analysent et vendent nos données à des tiers : Patreon, la mise en place d’une newsletter, l’utilisation de moteurs de recherche respectueux des données personnelles (comme DuckDuckGo), ainsi que les bons vieux sites perso, pardi !

J’ai également apprécié les conseils de bienveillance et d’auto-préservation (self-care), ainsi que les sublimes illustrations qui rythment le livret.

Pile à lire

Pour terminer, un mot à propos des livres situés tout en haut de ma pile à lire !

Backlash, la guerre froide contre les femmes de Susan Faludi : j’en ai tellement entendu parler dans la blogosphère féministe ces derniers mois que j’ai demandé cet austère pavé à Noël. J’ai commencé à la lire et c’est passionnant ! La vérité, c’est que nous assistons depuis dix ans à une revanche, à une puissante contre-offensive pour annihiler les droits des femmes.

Riot Grrrls. Chronique d’une révolution punk féministe de Manon Labry : celui-là était sur ma wishlist depuis un siècle. Mon objectif est de lire tous les livres de cette collection éditée par Zones, mais évidemment je donne la priorité aux ouvrages féministes.

50 Queer Music Icons Who Changed The World. A Celebration of LGBTQ+ legends de Will Larnarch-Jones : j’avais adoré 50 Queers Who Changed The World, et j’ai été ravie de découvrir ce second tome consacré aux musiciennes et aux musiciens dans les rayonnages de la librairie Gay’s the Word, à Londres.

Mauve: How one man invented a colour that changed the world de Simon Garfield : un cadeau offert par Marilou, que je lirai avec intérêt pour découvrir la genèse de ma couleur préférée !

From Granite to Sea: The Folklore of Bodmin Moor & East Cornwall de Alex Langstone : découvert grâce à Zoetica, ce livre devrait m’aider à préparer mon premier voyage en Cornouailles.

Formes synthétiques et Graisse et plis de peau de Michel Lauricella : deux petits guides d’anatomie pour m’aider à dessiner autre chose que des têtes. Je salue l’initiative du second, qui fait la part belle au gras, aux bourrelets et aux rides, choses que j’ai rarement croisées en feuilletant d’autres guides du même genre.

Enfin, tout plein de livres issus de la collection Wooden Books, qu’on trouve facilement au Royaume-Uni, dont mes dernières acquisitions :

  • Poisonous Plants in Great Britain de Fred Gillam ;
  • Carnac and other megalithic sites in South Brittany de Howard Crowhurst ;
  • Nature Spirits: Wyrd Lore & Wild Fey Magic de la bien nommée Danu Forest ;
  • Holy Hills & Pagan Places of Ireland de Hector McDonnell, livre que j’aurais tellement aimé lire avant d’aller crapahuter en Irlande.

Sur ce, il est 7 h 23 et je dois terminer de préparer mon sac pour Londres (hé oui), alors je repose ma plume pour aujourd’hui et vous dis à bientôt ! Dites-moi quels sont les livres qui retiennent le plus votre attention, ce que vous en avez pensé si vous les avez lus, et n’hésitez pas à me recommander d’autres livres sur les mêmes thèmes… ou pas, d’ailleurs.

Marie

14 commentaires

  1. Eh bien, quelle belle avalanche de livres ! :)
    Je note qu’il faut que je jette un oeil à la revue 303, le numéro avec la Circé de Waterhouse en couverture me fait de l’oeil chaque fois que je passe devant à la bibli mais je n’osais pas l’emprunter de peur d’être déçue…. ton billet me rassure sur le contraire, je vais donc l’emprunter fissa ! :)
    Beaucoup de choses intéressantes, parfois sur des sujets que je ne connaissais absolument pas (comme les Sheela-Na-Gig).
    Je note aussi le Book Lovers London, si jamais je revisite la ville un jour ^^ (ils ne font pas une collection pour d’autres villes du monde entier ? C’est pour une amie :p)

    1. Ah je suis ravie que ma sélection pique ta curiosité ! Méfait accompli ! ;-)

      Je note aussi le Book Lovers London, si jamais je revisite la ville un jour ^^ (ils ne font pas une collection pour d’autres villes du monde entier ? C’est pour une amie :p)

      C’est une excellente idée ! Mais tu ne trouveras pas ça chez l’éditeur, Metro Publications, qui est spécialisé dans les livres sur Londres, et où il y a beaucoup de titres qui me font de l’œil : London Oddities, Veggie & Vegan London, London’s Cemeteries, London’s Markets… Aaah ! Mon pauvre cœur !

      Je possède déjà les trois volumes de London’s Hidden Walks, et je les aime beaucoup !

  2. Très contente de lire ton retour sur la revue 303 ! Déjà que quelques numéros me tentaient (notamment ceux sur les arts et les rites funéraires, les ruines, et les croyances populaires dont la Circé m’avait aussi tapée dans l’oeil), là, je ne vais plus résister…

    Merci pour ces ressources sur les Sheela-Na-Gig, qui m’ont toujours fait penser à la Baubo de la mythologie grecque. Je me souviens d’ailleurs d’un article passionnant d’Agnès Giard à ce sujet, peut-être qu’il pourrait t’intéresser (Quel titre :D ! Il y a aussi celui-là qui évoque la question)

    Et puis Céline du Chéné et Mauvais Genres <3

    1. Ah ouais, merci Chloé pour les liens vers les papiers d’Agnès Giard, que j’aime beaucoup lire ! Elle en a écrits tellement, ça vaut le coup de fouiller dans ses archives en effet. J’avoue, le premier a le meilleur titre ! :-p

      J’espère que les numéros de la revue 303 te plairont !

  3. Tellement de choses que j’ai envie de lire et de découvrir ! Merci pour ce partage ! Je note en particulier Sabat Magazine, la revue 303, le livre Encyclopédie pratique des Mauvais genres (qui me fait très envie) ainsi que l’ouvrage Of Shadows : One Hundred Objects from the Museum of Witchcraft and Magic.
    Belle journée à toi :)

    1. Je suis ravie que tu aies trouvé ton bonheur dans cette sélection !

  4. C’est un tel plaisir, ce partage de ta part. Chaque découverte me donne des papillons dans le ventre !

    Je ne connaissais aucun de ses ouvrages, je crois que je ne vais pas résister longtemps à la Revue 303, ni a Sabbat Magazine !

    Merci.

    1. Oooh, merci Rosa pour ton retour papillonnesque ! Les beaux livres, ça me fait toujours cet effet aussi ! ;-)

  5. Merci Marie de nous partager ces petits trésors.
    Quelle belle et insolite découverte que celle des Sheela-Na-Gig dont je n’avais jamais entendu parler !
    Je retiens tout particulièrement L’Encyclopédie pratique des mauvais genres qui m’attire beaucoup, tant de beautés et d’étrangetés réunies, joli bouquet d’inspirations !
    Belle journée !

    1. Merci pour ton retour Nola, je suis vraiment ravie de faire découvrir L’Encyclopédie des Mauvais Genres, qui est un vrai bijou de livre et dont je n’avais pas du tout entendu parler à sa sortie. De l’intérêt d’aller régulièrement farfouiller en librairie !

  6. De ce billet monstre je note les revues 303 et sabat, et nowak, et je ‘bookmarque’ cette page pour le futur, car je sais que je reviendrai piger! Merci!

    1. Super ! La porte est toujours ouverte, reviens picorer quand tu le souhaites :)

  7. Pour une fois que je travaille à l’atelier, sur un bureau relativement dégagé, que j’ai eu le temps d’avancer mon travail perso sans être interrompue par le reste, je crois que c’est le moment où jamais de faire une pause écriture !
    Les Sheela-Na-Gig que tu présentes m’inspirent tant une fascination due au caractère impénétrable de leur signification (les théories sont sympas, mais en resteront là : des théories), comme ce regret devant chacune de ces traditions balayées par des religions jalouses. J’ai beau être attachée aux traces qu’elles ont elles-même laissé, parfois (ou plutôt comme à mon habitude, en même temps), je leur souhaite quand même le même sort.
    L’encyclopédie des mauvais genres fait un beau livre ! Non pas pour sa couverture, mais la sélection à l’intérieur semble assez personnelle pour justifier le voyage.
    Je passe un peu le reste des livres et magazines car en définitive je reste plus attachée à la fiction et même mes ouvrages de non-fiction préférés, les encyclopédies féériques de Pierre Dubois, reste très imprégnés de contes et d’anecdotes, donc ce n’est pas tout à fait de « l’étude ». D’ailleurs, à ce sujet, à cause de ta lecture interrompue à la préface du livre sur les sorcières galloises, je reste très curieuse de découvrir s’il renferme plutôt des transcriptions, ou de l’analyse ? Si c’est le dernier cas, on peut en effet dire que cette partie ««« moderne »»» qui vient le présenter n’était pas franchement nécessaire. À vrai dire, je saute toujours les préfaces, pas seulement par ennui ou impatience mais aussi parce que certains ne se gênent pas pour y spoiler le texte à suivre.
    J’ai trouvé le zine de Naomi très intéressant (et des années après, ça me fait un autre bouquin d’elle !) car son point de vue est très spécifique, quelqu’un qui a eu la chance de se faire découvrir à une époque plus simple et qui prend quand même le temps d’analyser ce qui ne va pas, sans doute trop intègre pour les micro-mouvements dans le cours du torrent que chacun se doit d’adopter pour continuer sans encombre. Mais étonnamment, elle a lâché son site perso comme tant d’autres pour suivre les gros poissons (livejournal, tumblr, actuellement Patron), c’est ce qui a eu raison de mon suivi pendant de longues années (surtout tumblr — j’ai lâché tous les artistes qui l’ont utilisé comme portfolio principal). Je tiens par ailleurs à ajouter que même si j’utilise ce site pour quelques créateurs, Patron est loin d’être rose : il n’y a pas si longtemps, il a kické tout plein de femmes dont le travail tournait autour du sexe, et a par dessus le marché fait classer en contenu adulte des créatrices gravitant dans le monde de la lingerie. Je ne leur en veux pas trop personnellement, mais l’Amérique comme point central de toutes les technologies, j’espère que ça ne durera pas trop longtemps. Et c’est nous le Vieux Continent…
    Le livre sur le folklore de la Cornouailles a l’air du genre de livre dont j’espérais autrefois remplir ma bibliothèque, et peut-être un jour, si mon niveau de vie augmente. (Ou si j’habite de nouveau à Paris à proximité donc de bibliothèques intéressantes comme par exemple, celle du Centre culturel irlandais (faute d’un écossais)). C’est la région du Royaume-Uni où j’étais restée une quinzaine de jour il y a des années, et la série Poldark en a remis une couche sur ses magnifiques paysages de falaises et d’eaux turquoises (foncé, certes). Je dois avoir, quelque part, des tas de photos argentiques de Tintagel par un temps bien gribouille.
    Tiens, je l’ai le livre Formes synthétiques. Quant au livre Graisse et plis de peau, je ne sais pas si c’est rare d’un point de vue éditorial, mais dans les cours de nu, c’est très très répandu. Si tu veux apprendre à appréhender ce genre de corps, je te conseille donc de t’inscrire dans un atelier, ça ne devrait pas traîner !

    1. Ohlala, la honte… Je ne découvre qu’à l’instant ton beau et croustillant commentaire, six mois plus tard ! Pardonne-moi.

      Les Sheela-Na-Gig que tu présentes m’inspirent tant une fascination due au caractère impénétrable de leur signification (les théories sont sympas, mais en resteront là : des théories), comme ce regret devant chacune de ces traditions balayées par des religions jalouses. J’ai beau être attachée aux traces qu’elles ont elles-même laissé, parfois (ou plutôt comme à mon habitude, en même temps), je leur souhaite quand même le même sort.

      C’est en bonne voie (mon côté optimiste !).

      L’encyclopédie des mauvais genres fait un beau livre ! Non pas pour sa couverture, mais la sélection à l’intérieur semble assez personnelle pour justifier le voyage.

      Oui, d’ailleurs c’est quelque chose à laquelle je suis de plus en plus sensible : lorsqu’une œuvre t’ouvre de nouveaux chemins vers d’autres œuvres, pour poursuivre ta route personnelle. Démarche que j’essaie de mettre… en œuvre, à mon tout petit niveau, sur ces terres purpurines et ensablées.

      Je tiens par ailleurs à ajouter que même si j’utilise ce site pour quelques créateurs, Patron est loin d’être rose : il n’y a pas si longtemps, il a kické tout plein de femmes dont le travail tournait autour du sexe, et a par dessus le marché fait classer en contenu adulte des créatrices gravitant dans le monde de la lingerie. Je ne leur en veux pas trop personnellement, mais l’Amérique comme point central de toutes les technologies, j’espère que ça ne durera pas trop longtemps. Et c’est nous le Vieux Continent…

      Tu as raison ! Personnellement, je suis une obsessionnelle de l’abonnement, c’est-à-dire que même si un·e artiste que j’aime met uniquement à jour une affreuse page Tumblr, je m’y abonne quand même par RSS. Mais, pour en avoir discuté avec pas mal de connaissances du net, le choix d’un unique réseau social comme seule plateforme d’expression fait effectivement fuir pas mal de monde.

      Dans le cas de Naomi, c’est encore plus « pervers », puisqu’elle poste différentes choses sur différents réseaux sociaux. D’un côté cela force à la suivre partout (mais les algorithmes étant ce qu’ils sont, ce n’est pas pour autant que je la vois davantage apparaître dans mes différentes timelines), de l’autre en effet tout est si complexe… 

      Et, foi d’artisane du web, je frissonne d’avance pour elle en imaginant le jour où tel ou tel réseau social va fermer boutique, et/ou lorsqu’elle voudra réunir tous ses contenus sur un portfolio personnel en bonne et due forme.

      Avoir un site perso est devenu un acte de résistance polysémique.

      C’est la région du Royaume-Uni où j’étais restée une quinzaine de jour il y a des années, et la série Poldark en a remis une couche sur ses magnifiques paysages de falaises et d’eaux turquoises (foncé, certes). Je dois avoir, quelque part, des tas de photos argentiques de Tintagel par un temps bien gribouille.

      Han ! Pourquoi ne suis-je pas surprise ? :)

      J’ai adoré les Cornouailles, que je ne connaissais pas du tout, et en effet il y a quelque chose d’onirique et même de magnétique dans la pureté des couleurs de ses paysages. Je pensais me retrouver dans une sorte de Bretagne bis, en réalité j’ai trouvé mon content, avec ce côté très anglais que rien au monde ne remplacera.

      Quant au livre Graisse et plis de peau, je ne sais pas si c’est rare d’un point de vue éditorial, mais dans les cours de nu, c’est très très répandu. Si tu veux apprendre à appréhender ce genre de corps, je te conseille donc de t’inscrire dans un atelier, ça ne devrait pas traîner !

      Oh oui, la bonne idée ! D’ailleurs ça me rappelle que les inscriptions aux cours du soir des beaux-arts de Rennes ouvrent bientôt, ça serait peut-être le moment de sortir de ma tanière et d’essayer quelque chose de nouveau…

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