Sept mois pour préparer un billet de blog, qui dit mieux ?
En 2020, mon rythme créatif a beaucoup diminué par rapport à 2018 et 2019.
Ma charge de travail quotidienne, salariée et domestique, a pris de telles proportions qu’elle a envahi les moments de temps libre que je réservais d’ordinaire à l’illustration et à l’écriture.
C’est en 2020 que, sans m’en rendre compte, j’ai commencé à prendre l’habitude de repousser sans cesse mes activités créatives à plus tard : d’abord à la semaine suivante, puis au mois suivant, puis au semestre suivant, voire plus encore.
Ce retard énorme, et la frustration qui en découle, ont dévasté mon mental, déjà fragilisé par le contexte sanitaire et ses conséquences.
La guerre du temps
Aujourd’hui, mon gigantesque besoin de créer gît au milieu de mes projets créatifs en ruine, terrassés par ce que j’appelle « la guerre du temps ».
Cette guerre consiste à lutter contre la surcharge de travail salarié et domestique afin de pouvoir me consacrer à l’art.
Cette guerre est épuisante, car elle dure toute la vie, sans aucune trêve, aux bons soins du capitalisme et du patriarcat.
Mes créneaux de temps libre, qui étaient déjà rares avant, relèvent désormais de l’utopie, du mirage : s’ils existent virtuellement, je n’en profite jamais, car il y a toujours plus urgent à faire. (Et encore : je n’ai pas d’enfant.)
À la longue, la fatigue profonde que tout cela génère me rend moins efficace, ce qui allonge encore les plages horaires à consacrer au travail obligatoire. L’équation est simple : plus de travail obligatoire égal moins de temps de loisirs.
Lorsque je parviens à « voler du temps au temps », notamment en sacrifiant une partie de mon sommeil (et donc de ma santé), c’est l’énergie qui me manque. Épuisée, il ne me reste aucun neurone pour mon ouvrage à moi : mon cerveau est tuméfié sous le poids de la charge mentale.
Et c’est ainsi que ni mon art, ni mon blog n’avancent, sacrifiés sur l’autel de ma productivité professionnelle, de mon utilité sociale et de mon quotidien hétéronormé.
Over and over until you die
À une époque, j’arrivais encore à me motiver en me disant des trucs du style : « Bon, cette grosse période est super nulle, mais ça va finir par passer. Plus que quelques jours à tenir, ensuite je retrouverai mon blog et mes peintures comme avant ! »
Quelle naïveté.

« La vie d’adulte consiste à se dire : “Mais une fois que cette semaine sera passée, les choses vont commencer à se calmer”, encore et encore jusqu’à ce que l’on meurt. » Image partagée par Katy Brown, et découverte grâce à Pauline Harmange.
Créer des choses est ce qui me permet de supporter la vie. Si je ne peux plus créer, je ne vis pas : je survis.
Un jour de désespoir, j’ai partagé mon seum sur Instagram. Cela m’a permis d’obtenir des retours intéressants de plusieurs créateurices qui m’y suivent et qui galèrent aussi à trouver du temps et de l’espace à soi, a fortiori lorsqu’iels élèvent des enfants.
Certains de ces « hacks » temporels m’ont plu, et j’espère qu’un jour je pourrai les partager avec vous (en 2025, sans doute ?).
Pour l’instant, risquons-nous à faire entrer un peu de couleur, gentle viewers.
Janvier 2020
Fabulous Freaks
J’ai eu besoin d’illustrer ma revue de web, que je prévoyais de publier le mois suivant. (Oui, c’était l’époque où j’avais encore le luxe d’avoir plusieurs billets d’avance et de pouvoir les planifier au calme. /nostalgie)
Pour cette aquarelle — intitulée Fabulous Freaks en hommage à une chanson de Dead Can Dance que j’adore —, j’ai utilisé une feuille de papier 20 x 40 cm.

The fabulous freaks are leaving town…
De gauche à droite et de haut en bas : Charli Serafin, Jannike Viveka, Stella Polaris, Hugáceo Crujiente, Olga.
C’est un format inhabituel pour moi : je travaille plutôt sur des formats A5, A4 voire plus rarement A3.
Mais j’avais trouvé le bloc 20 x 40 en soldes. J’ai bien fait de le prendre, car :
- le papier aquarelle, ça coûte une blinde. Toute occasion de s’en procurer à moins cher est donc bonne à prendre ;
- ce format m’a permis de composer mon illustration de manière verticale, et de créer une espèce de mosaïque de personnages comme j’en fais rarement. (J’adore quand le matériel créatif insuffle une idée qu’on n’aurait peut-être pas eue autrement !)
J’aime beaucoup le résultat : je trouve les personnages cool, et la palette de couleurs me plaît, malgré le choix que j’avais fait de me limiter à quelques nuances seulement (= angoisse de manquer).
La peindre avait été très agréable. Remplir de peinture un si grand format en écoutant de la musique est peut-être la meilleure sensation au monde.

Si c’était à refaire, j’ajouterais davantage de contraste, car en observant le résultat aujourd’hui je trouve cette aquarelle un peu pâle, malgré mon amour démesuré pour les tons pastel.
Autocollants holographiques
À côté de ça, j’ai fait fabriquer des autocollants holographiques en me servant de mes illustrations « lune bleue de sang » :

J’avais l’intention de les glisser dans les enveloppes contenant notre zine Pot Pourri.
Mais comme ce projet prend plus de temps que prévu, j’ai commencé à distribuer mes autocollants au fur et à mesure de mes correspondances. Mon stock a donc pas mal diminué, mais j’en referai.
Février 2020
Cadeau pour Pénélope Bagieu
Je vous en avais déjà un peu parlé : j’ai rencontré Pénélope Bagieu à l’occasion de la publication de sa B.D. Sacrées Sorcières.
À cette occasion, je lui ai offert un cadeau fait maison, parce que les cadeaux faits maison, c’est mon love language.

Le cadeau en question consiste en un mobile à disque représentant la Mamie de Sacrées sorcières. Ce mobile est conçu pour afficher des mots d’amour tirés de la B.D. (« mon puceron », « mon hamster ») au-dessus de la tête du personnage.
Vous pouvez voir comment ça fonctionne sur le compte Instagram de Pénélope. Cette vidéo a été vue plus de 48 000 fois !

Pour réaliser ce bricolage, je me suis servie d’un tutoriel tiré du Manuel des Castors juniors, livre que j’avais pu chiner en vide-grenier à 3 balles il y a quelques années.

Le calendrier à disques.
Un calendrier manuel ? Mais oui les amis ! Que vous mettez à jour en manœuvrant avec vos doigts les différents disques qui le composent. Voici comment construire ce calendrier :
- Prenez un carton assez épais et rigide et découpez un rectangle de 10,5 x 13,5 cm.
- Perforez le carton de 4 petits trous comme indiqué sur la figure 1 et découpez exactement aux mesures 4 carrés de façon à former 4 petites fenêtres.
- Découpez ensuite sur un carton plus léger 4 disques de 4,5 cm de diamètre chacun.
- Sur le premier disque (A) écrivez les jours de la semaine, sur le second (B) les mois de l’année. Sur le troisième (C) et le quatrième (D) marquez respectivement les nombres de 1 à 3 et de 0 à 9, comme indiqué sur les différentes illustrations.
- À l’aide de 4 agrafes, attachez les quatre disques au verso du carton et chacun à leur place, devant les trous précédemment percés ; rabattez les branches des agrafes.
- Colorez à votre gré les différentes parties et le calendrier sera prêt à être suspendu. N’oubliez pas de tourner chaque jour les disques !
J’ai adapté et simplifié ce tutoriel en n’utilisant qu’un seul disque. J’ai bien évidemment fait un prototype papier pour vérifier les mesures, avant de créer la version définitive.
Côté fournitures, j’ai utilisé une très belle feuille de papier recyclé fabriqué en Provence par Maki Papiers Recyclés. C’est un de mes fournisseurs de longue date. (Note : je peux vous parrainer pour avoir 10 % de réduction sur votre première commande. Faites-moi signe si cela vous intéresse !)
J’ai aussi délaissé l’aquarelle au profit de la gouache, pour obtenir un résultat plus opaque.

Le prototype à gauche, la version propre en cours de peinture à droite.
Et voilà ! Rien de très sorcier : ça m’a pris 2 heures à tout casser.
Je suis heureuse d’avoir pu rencontrer Pénélope et fière d’avoir réussi à lui donner ce cadeau en mains propres, en dépit du monde et de la chaleur. Cela a eu l’air de faire bien plaisir !
Cette dédicace a aussi été l’occasion de faire connaissance avec d’autres lectrices, que je salue au passage.
Croquis au musée
Autre projet en février : aller au Musée des beaux-arts de Rennes avec l’intention de dessiner.
Équipée d’un mini carnet aquarellable, de 12 demi-godets, d’un pinceau à réservoir et de quelques feuilles d’essuie-tout, j’ai zoné dans le musée à la recherche d’un tableau précis : La Légende bretonne d’Edgard Maxence, peint en 1906.

Je rêvais de le voir depuis longtemps, convaincue qu’il était conservé au Musée d’Orsay à Paris. En réalité, il appartient bien à la collection du Musée d’Orsay, mais il a été prêté au Musée des beaux-arts de Rennes.
Ainsi, profitant des visites gratuites le premier dimanche du mois, je me suis posée face à cette merveille, et l’ai longtemps contemplé.

Ce tableau est très kitsch, mais je l’adore. La fée a un visage presque photographique, et je kiffe ses souliers pointus d’inspiration médiévale. Le détail des broderies de ses manches me captive.
En bon cliché sur pattes, je suis aussi sous le charme des ronces et des dolmens, de la lune rousse et des korrigans*…
(* En Breton, « korrigan » se prononce [corigan], et non pas [corigane]. Je précise parce qu’un jour, j’ai fait la boulette, et que l’on m’a jugée. Fort. J’aimerais donc vous éviter cette humiliation.)



J’ai fait quelques croquis. Rien de bien intéressant, mais je suis contente de ne pas m’être dégonflée et d’avoir dessiné dans un musée pour la première fois.
Si c’était à refaire, je prendrais un carnet plus grand parce que ça m’a gênée d’être contrainte par des feuilles trop petites.
Croquis du soir, espoir
Le même mois, j’ai aussi dessiné d’autres petits trucs, souvent le soir avant de me coucher. L’idée, c’était de ne pas y passer trop de temps (5 à 10 minutes par dessin). C’est donc évidemment beaucoup moins léché que ce que j’ai l’habitude de vous montrer.
Je suis persuadée que j’aurais beaucoup à apprendre en faisant davantage de croquis sur le vif.
Grâce à Stella Polaris, j’ai quelques références de modèles vivants (dont Conkunction, qui m’a déjà inspiré ce dessin que vous avez beaucoup aimé sur Instagram : Mental load).
Ces modèles vivants partagent des photos dont on peut s’inspirer, et/ou organisent des sessions filmées où iels prennent plusieurs poses contre une modeste contrepartie financière.
J’ai bien envie de participer à une de ces sessions de dessin pour apprendre à mieux dessiner le corps et les postures, mais aussi dessiner des morphologies, des carnations et des visages différents.
Mon vocabulaire visuel est encore très limité, et même si d’aucuns pourraient dire que c’est grâce à ça que l’on commence à reconnaître « mon style », pour ma part j’ai parfois la sensation de tourner un peu en rond créativement.
Gravure
De septembre 2019 jusqu’au premier confinement, j’ai pris des cours de design graphique à l’École des beaux-arts de Rennes (EESAB – École européenne supérieure d’art de Bretagne).

Un livre de Mona Chollet s’est glissé dans cette photo, saurez-vous le retrouver ?

J’ai vraiment adoré cette expérience, même si elle a été hélas interrompue au bout d’un semestre à cause d’une certaine pandémie.
Le temps fort de ce cours, pour moi, ça a été de pouvoir faire de la gravure pour la première fois de ma vie — et oh boy, était-ce une révélation !

Vous le voyez, mon air ravi, là, à droite ? (Oui, j’ai effectivement eu une tache d’encre sur la joue toute la soirée, en bonne souillon que je suis.)
Gravure sur Tetra-Pak
J’ai découvert à cette occasion que l’on peut graver sur du Tetra-Pak ! C’est facile à trouver et ça coûte que dalle, donc si on rate quelque chose, on peut recommencer sans devoir y laisser un rein, contrairement à certaines méthodes de gravure classiques.
Pour graver sur du Tetra-Pak, n’importe quelle brique de lait ou de jus de fruits fait l’affaire.
Une fois que la brique est vide, il faut la laver, la laisser bien sécher, puis la découper pour graver sur le côté argenté à l’intérieur de la brique. Je vous conseille de conserver les morceaux les plus lisses possibles, sans pliure ni raccord.
On peut ensuite graver la partie argentée du Tetra-Pak avec une pointe sèche, une pointe de compas, ou tout autre ustensile en mesure de creuser des sillons intéressants dans ce matériau tendre.
Le motif sera imprimé à l’envers sur le papier : c’est important à garder à l’esprit, en particulier si vous souhaitez graver du texte.
Encrage
Une fois que les plaques sont prêtes, on passe aux choses sérieuses : l’encrage.

Mes plaques sont surexposées, car tout le reste est noir, même la table. Mais bon, vous voyez l’idée.
À l’aide de tarlatane (une espèce de gaze), on prélève un peu d’encre pour taille-douce (par exemple l’encre Aqua Wash, qui a l’énorme avantage d’être lavable avec de l’eau et un peu de marc de café usagé).
On travaille un peu cette encre à l’aide d’une spatule pour l’assouplir, puis on l’applique sur les plaques qui vont servir à l’impression.

Notre prof Anthony Folliard, designer graphique, et membre du collectif L’Atelier du Bourg, en pleine démo d’encrage.
Ensuite, pour retirer le surplus d’encre des plaques, on utilise un morceau de papier journal, en frottant et en essuyant chaque plaque de Tetra-Pak.
L’objectif à ce stade, c’est que l’encre remplisse bien les creux de chaque plaque, tout en enlevant le maximum d’encre superflue sur les parties plates, non creusées, de celle-ci.

Encrage de plaques de Tetra Pak pour gravure taille-douce, juste avant l’impression. (Le marque-page tout en haut de la photo n’est pas de moi.)
Impression
Quand les plaques sont prêtes, on peut enfin imprimer !

Majestueuses presses de l’EESAB.
Je n’ai pas pris des photos à chaque étape, mais voici comment ça se passe :
- on choisit une feuille de papier, et on l’humidifie en la déposant à plat à la surface d’un récipient rempli d’eau. Ça permet a papier de se détendre pour que la plaque s’enfonce bien dans le papier sous le poids de la presse. Au moment d’imprimer, on retire la feuille du récipient rempli d’eau, et on l’éponge soigneusement avec un torchon propre ou de l’essuie-tout ;
- on place la feuille sur le plateau de la presse. On peut tracer de très légers repères au crayon pour s’aider à placer les plaques sur le papier à l’étape suivante ;
- on place minutieusement la plaque ou les plaques sur le papier, face encrée contre lui. Une fois que les plaques sont posées, on n’y touche plus, sinon on risque de tout dégueulasser ;
- on recouvre le tout d’un morceau de feutrine épaisse. Cela sert à créer une pression importante sur les plaques quand le « sandwich » papier/plaque/feutrine va passer sous la presse. C’est ce qui va permettre à l’encre présente dans les sillons de chaque plaque d’être bien en contact avec le papier, et de réaliser une impression satisfaisante ;
- on vérifie que personne n’a laissé de doigts ou de mains sur le plateau pour éviter un terrible accident ;
- on tourne la manivelle de la presse, non pour que la bobinette cherre, mais pour que le plateau avance sous la presse, une fois encore en vérifiant que tout le monde a retiré ses mains du plateau ;
- quand toute la feuille est passée sous la presse, on retire délicatement le linge moelleux, puis les plaques que l’on met de côté, puis on découvre la feuille imprimée. Ceci, mes ami·es, est tout simplement la meilleure sensation au monde, et je vous souhaite sincèrement d’en faire l’expérience au moins une fois dans votre vie.
Le résultat
Et voilà ma toute première gravure. Pas peu fière !

Ensuite :
- on peut réutiliser les plaques telles quelles pour tenter un deuxième tirage. Le résultat sera plus clair que le premier tirage, étant donné qu’il y aura moins d’encre sur les plaques ;
- ou on peut refaire un encrage. Les plaques en Tetra-Pak peuvent être réutilisées plusieurs fois, même si elles sont beaucoup moins solides et durables que des plaques classiques en métal.
Pour ma part, j’avais fait un second tirage sans recharger en encre : comme dit, le résultat est un peu plus clair, mais je ne déteste pas.

On voit d’ailleurs que le placement des plaques n’est pas tout à fait le même entre le premier tirage, à gauche, et le second tirage, à droite. La magie de « l’imparfait-main », pour paraphraser Lison la Morue.
Je crois que c’est à cette occasion que l’on m’a demandé pour la première fois de ma vie si je vendais mes créations, ça m’a émue !
Mars 2020
Gravure avec une machine à pâtes
En mars, le premier confinement venait tout juste de commencer, annulant de fait mes cours de design graphique (😭).
Malgré ça, comme j’avais été convenablement hypée par ma première expérience de gravure à l’EESAB, j’ai cherché à faire de la gravure chez moi.
Notre prof nous avait en effet parlé de la possibilité de faire de la gravure avec une machine à pâtes. Détourner un objet du quotidien pour faire de l’art avec ? J’en suis.
J’ai donc investi 30 balles dans une machine à pâtes, en choisissant un modèle dont l’épaisseur entre les deux rouleaux est réglable.
Mon premier tirage était ultra dégueu, mais j’étais ravie de voir le potentiel. J’allais pouvoir graver et imprimer des trucs toute seule, même sans les presses géantes des beaux-arts. Yayyy.
La machine à pâtes fixée à mon bureau, protégé avec du papier journal.
Taille-douce 2.0 : de la gouache et de la gaze, car je n’avais pas d’encre adaptée ni de tarlatane. La gouache s’est révélée être une très mauvaise idée.
Mon tout premier tirage à la machine à pâtes, « dégueu » me direz-vous, et je ne pourrai qu’aquiescer. Mais j’ai fait mieux après !
Le motif que j’ai gravé n’est autre qu’une reprise d’un de mes dessins, intitulé Light, que j’avais fait en 2019 mais dont j’avais été un peu déçue du rendu en couleur :
C’était satisfaisant de lui donner une seconde vie, en noir et blanc, car c’est comme ça qu’il fonctionne le mieux selon moi.

Note sur l’encre : au départ, chez moi, je n’avais pas d’encre pour taille douce. J’avais donc essayé d’encrer avec de la gouache mélangée à un peu de farine, une astuce que j’avais lue sur Moules et une idées. Mais ça a été un échec cuisant : la gouache a séché tout de suite, je n’ai rien pu en faire.
J’ai ensuite commandé des tubes d’Aqua Wash en ligne (les magasins de beaux-arts étant fermés bicoz la pandémie), mais la noire n’était plus en stock, et je n’avais reçu qu’un tube d’encre pour taille douce de couleur blanche.
D’où le choix du papier noir pour cette première série de gravure sur Tetra-Pak.
J’ai raté pas mal de tirages, le temps de trouver les bons réglages, mais j’ai finalement réussi à obtenir un résultat très correct, en ré-encrant ma plaque de Tetra-Pak au bout de 2 tirages.


Si voir le processus de gravure avec une machine à pâtes vous intéresse, je me suis filmée en train de le faire, et vous pouvez voir ça sur Instagram (les 3 vidéos sont transcrites) :

À voir dans l’ordre : vidéo 1 (1:07), vidéo 2 (3:31), vidéo 3 (3:03).
Comme j’avais ensuite plein de jolis tirages dont je ne savais pas trop quoi faire, je vous ai proposé de les gagner lors du concours des 20 ans de mon blog, avec en bonus des dessins sur des sous-bocks upcyclés, et les fameux autocollants qui brillent.
Récemment, j’ai eu le plaisir de devenir l’heureuse propriétaire d’une petite presse taille-douce en métal, dénichée sur Le Bon Coin après des mois de recherche. Le plateau mesure 18 x 32 cm, ce qui est beaucoup plus grand que le format A5 de ma machine à pâtes. Bref, JE SUIS TRÈS EXCITÉE.
C’est d’ailleurs cette presse qu’utilise Joh, et je m’inspirerai sans doute des réglages qu’elle y a apportés, cf. Un an (et demi!) de linogravure, un bilan.
Mise à jour du 04/04/2023 : j’ai essayé plein de choses depuis ! Les presses FOME sont de vilaines bêtes avec la linogravure. J’ai malgré tout trouvé plusieurs solutions pour imprimer des estampes avec la presse FOME 3621.
Tampon encreur en linogravure
Encline à imprimer des trucs, j’ai aussi essayé de créer un tampon encreur avec un lettering gothique pour La Lune Mauve, mais je pense qu’on peut raisonnablement dire que ça a été un échec :
Je n’ai pas encore trouvé « le truc » pour réussir mes projets à la linogravure. Peut-être parce que j’essaie de graver des choses trop petites avec une gouge pas assez fine ?
Ce n’est pas grave, je réessayerai ! En attendant, je bave tranquillement sur celles de Laurence.
Portrait de Pauline Putrescine
Côté dessin, j’ai peint un nouveau portrait de Pauline, car sa personnalité, son intelligence et sa beauté m’inspirent toujours beaucoup.


En 2019, j’avais déjà fait cette petite peinture en me basant sur une photo de Pauline :

Portraits dessinés
J’ai aussi posé les bases d’une future peinture, que j’ai redouté peindre de peur de la foirer, tellement j’aime ces dessins :
Le personnage de gauche est inspiré par une super photo de Dolly Wood.
Edith : après une tentative de peinture foirée, j’ai finalement décidé de graver ce dessin.
Avril 2020
En avril, le premier confinement battait son plein, et j’ai compensé ma grande anxiété par deux choses : Buffy et l’aquarelle. J’ai donc pas mal de choses à vous montrer.
Peindre dans un carnet aquarellable
Pour commencer, ce portrait de Tess Holliday, que j’ai réalisé sans brouillon préalable, simplement en peignant directement dans mon carnet. Hé bien je suis très contente du résultat.

Peindre quelque chose par dessus une texture à l’aquarelle, ça rend vraiment bien, et résout le problème de ne pas savoir quoi dessiner en arrière-plan. J’aime aussi beaucoup les superpositions que cela permet de faire.
Le petit plus : Tess Holliday a aimé et commenté cette publication sur Instagram, bottant à son insu le cul de mon syndrome d’imposture.

Aquarelle et stylo plume
J’ai ensuite continué à peindre et dessiner dans un carnet aux pages aquarellables, et c’est devenu une habitude depuis.

Les deux dessins ci-dessus et ci-dessous réunissent aquarelle et encre résistante à l’eau, appliquée au moyen d’un stylo plume Lamy Safari, une petite merveille dont la plume glisse de manière très agréable sur le papier (oui, je suis « papier-sexuelle », y’a quoi).
Pour dessiner le cœur, je me suis inspirée des créations textiles de Natalia Lubieniecka, dont j’adore le travail.
On me pose souvent la question, donc : j’utilise principalement des carnets aquarellables de la marque Moleskine, formats A4 et A3, mais j’en ai aussi un format A5 de Clairefontaine, dont je suis un peu moins fan du papier très lisse.
C’est très satisfaisant de pouvoir s’étendre bien plus, de barbouiller des kilomètres de peinture, et d’oser des choses qui ne me seraient pas venues à l’idée si j’étais restée cantonnée à des mini feuilles volantes.

Je ne me serais pas crue capable de peindre des mains comme ça, à pinceau levé, sans avoir envie de tout recouvrir ou déchirer à la fin.
Je suis aussi contente des couleurs. J’ai la sensation que je commence à me rapprocher d’une identité visuelle reconnaissable, en alliant des teintes ternes, « éteintes », comme du mauve grisé, à une ou deux teintes vives, voire fluo.
J’essaie aussi d’accentuer davantage les contrastes, suite à une bonne remarque que m’avait faite Héloïse un jour (Tu devrais ajouter plus de noir
, bien sûr).
Tout ça m’a amenée à faire plein de mélanges de nuances, et de mieux comprendre la délicate alchimie des pigments.
Autres peintures
En avril, j’avais aussi commis les deux peintures suivantes, pour illustrer mon billet 20 ans de blog : ce que grandir sur Internet m’a apporté.
Je ne suis pas fan du résultat, que je trouve un poil trop lisse. Il manque un truc mais je ne sais pas quoi.


Nuancier aquarelle géant
Par contre, j’ai enfin pu fabriquer mon nuancier aquarelle géant, après avoir regardé une vidéo de Marie Boudon (Les Tribulations de Marie) où elle en parlait. Je n’ai pas réussi à retrouver la vidéo exacte, elle se trouvait à la fin de ce billet, mais celle-ci n’est hélas plus disponible.
Associées entre elles, les cartes permettent de pré-sélectionner des nuances en les mettant les unes à côté des autres, avant de commencer à peindre en sachant où l’on va.
Pour fabriquer chaque carte, j’ai étalé de la peinture en dégradé, puis j’ai noté dessus la marque, le numéro de la nuance, son nom, sa composition et ses propriétés (granularité, résistance à la lumière, etc. — ce sont des informations que l’on trouve en général sur le site des marques d’aquarelle). Ensuite, un coup de ciseaux et hop ! Le divin enfant était né.
Connaître la composition de mes peintures m’a aidée à m’améliorer en aquarelle, en choisissant mieux les pigments avec lesquels je travaille. J’ai pris cette habitude en 2019, grâce à Cindy Barillet.
Mai 2020
En mai, je n’ai pas fait ce qui me plaît, étant donné que j’ai consacré quasiment tout mon temps libre aux corvées administratives et matérielles liées à l’achat de notre maison.
Malgré tout, j’ai quand même pu gribouiller deux-trois trucs.

J’ai aussi continué à dessiner et à peindre dans mes carnets, et notamment fait quelques recherches sur Buffy et Spike (obssessing, much?) en prévision du billet sur Spuffy que je compte toujours publier un jour.
Juin 2020
En juin : rien, car déménagement.

Juillet 2020
En juillet : hé bien rien non plus, car emménagement.

Août 2020
En août : toujours rien, bordel.

Contrairement à ce que semble indiquer cette photo champêtre, ça a été un mois particulièrement pénible, que j’ai détesté de tout mon être.
Malgré mes « vacances », qui ont quand même duré 4 semaines, je n’ai pas eu une minute à moi alors que j’en aurais eu plus besoin que jamais, et cela m’a déprimée.
Septembre 2020
En septembre : toujours absolument, et désespérément, rien.

Octobre 2020
Inktober
En octobre, l’installation dans notre nouveau foyer commençait enfin à se tasser un peu. Je me suis lancée dans une espèce de mini Inktober pour reprendre le dessin en douceur.

Sur le moment, je n’avais pas partagé ces dessins sur Instagram, car le résultat me semblait vraiment pauvre en comparaison à toutes les merveilles publiées par les artistes que je suis.

Et puis le but c’était de dessiner quelque chose tous les 3-4 jours, sans que ça prenne des proportions, et sans avoir à gérer le travail demandé par les réseaux sociaux ni la déception qui suit en général (« quoi, 30 likes seulement ? oké »).
Me remettre au dessin m’a vraiment aidée à ne pas sombrer moralement, car c’était une période très difficile pour moi.

Parmi mes dessins d’octobre, un nouvel hommage à Mina Mond, mais aussi un moustique géant et une citation de Marti Noxon.

…Mais aussi des femmes spirites, dans une nouvelle tentative de diversifier un peu mes personnages, et de continuer à travailler les motifs et les textures :

Enfin, un dessin à l’encre de Chine et à l’aquarelle (avec mes peintures chéries Kuretake), réalisé pendant un Skype avec ma pote Anne.
À propos, je suis devenue complètement obsédée par l’encre blanche, ce magnifique paradoxe.
Côté couleurs, quasiment que du mauve et du vert turquoise, car ce sont mes couleurs doudou, et que je n’avais pas la disponibilité mentale de tenter autre chose.
Novembre 2020
Carnets créatifs
En novembre, j’ai continué à peindre dans mes carnets, et c’était très satisfaisant. Ci-dessous, mon carnet A4, qui se remplit peu à peu.

J’aime bien l’opposition et la complémentarité d’une page très vive, à côté d’une page bien plus mélancolique, jointes à tout jamais.
Quant à mon carnet A4, certes il y a deux fois moins de place, mais il est pratique quand même quand j’ai envie de griffonner un truc rapide, comme cette phrase de Fleabag qui a « sonné une cloche » comme qui dirait.


Do not make it pretty, make it honest
En parallèle, j’ai créé cette illustration pour ma dernière revue de web en date, et je dois dire que j’adore le rendu !

Je profite d’avoir votre attention pour vous dire à nouveau à quel point il est important de soutenir nos sœurs, frères, adelphes et ami·es trans, par exemple :
- en adhérant à Acceptess-T (Actions Concrètes Conciliants : Education, Prévention, Travail, Equité, Santé et Sport pour les Transgenres) ;
- et/ou en faisant un don pour leur Fonds d’aide social trans (FAST).
Double crâne
Pour mon blog encore, j’ai aussi dessiné un nouveau crâne pour illustrer mon Post Mortem de décembre 2020, et c’était bien cool à faire.

Dans l’idéal, j’aimerais dessiner un nouveau crâne à chaque nouvelle édition de Post Mortem. Ça serait chouette d’avoir toute une collection.
Ce dessin m’a également servi à créer d’autres autocollants holographiques. Le résultat envoie du bois ! Deux stories pour vous montrer (feat. Lucie dans la seconde) :
Au fait, Lucie fabrique de magnifiques cyanotypes, allez voir et soutenez-la si vous le pouvez !
Décembre 2020
Pour refermer le chapitre 2020 pour de bon, j’ai pris mon courage à deux mains et me suis lancée dans la fabrication d’une cinquantaine de cartes de vœux.
Cette fois, rien de figuratif, que de l’abstraction, pour changer. Sur mes cartes de vœux précédentes, j’avais noté « Make a wish », mais vu ce qui s’est produit avec le Covid, on va dire que ces vœux-là ne nous auront pas spécialement porté chance… C’est pourquoi, cette fois, j’ai préféré ne noter aucun message sur le recto de la carte.
Côté fabrication, j’ai créé de grandes texture à l’aquarelle sur des feuilles A3. L’originalité par rapport à mes textures habituelles, c’est que là j’ai « creusé » dans la peinture encore humide avec une fourchette en bois* (chipée chez Prêt à Manger, si vous voulez tout savoir) pour tracer des traits, et créer ainsi une texture supplémentaire.
On reproche souvent à l’aquarelle son côté insipide et ennuyeux, alors que c’est un medium versatile qui permet d’obtenir une myriade de rendus différents assez facilement.

Une fois la peinture sèche, j’ai tracé des traits à main levée pour compenser le flou de l’arrière-plan par une structure géométrique.
Pour cela, j’ai utilisé plusieurs feutres blancs ; le tout premier était super, il était bien épais, mais il a vite rendu l’âme, m’obligeant à me rabattre sur un autre feutre, plus fin.
Enfin, une fois le motif finalisé, j’ai découpé les cartes au format 10 x 15 cm avec un petit massicot. Et voilà ! Rien de très compliqué, ce qui était nickel étant donné le peu d’énergie que j’avais.
Il m’a semblé que cette fournée de cartes a moins plu que celles que j’avais faites en 2019 : j’ai reçu beaucoup moins de retours de la part des destinataires, et les cartes n’ont quasiment pas été partagées sur Instagram (pas que ce soit l’objectif, mais en général c’est quand même un signe d’enthousiasme).
J’espère malgré tout que ces petits courriers ont pu apporter un peu de couleurs dans les chaumières au terme d’une année bien morose !
Si ça vous intéresse, voici un mini historique de mes cartes de vœux : cartes de vœux 2018, cartes de vœux 2016, cartes de vœux 2014.
Conclusion : résister
Bilan matériel
Hormis les quatre mois pendant l’été où je n’ai rien pu faire du tout, j’ai quand même réussi à dessiner et à peindre assez régulièrement en 2020.
La grande nouveauté, et mon gros coup de cœur, ça a bien sûr été la gravure ! Maintenant que j’ai une presse et un atelier rien qu’à moi, je vais pouvoir continuer à expérimenter dans ce domaine, et je m’en réjouis.
En 2020, j’ai aussi découvert le plaisir de peindre dans des carnets. C’est un peu comme une histoire qui s’écrit petit à petit. J’ai toujours adoré les carnets d’artistes et d’illustrateurices, et je trouve ça vraiment cool d’avoir pris confiance en moi pour me lancer à mon tour, sans me dire à chaque fois « oh noooon, je vais ruiner une page dans un beau carnet tout neuf… ».
Un carnet permet en outre de limiter le nombre de feuilles volantes, dont je ne sais jamais quoi faire, et qui s’entassent dans des cartons à dessin.
Côté regrets, je regrette de ne pas avoir pu faire de crafternoon avec Rozenn, et d’avoir dû repousser la fabrication de notre zine à plus tard.
Néanmoins, nous nous y sommes remises depuis, et nous avons sincèrement hâte de pouvoir partager ce projet papier avec vous ! Il me reste encore pas mal de choses à dessiner, donc il faudra attendre encore un peu.
Bilan immatériel
En 2020, s’il y a bien une chose qui m’a pesé, c’est le manque de temps.
J’ai longtemps pensé que si je ne créais rien, c’est que je manquais d’inspiration et d’idées. Pour moi, cela relevait du blocage créatif individuel.
Sur le moment, des ressources comme cette vidéo de Cy, Art block — Comment le kicker, m’ont aidée à dédramatiser ma baisse de productivité créative et bloguesque.
Après tout, est-ce vraiment possible d’être créatif/créative tout le temps ? Sans doute pas, car la créativité fonctionne par vagues montantes et descendantes.
Néanmoins, je suis convaincue maintenant que cela ne tient pas qu’à nous. Quelle que soit notre situation personnelle, on se bat contre des obstacles systémiques qui nous détournent de notre vocation artistique.
Il faut résister, sauf que résister ça demande de l’énergie et/ou de l’argent. La guerre du temps est une guerre psychologique et économique.
La société devrait aider les artistes à créer. L’art nous permet de survivre collectivement. C’est un trésor maltraité et négligé.
Acheter du temps libre
Quant à moi, j’ai sincèrement cru que travailler à temps plein était tout à fait compatible avec le fait de créer des choses à un rythme régulier.
Or, malgré tous les stratagèmes que j’ai testés pour voler du temps à mon monstrueux planning hebdomadaire, je sais aujourd’hui qu’il ne m’est pas possible de faire les deux.
C’est pourquoi, après plusieurs années à en rêver, j’ai pris la décision de réduire mon temps de travail salarié.
Chaque semaine, je travaillerai quatre jours au lieu de cinq. J’ai la ferme intention de consacrer le cinquième jour à l’art, contre vents et marées.
Un jour libre par semaine en plus, ça fait environ 4 jours par mois de libres en plus, soit presque une petite semaine. Je me réjouis, vraiment.
Mais je sais aussi que je ne réussirai pas toujours, et pas immédiatement, à produire quelque chose dans ces espaces-temps dédiés.
Avant toute chose, ma priorité va être de me remettre de l’immense fatigue que je ressens, aussi bien physiquement que mentalement, depuis bientôt deux ans.
À l’automne dernier, j’ai eu la désagréable surprise d’avoir à nouveau des pensées noires, après des années sans. Cela m’a alertée sur le fait que je vais bien plus mal que ce que je laisse paraître, et qu’il devient urgent que quelque chose change dans ma vie.
Je souhaite réussir à considérer ma créativité comme une priorité.
C’est en écoutant Danielle Krysa que j’ai réalisé un truc, pourtant évident : mon travail salarié ne tolèrerait pas que je l’envoie bouler pour passer ma journée à peindre.
Alors pourquoi mon travail créatif devrait-il tolérer que mon travail salarié, mon ménage, et les corvées de la vie le cannibalisent, alors que cela me rend profondément malheureuse ?
J’accueille donc la perspective de réduire bientôt mon temps de travail salarié avec soulagement, même si je dois sacrifier pour cela une part de mes revenus. J’ai le privilège de pouvoir le faire, alors je le fais — mais cela me semble injuste que ce soit à moi de devoir sacrifier quelque chose pour cela.
Le temps libre ne devrait pas être une marchandise. Cela ne devrait pas être à nous de payer pour vivre la vie que nous avons besoin de mener.
« Quand on veut, on peut » est vraiment le pire mensonge de notre époque.
hellgy
12 juillet 2021
Super billet !
C’est incroyable de voir tout ce que tu as fait en une année, tu as vraiment découvert et testé plein de techniques, c’est super impressionnant !
Concernant ton tampon encreur, quand je lis « mais je pense qu’on peut raisonnablement dire que ça a été un échec », j’entends ta voix avec ton intonation, et limite un petit rire à la fin. En vrai la réponse à ta question de qu’est-ce qu’il faut faire pour réussir à la question est dans la photo que tu as publiée :
1/ le kit à graver que tu utilises, je l’ai testé et banni dans le 4ème cercle des enfers : ça coupe mal et ça part de travers.
2/ le support utilisé (de la même marque, fourni avec le kit) est un des pires trucs au monde que j’ai gravé, la texture est ignoble et le rendu à foiré à chaque fois quand je l’ai testé
3/ au dela du matériel lui même, les projets de gravures qui contiennent du texte, surtout quand il est petit, a tendance à faire ressortir les défauts mille fois plus que les dessins ou textures répétitives, je crois qu’on a trop l’habitude de voir du texte bien lisse et qu’au moindre défaut on bloque dessus.
Le saviez-tu ? la plupart des tampons à logos en gomme sont gravés soit par des pros qui ne font que ça, avec des gouges super fines, soit… au laser (et dans le cas si tu veux pas mourrir d’un cancer de la gomme brulée faut un paquet d’aération et de filtres)
Et pour ton inktober, je suis sur le cul, c’est juste absolument magnifique ce que tu as créé, il y a une belle cohérence avec ton encre noire utilisée et ca donne un très chouette style!
Je te souhaite de retrouver du repos et du temps pour créer pour tes prochains bilans de l’année. Mieux vaut tard que jamais comme on dit, en tous cas bravo pour ce bilan !
Marie
13 juillet 2021
Wah, un grand merci pour tes conseils concernant la lino !! En effet j’utilise that kit, et en effet à chaque fois que je tente quelque chose avec le résultat est ültra merdique. Quelles gouges (type, taille, marque… je ne sais pas comment on les reconnaît) utilises-tu et préfères-tu ?
Quant au lino lui-même, pareil, si tu as des conseils, ça m’intéresse. J’en avais acheté une fois mais il est tout brun et super dur, or je crois me souvenir que tu m’avais parlé d’un lino tendre, plus facile à graver.
Et ce que tu dis sur notre attente vis-à-vis d’un résultat super chiadé, déformation de nos pratiques numériques, est si vrai ! En réalité, je ne déteste pas le côté illisible de ce que j’ai fait, je crois que c’est surtout l’expérience de gravure qui m’a déplu. Il faut que je m’exerce davantage, pour au moins que le motif soit centré dans le cercle.
Et merci infiniment pour tes compliments, en particulier à propos de mes dessins, cela me fait super plaisir, surtout venant de toi !! 💜
hellgy
13 juillet 2021
Pour les gouges, celles là ne sont pas ultra fines mais marchent plutôt bien :
https://www.boesner.fr/impressions/gravure/linogravure/outils-pour-linogravure.html
Et pour le support à graver, j’adore la gomme bleue qui est assez souple et facile à graver, mais à voir si la presse ne va pas la déformer (ou alors il faudra lui mettre moins de pression) : https://www.boesner.fr/impressions/gravure/linogravure/plaque-vinyle-a-graver.html
Lizzie
12 juillet 2021
C’est toujours un grand bonheur de lire tes billets, je les attends tous avec impatience et c’est un plaisir d’avoir cette habitude de les déguster avec mon café du matin.
J’admire ta passion pour créer, de manière générale. Tu multiplies les techniques et les medium, j’adore suivre tout ce que tu fais et tu es une grande inspiration. Malgré l’été à vide, tu as tout de même pu créer plein de belles choses et tester plusieurs nouvelles techniques. J’espère que te garder moins de temps salarié te permettra de te consacrer le plus possible à ta créativité et que tu n’auras pas à utiliser ce temps par autre chose (tâches domestiques, etc.).
Prends bien soin de toi Marie !
Marie
13 juillet 2021
Chère Lizzie, merci beaucoup pour ton tendre message ! Les années passent, et te savoir là, tout prêt, est vraiment d’un grand réconfort.
Pour la journée off, en effet je réfléchis déjà à comment disparaître de la surface du monde à cette occasion — mettre mon téléphone en mode avion, n’accepter aucun rendez-vous (livraison, médical ou autre), ne planifier aucune course, aucune corvée, bref tout faire pour n’y être pour personne (ne pas être attendue pour les repas, notamment). Si ça fonctionne, ça peut être vraiment cool !
Lullaby
12 juillet 2021
Je n’ai toujours pas commenté tes 3 derniers billets (mais j’y pense, je ne t’oublie pas !).
Ce bilan créatif est un vrai cri du coeur – je le ressens comme tel.
Tes créations sont toujours aussi chouettes à découvrir, et tes réflexions sur l’obligation de devoir mordre sur son temps créatif parce que le système nous y pousse, ah, qu’est-ce que je comprends ! Je ne compte plus tous ces moments où j’étais frustrée de ne pouvoir m’asseoir pour écrire, ou quand je devais récupérer de ma journée et ne pouvais donc pas mobiliser une énergie devenue inexistante pour créer.
L’art nous permet de survivre collectivement, c’est très vrai ! Et j’ajouterais même : il nous permet de survivre individuellement.
Que tu sois si mal en est un signe fort. Et je l’ai expérimenté aussi – le roman que j’ai écrit en fin d’année était très clairement un impératif. Le télétravail m’a alors facilité son écriture.
ça me fait mal de voir à quel point ça t’a pesé et te pèse encore. Je le comprends, mais ça fait mal.
La société n’offre aucune facilité pour les créateurs et encore plus quand on est une créatrice. Si la parole se libère autour de la charge mentale (encore que dans la pratique, ça ne change pas la donne…), j’ai très peu vu de réflexions sur le sujet de la création quand on est une femme ! On nous demande de jongler entre travail rémunérateur, vie domestique, vie sociale, parfois aussi vie amoureuse et maternité, et l’art dans tout ça ? On doit le caser au forceps quelque part ? Le sacrifier alors qu’il fait partie de nous, qu’il est notre souffle, et qu’il offre aux autres tellement d’émotions, de choses fortes ? Une vie sans art – qu’on soit créateur ou non – ce serait l’horreur. C’est impensable.
Je me suis un peu étalée, mais ton billet résonne si fort…
Plein de pensées pour toi !
Marie
13 juillet 2021
Merci beaucoup, Magali, pour ton message… Tout est si évident avec toi que je ne ferais que redire ce que tu sais déjà, mais vraiment, quel soulagement de savoir que tu existes et que tu sais lire entre les lignes, parce que nous partageons certains vécus.
En effet l’art permet de survivre individuellement et collectivement ; j’hallucine toujours quand on néglige les artistes et la culture, et on a encore eu un énième exemple récemment avec la pandémie. Est-ce que l’art est dispensable ? Peut-on se contenter dans la vie d’aller faire ses courses ?
Par chance, je n’ai pas besoin de beaucoup de place ni de beaucoup de matériel pour m’exprimer créativement ; le confinement à ce titre ne m’a pas empêchée de faire quoi que ce soit. Néanmoins, la matière brute m’a manqué : échanger avec autrui, me promener, visiter les musées, les librairies, observer les bâtiments anciens, les gens… Tout ce qui permet de décoller le nez de mon ordinateur, devant lequel je passe un nombre insensé d’heures chaque semaine.
Pour moi, l’art, c’est donner corps à quelque chose en quoi l’on croit, et le partager avec autrui pour leur permettre de ressentir, de réfléchir, et peut-être contribuer à leur mieux-être. « Tu n’es pas seul·e », « je te vois », « je te crois », « moi aussi », « tu es légitime », autant de messages que j’ai eu et ai encore besoin de lire, de voir et d’entendre, et que j’ai trouvé à chaque fois dans la musique, les livres et l’art. C’est ce que j’ai envie de transmettre à mon tour, pour ne pas briser le cercle.
Lao
12 juillet 2021
Chère Marie,
Comme il est bon de te retrouver, toi et ta patte artistique unique en son genre. Comme d’habitude, te lire est un plaisir immense, même si l’énergie ne semble pas toujours au rendez-vous il est fort de voir que tu parviens, malgré tout, à produire des choses qui t’animent. Courage, force, énergie vers toi. ✨
(Un jour, aura-t-on droit à un article sur tes aquarelles ? Ta façon de faire est passionnante et tu as l’air d’avoir de si jolies nuanciers…)
Marie
13 juillet 2021
Merci beaucoup, Lao (là-haut ?). Plaisir immense tout réciproque, vraiment.
C’est possible, oui ! Que voudrais-tu savoir exactement ?
Lao
13 juillet 2021
Je dirais : en savoir plus sur ton processus créatif, comment tu choisis tes couleurs et tes formats, quelles aquarelles tu utilises et pourquoi, d’où te vient l’inspiration, combien de temps tu y passes, si tu as des « rituels » lorsque tu dessines et encres tes œuvres (musique, ambiance, décor…).
Tes articles laissent transparaitre une partie de ces choses, alors je ne sais pas si tu auras envie de nous en dire plus ou pas. :)
Merci pour ce retour en douceur…
Laura
(Lao = là-haut en effet, cerveau hyperactif oblige.)
Marie
15 juillet 2021
Merci beaucoup pour toutes ces idées ! Je note…
Myrtiria
12 juillet 2021
Je trouve tes dessins d’inktober incroyables !! On voit vraiment ton évolution de style et wouah les progrès immenses !
Merci pour cet article qui m’a fait du bien. :)
Marie
13 juillet 2021
Hello Myrtiria, merci infiniment pour ton mot doux !
Mealin
12 juillet 2021
Je suis vraiment très impressionné par tes tirages Tetra-pack Oo ». Non seulement par le rendu du matériau dont j’ignorai que l’on pouvait l’utiliser à ça, mais aussi par la simplicité (apparente) de tes motifs qui sont beaux et puissants. Petite préférence pour tes lunes hein, on ne se refait pas :)
Tout à fait d’accord avec ta conclusion. Cette phrase est d’une telle violence pour celles et ceux qui ne sont pas dans les conditions de « pouvoir »… ça me hérisse les poils à chaque fois que je l’entends.
// parenthèse perso publications étalées dans le temps//
pour les 7 mois entre les articles je vais manifestement le battre vu le manque de motivation dernièrement et les réactions quasi inexistantes à la publication du dernier (comme tu dis pour tes cartes de voeux, ce n’est pas l’objectif, mais ça aide à sentir la réception)
// fin de la parenthèse perso//
Sans vouloir minimiser la tristesse que tu as ressentie, j’ai surtout envie de retenir ta chouette et courageuse décision de prendre plus de temps pour toi et ta petite araignée créative au plafond. Je te souhaite de tisser de belles toiles et remplir de nombreuses pages de plaisir…
Marie
13 juillet 2021
Merci beaucoup, Mealin, pour ton empathie et ta gentillesse ! Moi aussi j’aime bien les lunes, d’ailleurs j’ai bien envie de continuer à explorer n’importe quel sujet non-humanoïde, vu que c’est ce que je fais toujours par défaut et que ça contribue à ma sensation de tournage en rond.
Je comprends ta déception — c’est déjà difficile de trouver le temps de faire des recherches puis d’écrire un billet, surtout quand les moments qui permettent de le faire sont étalés dans le temps, mais si en plus à l’arrivée tu te heurtes à une salle vide, ça pince.
Sans être une mordue de statistiques, le fait d’avoir un compteur de vues sur mes billets m’aide à réaliser le nombre approximatif de personnes qui lisent mon blog, et même si le nombre de réactions/commentaires/partages est toujours infiniment moindre, ça m’aide à mettre les choses en perspective et à réaliser que, oui, il y a bien des personnes qui lisent ce que m’échinent à préparer, c’est juste qu’elles n’ont pas forcément le temps ou l’inspiration d’écrire quelque chose.
Sur certains blogs, j’avais vu un petit système que j’aimais bien aussi, pour témoigner de son passage sans avoir à laisser un commentaire : c’était un bouton en forme de cœur qui, si on le cliquait, incrémentait un compteur affiché publiquement. L’auteur ou l’autrice du billet peut ainsi voir le nombre de personnes qui se sont donné la peine de cliquer pour dire « j’étais là, j’ai lu, merci ».
Du reste, tout dépend de tes attentes personnelles, et des indicateurs que tu ressens le besoin d’avoir pour te motiver et te convaincre que ton blog a de la valeur et que tu ne fais pas tout ça en vain.
Cela dit, pour nous qui avons des blogs de niche, et qui les éditons de manière bénévole sans aucun soutien financier ou marketing, c’est encore plus difficile de toucher les personnes qui ont les mêmes centres d’intérêt que nous. Je mentirais si je disais que les réseaux sociaux – Instagram en particulier – ne m’avaient pas aidée et ne m’aidaient pas encore à toucher les dites personnes.
Je t’encourage à ne pas te décourager, en tout cas :) J’ai remarqué que, justement, les longues périodes sans écrire et sans publier tapent dur dans l’estime que l’on a de ce que l’on crée. Mais c’est un mirage. Fais confiance aux muses !
PS : j’ai adoré « ta petite araignée créative au plafond ».
Ecklipse
12 juillet 2021
Ravi de te retrouver après une si longue éclipse. L’épisode sur la gravure m’a rappelé pas mal de souvenirs d’enfances où on arrivait à se mettre de l’encre (et pas que) jusque dans les cheveux.
J’aime beaucoup toutes ces explications sur l’aquarelle et j’ai profité de cette année morte pour ressortir mes figurines histoire de manier le pinceau de nouveau.
J’adore ton nouveau crâne pour Post-Mortem, pour agrandir ta collection tu pourrais aller les chercher directement sur la tête des gens mais ceux-ci se révèlent trop souvent bien peu coopératifs sous prétexte qu’ils tiennent à leur peau. 😋
Il faut bien tuer le temps avant que le temps ne nous tue mais on ne prend que trop rarement le temps de le faire.
Marie
13 juillet 2021
Salut Ecklipse ! Merci beaucoup pour ton mot, c’est super gentil. C’est cool que tu aies repris la peinture de tes figurines, il n’y a pas de petit loisir :)
Ahah ! En voilà une idée qu’elle est bonne ! C’est marrant, j’ai des noms qui me viennent, comme ça, sans chercher…
Ecklipse
16 juillet 2021
J’espère que nos victimes ne seront pas les mêmes, il y a peu de chances mais sait-on jamais? 😋
Mes doigts ne sont pas d’accord avec toi (aucune bonne volonté ils n’apprécient pas les taches de peinture et encore moins les égratignures, les figurines monobloc c’était pas si mal finalement) mais merci pour les encouragements.
Audrey Favre
12 juillet 2021
Que de belles réalisations ! Je te souhaite de pouvoir créer de tout ton saoul grâce à ce jour supplémentaire que tu gagnes en passant à temps partiel. C’est une très bonne idée et j’ai hâte de voir tes futures réalisations. Ce jour t’appartient, interdit de le consacrer à autre chose que ce qui te nourrit d’un point de vue créatif !
Pour ma part, j’ai fini par comprendre que ma créativité est saisonnière : je dessine tous les soirs ou presque d’octobre à mars, et puis la belle saison prend le relais et je ne touche quasiment pas de stylo pendant plusieurs mois, au point que dessiner quand il fait beau me semble étrange. L’été est fait pour jardiner, tricoter et camper. L’hiver, pour dessiner.
Marie
13 juillet 2021
Coucou Audrey ! Merci tout plein pour ta réponse, c’est toujours super agréable de te lire !
Ce que tu dis sur ton rythme créatif est très intéressant. J’avais bien conscience que pour chaque personne il y a des moments avec et des moments sans, mais toi ça dure carrément un semestre entier. Du coup quand tu t’y remets, tu as des tonnes d’idées ? Les notes-tu pendant l’été pour les retrouver à l’automne ?
Ouii ! Je réfléchis déjà à des méthodes pour me garantir une paix royale ces jours-là. Je suis assez tentée de dire à ma moitié de faire comme si je n’étais pas là, d’éteindre mon téléphone et de m’isoler dans mon cocon tôt le matin pour n’en ressortir que tard dans la nuit. Je pense que ça va être une expérience intéressante, car je n’ai jamais vraiment bénéficié de telles plages horaires ininterrompues.
Audrey
24 août 2021
Mes excuses, j’ai complètement raté ta réponse. As-tu trouvé finalement trouvé ce temps et cette paix nécessaires ?
On m’a dit un jour que les bonnes idées reviendront toujours. Alors, je fais confiance à mes bonnes idées de l’été pour revenir à la rentrée ! Certaines me trottent dans la tête depuis plusieurs semaines maintenant, j’ai bon espoir qu’elles seront toujours là en octobre, quand reviendra l’envie de me remettre à mon carnet.
Stella Polaris
12 juillet 2021
Oh la tristesse de ces mois sans créer, alors que l’année commençait si fort ! Je suis vraiment admirative de ce que tu as fait de janvier à mai, avec un coup de coeur particulier pour les mains (comme des algues, un peu) et le mélange aquarelle et encre waterproof (j’ai très envie d’essayer !). Et je suis heureuse que tu aies réussi à doucement remonter la pente. J’aime énormément l’aperçu de tes carnets (cette double page contrastée…), et oui, la façon dont tu te forges un style – et non, ça va au-delà des limitations techniques. Aussi, je suis heureuse de voir que nos échanges t’ont vraiment aidée, c’est trop bien de me dire que je fais partie de ton aventure créative, un peu. Voilà, pas beaucoup plus constructif cette fois-ci, mais des bisous et des encouragements ! Ce que tu fais est trop chouette – et essentiel – pour ne pas se battre pour <3
Marie
13 juillet 2021
Merci ma douce, cette pluie de compliments me touche tout particulièrement venant de toi ! Et oui, tu fais partie intégrante de mon aventure créative, et ce depuis plusieurs années déjà !
L’encre waterproof pour dessiner c’est chouette, c’est une sorte d’entre-deux entre l’encre de Chine et l’aquarelle. Je trouve en outre que ça a un style bien à soi, très différent du rendu que l’on peut avoir des Micron.
Si jamais ça peut t’aider : j’utilise un stylo Lamy Safari, un convertisseur Z28/Z24, et de l’encre Platinum couleur noir carbone. J’avais testé l’encre Noodler aussi, mais elle est beaucoup plus fugace et ne tient pas aussi bien quand on passe de l’eau dessus. C’est dommage, car les teintes sont très sympa !
Sempra
12 juillet 2021
Comme à chacun de tes articles j’ai envie d’aller acheter milles pinceaux/carnet/stylos et d’aller gratter du papier jusqu’à ce que mort s’en suive. (dans le sens le plus positif possible)
C’est toujours un plaisir de revoir et pouvoir observer sur un plus grand écran toutes tes oeuvres.
Parmis mes coups de coeurs :
– le premier de tes « Croquis du soir, espoir ». Il est si beau !
– ta première gravure ! J’ai un amour sans borne pour ce format, j’imagine ton émerveillement en découvrant le résulat.
– ton essai de tampon encreur. Echec ? où ça ? Le résultat est certes, difficilement lisible, mais alors ce côté punk DIY : pfiouuu, amour total.
D’ailleurs, quel est le support sur lequel tu as gravé ? Je n’arrive pas à le définir !
– la peinture du trio de main et le nuancier aux couleurs d’orage à côté.
– ton inktober, et plus particulièrement le dessin avec le moustique <3
– et enfin ta double page de carnet avec les fougères au milieu (surtout les fougères et le fait qu'elles empiettent de chaque côté de la double page, détail insignifiant mais qui m'a tapé dans l'oeil)
Il ne me reste qu'à te souhaiter de réussir à nouveau à consacrer du temps à l'art : chacun de tes mots transpire du besoin viscéral de créer. Prends soin de toi <3
Marie
13 juillet 2021
Ma chère Sempra, merci de tout cœur pour ton message enthousiaste, si doux sur à lire – et à relire pendant les soirs de futur cafard.
Tester et acheter du matos créatif est une de mes passions dans la vie, au même niveau que la papeterie et la chine en vide-grenier, ce qui n’est pas peu dire.
Je n’ai pas de mot suffisant pour exprimer à quel point m’élancer dans une boutique de beaux-arts me procure de la joie, même sans rien acheter – bon, ok, c’est rare, mais je crois que juste le fait de voir toutes les couleurs, toutes les formes, l’étendue des possibles, et rêver à tout ce que j’achèterais si j’avais un budget illimité, c’est ça qui me satisfait le plus !
J’ai une admiration sans borne pour les designers qui réussissent à inventer de nouvelles fournitures artistiques, année après année. Je crois déjà tout posséder, QUAND SOUDAIN oh, un nouveau type de feutre ; tiens un pigment en édition limitée ; hii mais c’est quoi cette nouvelle gamme de papier, aah un marqueur violet pâle, need !
Ce soir d’ailleurs j’ai passé un long moment à fouiner dans les derniers prospectus reçus, car il y a toutes les offres de papeterie pour la rentrée qui déboulent. Helloooo, petite pochette Canson de 24 feuilles à 1,55 € ! Bref, c’est un art de vivre ! Mon radar à fournitures créatives ne dort jamais, ahah.
Du coup, cela me fait super plaisir de savoir que cet enthousiasme se ressent à travers mon blog et te donne envie de tâter de la matière à ton tour !
Je te remercie aussi d’avoir partagé la liste de tes coups de cœur avec moi, je ne pensais pas que tant de dessins/projets te plairaient en une fois, quelle joie !
Alors ça, ça m’a fait particulièrement plaisir, car j’étais toute penaude face à ce foirage, alors que le lettering que j’avais mis au point me plaisait énormément.
Mais comme me l’a dit Laurence, actuellement le matériel que j’utilise pour faire de la linogravure est de mauvaise qualité, et c’est ce qui explique le foirage.
Le matériau que j’ai utilisé, qui était déjà rond quand je l’ai acheté, n’est autre que du lino bon marché présent dans le kit linogravure que je possède. Mais il est super caoutchouteux et c’est difficile de le creuser, a fortiori quand tu as une gouge elle-même pourrie.
Ta remarque sur le côté « punk DIY » me fait voir le résultat sous un autre jour, cependant. Maintenant que tu le dis, j’y verrais presque une connexion avec les letterings hyper compliqués et dégueulasses qui servent de logos aux groupes de black metal. Bon, j’en suis à 1000 années lumière, mais ça me donne envie de creuser cette connexion visuelle (inconsciente ?).
Héhé ouais, c’est ça qui est bien avec les carnets grand format, tu peux t’étaler et c’est pas grave si tu dépasses de la feuille, au contraire. C’est reposant. Quand je travaille sur une feuille volante, je suis contrainte par ses bords, forcément, et ça influe beaucoup sur la façon dont je compose ma peinture.
Dans un carnet, je m’autorise à être plus spontanée et à moins réfléchir, et je peux laisser mon crayon ou mon pinceau divaguer, prendre des proportions, enfler un motif, agrandir un personnage… D’ailleurs c’est comme ça qu’est née ma petite grande dame.
Dans un style très différent du mien, les carnets de Marie Boiseau sont une tuerie : elle dessine plein de petits sujets (personnages, plantes, etc.) avec un premier medium (par exemple, au stylo plume). Plus tard, elle remplit à nouveau la double page d’une deuxième « couche » de nouveaux dessins, avec un second medium. C’est assez impressionnant, et le résultat est sublime, très vivant (voir un exemple sur Youtube).
J’aime bien l’idée de dépasser, mais aussi de superposer, de considérer qu’un dessin peut toujours être recouvert par autre chose (un peu comme un tattoo, dans l’absolu). D’ailleurs il y a des endroits dans mes carnets que je suis déjà sûre de recouvrir par autre chose à l’avenir.
J’ai aussi vu des artistes recouvrir des dessins géniaux par une épaisse couche de peinture, et, tandis que la peinture est encore fraîche, gratter une partie de la peinture (par exemple avec une fourchette ou un truc pointu quelconque) pour faire apparaître le dessin en-dessous. Du coup on obtient un résultat en négatif, avec des parties manquantes, et on peut jouer sur la présence/l’absence. Tant de possibilités !
Marie
13 juillet 2021
Edith : tiens, c’est ça, le « galet à graver » que j’ai utilisé pour mon tampon.
Nannig
13 juillet 2021
La vache mais pour une année « pas trop productive » tu n’as pas chômé, pas étonnant que tu coures après le temps ! C’est clair que le « temps libre » est une denrée rare et maintenant que vous êtes propriétaires tu vas aussi tout le temps vouloir faire quelque chose dans la maison/le jardin… quand ce ne sera pas une obligation ! Et pouf c’est encore du temps qui s’envole…
Il y a aussi le côté télétravail qui n’aide pas à avoir le temps : avec un travail au bureau on doit y mettre fin en partant (en fonction du travail) de ne plus se consacrer qu’à soi une fois parti. Ce qui n’empêche pas la charge mentale d’y penser tout le temps ou la surcharge du lendemain. Mais au moins foutu pour foutu le temps restant est pour soi. Le TT floute un peu cette distinction fondamentale entre travail et temps libre, même s’il offre aussi la possibilité de s’organiser différemment, ce qui peut aussi être salutaire. J’espère que tu arriveras à bien couper sur ta journée off pour te consacrer à toi uniquement.
Bref c’est pas simple mais c’est super positif que tu agisses, c’est ça qu’il faut retenir !
En tout c’est toujours aussi inspirant de voir les créations des autres et donc les tiennes.
Ce passage sur la gravure me donne trop envie de tester tellement tu montres que ça te plait. Alors que moi + encre = catastrophe (St Pierre Richard priez pour nous les maladroits). Ca m’avait fait pareil après l’expo Hokusai à Paris il y a de cela quelques années, j’avais trop envie de graver du bois après, mais pas tant parce que la gravure c’est ma grande passion inassouvie que parce que le résultat que peut donner une pratique aussi manuelle est super stimulant, on voit les efforts et le travail, et ça donne trop envie d’essayer, de se tromper et corriger, et de s’immerger dans cet essai. Mais bon c’est le truc que j’aimerais essayer 1 mois pour m’amuser si j’étais rentier, ce n’est pas une passion qui me dévore et qui doit sortir de mon être. Comme faire ma bière ou écrire un roman quoi :D C’est pas que je veux m’y mettre, c’est que j’ai envie d’essayer.
Ah et perso j’adôôôôôre tes créations pour l’Inktober. Surtout le « I’ve been lost in that memory of you ».
Marie
13 juillet 2021
Coucou Nannig ! Merci pour ton message, ça me fait plaisir de te lire :)
Ah oui, très clairement. J’ai quand même l’espoir qu’une fois les plus gros chantiers bouclés et réparés, d’être un peu plus tranquille, mais je sais bien qu’il y aura toujours des trucs à faire. Si c’est plus ponctuel, je pourrai gérer ; mais depuis un an, c’est l’accumulation de tout en même temps qui me rend chèvre.
Je partage ton analyse ! Mine de rien, le temps de transport habituel entre son chez soi et son lieu de travail, puis à la fin entre son lieu de travail et son chez soi, est un temps très important pour monter en charge mentalement puis pour vider la mémoire vive.
En télétaf, il me semble souvent que je ne vive que pour mon boulot, qui a envahi ma sphère intime et est toujours présent. Même si j’ai la chance d’avoir un bureau avec une porte que je peux fermer, ça reste « un cube » lié au travail, au creux de mon intimité. Même pendant mon temps libre, je passe devant cette pièce en permanence. Autrement dit, même pendant mon temps libre, j’ai mon travail sous les yeux.
En vérité, je devrais être bien plus sévère vis-à-vis de mes horaires, ne pas m’infliger de commencer avant une certaine heure, m’autoriser à arrêter chaque soir impérativement à telle heure, etc. Mais c’est un cercle vicieux ; comme on n’a pas vraiment d’impératif, c’est difficile de se convaincre d’arrêter, alors qu’on pourrait y passer encore 30 minutes, une heure, deux heures…
Merci ! Oui, malgré tout il y a du positif, et j’espère que j’arriverai à faire quelque chose de ce temps libre de temps en temps, même si là maintenant tout de suite je pense surtout en profiter pour ne rien faire, tellement je suis schlag.
Ahah ! Toi aussi tu fais partie de l’équipe « deux mains gauches » ? Dans mes bras ! En vrai, je suis super maladroite. Du coup ça m’épate toujours de réussir à faire des trucs assez petits et précis quand je peins, quand je grave etc., car c’est vraiment pas gagné à la base.
Me concernant, c’est souvent un problème de manque d’attention ; c’est la raison pour laquelle je fais souvent des brouillons ou des protoypes, pour pouvoir me planter en toute quiétude car j’ai oublié la moitié des paramètres, des spécifications ou des mesures, noter mes observations ou bien les informations qu’il ne faut surtout pas que j’oublie, avant de passer à la version propre, en me concentrant.
Néanmoins, il m’est difficile de savoir si c’est un problème d’attention natif, ou si ce n’est pas plutôt l’épuisement qui m’empêche de réunir les ressources cérébrales nécessaires au fait de me concentrer. Je penche plutôt pour la seconde hypothèse.
Du reste, essayer de nouvelles techniques c’est toujours marrant, et on n’est jamais à l’abri d’une bonne surprise. Je comprends ce que tu dis sur le côté anecdotique de vouloir essayer quelque chose, sans forcément avoir envie d’y consacrer ta vie ou d’investir de l’argent dedans. Les ateliers créatifs et autres crafternoons à plusieurs (en présentiel) permettent justement de tâter des médiums que l’on ne connaît pas, ou pour lesquels on n’est pas forcément équipé.
En temps normal, il peut aussi y avoir des festivals de gravure ou de micro-édition, dans lesquels des graveurs/graveuses, imprimeurs/imprimeurs, designers, et al. mettent à disposition des machines et du matériel pour t’aider à t’initier à telle ou telle technique. Ça peut être un moyen cool d’essayer quelque chose, sans que ça ne porte à conséquence si le courant ne passe pas. D’autant que les fournitures créatives ça coûte souvent un rein, donc profiter d’une mise en commun, même ponctuelle, de moyens de fabrication, c’est une belle opportunité.
Ah et merci tout plein pour tes compliments sur mon Inktober !!
Maïtané
14 juillet 2021
Merci beaucoup pour ce billet !!
Je suis super désolée que ça ai été une année compliquée pour toi. Cela dit, j’ai l’impression de voir ton style graphique s’affirmer de plus en plus, et ça fait vraiment plaisir à voir !! Entre l’aquarelle, l’encre blanche, le dessin, j’aime énormément les créations que tu partages dans ce billet, elles m’enthousiasment énormément !!
Au passage, je suis une grosse fan des Manuels des Castors Juniors, j’ai 8 des 9 tomes chez moi :D
Un immense enthousiasme aussi pour tes partages sur la gravure, tes stickers holographiques, tes différentes tentatives pour essayer des formats et mediums différents… J’aime beaucoup tes croquis fait rapidement, ils ont une « vigueur » liée au fait que tu ai été poussée à faire vite que je trouve vraiment très prenante, comme quoi en faisant vite ça nous pousse à faire des choses très expressives !
En tout cas je t’envoie un maximum d’ondes positives en espérant que le temps partiel te permette de te reposer autant que possible, pour que tu puisses surfer sur la prochaine vague de créativité !
Merci encore pour tout tes partages, et je t’envoie des brassées d’ondes positives pleines d’embruns du Nord de la Bretagne ! \o/
Marie
14 juillet 2021
Coucou Maïtané, merci beaucoup pour ton mot et pour tes encouragements ! Je suis admirative de ta collection des Manuels des Castors juniors, je n’ai que 3 ou 4 tomes, moi.
Merci ! Cela me fait particulièrement plaisir qu’ils t’aient tapé dans l’œil, car c’est la partie sur laquelle j’ai le plus de complexes :-P
Ophélie
14 juillet 2021
Quel article merveilleux ! Je ne connaissais pas ton travail artistique, ça a été un vrai plaisir que de voir ce que tu as fait l’année dernière ! ♥ xx
Marie
15 juillet 2021
Merci beaucoup Ophélie !!
Mrs Roots
15 juillet 2021
Ah, ce fameux temps qu’on s’échine à étirer pour avoir le temps de créer, on en avait parlé ! Je suis contente pour toi que tu aies pris la décision de réserver une journée dédiée, j’avais tenté la même chose avec mon ancien emploi, mais c’était un peu « trop tard » par rapport à mon moral. C’est donc formidable que tu t’écoutes et que tu puisses agir face à ces warnings, surtout dans une société qui cantonne l’art et la créativité à quelque chose de futile… Or, comme tu l’as bien souligné, c’est plus complexe que ça. Bref, c’est toujours un plaisir de te lire !
Marie
20 juillet 2021
Ma chère Laura ! Merci pour ton message, c’est toujours un plaisir pour moi aussi de te lire.
Cette journée dédiée a-t-elle pu malgré tout t’aider à avancer tes projets d’écriture ? De l’extérieur, j’ai l’impression que oui, étant donné ta situation actuelle. Mais la réalité est souvent plus complexe que ce que l’on donne à voir et que ce que l’on perçoit sur Internet. :)
Mrs Roots
23 juillet 2021
Merci de demander ! Ca m’avait permis d’avancer en terme de production, mais mon entreprise avait finalement refusé mon temps partiel et avait tenu un discours culpabilisant qui ne m’avait pas laissé d’autre choix que de partir. Donc au final, j’ai décidé de tenter d’être en full time pendant une année test et finalement ça s’est bien passé !
Fileuse
18 juillet 2021
J’ai commencé à écrire un commentaire mais je vais le remanier pour faire le lien avec notre échange de l’autre jour sur Insta ! Cette éternelle guerre du temps… En effet, tu le pointais sur Instagram, c’est l’épuisement consécutif aux tâches divers que l’on doit se farcir qui est plus compliquée à gérer. Dans mon cas par exemple, n’étant plus directrice, j’ai récupéré un max de temps… immédiatement consacré à la gestion de la maison et des enfants. Le paradoxe est là : tu as plus de temps ? Super, tu vas pouvoir encore plus te consacrer aux autres au détriment de tes projets à toi. Donc pour moi, avoir plus de temps n’a rien changé, preuve que le problème n’est pas là. Comme tu l’as dit, le problème, c’est l’épuisement, l’énergie dispersée, la charge mentale, le parasitage permanent.
Il faut lutter contre la société et ses injonctions, contre soi même et sa fatigue, contre l’entourage, même bienveillant qu’il faut en permanence éduquer à ces questions. Et on s’y épuise, toujours plus.
Pour en revenir à ton bilan créatif, merci vraiment, car tu m’as mis des étoiles plein les yeux ! Et tu as été drôlement productive mine de rien. J’ai beaucoup aimé tes dessins sur le vif et ceux du soir… c’est spontané mais j’aime bien. Coup de coeur aussi pour tes gravures. Je trouve le rendu incroyable, très sophistiqué. Et tes peintures… Vraiment tu montes en gamme. J’aime beaucoup tes nouvelles gammes de couleurs, plus éteintes, toujours vives mais moins contrastées. Très fan également du trait noir qui se fait plus présent. Il y a un équilibre qui se construit doucement dans tes composition, tes textures, c’est vraiment chouette à voir, cette évolution.
Je te sens très à l’aise dans ces couleurs froides, presque aquatiques pour certaines mais j’adorerai voir aussi ce que ça peu donner avec des couleurs plus chaudes. Je pense qu’avec ton univers, ça peut être hyper intéressant.
Bref, pour conclure, encore merci pour ce super article, très inspirant comme toujours, qui me donne une envie folle de me racheter une palette et d’aller peindre sur la plage (et tu sais quoi ? Chiche ;))
Marie
20 juillet 2021
Merci, Fileuse, d’avoir déroulé ta pelote en ma compagnie, une fois de plus :)
C’est exactement ça ! Et, bon sang, je n’arrive pas à résoudre ce paradoxe. C’est un peu comme un mildiou mental (oui je suis dans l’allégorie potagère, c’est l’époque qui veut ça). Au début, une petite tache/tâche noirâtre, mais isolée donc tu te dis que « ça va », tu peux bien faire cette petite corvée. Ensuite une deuxième arrive rapidement, puis une troisième, et comme la première en fait est revenue parce qu’il manquait une pièce au dossier, la guirlande de corvée continue à s’épaissir et à se complexifier.
Une décision qui m’avait un peu aidée à trier mon temps, et à ne pas faire QUE des corvées, c’est de consacrer un créneau identifié, toujours le même, chaque semaine, à l’administratif et aux comptes par exemple. Pour moi, c’est le lundi matin, à la fraîche, avant de commencer ma journée de travail. Pendant une heure et demi environ, je brosse tous les sujets en suspend, je prépare les appels que je vais devoir passer cette semaine-là, je règle les factures, je prépare nos prochains chantiers, etc.
Les autres jours de la semaine, je suis censée avoir un créneau chaque jour pour faire « mes trucs à moi ». Et c’est là où le bât blesse, car ces créneaux se dissipent. Sauf ce matin, où j’ai réussi à me lever suffisamment tôt pour m’occuper un peu de mon blog. Mais c’est devenu rare. Et encore, je le redis : je n’ai pas d’enfant, donc j’ai beaucoup moins de choses à gérer que toi…
Merci beaucoup pour tes commentaires enthousiastes sur mes projets créatifs de l’an passé. J’aimerais bien m’essayer aux couleurs chaudes aussi, parce que c’est l’antithèse visuelle de tout ce que j’aime : rien que pour cette raison, ça vaudrait le coup d’explorer ça !
Ah mais oui, chiche ! C’est la meilleure sensation. Un pinceau réservoir, deux feuilles d’essuie-tout, un carnet, deux ou trois pinces à dessin, quelques demi-godets voire pastilles bon marché, et hop…
Attention aux coups de vent qui renversent ta palette dans le sable, ça ruine la peinture — cela est arrivé à ma palette culte, douloureux petit drame dont elle ne s’est jamais vraiment remise (et moi non plus). On apprend !
Kellya
19 juillet 2021
Mon coeur s’est rempli de joie en voyant apparaitre sur les premiers mois les creations que j’ai la chance d’avoir affichées dans ma chambre. La gravure en particulier me fascine, moi qui adore les couleurs je la trouve bien plus belle comme ca, en blanc sur noir.
J’ai l’impression de mon coté qu’encore plus que le temps, c’est l’espace mental qui me manque: comment créer quand j’ai la tete pleine de todo-listes pros et persos?
J’aime beaucoup l’univers que tu crées, plein de nuances de mauve dans lesquelles j’ai l’impression de pouvoir me réfugier du monde un instant. Je te souhaite de beaux moments créatifs, et de continuer à gagner cette guerre, heure chapardée par heure chapardée.
Marie
20 juillet 2021
Merci beaucoup, Kellya ! Cela me fait sincèrement plaisir de savoir que mes créations ornent ton chez toi, qu’elles y continuent leur petite vie. Je te remercie pour tes commentaires sur la gravure en particulier, ainsi que les ambiances colorées. Savoir que cela te sert à t’évader l’espace d’un instant, c’est un compliment qui me touche et m’encourage à fond la balle !
Lucie
20 juillet 2021
Merci beaucoup pour le coup de pub, ça me fait super plaisir !
Devoir se libérer du temps pour accéder aux loisirs qui nous rendent heureux·ses m’attriste. L’action de le faire et le cheminement pour y arriver, je veux dire. J’ai un rapport au travail très hostile. Je suis probablement un peu fainéante mais je crois aussi et surtout que je suis née fatiguée, et je n’arrive pas à concevoir qu’on puisse passer sa vie à travailler sans aucun temps pour soi. Alors quand je vois des gens, à fortiori des femmes, qui accumulent taf + obligations domestiques et parentales, ça me révolte (et ça me rappelle la vie de ma mère, infernale). Sauf que c’est être privilégié·e que de réussir à tout concilier sans contrainte ni fatigue. Moi, je travaille peu mais je suis dépendante financièrement de mon conjoint qui gagne bien sa vie (rien de fou non plus mais suffisamment pour payer la maison). J’en suis pas fière, ça me fout les boules mais j’ai dû choisir entre un SMIC et ma santé mentale. Malgré ça je suis quand même dans le camp des privilégié·es. Le choix n’a pas été rapide tant j’étais « matrixée » par un fonctionnement qui me semblait obligatoire au bon déroulement d’une vie normale (lol). J’aggrave mon cas avec ce problème que j’ai avec l’autorité (de pire en pire en vieillissant) et je crois que j’ai subi trop de (mauvais·es ?) managers avec lesquel·le·s j’étais en désaccord constant. Pour moi, la solution c’est une forme de revenu universel mais on vit dans une nation portée sur le mérite et l’effort, donc ça n’arrivera jamais de notre vivant. Et pourquoi je ferais que des tafs alimentaires sous prétexte que je dois mériter mes 1180 € nets (j’ai jamais gagné +) ? Ça va pas non, je suis pas née pour subir (et pourtant qu’est-ce qu’on subit, putain). Je crois que le mélange entre mon caractère de merde et ma santé mentale défaillante a fait des bulles, j’aurais un mal fou à revenir en arrière, je suis trop en colère.
Bref, sur une note plus créative, je dois avouer que je suis très hypée par cette histoire de gravure. Encore un truc que je vais mettre sur ma longue liste de choses à essayer tant ça semble cool !
Moi je te souhaite d’arriver à tes fins et de trouver ce que tu cherches. C’est une lutte perpétuelle mais je veux vraiment que ces efforts paient, pour toi d’abord et les générations qui suivent. C’est une forme de militantisme !
Marie
4 août 2021
Hello Lucie ! Merci beaucoup d’avoir partagé tes constats et réflexions avec moi, ainsi que pour tes souhaits. Je pense moi aussi que c’est une forme de militantisme, ou en tout cas de résistance (mais n’est-ce pas la même chose ?) – et constater que les décisions que je prends dans ce sens ne remportent pas l’unanimité, je me dis que si ça résiste, c’est probablement parce que je suis sur la bonne voix.
Je suis sincèrement heureuse que tu aies réussi à trouver un équilibre qui te convienne (j’avais été très peinée de lire les difficultés auxquelles tu faisais face dans ton précédent boulot).
J’ai la sensation qu’on doit toujours sacrifier quelque chose pour atteindre un niveau supérieur de quiétude mentale… Ce n’est ni normal ni juste, mais c’est le prix à payer pour re-conquérir l’espace et la place qui nous reviennent.
Yep… (Toujours la meilleure chanson du monde, btw.)
Je suis évidemment très hypée par le fait de t’avoir hypée avec la gravure, et j’ai grand hâte de voir ce que tu créeras en ajoutant ce médium à ton arc !
L'ourse bibliophile
28 juillet 2021
Je trouve ce bilan tout simplement renversant ! Toutes les techniques vers lesquelles tu te diriges, tes essais, tes découvertes, ta créativité… tout cela me fascine ! J’adore tes lunes et étoiles gravées ! Le résultat est tellement chouette, ça donne une patte un peu « à l’ancienne » que je trouve superbe. Et tous tes carnets, j’en suis complètement fan. J’adore les carnets remplis de peintures, de dessins, de couleurs et de croquis. Me voilà tout émerveillée à la lecture de cet article.
Tu as bien raison de prendre ce temps pour toi. Vivre pour travailler, non merci, j’avoue avoir du mal avec les rythmes que l’on nous impose. Mais je suppose que c’est bien là un discours de privilégiée… En tout cas, j’espère que ce jour pour toi te fera du bien, que tu en profiteras, que tu te reposeras, que tu créeras de tout ton soul et que tu trouveras un peu d’apaisement (mais comment sera le prochain bilan vu tout ce que tu fais quand tu n’as pas beaucoup de temps ?! ^^).
Je te souhaite une bonne continuation, plein de créations et de beaux moments, et je te remercie pour les étoiles dans les yeux !
Au plaisir de te lire !
Marie
4 août 2021
Chère Ourse, merci beaucoup pour ton soutien et ton enthousiasme, très communicatif. Cela m’encourage beaucoup !
Je ne sais pas trop ce que donnera le bilan 2021, pour l’instant il est très pauvre – mais en toute logique, le cru 2022 devrait être meilleur. Pas de pression cela dit, chaque projet qui voit le jour est une source de fierté pour moi, même si c’est le seul. :)
Paontaure
12 août 2021
Comme j’aime ces récaps ! <3
Il y a un côté satisfaisant dans ce genre de billet, malgré les mois creux, on réalise qu'on n'a pas été si inactive que ça au bout du compte. ça me fait aussi penser à tes anciens billets "gribouillis du mois" (qui savaient si bien soigner les coups de mou créatifs, par ailleurs).
Merci pour ce partage d'expérience sur la gravure. ça donne terriblement envie !
Ton nuancier géant est incroyable, et le contenu de tes carnets est superbe. Ta créativité est contagieuse !
Marie
7 septembre 2021
Exactement ! Je rechigne toujours un peu à m’atteler à ce type de récap, car il faut fouiner dans les archives, trier, redimensionner, uploader, décrire… La flemme manque de l’emporter à chaque fois.
C’est si doux à lire, merci ! Moi qui étais persuadée que ça ennuyait tout le monde (à l’époque, j’avais très peu de retours sur ces billets-là). J’avoue que reprendre un rythme mensuel, ou au moins bimestriel, serait cool. Pour le moment je n’ai pas une production suffisante pour que ça soit intéressant, d’où le format annuel, mais ça fait d’ores et déjà partie de mes objectifs raisonnables pour 2022.
Je suis super contente ! C’est facile de s’y mettre en plus, avec la méthode Tetra pak + machine à pâtes (parce que sinon c’est vrai que c’est vite cher). J’espère que tu essayeras ! Je me damnerais pour voir le résultat.
Miiih, merci encore ! Venant de toi dont j’admire tant l’œuvre, la profusion et les couleurs, ça me fait super plaisir !
Irène
3 septembre 2021
Coucou Marie !
Je comprends ta frustration, car si je n’ai pas le même rapport à la création manuelle, je suis attirée par mille choses et courir après le temps me met en rage (de mon côté j’ai mis en pause la plupart de mes activités militantes pour une période indéterminée pour prendre soin de moi et me consacrer à ma thèse, ça me permet quand même d’avoir des week-end plus sereins car sans sentiment d’obligation dus à des engagements… et donc de faire un peu de création-thérapie aussi).
Je te l’ai déjà dit sur instagram mais je trouve qu’à chacun de tes posts de nouveaux dessins, on sent une identité bien à toi qui s’affirme, l’évolution est très visible en quelques années, malgré le fait que tu ne puisses pas t’y consacrer autant que tu le voudrais
Marie
7 septembre 2021
Coucou Irène ! Merci beaucoup pour ton mot, et pour tes encouragements. En effet, on est sans doute soi-même toujours un peu de recul sur ses propres créations. Les publier et les confronter au regard d’autrui permet de se situer un peu — même si ça peut être à double tranchant, en fonction des gens sur qui on tombe.
Je trouve ça vraiment bien, et égoïstement j’adore voir passer tes projets créatifs. Cela m’intéresserait beaucoup que tu développes l’aspect thérapeutique de ta pratique artistique, si tu le souhaites.
Personnellement, je dirais que l’art m’aide dans l’ensemble à aller mieux mentalement ; ce n’est pas un remède rapide, et cela ne m’aide pas spécialement quand j’affronte une crise d’anxiété, mais sur le long terme, je vois à quel point ça m’a aidée à prendre confiance en moi, à me changer les idées et limiter certaines phases d’idées fixes.
Parfois je me dis que le simple fait de se « couper » soi-même momentanément de nos diverses obligations est un acte de résistance en soi. Sachant que cette activité finit par infuser et nourrir les autres, aussi, un peu comme un compost nourricier qui nourrit tout un écosystème :) (Désolée pour la métaphore qui tombe comme un cheveu sur la soupe, je suis au max de mes capacités étant donné l’heure matinale !)
Philippe
12 septembre 2021
Je rattrape ce billet (j’attendais d’avoir un moment calme pour le lire).
2020 a de quoi être frustrante, elle a été une année pleine de contrariété. Cependant quand je lis ton bilan je ne peux qu’être admiratif de tout ce que tu as fait, entre les cours, les expérimentations, comment tu t’es appropriée les techniques.
Ta description de la gravure donne envie d’essayer !
C’est parfois rageant de se dire « tiens je pourrais créer ceci, faire cela », et des fois on a le temps, on a l’envie, mais on n’a pas l’inspiration…
Ce à quoi je trouve que toujours avoir un carnet et un peu d’aquarelles ou un crayon sur toi en balade est toujours bien.
Je ne compte plus les fois où j’ai mis l’appareil photo dans mon sac sans le sortir. Mais au cas où je l’avais.
Ces derniers temps, beaucoup de passions, de loisirs, d’engagements, ont été mis entre parenthèses. Ça commence à reprendre petit à petit et personnellement j’apprends à lever le pied… Et en fait je m’aperçois que l’envie de mes loisirs revient et que c’est parce que je le lui ai laissé la place pour au lieu de lui courir après.
Concernant la charge travail, malheureusement je crois que le travail est sans fin : plus tu peux absorber une charge de travail et plus tu en auras. Fixer ta limite ne signifie pas que tu n’en fais pas assez, au contraire cela signifie que tu te connais bien.
J’espère que ton bilan de 2021 sera dans la lignée créative de celui-là, avec un peu plus de sérénité et encore plus de satisfaction :)
Mais je ne m’inquiète pas pour toi, tu as le guide des Castors Juniors donc il ne peut rien t’arriver ^^
Marie
12 septembre 2021
Merci, c’est un très bon conseil qu’il n’est jamais inutile de répéter. J’ai justement investi une petite fortune (12€) dans un très gros carnet en papier recyclé fabriqué en Provence – je te laisse deviner la couleur de la couv’ –, histoire de l’avoir sans cesse à portée pour gribouiller et dessiner à tout instant.